Ligne de Falaise à Berjou

ligne de chemin de fer française
(Redirigé depuis Ligne Berjou - Falaise)

Ligne
de Falaise à Berjou
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 1874
Fermeture 1938 – 1969
Concessionnaires Cf normands (1874 – 1878)
Ouest (1878 – 1908)
État (non concédée) (1909 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2003)
Ligne totalement déclassée (à partir de 2003)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 411 000
Longueur 29 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 16 
Nombre de voies Anciennement à voie unique

La ligne de Falaise à Berjou est une ancienne ligne de chemin de fer française à écartement standard et à voie unique non électrifiée du département du Calvados. Elle reliait la gare de Falaise, raccordée à la ligne du Mans à Mézidon, à la gare de Berjou, sur la ligne de Caen à Cerisy-Belle-Étoile.

Carte
Carte détaillée de la ligne.

Histoire modifier

Genèse du projet modifier

Le conseil général du Calvados, dans sa séance du , reconnait la nécessité de construire une ligne de chemin de fer entre Mézidon et Granville en passant par Falaise et Condé-sur-Noireau[1]. Le projet n'est pas réalisé en tant que tel, mais l'ouverture successive de plusieurs lignes reprend cet itinéraire. En , la ligne Le Mans - Argentan est prolongée jusqu'à Mézidon et, en décembre de la même année, un embranchement est ouvert entre la gare de Coulibœuf et Falaise. En 1868, une courte ligne est ouverte entre Flers et Berjou via Condé-sur-Noireau. En 18671870, la ligne Paris - Flers est prolongée jusqu'à Granville par Vire. Seule la liaison directe Falaise - Condé-sur-Noireau n'est donc pas réalisée à la fin des années 1860.

Le , le conseil général décide d'étoffer le réseau ferré national en établissant cinq lignes de chemin de fer d'intérêt local. L'un de ces projets vise à raccorder par une nouvelle ligne la gare de Berjou à celle de Falaise afin de relier directement cette ville à Condé-sur-Noireau[2]. M. Amand-Guilet reçoit le la concession de la ligne assortie d'une subvention de 1 620 000 francs. La ligne est déclarée d'utilité publique, à titre d'intérêt local, et la convention de concession approuvée par un décret impérial signé le [3],[4]. L'entrepreneur avance les fonds, mais le projet est ajournée du fait de la guerre franco-prussienne de 1870. Après la défaite, les circonstances sont peu propices au projet ; le conseil général, sur recommandation du préfet, décide le de temporiser le projet[5]. Le , la concession est reprise par la Compagnie des chemins de fer normands[6] et la ligne est finalement ouverte le .

Une exploitation difficile modifier

Trois ans après l'ouverture de la ligne, la Compagnie des chemins de fer normands est placée en liquidation[7]. Le Préfet doit assurer provisoirement l'exploitation de la ligne de Falaise à Berjou à partir du [8]. La compagnie concessionnaire étant incapable de reprendre l'exploitation, le conseil général déclare le sa déchéance. Le Conseil général essaie par deux fois de faire adjuger la concession par folle enchère, mais personne ne manifeste l'intention de concourir à l'adjudication. L'ancien concessionnaire est donc déchu de tous ses droits. La propriété des ouvrages exécutés, des matériaux approvisionnés, ainsi que des parties de chemin de fer livrées et déjà en exploitation est transférée au département. L'État par contre assure à titre définitif l'exploitation de la ligne[6]. Le , le conseil général invite la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest à reprendre l'exploitation de la ligne Falaise-Berjou à partir du [9]. La ligne est définitivement incorporée au réseau de l'Ouest par la loi du [10],[11].

