Let's Do It, Let's Fall in Love

chanson écrite en 1928 par le compositeur américain Cole Porter
Let's Do It, Let's Fall in Love
Description de cette image, également commentée ci-après
Chanson
Sortie composée en 1928
Enregistré Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Jazz
Auteur Cole Porter
Compositeur Cole Porter

Let's Do It, Let's Fall in Love, également connue sous le nom de Let's Do It (Let's Fall in Love) ou simplement Let's Do It, est une chanson populaire écrite en 1928 par le compositeur américain Cole Porter.

Historique modifier

La chanson Let's Do It, Let's Fall in Love a été introduite dans le premier succès de Porter à Broadway, la comédie musicale Paris (1928), par la chanteuse française Irène Bordoni, pour laquelle Porter avait écrit la comédie musicale afin d'en faire une vedette[1].

Le mari de Bordoni et producteur parisien Ray Goetz a convaincu Porter de faire un nouvel essai à Broadway avec ce spectacle[2]. La chanson a ensuite été utilisée dans la production anglaise de Wake Up and Dream (1929)[3] et a été utilisée comme thème musical du film hollywoodien de 1933, Grand Slam, avec Loretta Young et Paul Lukas.

En 1960, elle a également été incluse dans la version cinématographique de Can-Can de Cole Porter[4].

Description modifier

Première des chansons à liste de Cole Porter, Let's Do It, Let's Fall in Love présente une série de comparaisons et d'exemples suggestifs et amusants, d'appariements grotesques et de doubles sens, énonçant des noms et des événements célèbres, puisant dans la culture intellectuelle et populaire. Porter était un grand admirateur des opéras de Gilbert et Sullivan, dont beaucoup d'œuvres scéniques comportaient des chansons à liste comiques similaires.

Le premier refrain couvre les groupes ethniques humains, le deuxième refrain les oiseaux, le troisième refrain la vie marine, le quatrième refrain les insectes, et le cinquième refrain les mammifères.

Un commentateur a vu dans l'expression Let's Do It une référence euphémique à une proposition de rapport sexuel[1]. Selon cet argument, Let's Do It était une chanson pionnière pour déclarer ouvertement le sexe est amusant. Selon lui, plusieurs vers suggestifs comprennent un couplet du vers 4 : Moths in your rugs do it, What's the use of moth-balls ? et Folks in Siam do it, Think of Siamese twins (vers 1) et Why ask if shad do it ? Waiter, bring me shad roe (vers 3) et Sweet guinea-pigs do it, Buy a couple and wait (vers 5)[5].

La nature de la chanson est telle qu'elle s'est prêtée au fil des ans à l'ajout régulier de strophes contemporaines ou d'actualité. Par exemple, en 1955, les vers Even Liberace, we assume, does it, Ernest Hemingway could -just- do it et bien d'autres ont été ajoutés par Noël Coward lors de sa représentation de la chanson dans un cabaret de Las Vegas, où il a remplacé toutes les paroles de Porter par les siennes[6],[7].

Controverse modifier

 
Billie Holiday.
 
 
Peggy Lee.
 

Dans la publication de Porter de 1928, les premières lignes du refrain comportaient des références raciales désobligeantes[8] :

Chinks do it, Japs do it,
Up in Lapland little Laps do it...

Ce texte original peut être entendu dans plusieurs des premiers enregistrements de la chanson, comme ceux réalisés en 1928 par les Dorsey Brothers & their Orchestra (avec la voix du jeune Bing Crosby), par Rudy Vallée et par Paul Whiteman And His Orchestra, ceux réalisés en 1941 par Billie Holiday et par Peggy Lee et, enfin, l'enregistrement réalisé en 1944 par la chanteuse et star de Broadway Mary Martin avec l'orchestre de Ray Sinatra.

Quand CBS s'est rendu compte que cette phrase était choquante, il proposa des paroles moins offensantes[9], que NBC adopta, et changea le début du refrain, remplaçant les Chinois, les Japonais et les Lapons par les oiseaux, les abeilles et les puces savantes :

Birds do it, bees do it,
Even educated fleas do it...

Versions notables modifier

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. a et b (en) Sheldon Patinkin, "No legs, no jokes, no chance": a history of the American musical theater, Northwestern University Press, (ISBN 978-0-8101-1994-9, lire en ligne), p. 173
  2. (en) Don Tyler, Hit songs, 1900-1955: American popular music of the pre-rock era, McFarland, (ISBN 978-0-7864-2946-2, lire en ligne), p. 156
  3. (en) Charles Schwartz, Cole Porter: a biography, Da Capo Press, (ISBN 978-0-306-80097-9, lire en ligne), p. 103
  4. (en) Tom Santopietro, Sinatra in Hollywood, Macmillan, (ISBN 978-0-312-36226-3, lire en ligne), p. 475
  5. (en) Robert A. Schanke, Staging desire: queer readings of American theater history, University of Michigan Press, (ISBN 978-0-472-06749-7, lire en ligne), p. 156
  6. (en) « LyricsPlayground Website – Lets's Do It (Las Vegas Version - 1955) Noel Coward » (consulté le )
  7. (en) Noël Coward et John Hadfield, Cowardy custard: the world of Noël Coward, Heinemann, (lire en ligne), p. 52
  8. (en) Nielsen Business Media, Inc., Billboard, Nielsen Business Media, Inc., (ISSN 0006-2510, lire en ligne), 16
  9. (en) Philip H. Herbst, The Color of Words: an encyclopedic dictionary of ethnic bias in the United States, Intercultural Press, (ISBN 1-877864-97-8)
  10. (en) « A Bing Crosby Discography », sur Bing magazine, International Club Crosby (consulté le )
  11. (en) Steve Abrams et Tyrone Settlemier, « RCA Victor 20-5500 - 20-6000 78rpm numerical listing discography », The Online Discographical Project,
  12. (en) « Al Hirt With Henri René And His Orchestra – The Greatest Horn In The World », sur Discogs.