Le Moine

roman de Matthew Gregory Lewis, publié en 1796

Le Moine
Image illustrative de l’article Le Moine
Frontispice de l'édition originale, 1796

Auteur Matthew Gregory Lewis
Pays Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Genre Roman
Date de parution 1796

Le Moine (The Monk) est un roman anglais de l'écrivain Matthew Gregory Lewis, publié en 1796. Cette œuvre de jeunesse, emblématique du roman gothique, aura une influence considérable[1]. Il est traduit l’année suivante en français et fait l’objet d‘adaptations au théâtre. Le succès est tel que de nombreuses imitations fleurissent, tant en Angleterre qu’en France. Parmi les œuvres qui fleurissent autour du Moine un roman de Charlotte Dacre, que Swinburne estime proche des ouvrages de Sade, mérite l’attention tant pour son aspect novateur que pour ses qualités : Zofloya, ou le Maure[2].

André Breton écrit dans le Manifestes du surréalisme que seul le merveilleux est capable de valoriser le roman, genre mineur d'après lui : il utilise "Le Moine" à titre d'exemple et en particulier le personnage de Mathilde[3].

Matthew Gregory Lewis a écrit ce roman en dix semaines avant l'âge de vingt ans, dans le but de divertir sa mère. Il est pourtant extrêmement subversif dans les thèmes abordés (viol, inceste, parricide, magie noire...) et critique à l'envi l'hypocrisie du monde religieux. Ce roman fut censuré à son époque et figure parmi les préférés du marquis de Sade.

Personnages modifier

  • Dame abbesse alias Mère Sainte-Agathe est celle qui punit sévèrement Agnès pour sauver l'honneur du couvent de Sainte-Claire.
  • Agnès, la sœur de Don Lorenzo et la maîtresse de Don Raymond.
  • Ambrosio, frère d'Antonia et fils d'Elvire. C'est le moine du titre.
  • Antonia, sœur d'Ambrosio et fille d'Elvire. C'est une jeune et innocente jeune fille de 15 ans, élevée seule par sa mère dans un château en Murcie. Elle est l'objet des attentions de Don Lorenzo.
  • Baptiste, un voleur vivant non loin de Strasbourg.
  • Don Christoval, comte d'Ossorio, est l'ami de Lorenzo. Il ignore les avances de Léonella.
  • Cunégonde, une vieille nonne retenue otage par Raymond.
  • Doña Elvire Dalfa, mère d'Antonia et d'Ambrosio.
  • Doña Léonella Dalfa, sœur d'Elvire et tante d'Antonia. Veuve du frère de Raymond de Las Cisternas. Elle fait des avances à Don Christoval qui les refuse.
  • Don Lorenzo de Médina Céli, frère aîné d'Agnès et ami de Don Raymond et Don Christoval. Intrigué par Antonia pendant le sermon d'Ambrosio, il décide de la demander en mariage.
  • Rosario est un moine qui idôlatre Ambrosio, avant qu'on ne découvre qu'il s'agit de Mathilde.
  • Marguerite, épouse de Baptiste, elle sauve la vie de Don Raymond.
  • Don Raymond de Las Cisternas alias Alphonso d'Alvarada, il sauve la vie de la baronne de Lindenbourg lors d'une nuit passée à l'auberge tenue par Baptiste et Marguerite. Epris d'Agnès.
  • Doña Rodolpha, baronesse de Lindenbourg, tante d'Agnès.
  • Théodore est le fils de Marguerite. Il devient le page de Don Raymond.
  • Mère Sainte-Ursule aide Agnès à s'échapper.
  • Virginie de Villa Franca, jeune fille choisie pour représenter Sainte Claire lors d'une procession, elle se rapprochera de Don Lorenzo une fois que celui-ci aura réussi à faire le deuil de la perte d'Antonia.

Résumé modifier

Dans l'Espagne du XVIIe siècle, le moine Ambrosio pactise avec le Diable pour se livrer au péché et à la débauche avec une cruauté raffinée.

Traductions modifier

En France, en 1840, une traduction de Léon de Wailly est donnée au public (lire en ligne) chez H.-L. Dolloye, et faisant suite à celle de 1819 chez Maradan (avec pour traducteurs Jacques-Marie Deschamps, Jean-Baptiste-Denis Desprès, Pierre-Vincent Benoist et Pierre-Bernard Lamare).

En 1931, Antonin Artaud en publie une traduction très personnelle (Le Moine, de Lewis, raconté par Antonin Artaud) et envisage de l'adapter au cinéma[4]. Cette traduction est mentionnée dans le roman Cosme de Guillaume Meurice en tant qu’elle a eu une grande influence sur le personnage principal[5].

En 2012, Maurice Lévy propose une version revue, corrigée et annotée de la traduction originale de Léon de Wailly de 1840 aux éditions des Presses universitaires du Mirail[6].

Alain Morvan fit une nouvelle traduction à l'occasion de la parution de l'anthologie Frankenstein et autres romans gothiques dans la bibliothèque de la Pléiade.

Adaptations cinématographiques modifier

Notes et références modifier

  1. Michel Raimond, Le Roman depuis la Révolution, Paris, Armand Colin, , 431 p. (ISBN 978-2-200-61749-3), p. 21
  2. Zofloya, ou le Maure, éditions Otrante, 2015
  3. André Breton, Manifestes du Surréalisme, Paris, Gallimard, (lire en ligne), page 22
  4. Un chapitre y est consacré par Jérôme Prieur, Roman noir, Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle », Paris, 2006.
  5. Guillaume Meurice, Cosme, Folio, , 267 p. (ISBN 978-2-07-283057-0), p. 201
  6. « Le Moine / Matthew Gregory Lewis ; traduction originale de Leon de Wailly ; corrigée et annotée par Maurice Lévy - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )

Bibliographie modifier

  • Denis Mellier, « Le Diable ou l'autre : la présence fantastique dans Le Moine de Lewis », Otrante. Art et littérature fantastiques, Fontenay-aux-Roses, Groupe d'Étude des Esthétiques de l'Étrange et du Fantastique de Fontenay (GEEEFF), no 2 « Le Diable »,‎ , p. 53-67.

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