Ligne de Caen à Dozulé - Putot

ligne de chemin de fer française
(Redirigé depuis Ligne Caen - Dozulé-Putot)

Ligne de
Caen à Dozulé-Putot
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Caen, Dozulé
Historique
Mise en service 1881
Fermeture 1944 – 195?
Concessionnaires Ouest (1875 – 1908)
État (1909 – 1937)
SNCF (à partir de 1938)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 380 000
Longueur 23 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 18 
Nombre de voies Anciennement à voie unique

La ligne de Caen à Dozulé-Putot est une ancienne ligne du réseau ferré français ouverte en 1881 pour relier Caen à la ligne de Mézidon à Trouville - Deauville et ainsi offrir un accès plus direct aux stations balnéaires de la côte Fleurie. Le trafic a cessé en plusieurs étapes et la ligne a ensuite été déclassée et déferrée.

Histoire modifier

 
Map

Le , le conseil général du Calvados décide d'étoffer le réseau ferré national en établissant cinq lignes de chemin de fer d'intérêt local. L'un de ces projets consiste en l'ouverture d'une ligne entre la gare de Mézidon et la côte Fleurie passant par Dozulé. La déclaration d'utilité publique permettant le lancement des travaux n'est signée que le 17 mars 1872. Les travaux trainent en longueur et la Compagnie du Chemin de Fer de Mézidon à Dives n'ouvre la ligne de Mézidon à Dives-Cabourg que le 15 juillet 1879[1].

Parallèlement, le Conseil général prévoit d'ouvrir une ligne partant de Caen et se connectant à la nouvelle ligne dans les environs de Dozulé afin de permettre un accès plus direct aux plages de la côte Fleurie depuis la capitale bas-normande[2]. Le , le Conseil général autorise donc le Préfet à signer avec la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à la mer un traité de concession d'une nouvelle ligne d'intérêt local entre Caen et Dozulé[3]. Trois ans plus tard, le 16 décembre 1875, l'Assemblée nationale déclare d'utilité publique onze lignes de chemin de fer dans l'Ouest, dont la ligne entre Caen et Dozulé[4],[5]. Cette loi a pour effet de rendre caduc l'accord passé en 1874 entre le Préfet et la Compagnie[6]. Une loi du autorise le ministère des Travaux publics à entamer les travaux de construction de cette ligne[7]. La loi du 27 juillet 1880 autorise l'État à assurer l'exploitation provisoire de la ligne[8]. Le , un décret approuve la convention passée entre l'État et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour l'exploitation provisoire de la ligne[9] qui est inaugurée le 1er mai 1881, trois ans après la ligne de Mézidon à Dives[10]. La ligne est cédée par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest (OUEST) par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[11].

Cette nouvelle ligne dessert Giberville, Démouville à partir du [12], Sannerville, Troarn, Bures-sur-Dives et Basseneville[13]. À Troarn et à Dozulé, des quais d'embarquement sont spécialement aménagés pour le transport du bétail[14].

Le , l'État rachète la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, la ligne est désormais gérée par l'Administration des chemins de fer de l'État (État). Quand l'État est incorporée à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), une partie de son réseau est fermée au trafic voyageur. Le , le transport de voyageurs cesse alors entre Caen et Dozulé-Putot et est remplacé par des autobus des Courriers Normands[15].

Le service voyageurs est rétabli un temps jusqu'à Troarn à partir de septembre 1940 trois fois par semaine[16]. En 1943, les forces d'occupation allemandes démontent les rails de la ligne ; en 1944, les infrastructures sont gravement endommagées pendant l'opération Goodwood. Après la Libération, la SNCF rouvre la ligne pour le trafic marchandises jusqu'à Troarn seulement[17]. Le [18], la ligne est limitée à Giberville ; dans les années 1980[19] elle est définitivement fermée. Elle est déclassée en plusieurs étapes :

  • en 1954, entre le point kilométrique (PK) 12,300 et le PK 22,600 (section de Troarn à Dozulé-Putot) et entre le PK 4,600 et le PK 7,700 (section de Caen à Troarn)[20] ;
  • en 1975, entre les PK 22,600 et 22,720 (gare de Dozulé-Putot) et entre les PK 2,365 et 4,600 (section de Caen à Giberville)[21] ;
  • en 2001, entre les PK 0,000 et 2,365 (départ de la gare de Caen)[22].

Vestiges modifier

L'emprise ferroviaire a été sauvegardée sur une grande partie du territoire de Mondeville. On y retrouve deux maisons de garde-barrière sur la route de Cabourg et sur la rue de la Cavée. Entre la route de Cabourg et le boulevard périphérique de Caen, l'ancienne plateforme, acquise par la commune en 2002[23], a été transformée en voie verte.

