Les Huit Salopards

film de Quentin Tarantino (2015)
(Redirigé depuis Les 8 Salopards)
Les Huit Salopards
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Logo du film.
Titre québécois Les 8 Enragés
Titre original The Hateful Eight
Réalisation Quentin Tarantino
Scénario Quentin Tarantino
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production The Weinstein Company
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre western
Durée 167 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Huit Salopards ou Les 8 Enragés au Québec[1] (The Hateful Eight) est un western américain écrit et réalisé par Quentin Tarantino et sorti en 2015.

Synopsis modifier

Présentation générale modifier

Quelques années après la guerre de Sécession, le cocher O.B. Jackson conduit dans sa diligence le chasseur de primes John Ruth et sa prisonnière, Daisy Domergue, jusqu'à Red Rock dans le Wyoming. Ils rencontrent sur la route le major Marquis Warren, un ancien soldat de l'Union et chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, les cinq personnes trouvent refuge dans un chalet où sont déjà installés quatre autres personnes : Bob, qui s'occupe du relais en l'absence de la propriétaire, Oswaldo Mobray, le bourreau de Red Rock, le conducteur de troupeaux Joe Gage et le général confédéré Sanford Smithers. Coincés par la tempête, les neuf voyageurs s'apprêtent à cohabiter lorsque la tuerie commence : l'un des occupants est un complice de Daisy qui est prêt à les tuer tous pour la faire évader.

Synopsis détaillé modifier

Chapitre 1 : Dernière voiture pour Red Rock (Dernière diligence vers Red Rock au Québec) modifier

Une diligence, conduite par un certain O.B. Jackson, avance dans la neige. Sur le chemin, la diligence fait la rencontre d'un chasseur de primes, le major Marquis Warren, un ancien officier de cavalerie de l'armée de l'Union. Ce dernier souhaite amener à Red Rock trois cadavres de criminels recherchés afin de récupérer la prime sur leur tête. Il s'arrange alors avec l'occupant de la diligence : le chasseur de primes John Ruth. Ce dernier amène lui aussi une prise à Red Rock, mais vivante : Daisy Domergue. Il accepte d'emmener Warren à Red Rock, mais le prévient qu'il ne doit rien tenter pour lui voler la prime sur Daisy. Après quelques échanges au cours desquels Warren présente à John Ruth une lettre écrite par Abraham Lincoln, Daisy crache sur la lettre et Warren lui donne un coup de poing, ce qui l'entraine hors de la diligence, logiquement accompagnée de John Ruth, qui lui est menotté. Warren fait arrêter la diligence pour faire remonter ses compagnons de voyage. Avant de repartir, O.B. leur signale un autre homme qui avance vers eux dans la neige. Par vigilance, Ruth ordonne à Warren de mettre des menottes, au cas où lui et l’autre homme seraient complice ayant tous deux le but de faire de Daisy leur prisonnière.

Chapitre 2 : Fils de putois (Enfant de salaud au Québec) modifier

L'homme en question est un certain Chris Mannix qui se présente comme le nouveau shérif de Red Rock. Ce dernier qui dit avoir dû abattre son cheval blessé est finalement accepté par les deux chasseurs de primes, malgré le fait qu'ils ne croyaient pas qu'il soit le nouveau shérif à cause de sa réputation, sa tête n’est pas mis à prix et ils risqueraient d'être coupables de l'avoir laissé mourir de froid. Durant le trajet, John Ruth qui vient de démenotter Marquis Warren du fait qu'il n’aurait jamais fait équipe avec Chris Mannix, révélant que le père de ce dernier, Erskine Mannix, dirigeait les Maraudeurs de Mannix alias le Fléau de Caroline du Sud, une troupe de soldats confédérés devenus rebelles, pendant et après la guerre spécialisée dans le massacre des Noirs.

Chris Mannix en faisant lui-même partie ; ce dernier s'attire ainsi l'animosité du major Warren. Mannix révèle de son côté que la tête du major a été mise à prix par la Confédération (d'abord à 30 000 dollars, puis moins au fil du temps). Marquis Warren avoue s'être échappé de son camp de prisonniers en y provoquant un incendie qui a tué 47 soldats confédérés dans leur sommeil. De retour chez lui, Warren a été immédiatement chassé de l'armée à cause des 37 prisonniers nordistes également morts dans les flammes ; seuls ses brillants états de service l'ont sauvé d'une exécution. Il s'est battu dans les montagnes contre toutes les personnes à ses trousses pour la prime, aucun de ceux qu'il a croisés n'est revenu.

Chapitre 3 : La mercerie de Minnie (L'auberge de Minnie au Québec) modifier

O.B., Ruth, Warren, Daisy et Mannix arrivent alors à la dernière étape avant Red Rock : la mercerie de Minnie. Cette grande cabane, habituellement tenue par Minnie et son époux Dave, dit « la Bonne pâte », sert de lieu de repos pour les voyageurs. Cependant, Minnie et Sweet Dave sont absents. Bob, un Mexicain travaillant pour Minnie, informe Warren que cette dernière lui a laissé la charge de la mercerie pendant qu'elle rend visite à sa mère en compagnie de Dave. Warren ne peut s'empêcher de remarquer que cela ne ressemble pas à Minnie mais n'insiste pas. Entretemps, O.B. et Mannix sortent planter des piquets pour baliser un chemin menant de la mercerie aux latrines, pendant que John Ruth et sa prisonnière entrent dans la mercerie, où se trouvent déjà trois autres personnes : Oswaldo Mobray, le bourreau de Red Rock, Joe Gage, un cowboy, qui dit d'être en route pour aller voir sa mère, et le vieux général confédéré Sanford Smithers, qui va à Red Rock pour s'occuper de la pierre tombale de son fils décédé, Chester Charles Smithers, qui est disparu dans les environs.