Le , l'État rachète la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. La ligne est dès lors gérée par l'Administration des chemins de fer de l'État. Comme sur beaucoup d'autres lignes en France, le service voyageur cesse sur la ligne le , quand la SNCF reprend l'exploitation du réseau de l'État. Dans les années 1950, le trafic fret est limité à la section Berjou - Mesnil-Hubert. Le , le trafic cesse sur l'ensemble de la ligne. Toutefois la ligne n'a été officiellement fermée entre Berjou et Cahan (pk 27,182 à 29,317) que le [12]. La ligne a été déclassée en plusieurs étapes :

  • le , pour la section comprise entre Falaise et Mesnil-Hubert (pk 3,727 à 23,557) [13] ;
  • le , pour la section de Mesnil-Hubert - Pont d'Ouilly à Berjou (PK 23,557 à 27,182) [14] ;
  • en 1976, à Falaise (pk 2,630 à 3,727)[15] ;
  • le , pour la dernière section de la gare de Falaise (pk 0,000 à 2,630)[16] ;
  • le , de Cahan à Berjou (PK 27,182 à 29,317)[17].

Chronologie modifier

  • Ouverture :
  • Fermeture au trafic voyageurs :
    • (rouverte durant la guerre du à 1942)
  • Fermeture au trafic marchandises :
    • 1942 : Fermeture de la section de Falaise à Mesnil-Hubert-Pont-d'Ouilly
    •  : Fermeture de la section de Berjou à Mesnil-Hubert-Pont-d'Ouilly

Infrastructures modifier

La halte de Cahan servit de cadre pour une scène du film de Max Ophüls, le Plaisir, sortie en 1952.

Notes et références modifier

  1. Département du Calvados - Conseil général - Rapport général du Préfet - Rapports des chefs de service - Délibérations du conseil - Session de 1853, Caen, Ve Pagny, 1854, p. 278
  2. Les autres lignes sont : Lisieux - Orbec, Mézidon - Dives-Cabourg, Caen - Courseulles-sur-Mer, Caen - Aunay-Saint-Georges
  3. « N° 18112 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d’intérêt local de Falaise à Berjou-Pont-d'Ouilly, sur la ligne de Caen à Flers : 11 mai 1870 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 36, no 1857,‎ , p. 516 - 533.
  4. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1870, t. 70, p. 316.
  5. Philippe Lenglart, Le nouveau siècle à Caen, 1870-1914, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1989, p. 17
  6. a et b Département du Calvados - Conseil général - Délibérations - Session de décembre 1877, Caen, Pagny, 1877, pp. 140–150
  7. Département du Calvados - Conseil général - Délibérations - Session extraordinaire du 26 avril 1877, Caen, Pagny, 1877, pp. 4–8
  8. Département du Calvados - Conseil général - Rapports de M. le Préfet - Session d'août 1877, Caen, Pagny, 1877, p. 91
  9. Département du Calvados - Conseil général - Délibérations - Session de décembre 1877, Caen, Pagny, 1877, pp. 140–151
  10. « N° 16491 - Loi qui concède divers chemins de fer à la compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 15 mars 1886 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 32, no 1003,‎ , p. 406 - 407 (lire en ligne).
  11. Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation, n°17, 30 mars 1887, p. 130.
  12. Bulletin officiel de Réseau ferré de France, no 0, mars 2004.
  13. « Décret no 54-1099 du 12 novembre 1954 portant déclassement de certaines lignes et sections de lignes de chemin de fer d’intérêt général », Journal officiel de la République Française,‎ , p. 10676-10677 (ISSN 0373-0425, lire en ligne).
  14. « Décret du 14 janvier 1972 portant déclassement de lignes, sections de lignes ou raccordements de chemin de fer d'intérêt général », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 27,‎ , p. 1277 - 1278 (lire en ligne).
  15. Décret du 18 février 1976 ; Journal officiel de la République française, 11 mars 1976, p. 51 358.
  16. Décret du 25 février 1993 ; Journal officiel de la République française, 5 mars 1993, p. 3 440.
  17. Décret du 12 juin 2003 ; Journal officiel de la République française, 19 juin 2003, p. 10 252.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Lien externe modifier