La liberté cognitive, ou droit à l'autodétermination mentale, fait partie des droits et libertés de contrôler sa propre cognition et conscience. On a fait valoir qu'il s'agit à la fois d'une extension et du principe sous-jacent de la liberté de pensée[1]. Bien qu'il s'agisse d'un concept défini à une époque relativement récente, il est de plus en plus soutenu comme une conséquence des progrès technologiques en neuroscience, qui permettent et permettront de plus en plus de possibilités d'influencer directement la conscience et les processus cognitifs[2].

Concept modifier

Ce concept a été lié à l'utilisation des enthéogènes dans les sociétés traditionnelles, et utilisé pour promouvoir une reconnaissance par la justice, d'expériences religieuses et mystiques ainsi que les conclusions éthiques qui s'y rattachent en tant que phénomènes naturels scientifiquement quantifiables[3].

Il a également été utilisé afin de promouvoir les thèmes transhumanistes de l'amélioration cognitive (voir Augmentation de l'être humain) et de la liberté morphologique[4].

Lien avec les droits de l'homme modifier

La liberté cognitive a été citée comme une garantie de préservation des libertés fondamentales de l'individu par rapport à l'usage des neurotechnologies ainsi que d'un usage coercitif de la psychiatrie (voir Traitement involontaire)[5].

Si ces progrès techniques présentent un potentiel pour la recherche et la médecine, ils posent un défi éthique, juridique et social fondamental : déterminer s'il est légitime, ou dans quelles conditions, d'accéder à l'activité neurale d'une autre personne ou d'interférer avec celle-ci[6].

Législation modifier

Bien qu'elle n'ait pas encore été incluse dans aucun des instruments internationaux des droits de l'homme, elle a acquis un certain niveau de reconnaissance aux États-Unis en tant que principe sur lequel reposent d'autres droits[7].

Notes et références modifier

  1. (en) Wrye Sententia, « Neuroethical Considerations: Cognitive Liberty and Converging Technologies for Improving Human Cognition », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 1013, no 1,‎ , p. 221–228 (ISSN 1749-6632, DOI 10.1196/annals.1305.014, lire en ligne, consulté le )
  2. Drogues et droits de l'homme : palliatifs privés, libertés sacramentelles et liberté cognitive, Charlotte Walsh, International Journal of Human Rights, 2010
  3. (en) « Entheogens, Society & Law:Towards a Politics of Consciousness, Autonomy & Responsibility by Daniel Waterman: Brand: Melrose Books 9781908645616 Paperback - Book Deals », sur www.abebooks.com (consulté le )
  4. (en) Wrye Sententia, « Freedom by Design », dans The Transhumanist Reader, John Wiley & Sons, Ltd, (ISBN 978-1-118-55592-7, DOI 10.1002/9781118555927.ch34, lire en ligne), p. 355–360
  5. Marcello Ienca et Roberto Andorno, « Towards new human rights in the age of neuroscience and neurotechnology », Life Sciences, Society and Policy, vol. 13,‎ (ISSN 2195-7819, PMID 28444626, PMCID 5447561, DOI 10.1186/s40504-017-0050-1, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Marcello Ienca, « Do We Have a Right to Mental Privacy and Cognitive Liberty? », sur Scientific American Blog Network (consulté le )
  7. Bublitz, Jan Christoph; Merkel, Reinhard (2014). "Crime Against Minds: On Mental Manipulations, Harms and a Human Right to Mental Self-Determination". Criminal Law and Philosophy. 8: 61.