Une certaine tension s'installe entre les protagonistes. En effet, John Ruth craint que quelqu'un veuille empocher la prime sur Daisy Domergue à sa place, ou qu'un ou quelques-uns des occupants soient complice avec Domergue, venu la libérer. Il passe alors un accord avec Warren et confisque les armes de toutes les personnes présentes, sauf celles de Warren. Ce dernier, de son côté, fait face à l'animosité du général Smithers, qui a exécuté de nombreux Noirs lors de la bataille de Baton Rouge, à laquelle Warren a participé. Warren est à deux doigts de le tuer de sang-froid, mais Mannix et Mobray lui rappellent tous deux ce que pourrait lui coûter de tuer un homme désarmé. À cause de cette tension, Oswaldo propose de « couper » la cabane en deux, entre les partisans du Nord et du Sud, avec la table à manger comme territoire neutre ; le groupe mange alors calmement le ragoût fraîchement préparé par Bob. Au cours du repas, Mannix affirme que la lettre d'Abraham Lincoln que transporte Warren est un faux, ce que l'intéressé confirme, affirmant que cette lettre sert à lui garantir le respect de la part des Blancs, comme cela a été le cas avec John Ruth qui lui a permis de voyager dans sa diligence. Warren, s'asseyant dans le fauteuil de « Dave la Bonne pâte », commence ensuite à discuter avec le général Smithers, qu'il finit par provoquer en revendiquant avoir capturé, torturé, violé et finalement tué son fils. Smithers, à côté duquel Warren avait déposé un de ses revolvers, tente d'abattre Warren, mais ce dernier le tue avant, de légitime défense.

Chapitre 4 : Le secret de Domergue (Domergue a un secret au Québec) modifier

Cependant, alors que ce premier meurtre a lieu et que tout le monde semble occupé, un personnage (non montré explicitement à l'écran), empoisonne le café servi par John Ruth, du fait que celui à leur arrivée avait un mauvais goût. Seule Daisy Domergue est témoin de la scène et garde volontairement le silence. John Ruth et O.B. en boivent tous deux et alors que le shérif Chris Mannix est sur le point d'en boire à son tour, les deux hommes se mettent à vomir violemment du sang. Comprenant qu'ils ont été empoisonné, John Ruth passe à tabac une Daisy hilare mais cette dernière parvient à s'emparer de son revolver et l'abat d'un coup de feu avant d'être désarmée par Warren. Toujours menottée à John Ruth, elle ne peut plus vraiment bouger compte tenu du poids du cadavre. O.B. meurt également des suites de l'empoisonnement.

Le major Warren ordonne alors aux quatre autres hommes encore vivants de se mettre contre le mur de la mercerie et de lui obéir pendant qu'il analyse la situation. Décidant de faire confiance à Chris Mannix qui a failli boire également le poison, il lui confie le revolver de Ruth et lui demande de garder les trois autres en joue. Affirmant que l'un de ces trois autres hommes est ici pour libérer Daisy Domergue et tuer John Ruth, Warren prend à parti le Mexicain Bob qu'il accuse d'être un menteur.

En effet, le chasseur de primes affirme que le ragoût de Bob qu'ils ont mangé (et préparé le matin même) a exactement le même goût que celui de sa vieille amie Minnie, la propriétaire de la mercerie, pourtant absente depuis une semaine. Il révèle enfin qu'une grosse tache de sang a été cachée sur le propre fauteuil de Sweet Dave ("La Bonne pâte") qu'il aurait emmené avec lui (aussi que personne d'autre que Dave n'avait le droit de s'asseoir dessus). Par ailleurs, Minnie déteste les Mexicains et n'aurait donc jamais confié sa mercerie à celui-ci. Fort de ces indices, le major Warren en déduit que Bob est un imposteur et l'élimine de quatre balles, deux dans le corps et deux autres dans la tête, dont cette dernière saute à l’impact.

Le major sait cependant que Bob n'est pas celui qui a empoisonné le café puisqu'il jouait du piano pendant le meurtre de Smithers : il n'était qu'un vil complice. Il menace alors Oswaldo Mobray et Joe Gage de faire boire l'intégralité de la tasse à café empoisonnée à Daisy Domergue si le coupable ne se dénonce pas. Joe Gage avoue alors avoir empoisonné le café mais avant que le shérif Chris Mannix ait eu le temps de l'exécuter, un neuvième individu caché sous le plancher de la mercerie ouvre le feu sur le chasseur de primes et l'atteint aux parties intimes. Profitant de l'effet de surprise, Oswaldo Mobray, à l'aide d'un pistolet qu'il avait caché sur lui, tire sur Chris Mannix qui réplique et le blesse en retour d'une balle dans le torse. Mannix, blessé à l'abdomen, tient Joe Gage en joue sans pour autant lui tirer dessus, désarmé qu'il est.

Chapitre 5 : Les quatre passagers modifier

Un retour en arrière s'ouvre alors. Plusieurs heures avant, une diligence, conduite par une certaine Judy "Six-Chevaux" et son collègue Ed arrive à la mercerie de Minnie avec quatre passagers : Oswaldo Mobray, Joe Gage, Bob et un autre homme appelé Jody. Ces derniers, après s'être installés, assassinent sans pitié toutes les personnes présentes dont Minnie et Sweet Dave, excepté le général Smithers. Jody conclut un marché avec lui : Smithers ne devra rien dire de ce qui s'est passé, n'ouvrir la bouche que pour dire le strict minimum, comme "bonjour" et en échange il aura la vie sauve, ce que ce dernier accepte volontiers, en s'en fichant de ce qui est arrivé aux autres personnes.

