Le Petit Paumé
Le Petit Paumé est une association à but non lucratif créée en 1968 par des étudiants d'EM Lyon Business School. Il publie chaque année un city-guide de Lyon édité entre 100 000 et 250 000 exemplaires et distribué gratuitement à partir d'octobre. Il référence un grand nombre d'établissements, notamment de restaurants, et en recommande certains sous le sigle RPPP (Recommandé par Le Petit Paumé). Il est à l'origine de plusieurs polémiques.
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| Le Petit Paumé | |
| |
| Création | |
|---|---|
| Fondateurs | Jean-Claude Buchs, Paul, Marcel, Guy Lescoeur |
| Forme juridique | Association déclarée (d)[1] |
| Slogan | Indépendant, impertinent et gratuit depuis 1968 |
| Siège social | Écully France
|
| Président | Hugo Curatola |
| Activité | Gastronomie, tourisme et autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire (d)[1] |
| Produits | Guide gastronomique, guide touristique, site web, application mobile et événementiel |
| Partenaires | NRJ[2] et BFM Lyon[3] |
| Effectif | 39 ()[4] |
| SIREN | 315429977[1] |
| TVA européenne | FR41315429977 |
| Site web | petitpaume.com |
| modifier - modifier le code - voir Wikidata | |
Histoire modifier
Le Petit Paumé est édité pour la première fois en 1968 par un groupe d'étudiants de EM Lyon Business School, école encore appelée à l'époque ESCAE Lyon. Financé par une seule publicité d'une valeur de 100 francs[5][source insuffisante], le guide, qui est alors tiré à 300 exemplaires, est destiné aux étudiants des nouvelles promotions de l'école, afin de leur faciliter la découverte de Lyon. Son nom est inspiré de la chanson de Jacques Brel, Les Paumés du petit matin (1962).
Les années 1970 marquent ensuite un développement à une plus grande échelle du guide avec une distribution à tous les lyonnais en 1971, puis l'année 1972 voit l'apparition des premières critiques de restaurants qui deviendront par la suite un de ses éléments les plus caractéristiques : les critiques sont souvent écrites sur un ton satirique et teintées d'une légère insolence[6]. Les valeurs du Petit Paumé s'affirment alors : indépendance, impertinence et gratuité.
En 1973, le label « RPPP » (Recommandé Par le Petit Paumé) est créé pour récompenser les établissements préférés des membres de l'association.
En 1978, le guide est réalisé pour la première fois en couleur et atteint les 100 000 exemplaires.
Dans les années 1990, le Petit Paumé doit faire face à de nouveaux procès[réf. souhaitée], notamment à la suite de l'augmentation du nombre de guides édités (de 200 000 à 300 000 exemplaires). Un nouvel événement est créé en 1999, le Village Médiéval du Petit Paumé, qui devient le Village du Petit Paumé en 2013. Celui-ci se tient tous les ans Place Saint-Jean, début juin.
Les années 2000 voient l'apparition du site internet du Petit Paumé (après avoir brièvement existé sur Minitel) et en 2009 de sa première application iPhone.
Organisation modifier
Les 38 membres, étudiants bénévoles élus pour un an au sein de la communauté étudiante d'EM Lyon Business School, sont répartis en sept pôles : bureau, production, création, petite agence, évènementiel, communication et web développement. Cette nouvelle organisation, mise en place en , vise à améliorer les performances de l’association et à renforcer l’indépendance du média[source secondaire souhaitée].
Réalisation et distribution du guide modifier
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Les établissements référencés dans le guide sont testés sur la première partie de l’année par les membres de l’équipe production, répartis par spécialité. Les critiques sont vérifiées par la commission rédaction, chargée de s’assurer de leur clarté et du maintien de la ligne éditoriale[réf. souhaitée].
Disposant d'un budget d'environ 800 000 euros[réf. souhaitée] grâce à des annonceurs et des partenaires, le Petit Paumé est la deuxième association étudiante de France en termes de moyens financiers[réf. nécessaire], ce qui lui permet de faire imprimer le guide en 250 000 exemplaires chaque année. Après les polémiques en 2019, et la suspension du guide en 2020, l'association étudiante annonce en 2021 un tirage de l'édition 2022 à 200 000 exemplaires[7],[8].