À Giberville, l'emprise ferroviaire a été réutilisé par la rue Paul Fort et par l'avenue du Clos de la tête jusqu'à l'ancienne gare de Giberville. Cette dernière, toujours accessible depuis la rue de la gare, se trouve au croisement de la route de Rouen et a été reconvertie en habitation.

La gare de Sannerville a également été reconvertie en habitation (n°7, rue de la Libération).

Infrastructures Communes Localisation État Image
Gare de Caen Caen 49° 10′ 35″ nord, 0° 20′ 52″ ouest En service  
Pont sur la rue du Marais Caen 49° 10′ 37″ nord, 0° 20′ 06″ ouest  
Ancienne maison du garde-barrière
sur la route de Cabourg
Mondeville 49° 10′ 25″ nord, 0° 19′ 44″ ouest  
Halte de Giberville Giberville 49° 10′ 19″ nord, 0° 16′ 56″ ouest Habitation  
Halte de Démouville Démouville
Halte de Sannerville - Banneville Sannerville 49° 10′ 44″ nord, 0° 13′ 21″ ouest Habitation
Gare de Troarn Troarn 49° 10′ 53″ nord, 0° 11′ 24″ ouest Détruite
Ancienne maison du garde-barrière Troarn 49° 10′ 56″ nord, 0° 11′ 16″ ouest Habitation
Halte de Bures Troarn 49° 11′ 53″ nord, 0° 10′ 35″ ouest Habitation
Halte de Basseneville Basseneville 49° 12′ 36″ nord, 0° 09′ 14″ ouest
Ancienne maison du garde-barrière Goustranville 49° 12′ 50″ nord, 0° 08′ 18″ ouest
Ancienne maison du garde-barrière Putot-en-Auge 49° 13′ 21″ nord, 0° 04′ 36″ ouest
Gare de Dozulé-Putot Putot-en-Auge 49° 13′ 15″ nord, 0° 04′ 32″ ouest

Notes et références modifier

  1. La vie du rail, no 959 du 30 août 1964
  2. Léon Le Behot, Les grèves du Calvados et les bains de mer de Grandcamp à Honfleur, Caen, Imprimerie E. Adeline, 1881, p. 39
  3. Département du Calvados - Conseil général - Délibérations du Conseil - Sessions d'avril 1876, Caen, Pagny, 1876, p. 21
  4. Pierre Mathieu-Bodet,Les finances françaises de 1870 à 1878, Paris, Hachette, 1881, p. 413
  5. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1875, pp. 625–626 [lire en ligne]
  6. Département du Calvados - Conseil général - Rapport de M. le Préfet - Sessions d'avril 1876, Caen, Pagny, 1876, p. 25
  7. « N° 7097 - Loi qui autorise le ministre des Travaux publics à entreprendre l'exécution des travaux de superstructure des chemins de fer énoncés à l'article 1er de la loi du 16 décembre 1875, et aux articles 1er et 3 de la loi du 31 décembre 1875 : 14 juin 1978 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 17, no 398,‎ , p. 13 - 14 (lire en ligne).
  8. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1880, pp. 383–384 [lire en ligne]
  9. Ibid., 1881, p. 109 [lire en ligne]
  10. Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes
  11. « N° 14218 - Loi qui approuve la convention passée, le 17 juillet 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 359 - 367 (lire en ligne).
  12. « Chemins de fer », Le bonhomme normand, 26 mars–1er avril 1897
  13. Rue du petit train - Carte
  14. Libération de Sannerville 1944-2004
  15. « Suppression de lignes de chemin de fer dans le Calvados », Ouest-Eclair, édition de Caen,‎ (lire en ligne)
  16. « Un train Caen - Troarn », Ouest-Eclair, édition de Caen,‎ (lire en ligne)
  17. Bulletin municipal de Sannerville - no 12 (Mai 1988)
  18. Historail n°17 d'avril 2011, p. 88
  19. Historail n°17 d'avril 2011, p. 122
  20. Décret n°54-1099 du 12 novembre 1954 ; Journal officiel de la République française, 13 novembre 1954, p. 1076 [lire en ligne]
  21. Décret du 24 février 1975 ; Journal officiel de la République française, 8 mars 1975, p. 2620 [lire en ligne]
  22. Décrets du 12 février 2001 portant retranchement du réseau ferré national de sections de lignes de chemin de fer.
  23. Délibérations du conseil municipal de Mondeville

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Liens externes modifier