Mais au cours du massacre, Bob tire sur la poignée de la porte, raison pour laquelle il faut désormais clouer deux planchettes pour qu'elle ferme et donner un violent coup de pied dessus quand on vient de l'extérieur. Tout comme en raison que le café, préparé ce matin avant que John Ruth prépare un autre à son arrivée, avait mauvais goût du fait que les quatre hommes l'ont oublié plus tard. Le quatrième homme révèle alors son identité complète : Jody Domergue, le frère de Daisy, qu'il compte libérer. Après avoir jeté les cinq dépouilles dans un puits à côté de la mercerie et nettoyé les traces de sang, les quatre hommes dissimulent des armes dans la mercerie pendant que Jody Domergue, empruntant une trappe, se cache sous le plancher, au sous-sol. Quelques heures plus tard, John Ruth arrive avec sa prisonnière Daisy Domergue, son cocher O.B., le shérif Chris Mannix et le major Marquis Warren.

Dernier chapitre : Homme noir, enfer blanc modifier

Retour au présent. Marquis Warren et Chris Mannix sont tous les deux très mal en point. Ils forcent Jody Domergue à sortir de sa cachette en menaçant d'abattre Daisy. Ils lui ordonnent avant tout de se débarrasser de ses armes. Jody sort mais avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit pour sa sœur, le major Warren l'exécute d'un coup de feu dans la tête. Daisy Domergue, à la fois pleine de chagrin et folle de rage, tente alors de passer un accord avec le shérif Mannix. S'il abat le major Warren et la laisse partir, il pourra emmener le corps de Bob à Red Rock pour toucher la récompense offerte pour sa capture. Bob, dont son vrai surnom Marco le Mexicain, fait partie comme le reste des personnes présentes de la bande de Domergue. Chacun de ses membres étant recherché pour au moins dix mille dollars. Daisy leur déclare qu'une quinzaine de bandits sont présents à Red Rock, prêts à tuer Chris Mannix et à ravager la ville, s'il ne se comporte pas comme Daisy le souhaite.

Cependant, le major Warren, complètement irrité par les provocations de Domergue et d'un Oswaldo Mobray mourant, tire dans le pied de Daisy avant d'ouvrir le feu sur Mobray (révélant même son vrai nom, Pete Hicox l'Anglais) toujours mourant qui proposait son propre corps au shérif Chris Mannix pour valider l'accord. Joe Gage (révélant aussi son vrai nom, Grouch Douglass) se saisit d'un pistolet caché sous une table de la mercerie mais il est aussitôt abattu par le major Warren et Chris Mannix. Warren décide d'abattre également Daisy de sang-froid quand il se retrouve en manque de munitions.

Le shérif Chris Mannix qui considère que Daisy Domergue bluffe en parlant des quinze bandits, décide de l'abattre à sa place, mais s'évanouit, à la suite de la perte trop importante de sang. Le major Warren, paniqué car ne pouvant quasiment plus bouger, voit avec horreur Daisy Domergue se déplacer tant bien que mal, lestée du cadavre de John Ruth, pour saisir le revolver de Douglass ; heureusement pour eux, Mannix reprend conscience à la dernière minute et lui tire dessus avant qu'elle ait atteint l'arme.

Chris Mannix et Marquis Warren décident alors de la pendre à une poutre de la mercerie en l'honneur de John Ruth (qui voulait la pendre, dont sa réputation était de ramener toujours ses captures vivantes pour qu'ils soient pendus, d'où son surnom "le Bourreau"). Après l'exécution, tous deux, grièvement blessés, décident d'attendre la mort en relisant la fausse lettre de Lincoln à Warren.