Signature des préfaces modifier
Les préfaces du guide sont régulièrement signées par des personnalités[source secondaire souhaitée].
| Année d'édition | Signataire de la préface | Activité |
|---|---|---|
| 1972 | Félix Benoît | Historien |
| 1974 | Paul Bocuse | Chef cuisinier étoilé |
| 1975 | Frédéric Dard | Écrivain |
| 1977 | Bernard Pivot | Journaliste et écrivain |
| 1978 | Jean Amadou | Humoriste, journaliste et écrivain |
| 1980 | Mick Micheyl | Chanteuse et sculptrice |
| 1982 | Jacques Weber | Acteur, réalisateur et scénariste |
| 1983 | Kent Hutchinson | Chanteur et fondateur du groupe rock Starshooter |
| 1984 | Marcel Maréchal | Acteur, metteur en scène et écrivain |
| 1985 | Félix Benoît | Historien |
| 1989 | Jean-Michel Jarre | Auteur, compositeur, interprète |
| 1992 | Guy Marchand | Acteur, chanteur, musicien et écrivain |
| 1993 | Les Rita Mitsouko | Chanteurs, musiciens |
| 1994 | Albert Decourtray | Archevêque de Lyon et académicien français |
| 1996 | Claude Berri | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur |
| 1997 | Jean-Paul Lacombe (d) 
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Chef cuisinier étoilé |
| 2000 | Stéphane Bern | Animateur de radio et de télévision, acteur et écrivain |
| 2003-2004 | Jean-Luc Petitrenaud | Chroniqueur gastronomique, animateur de radio et de télévision |
| 2005 | Raymond Domenech | Joueur et entraineur de football |
| 2006 | Jean-Claude Buchs (d)
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Membre fondateur du Petit Paumé |
| 2007 | Thierry Ehrmann | président fondateur de Artprice |
| 2008 | Clovis Cornillac | Acteur et réalisateur |
| 2010 | Thierry Frémaux | Directeur de l'Institut Lumière de Lyon, délégué général du Festival de Cannes et président de l'association Frères Lumière |
| 2011 | Éric-Emmanuel Schmitt | Dramaturge, nouvelliste, romancier, réalisateur et comédien |
| 2012 | Bertrand Tavernier | Réalisateur, scénariste, producteur et écrivain |
| 2013 | Alexandre Astier | Acteur, auteur, réalisateur, compositeur, scénariste, producteur, monteur et musicien |
| 2014 | Grégory Cuilleron | Cuisinier |
| 2015 | Alexis Jenni | Écrivain, Prix Goncourt en 2011 |
| 2016 | Cédric Villani | Mathématicien et homme politique |
| 2017 | Bérengère Krief | Comédienne et humoriste |
| 2018 | André Manoukian | Auteur, compositeur, pianiste, chroniqueur et présentateur de radio et de télévision |
| 2019 | Karim Benzema | Footballeur international |
| 2020 | Tony Parker | Joueur de basket-ball international |
| 2022 | Florent Manaudou | Nageur spécialiste des épreuves de nage libre |
| 2023 | Christian Têtedoie | Chef cuisinier étoilé |
Critiques et controverses modifier
RPP modifier
Le Petit Paumé décerne dans chacune de ses rubriques des distinctions appelées « RPPP » (Recommandé Par le Petit Paumé) et, dans le cas particulier de certaines rubriques, établit des palmarès qui varient selon les années comme « la serveuse la plus hot », « le plus gros coup de pied au cul après révélation ».
Cependant, à la suite de l'affaire Carte Banche (voir plus bas), certains palmarès sont supprimés ou remplacés. Un collectif de cinq commerçants, piloté par le dirigeant du Café 203, crée également en 2010 les étiquettes « Refus du Petit Paumé » (ou RPP) à apposer sur les devantures des établissements ne souhaitant pas être testés[9].
L'Affaire Petit Paumé - Petit Futé modifier
Les deux guides mènent une bataille juridique de 1977 à 1993 concernant leurs noms respectifs, jugés trop proches. Le Petit Paumé (créé en 1968)[10] accuse le Petit Futé (créé en 1976) de l'avoir copié. Le premier gagne en 1983 pour concurrence déloyale et parasitage économique, le deuxième en 1993 pour non renouvellement à temps de sa marque entre septembre et décembre 1982, pourtant utilisée sans discontinuer depuis 1968.
Finalement, les deux guides s'entendent avec un protocole d'accord signé en 1993 mais qui n'est jamais respecté. Il est important de noter que l'accord signé en 1993 est toujours d’actualité. Par ce protocole d’accord, les éditeurs et propriétaires de la marque Petit Futé permettent au guide du Petit Paumé de poursuivre l’utilisation de son nom, dès lors qu’il reste lyonnais et gratuit.
L'Affaire de La Régie Immobilière Saint Louis modifier
La Régie Immobilière Saint Louis attaque le guide en 2010. Il mentionne dans sa rubrique intitulée à l'époque « Lyon Pratique » une « arnaque au locataire organisée » et « un bail erroné que l'on rature à souhait après signature »[11]. Le tribunal relaxe finalement l'association[12].
L'Affaire Carte Blanche modifier
Un restaurateur lyonnais reçoit dans l'édition de l'année 2010 la distinction de « la plus grosse chiasse d'après repas » dans un des palmarès du guide. C'est pourquoi il intente dans un premier temps une action en justice dans le cadre d'une procédure civile qui est finalement annulée pour vice de forme.
