Ligne d'Épinal à Bussang

ligne de chemin de fer française

Ligne
d'Épinal à Bussang
Image illustrative de l’article Ligne d'Épinal à Bussang
TGV 2578 Remiremont - Paris-Est à Pouxeux.

Carte des Vosges

Épinal
Dinozé
Arches
Pouxeux
Éloyes
Saint-Nabord
Remiremont
Vecoux
Hielle-Rupt
Maxonchamp
Rupt-sur-Moselle
Ferdrupt
Ramonchamp
Le Thillot
Fresse
Saint-Maurice
Bussang

Carte de la ligne
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Épinal, Arches, Remiremont
Historique
Mise en service 1864 – 1891
Électrification 2005 (électrification partielle)
Fermeture 1989 (fermeture partielle)
Concessionnaires Est (1863 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF Réseau (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 060 000
Longueur 56,230 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale 15 
Nombre de voies Double voie d'Épinal à Arches
Voie unique d'Arches à Remiremont
Déposée au-delà
(Anciennement à double voie d'Épinal à Remiremont et à voie unique au-delà)
Signalisation BAPR-DV d'Épinal à Arches puis BM-VU SNCF
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV inOui
TER Grand Est
Fret
Schéma de la ligne

La ligne d'Épinal à Bussang est une ligne ferroviaire française à écartement standard qui desservait la haute vallée de la Moselle. Elle relie les gares d'Épinal et de Remiremont et remontait antérieurement la Moselle quasiment jusqu’à sa source.

Elle constitue la ligne no 060 000[1] du réseau ferré national. Historiquement, elle constituait la ligne 187 dans l'ancienne numérotation SNCF des lignes de la région Est après avoir été la ligne 17 à l'époque de la Compagnie des chemins de fer de l'Est.

Historique modifier

La loi du [2] a concédé à la Compagnie des chemins de fer de l'Est une ligne d'Épinal à Remiremont qui avait été déclarée d'utilité publique le [3]. La loi du [4] a concédé à la même compagnie et a déclaré d'utilité publique le tronçon de Remiremont à Saint-Maurice-sur-Moselle. La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n° 29, une ligne de « prolongement de la ligne de Remiremont à Saint-Maurice-sur-Moselle jusqu'à Bussang »[5]. La section terminale de Saint-Maurice-sur-Moselle à Bussang a été déclarée d'utilité publique le [6]. Elle est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Est (EST) par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[7].

La ligne a été ouverte en trois étapes :

Le , une loi déclare d'utilité publique la réalisation d'une ligne « de Saint-Maurice à Wesserling » au travers du massif des Vosges, et assurant la jonction avec la ligne de Lutterbach à Kruth[9]. Malgré le lancement de nombreux travaux et leur avancement, cette jonction n'a jamais été achevée.

Fermeture partielle et dates de déclassement modifier

La fin de l'exploitation de la ligne entre Remiremont et Bussang a eu lieu le , les dates de déclassement sont les suivantes :

  • le raccordement de Dinozé (PK 0,134 à 3,962), le [10].
  • la boucle de Bertraménil (PK 0 à 2,104), le [11].
  • de Remiremont à Bussang (PK 27,0607 à 60,302), le [12].

Infrastructure modifier

La vitesse de la ligne est limitée à 90 km/h du fait de sa proximité avec la Moselle qui en fait une ligne sinueuse.

Électrification modifier

La ligne a été électrifiée en 25 kV – 50 Hz entre Épinal et Remiremont le , en préalable à la desserte de la ligne par le TGV à partir du .

Raccordements modifier

Deux raccordements stratégiques existaient aux environs d'Épinal :

  • la boucle de Bertraménil (no 059 910) de 2 104 m de longueur permettait d’aller de Lure vers Bussang ;
  • le raccordement de Dinozé (no 058 300) de 4 110 m de longueur permettait d’aller de Bussang vers Lure.

Ces deux raccordements, chacun à sens unique, étaient complémentaires et liaient les deux artères à double voie Blainville – Lure et Épinal – Bussang. Ils permettaient aux convois militaires d’éviter le rebroussement en gare d’Épinal et d’emprunter les deux viaducs intrinsèquement vulnérables du Char-d’Argent et de Bertraménil.