Personnages modifier

  • Le major Marquis Warren, dit « le Chasseur de primes » (interprété par Samuel L. Jackson) : ancien combattant de l'Union pendant la Guerre de Sécession, le major Warren se retrouve avec John Ruth sur le chemin de Red Rock après avoir perdu son cheval à cause du froid, pour ramener trois corps mis à prix pour 8 000 dollars. Contrairement à Ruth, Warren est de nature calme et posée. Au fil de l'histoire, Warren se révèle être quelqu'un de très astucieux, prêt à raconter les pires mensonges pour se sortir de situations périlleuses, notamment à cause de sa couleur de peau.
  • John Ruth, dit « le Bourreau » (interprété par Kurt Russell) : impulsif et grognon, John Ruth est en quelque sorte le personnage central de l'histoire, car c'est à cause de sa détermination à vouloir faire pendre Daisy Domergue à Red Rock que tous les événements principaux de l'intrigue se mettent en place. Très méfiant, il est en permanence enchaîné à Daisy par des menottes pour que celle-ci ne puisse s'échapper. N'ayant aucune pitié pour les « bâtards », il n'hésite pas à s'en prendre très violemment à Daisy à plusieurs reprises. Son surnom "le Bourreau" provient de sa réputation d'amener ses captures vivantes, afin qu'elles soient jugées et pendues, car il tient à assister aux exécutions et « entendre leur cou craquer » de ses propres oreilles.
  • Daisy Domergue, dite « la Prisonnière » (interprétée par Jennifer Jason Leigh) : Daisy est une meurtrière dont la tête est mise à prix pour 10 000 dollars. Après avoir été capturée par John Ruth, elle est enchaînée à son bourreau par le poignet pendant tout le trajet jusqu'à Red Rock. Régulièrement violentée par ce dernier, elle n'ose cependant pas se défendre par peur de se faire tirer dessus. Raciste et sans-gêne, elle est la deuxième pierre angulaire de l'intrigue.
  • Chris Mannix, dit « le Shérif » (interprété par Walton Goggins) : perdu seul au milieu de la neige après la mort de son cheval, Chris se retrouve avec John, Daisy et Warren sur le chemin de Red Rock. Il se présente comme le futur shérif de la ville. John a du mal à le croire mais il est contraint de le laisser monter, au risque de se faire pendre pour l'avoir laissé mourir de froid alors qu'il n'est pas recherché. Ancien combattant confédéré pendant la guerre de Sécession et ancien membre des Maraudeurs de Mannix, alias le Fléau de Caroline du Sud, une ancienne armée de rebelles après la guerre menée par son père, Erskine Mannix, il éprouve une haine pour le major Warren à qui il ne pardonne pas ses nombreux meurtres de combattants sudistes. Il est également un admirateur du général Sanford Smithers. Chris semble un peu simple, affligé d'un accent campagnard, mais il se révèle parfois fin ; il décèle le premier mensonge de Warren - mensonge qu'il évente à l'issue d'un habile interrogatoire.
  • Bob (de son vrai nom Marco), dit « le Mexicain » (interprété par Demián Bichir) : Bob est un Mexicain à l'accent prononcé qui dit être chargé de tenir la mercerie de Minnie pendant qu'elle et son mari, Sweet Dave, sont absents. Warren est le seul à le soupçonner de cacher son jeu et finir par comprendre qu'il a assassiné les propriétaires. Également membre du gang de Jody Domergue, il est recherché pour 12 000 dollars.
  • Oswaldo Mobray (de son vrai nom Pete Hicox), dit « le Court-sur-pattes » (interprété par Tim Roth) : d'origine britannique, Oswaldo est un parfait gentleman élégant et très bavard. Il se présente comme le bourreau de Red Rock, ayant dû s'arrêter à la mercerie à cause du blizzard. On apprend plus tard qu'Oswaldo est en fait un criminel sans pitié recherché pour 15 000 dollars : son vrai nom est Pete Hicox, membre du « gang de Jody Domergue ». Il a assassiné le véritable Oswaldo Mobray et usurpé son identité.
  • Joe Gage (de son vrai nom Grouch Douglass), dit « le Cowboy » (interprété par Michael Madsen) : très peu bavard, Joe aime rester dans son coin à l’écart des autres. Déclarant vouloir rendre visite à sa mère pour Noël, il doit comme les autres passer par Red Rock. Il est en fait, comme Oswaldo, membre du gang de Jody Domergue. Sa prime s'élève à 10 000 dollars.
  • Le général Sanford Smithers, dit « le Confédéré » (interprété par Bruce Dern) : Sanford Smithers est un vieil homme, ancien général de l'armée confédérée pendant la Guerre de Sécession. N'ayant toujours pas digéré la défaite, il éprouve une haine totale envers les Noirs et les combattants de l'Union. Voulant se rendre à Red Rock pour s'occuper de la pierre tombale de son fils Chester Charles Smithers, le général confédéré va se retrouver face au responsable de la mort de son fils, qui n'est autre que le major Warren.
  • O.B. Jackson (interprété par James Parks) : c'est le conducteur de la diligence où se trouvent John Ruth et Daisy. Toujours prêt à rendre service, il est le seul des personnages à plus ou moins s'entendre avec tout le monde.
  • Jody Domergue (interprété par Channing Tatum) : chef du gang du même nom, Jody est le frère de Daisy Domergue. Déterminé à la libérer, il monte une subtile mise en scène pour pouvoir la libérer des mains de John Ruth. Sa prime est de 50 000 dollars. Il est présent dans la mercerie, mais caché sous le plancher.

Fiche technique modifier

Distribution modifier

  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

  Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[6] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[7]

Production modifier

Développement du projet modifier

Quentin Tarantino annonce en que son prochain film sera un western. L'idée d'écrire une suite à Django Unchained lui était passé à l'esprit, mais, au fur et à mesure de l'écriture, il s'est rendu compte que l'ouvrage se transformait en scénario[8]. Il en termine l'écriture du scénario en et dévoile son titre, The Hateful Eight[9]. Le début du tournage est alors prévu pour l'été 2014 mais le scénario est dévoilé sur Internet quelques jours après l'annonce de Tarantino, alors que celui-ci ne l'avait transmis qu'à trois acteurs, Bruce Dern, Michael Madsen et Tim Roth. Furieux et déprimé, Tarantino annonce alors qu'il renonce à réaliser le film et qu'il va publier son scénario sous la forme d'un roman. Il suspecte par ailleurs que la fuite vient de l'agence CAA, qui représente Dern, ce que cette agence réfute[10].

« Je suis très très déprimé. J'avais terminé le scénario, un premier jet, et je n'avais pas l'intention de le réaliser avant l'hiver prochain, dans un an. Je l'avais confié à six personnes, et apparemment il est sorti sur la place publique. Je ne ferai pas ce film. Je vais publier le scénario, et c'est tout pour le moment. Je l'ai confié à six personnes, et si je ne peux pas leur faire confiance, je n'ai aucune envie de le faire. Je le publierai. J'en ai assez. Je vais passer à autre chose[11]. »

— Quentin Tarantino

 
Une lecture du scénario a été organisée avec les acteurs au Ace Hotel de Los Angeles le .