Il porte ensuite l'affaire au pénal en saisissant le tribunal de grande instance de Lyon pour propos injurieux et diffamation envers sa personne[13]. Pourtant, « l'accent est mis sur l’information tout en gardant notre côté non conventionnel et impertinent » se défend Raphaël Casteau, le rédacteur en chef de l’édition 2011 qui reconnaît toutefois qu'« il y a eu des maladresses »[14].
Le Petit Paumé gagne finalement l'affaire fin 2013 en cassation[15].
Polémiques autour de l'édition 2020 modifier
L'édition 2020 du Petit Paumé suscite l'indignation sur les réseaux sociaux. En effet, à propos du bar ho36 se situant dans le quartier de la Guillotière, on peut lire dans le guide : « Alors que je fuis une bande de rebeus place Guillotière, je m’engouffre, un peu par hasard à ho36. Bonne pioche ! Des jeunes blancs qui travaillent sur leurs ordis, tout en sirotant un bon café latte. Je vais pouvoir me fondre dans la masse »[16]. Cet extrait provoque la colère du bar mentionné[17], ainsi qu'une vive critique par David Kimelfeld, président de la métropole de Lyon[18]. Le directeur général de l'EM Lyon, Tawhid Chtioui, exprime également sa désapprobation sur Twitter[19] et annonce la tenue d'un conseil de discipline[16]. D'autres passages sont critiqués par la suite[20]. La teneur sexiste du guide est aussi dénoncée, les femmes y étant présentées comme de simples objets[21]. Le jour même de la polémique, la rédaction du Petit Paumé présente des excuses sur son site[22].
À la suite de la polémique, le Sytral prend la décision de retirer du réseau des Transports en commun lyonnais les publicités pour le guide[23]. La mairie de Villeurbanne annonce l'annulation de la distribution du guide sur son territoire[20].
Voir aussi modifier
Articles connexes modifier
Liens externes modifier
- Site officiel
- Ressources relatives aux organisations :
- « Le Petit Paumé : anciens guides numérisés », sur issuu.com
Notes et références modifier
- Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
- « https://www.lalettre.pro/Soprano-en-concert-gratuit-NRJ-a-Villeurbanne_a17601.html »
- BFM TV, (chaîne de télévision thématique)
- Le Parisien, (journal quotidien), LVMH
- Préface de l'édition 2006 du Petit Paumé, rédigé par Jean-Claude Buchs qui fut l'un des fondateurs du guide
- « Le guide du Petit Paumé continuera de saler ses critiques », sur rue89lyon.fr, (consulté le )
- « L’édition 2022 du « Petit Paumé » se veut impertinente mais bienveillante », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- « Le Petit Paumé : la plus impertinente et indépendante des associations lyonnaises », sur Monde des grandes écoles et universités, (consulté le )
- « Le scandale fait partie intégrante de la stratégie de communication du Petit Paumé », sur lyoncapitale.fr, (consulté le )
- « Le Petit Paumé », sur www.em-lyon.com (consulté le )
- « JUSTICE - C'est une première depuis la création du guide en 1968... », sur 20minutes.fr, (consulté le )
- « Lyon: le Petit Paumé condamné en diffamation », Metro france.com, consulté le 1er avril 2011
- « Le Petit Paumé : "un guide à prendre à la légère" » d'Elise Anne publié dans Lyon Capitale le 7 janvier 2011
- « Le Petit Paumé 2011 veut enterrer les polémiques », 20minutes.fr, consulté le 1er avril 2011
- Cour de cassation - Chambre criminelle, « Audience publique du mardi 10 septembre 2013 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- Florent Deligia, « Lyon : Petit Paumé 2020, de nouvelles critiques font polémiques », sur lyoncapitale.fr, (consulté le )
- « Affligés à la lecture du Petit Paumé », sur page Facebook du ho36, (consulté le )
- David Kimelfeld, « @lePetitPaume est un guide incontournable. Souvent pertinent, parfois drôle. Mais pour la deuxième année consécutive, ils “dérapent”. Après avoir l’an passé fait l’apologie d’un acte terroriste, ils virent cette année dans le racisme ordinaire. Nous exigeons des excuses. », sur twitter.com/DavidKimelfeld, (consulté le )
- Tawhid Chtioui, « En tant que directeur général @EMLYON mais aussi, et surtout, en tant que citoyen, j’oscille entre indignation, colère et grande tristesse à la lecture de l’édition 2020 du @lePetitPaume », sur twitter.com/tawhidChtioui, (consulté le )
- Maïté Darnault, « A Lyon, le «Petit Paumé» se perd dans le racisme ordinaire », sur Libération (consulté le )
- « Sexisme, culture du viol : le Petit Paumé s'est-il totalement perdu ? », sur rebellyon.info (consulté le )
- « Communiqué de presse », sur petitpaume.com, (consulté le )
- Florent Deligia, « Lyon : TCL retire les campagnes de pub Petit Paumé du réseau », sur lyoncapitale.fr, (consulté le )