Construits entre 1929 et 1931, ces deux raccordements n’ont eu qu'un usage restreint. Le raccordement de Dinozé, vulnérable du fait de la présence du viaduc de la Taverne, a cessé d’être utilisé en 1940, le viaduc ayant été sabordé par l'armée française. Il n'a pas été reconstruit, ses ruines sont encore visibles aujourd’hui. La boucle de Bertraménil, mise de facto à double sens après guerre, a été utilisée par l’armée jusqu’en 1959.

Le tunnel de Bussang (ou tunnel d'Urbès) modifier

Ce tunnel devait relier le département du Haut-Rhin (68) à celui des Vosges (88). La ligne devait se prolonger depuis Mulhouse, en rejoignant la ligne de Lutterbach à Kruth par un barreau ferroviaire entre Saint-Maurice et Fellering. Le franchissement du col de Bussang était prévu par un tunnel d’une longueur de 8 287 m débouchant à Urbès. Dans les années 1930, 4 060 m ont été percés puis le chantier a été abandonné. La galerie inachevée a été utilisée pendant la guerre, à partir de 1944 par l’armée allemande du IIIe Reich, pour abriter une usine d’armement. Ce tunnel a été aménagé par plus de 1600 déportés provenant de plusieurs camps de concentration dont Natzweiler-Struthof, Dachau, Auschwitz. 464 Juifs sélectionnés par Daimler-Bentz ont travaillé sur des moteurs d’avion de l’aviation allemande. Le tunnel d’Urbès était l’un des 70 camps annexes (komandos) du Struthof.

Exploitation modifier

Matériels engagés modifier

Le trafic TGV fait appel à des TGV Réseau et parfois à des TGV POS pour le service du TGV Est. Les relations TER Grand Est voient l'engagement de Z 27500 (AGC) et de Z 24500 (TER 2N NG), là où officiaient des RRR / RIO tractées par des BB 16500 / BB 25500 et des Z 11500 dans les premiers temps de l'électrification.

Avant l'électrification de la ligne, il existait un train Corail qui reliait Paris Est à Remiremont, celui-ci nécessitait un changement de locomotive à Nancy, généralement, il s'agissait de CC 72000 / CC 72100. Ce train a été remplacé par le TGV après la mise en service de la LGV Est européenne. Des X 4750 pour les relations vers Saint-Dié-des-Vosges ont également été utilisés.

Compléments modifier

Aujourd'hui, la section Remiremont – Bussang de cette ligne a été transformée en voie verte des Hautes-Vosges par le conseil général des Vosges en 2007 ; la voie verte débute au plan d'eau de Remiremont.

Un service de bus TER Lorraine (ligne 8) a été mis en place en substitution à l'ancienne ligne de chemin de fer.

Notes et références modifier

  1. Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011, (ISBN 978-2-918758-34-1), volume 1, page 45.
  2. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du conseil d'état, année 1863, page 665.
  3. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du conseil d'état, année 1860, page 510.
  4. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du conseil d'état, année 1873, page 205.
  5. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  6. Rapports et délibérations - Vosges, Conseil général, année 1883-04, page 54.
  7. « N° 14216 - Loi qui approuve la convention passée, le 11 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Est : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 345 - 352 (lire en ligne).
  8. Jean-Marc Dupuy, « De Saint-Maurice à Bussang », dans Gares et tortillards de Lorraine, éditions Cheminements, 2009, (ISBN 9782360370016), p. 280
  9. « Loi déclarant d'utilité publique de deux nouvelles traversées des Vosges (ligne de Saint-Dié à Saales et de Saint-Maurice à Wesserling) : 28 mars 1920 », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 89,‎ , p. 5041 (lire en ligne).
  10. Journal Officiel de la République Française du 5 novembre, page 10 878.
  11. Journal Officiel de la République Française du 6 septembre 1989, page 11 256.
  12. Journal Officiel de la République Française du 17 novembre 1993, page 15 853.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Robert Le Pennec, Sur les rails vosgiens, Éditions du Cabri