Le , Tarantino fait une lecture publique du scénario à l'Ace Hotel de Los Angeles, avec les acteurs qui étaient pressentis pour jouer dans le film, soit Zoë Bell, Bruce Dern, Walton Goggins, Samuel L. Jackson, Michael Madsen, Denis Ménochet, James Parks, James Remar, Tim Roth, Kurt Russell et Amber Tamblyn. Il révèle à cette occasion que ce n'est qu'une première version du scénario et qu'il en a écrit deux autres avec des fins différentes car, à la réflexion, il prévoit finalement de tourner le film[12].

Au sujet du scénario, Tarantino explique qu'il lui a été surtout inspiré par des séries télévisées comme Bonanza, Le Virginien et Le Grand Chaparral dans lesquelles les héros étaient régulièrement pris en otage par une bande de hors-la-loi.

« Qu'est-ce qui se passerait si je tournais un film avec seulement ces derniers personnages ? Pas de héros. Juste un groupe de méchants dans une pièce, se racontant tous des histoires qui peuvent être aussi bien vraies que fausses. Enfermons ces gars ensemble dans une pièce avec un blizzard à l'extérieur, donnons-leur des flingues, et voyons ce qui se passe[13]. »

— Quentin Tarantino

Préproduction et choix des interprètes modifier

En , Quentin Tarantino annonce officiellement qu'il va tourner le film avec les acteurs qu'il avait déjà contactés. Le début du tournage est prévu pour le mois de novembre dans le Wyoming[14]. Une première affiche du film, représentant une diligence laissant derrière elle une traînée sanglante, est révélée le [15]. Cette affiche est un clin d'œil à celle de La Chevauchée fantastique de John Ford sorti en 1939[11]. Le , The Weinstein Company, société partenaire de Tarantino depuis ses débuts, acquiert les droits pour la distribution mondiale du film[16].

Le , Jennifer Jason Leigh rejoint la distribution pour tenir le principal rôle féminin en remplacement d'Amber Tamblyn, alors que Demi Moore, Hilary Swank, Michelle Williams et Robin Wright étaient également sur les rangs[17]. Le , un communiqué officiel annonce que Demián Bichir (en remplacement de Denis Ménochet), Bruce Dern, Walton Goggins, Samuel L. Jackson, Michael Madsen, Tim Roth, Kurt Russell et Channing Tatum (qui remplace James Remar) font partie de la distribution[18]. Jennifer Lawrence et Viggo Mortensen ont également eu des contacts avec Tarantino pour une possible apparition dans le film sans que cela ne se soit concrétisé[19],[20]. Viggo Mortensen explique que son emploi du temps était incompatible avec celui du film : « Il voulait commencer le tournage à la fin de l'année et faire des répétitions avant, ce que je ne pouvais faire en termes de planning. (...) J'aurais aimé que ça marche mais ce que je dis, c'est qu'on fait un film jusqu'au bout, ou pas du tout »[21]. Il était en fait occupé à cette époque avec la promotion du film Loin des hommes de David Oelhoffen.

Courant , le nom de plusieurs actrices et acteurs incarnant des rôles secondaires sont révélés. Certains, comme Zoë Bell et James Parks, ont déjà collaboré plusieurs fois avec Tarantino et avaient participé à la lecture publique du scénario l'année précédente[22].

Tournage modifier

 
Telluride dans le Colorado.

Le , le Denver Post annonce que l'État du Colorado apporte un financement de 5 000 000 $ pour le film et, qu'en échange, celui-ci sera tourné entièrement dans le sud-ouest de cet État. Un permis est délivré pour autoriser le tournage principal dans un ranch de 900 acres datant de 1882 et situé près de Telluride, l'accord stipulant que le ranch devra être restitué dans son état d'origine à la fin du tournage[4]. Les répétitions se déroulent à la fin novembre[23] et un tweet posté par Samuel L. Jackson le laisse à croire que le tournage a commencé[24]. Le début de celui-ci n'est cependant officiellement annoncé que le [25].

Le directeur de la photographie Robert Richardson, collaborateur régulier de Tarantino, filme avec un format de pellicule 70 mm (négatif 65 mm), une première pour un film distribué mondialement depuis Horizons lointains (1992)[26]. Des objectifs anamorphoseurs au format 2,76:1 sont utilisés, ce qui rappelle des films des années 1950 et 1960 comme Ben Hur (William Wyler, 1959), La Conquête de l'Ouest (Henry Hathaway, 1962), Un monde fou, fou, fou, fou (Stanley Kramer, 1963) ou encore La Bataille des Ardennes (Ken Annakin, 1965)[13].

Samuel L. Jackson raconte que le tournage a été éprouvant pour les acteurs car de nombreuses scènes ont été tournées dans un studio réfrigéré où la température flirtait avec 0 °C : « On est tous angoissés à l'idée de voir ce film parce que chaque jour de travail était incroyable. C'était difficile, mais d'une façon très intéressante. On était dans la neige au début, et puis on s'est retrouvés dans cette pièce. Quentin a tourné sur un plateau réfrigéré, et il faisait moins un tous les jours là-dedans (...) On pouvait voir notre respiration dans l'air, mais ce qu'on faisait était exceptionnel (...) Et peut-être que la fumée sortait de nos culs, mais j'espère que le résultat sera aussi cool que ce qu'on a vécu pendant qu'on tournait »[27].

Lors d'une scène, Jennifer Jason Leigh chante une chanson en s'accompagnant à la guitare. Kurt Russell s'en empare et la fracasse contre un poteau. Initialement, la guitare détruite devait être une copie, mais l'acteur, ignorant la valeur de l'instrument, a détruit une guitare Martin des années 1870, âgée de 145 ans et prêtée par la marque. À la suite de cet incident, Martin décide d'arrêter le prêt d'instruments historiques pour des films[28].

Bande originale modifier

The Hateful Eight
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de divers artistes
Sortie
Enregistré juillet 2015
CNSO Recording Studios[29] (Prague)
Durée 72:14
Genre musique de film, rock
Format CD, vinyle
Compositeur Ennio Morricone, ...
Producteur Quentin Tarantino
Richard Gladstein (exécutif)
Stacey Sher (exécutive)
Shannon McIntosh (exécutif)
Coco Francini[29] (exécutif)
Label Decca Records, Third Man Records

Bandes originales par Ennio Morricone

Bandes originales par Quentin Tarantino

En , lors du Comic-Con de San Diego, Quentin Tarantino révèle qu'Ennio Morricone composera la musique originale du film[30]. Le réalisateur avait déjà utilisé des musiques du compositeur, qui avait également écrit un morceau original pour Django Unchained. Ennio Morricone enregistre la musique du film à Prague avec l'Orchestre symphonique national tchèque[31]. Bien qu'il soit connu pour ses compositions de western, Ennio Morricone n'en avait plus fait depuis On m'appelle Malabar, sorti en 1981.

La bande originale comprend par ailleurs les chansons Apple Blossom des White Stripes, Now You're All Alone de David Hess et There Won't Be Many Coming Home de Roy Orbison, et doit sortir le chez Decca Records[32].

Quentin Tarantino utilise certaines anciennes compositions d'Ennio Morricone tel que « Bestiality » et « Eternity » et « Despair » composées pour The Thing (1982) de John Carpenter[33]. On retrouve aussi Regan's Theme (Floating Sound), encore d'Ennio Morricone, tiré du film L'Exorciste 2 : L'Hérétique. L'acteur Demián Bichir interprète au piano Silent Night alors que Jennifer Jason Leigh interprète Jim Jones at Botany Bay (en) à la guitare.

Dans le livret de l'album, Quentin Tarantino explique que cette bande originale est un « acte d'amour » ou encore « le résultat final d'un rêve devenu réalité » et qu'il a ainsi pu travailler avec son compositeur préféré[29].

Liste des titres modifier

Toutes les chansons sont écrites et composées par Ennio Morricone, sauf exceptions notées[32],[29].

No TitreAuteurInterprète(s) Durée
1. L’ultima diligenza di Red Rock (version intégrale) 7:30
2. Ouverture 3:11
3. Major Warren Meet Daisy Domergue (dialogue)Quentin TarantinoJennifer Jason Leigh, Kurt Russell & Samuel L. Jackson 0:32
4. Narratore letterario 1:59
5. Apple BlossomJack WhiteThe White Stripes 2:13
6. Frontier Justice (dialogue)Quentin TarantinoTim Roth & Kurt Russell 1:50
7. L’ultima diligenza di Red Rock #2 2:37
8. Neve 12:16
9. This Here Is Daisy Domergue (dialogue)Quentin TarantinoKurt Russell & Michael Madsen 1:01
10. Sei cavalli 1:21
11. Raggi di sole sulla montagna 1:41
12. Son of the Bloody N**ger Kller of Baton Rouge (dialogue)Quentin TarantinoSamuel L. Jackson, Walton Goggins & Bruce Dern 2:43
13. Jim Jones at Botany Bay (dialogue)Quentin TarantinoJennifer Jason Leigh, Kurt Russell 4:10
14. Neve #2 2:05
15. Uncle Charlie’s Stew (dialogue)Quentin TarantinoSamuel L. Jackson, Demián Bichir & Walton Goggins 1:41
16. I quattro passeggeri 1:49
17. La musica prima del massacro 2:00
18. L’inferno bianco (synth) 3:31
19. The Suggestive Oswaldo Mobray (dialogue)Quentin TarantinoTim Roth, Walton Goggins & Kurt Russell 0:47
20. Now You're All Alone (tiré de La Dernière Maison sur la gauche)David HessDavid Hess 1:29
21. Sangue e neve 2:05
22. L’inferno bianco (Ottoni) 3:31
23. Neve #3 2:02
24. Daisy’s Speech (dialogue)Quentin TarantinoWalton Goggins, Jennifer Jason Leigh & Michael Madsen 1:32
25. La lettera di Lincoln (version instrumentale) 1:41
26. La lettera di Lincoln (avec dialogue)Ennio Morricone, Samuel L. JacksonEnnio Morricone, Walton Goggins 1:46
27. There Won’t Be Many Coming Home (tiré de The Fastest Guitar Alive)Roy Orbison, William DeesRoy Orbison 2:44
28. La puntura della morte 0:27

Accueil modifier

Promotion et sortie modifier

Un premier teaser animé fuite sur Internet mi-. Sur fond de Gimme Danger d'Iggy Pop et The Stooges et d'un court extrait de la bande originale de L'uomo dalla pistola d'oro (1965) d'Alfonso Balcázar, la vidéo présente brièvement les huit personnages principaux[34]. Une première bande-annonce du film, d'une durée de deux minutes, est dévoilée le devant quelques journalistes à l'occasion du Festival de Cannes[35]. La première bande-annonce publique officielle est quant à elle mise en ligne le [36].

La sortie du film est annoncée aux États-Unis pour le dans les cinémas équipés pour le projeter en 70 mm, et pour le dans les autres cinémas[37]. Quentin Tarantino monte deux versions différentes du film, celle pour la sortie limitée en 70 mm comptant six minutes de plus pour une durée totale de 182 minutes[38]. Le titre français du film, Les Huit Salopards, est annoncé le par la société de distribution SND[39].

À la suite d'une déclaration de Quentin Tarantino condamnant violemment les brutalités policières lors d'un rassemblement du mouvement Black Lives Matter, la campagne promotionnelle est perturbée par un appel au boycott du film provenant de plusieurs départements de police de grandes villes américaines[40]. Néanmoins, la première projection publique du film, le au Cinerama Dome de Los Angeles, est couronnée de succès et se déroule sans incident[41].

Quelques semaines avant la sortie en salles, le film est partagé illégalement via le réseau Bittorent. Le FBI ouvre une enquête et remonte à la source de la fuite : la version diffusée possède un tatouage numérique et a été distribuée au studio de production Alcon Entertainment. Le producteur affirme n'avoir jamais eu le DVD entre les mains et il est donc possible que la fuite ait eu lieu lors de l'expédition du colis[42].

Tournée 70 mm en France modifier

Alors que la sortie nationale française est prévue le , une tournée exceptionnelle d'avant-premières propose une projection 70 mm en format Ultra Panavision 2.76. La séance comprend une ouverture et un entracte ainsi qu'une version avec huit minutes supplémentaires[43]. La tournée a ainsi lieu à :

Après cette tournée, la version 70 mm est projetée durant toute l'exploitation du film au Gaumont Marignan à Paris[43].

Accueil critique modifier

Le film recueille 77 % de critiques favorables, avec un score moyen de 7,510 et sur la base de 90 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes[44]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 70100, sur la base de 35 critiques collectées[45]. Le site AlloCiné lui donne une moyenne de 3,35, pour 35 critiques[46].

Parmi les critiques positives, Robbie Collin, du Daily Telegraph, estime que c'est « le film de Tarantino le plus visuellement réussi, captivant et intimiste à ce jour », et que la tension omniprésente « est encore renforcée par la superbe musique d'Ennio Morricone », tout en soulignant particulièrement les interprétations de Kurt Russell, Samuel L. Jackson, Tim Roth et Jennifer Jason Leigh[47]. Peter Bradshaw, du Guardian, évoque un film dont « l'élégance et l'ingéniosité est à couper le souffle » et où « la tension insoutenable précédant la violence est maintenue nonchalamment » par « les dialogues fanfarons et inventifs » des personnages et les interprétations particulièrement hilarantes de Walton Goggins et Samuel L. Jackson[48].

Pour Alan Scherstuhl, du Village Voice, Tarantino « semble déterminé à chambouler toutes les attentes » des spectateurs dans ce film qui commence comme une comédie aux dialogues divertissants avant de devenir d'une « méchanceté au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer », alors que les interprétations de Samuel L. Jackson et Kurt Russell dominent l'essentiel du film avant d'être éclipsées sur la fin par celle, « hantée et démente », de Jennifer Jason Leigh[49]. Peter Debruge, de Variety, affirme que ce film « délectable » tient à la fois de Django Unchained et de Reservoir Dogs et doit autant à Agatha Christie qu'à Anthony Mann, alors que « ses dialogues géniaux et ses confrontations explosives » combleront les fans du réalisateur et que le travail du directeur de la photographie est « somptueux »[50].

Peter Travers, de Rolling Stone, met en avant les « dialogues incendiaires qui ressemblent à de la poésie profane », et dont le sous-texte grouille « d'implications politiques, géographiques, sociales, sexuelles et raciales sur lesquelles nous nous querellons encore aujourd'hui », ainsi que la formidable performance d'ensemble des acteurs, et particulièrement de Jennifer Jason Leigh[51]. Mick LaSalle, du San Francisco Chronicle, souligne la « virtuosité de Tarantino », qui n'est pas mise « au service de quelque chose de plus grand » mais ne rend pas moins le film « agréable de bout en bout », et qui se manifeste à travers les « superbes dialogues », la « vision originale qui permet de revisiter un genre classique », le « casting d'acteurs négligés dignes d'être redécouverts », et une violence parfois presque insoutenable et d'autre fois « extrêmement amusante »[52].

Parmi les critiques mitigées ou négatives, Chris Nashawaty, d'Entertainment Weekly, avoue qu'il a « ressenti pour la première fois avec Tarantino un sentiment proche de la déception » tant le film, « à la narration et à l'aspect visuel confinés », semble limité au niveau des idées pour se reposer uniquement sur la qualité de sa distribution et la « sublime musique » d'Ennio Morricone[53]. Steven Rea, du Philadelphia Inquirer, évoque une « œuvre aussi épique que complaisante » où les personnages « s'embarquent dans de longs soliloques sans intérêt » et qui, finalement, « ne mène nulle part »[54].

Stephanie Zacharek, de Time, estime que « toutes les promesses de la première heure sont gaspillées lors des deux heures suivantes », lorsque le film devient un huis clos, car Tarantino ne gagne pas son pari, dont la teneur était que le spectateur se préoccupe du sort de ses huit personnages « intentionnellement déplaisants », et car la violence ne « réussit jamais à être triste, cathartique ou complexe » et devient progressivement insipide[55]. Pour Ann Hornaday, du Washington Post, le film « n'est jamais à la hauteur de son prologue aguichant » et finit par ressembler à une « version grandeur nature et hystérique de Cluedo » ennuyeuse à regarder et « plus opportuniste que perspicace »[56].

Box-office modifier

En France, le film attitre 643 576 de spectateurs sur ses cinq premiers jours d'exploitation. C'est ainsi le troisième meilleur démarrage d'un film de Quentin Tarantino, derrière Django Unchained et Inglourious Basterds, et devant Kill Bill et Pulp Fiction[57]. En première semaine, Les Huit Salopards totalise 759 450 entrées, ce qui lui vaut de prendre la première place du box-office[58]. Il connaît par la suite une forte baisse au fil des semaines, pour finir son exploitation à près de 1,8 million d'entrées[58].

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
  États-Unis
  Canada
54 117 416 $[59] 18
  France 1 779 974 entrées[58] 10

  Total mondial 155 760 117 $[59] 21

Distinctions modifier

Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par Les Huit Salopards. Pour une liste plus complète, se référer à l'Internet Movie Database[60].

Récompenses modifier

Nominations modifier

Clins d’œil et références modifier

« J’ai récemment repris contact via Internet avec une ex-petite amie, que je fréquentais avant de tourner Reservoir Dogs. Je l’ai invitée à venir voir le film et, à l’issue de la projection, elle a demandé à m’interviewer pour son blog culturel. Elle a été la première à me faire la remarque pendant l’entretien, avançant l’idée que Les 8 Salopards est en apparence mon deuxième western, mais qu’au fond, il s’agit avant tout de mon premier vrai film d’horreur. Quand on y pense, la musique d’Ennio Morricone s’apparente d’ailleurs plus à ce genre qu’à un score de western spaghetti. On est plus proche de The Thing que de Sergio Leone. Et, puisqu’on parle du classique de John Carpenter, les multiples clins d’œil à The Thing dans Les 8 Salopards, plus ou moins conscients, n’ont pas dû vous échapper : Kurt Russell, les personnages coincés dans cette auberge par une tempête de neige, la paranoïa, les faux-semblants, jusqu’à cette explosion de violence finale... Le plus intéressant, dans tout ça, c’est que Reservoir Dogs, à l’époque, était mon hommage à The Thing, sans la neige, les effets spéciaux, et Kurt Russell[62]. »

— Quentin Tarantino, Première, décembre 2015

  • Le nom du personnage incarné par Samuel L. Jackson est un hommage au réalisateur Charles Marquis Warren, qui a notamment réalisé plusieurs westerns ainsi que des épisodes de Rawhide[63]. Le personnage du major est d'ailleurs sans doute inspiré en partie du shériff noir Bass Reeves (1838-1910).
  • Le personnage campé par Michael Madsen, Joe Gage/Grouch Douglass, déclare « a bastard's work is never done ». Il s'agit de la tagline d'une affiche de Inglourious Basterds (2009)[63].
  • Dans Django Unchained, un personnage s'appelle également O.B. et est interprété par J. D. Evermore.
  • Un personnage appelé Bob le Mexicain était déjà présent dans un autre western : Cent dollars pour un shérif (1969) de Henry Hathaway[63].
  • Lorsque Jody (Channing Tatum) tire sur Warren, il dit dans un mélange d'anglais et d'espagnol « Say adiós to your huevos » (« dis adieu à tes testicules »). Dans Inglourious Basterds, Hugo Stiglitz (Til Schweiger) dit une phrase similaire en allemand/anglais en braquant les parties intimes du major de la Gestapo, Dieter Hellstrom (August Diehl) en disant avant de le tuer « Say « auf wiedersehen » to your Nazi balls » (« dis adieu à tes couilles de nazie »). Dans Django Unchained, Billy Crash (Walton Goggins) dit à Django « Allez, dis bonne nuit à tes boules, bamboula » (en version originale : « Time to say good night to them nuts, Blackie »)[63].
  • La Guerre de Sécession (1861-1865) est largement évoquée par le film, qui en fait une de ses toiles de fond et à laquelle plusieurs personnages affirment avoir participé dans les deux camps. C'est le même conflit qui sème d'embûches les aventures de Blondin et Tuco dans le célèbre western Le Bon, la Brute et le Truand. La manière dont le major Marquis Warren défie outrageusement le général Smithers pour le tuer en état de légitime défense rappelle les exécutions de l'Indien dans Et pour quelques dollars de plus.
  • Judy Six-Chevaux, incarnée par Zoë Bell, affirme venir d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Dans un autre film de Tarantino, Boulevard de la mort, le personnage de Zoë joué par la même actrice disait déjà en être originaire - ce qui est le cas dans la réalité, l'actrice et cascadeuse étant néozélandaise.

Adaptation en pièce de théâtre modifier

Après la fuite du scénario sur Internet, Quentin Tarantino avait déjà évoqué l'idée de faire une pièce de théâtre[64]. En , lors de la 73e cérémonie des Golden Globes, il déclare : « C'est une priorité pour moi. J'attends simplement que la saison des récompenses s'achève pour que je puisse écrire la pièce ». Le réalisateur devrait se charger lui-même de la mise en scène[57].

Version télévisée modifier

En , il est annoncé que la version américaine de Netflix va diffuser une version rallongée du film, intitulée The Hateful Eight: Extended Edition. Constitué de quatre épisodes d'environ 50 minutes chacun, cette version comporte environ 45 minutes de plus que la version cinéma, dont près de 25 totalement inédites car environ 20 minutes avaient été diffusées dans certaines salles pour la version Roadshow 70 mm[65]. Il n'est pas précisé si cette version sera diffusée sur Netflix ailleurs.

Notes et références modifier

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  5. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
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Liens externes modifier

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