Lac de Saint-Point

lac français

Lac de Saint-Point
Image illustrative de l’article Lac de Saint-Point
Lac de Saint-Point
Image illustrative de l’article Lac de Saint-Point
Carte topographique
Administration
Pays France
Région Drapeau de la Bourgogne-Franche-Comté Bourgogne-Franche-Comté[Quoi ?]
Département Doubs
Géographie
Coordonnées 46° 48′ 55″ N, 6° 18′ 50″ E
Type Lac glaciaire
Montagne Massif du JuraVoir et modifier les données sur Wikidata
Superficie 5,2 km2
Longueur 7,2 km
Largeur 800 m
Altitude 850 m
Profondeur
 · Maximale

43 m
Volume 81,6 millions de m3
Hydrographie
Alimentation le Doubs
Émissaire(s) le Doubs
Durée de rétention 200 jours max
Géolocalisation sur la carte : Doubs
(Voir situation sur carte : Doubs)
Lac de Saint-Point
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac de Saint-Point

Le lac de Saint-Point ou lac Saint-Point, est le neuvième parmi les plus vastes lacs naturels de France métropolitaine. Il se situe dans le département du Doubs, au sein du massif du Jura, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pontarlier.

Le plan d'eau occupe une vaste dépression d'origine glaciaire au sein d'un synclinal crétacé. Situé sur un plateau du Haut-Doubs à l'altitude de 849 mêtres, le lac de Saint-Point est traversé par le Doubs, qui le rejoint quelques kilomètres après sa source. Ce plan d'eau s'étire sur une longueur d'environ sept kilomètres pour une moyenne de 800 m de large. Les deux extrémités sont occupées par des alluvions récentes, déposées par la rivière, le fond de cette cuvette étant, quant à lui, tapissé de dépôts glaciaires et fluvio-glaciaires.

En raison de l'altitude et de la rigueur du climat, le lac gèle assez fréquemment en hiver, de façon partielle ou totale.

Alors qu'historiquement, le lac était principalement exploité pour la pêche, l'ensemble des collectivités du secteur (les communes riveraines, la Communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, ainsi que le Conseil départemental du Doubs) favorisent désormais l'activité touristique, tant l'été (baignade et randonnée) que l'hiver (ski nordique, patinage).

Toponymie modifier

Le nom du plan d'eau est attesté sous les formes De lacu donni Valtheri en 1263 ; Lou lay dam Vatier en 1282 ; ay Damp Wauthier en 1325 ; lac de Dampvauthier ou Damvauthier (sans date), puis Saint Ponce en 1454[1].

L'élément Dam(p)- représente la forme altérée de Dom-, appellatif toponymique issu du gallo-roman DOMNU issu du latin dominus « seigneur » cf. domina > domna > dame. Il s'est employé de l'époque mérovingienne jusqu'au Xe siècle avec la valeur de « saint » surtout dans le Nord et l'Est[2]. Dampvauthier ou Damvauthier signifie « Saint-Gauthier » du nom d'un sanctuaire disparu. Le même genre d'altération de Dom- en Dam(p) s'observe par exemple dans Dammard (Aisne, Dampmard 1518) ; Dampmart (Seine-et-Marne, Domnus Medardus 1195) « Saint-Médard »[2]. Les représentants les plus nombreux de ce type toponymique sont Dompierre / Dampierre et Dommartin / Dammartin[2].

La paroisse voisine de Saint-Point à laquelle il doit son nom actuel, est mentionnée sous les formes Saint Poing en 1598 et Sainct Point en 1614[1].

Il est parfois nommé, à tort, lac de Malbuisson, du nom de l'autre commune importante qui le borde.

Présentation géographique modifier

Situation modifier

Le lac de Saint-Point est situé dans l'Est de la France, dans le canton de Frasne, département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté. Il se situe dans la région montagneuse du Haut-Doubs, au cœur de l'arc jurassien, non loin de la ville de Pontarlier, au nord, et de la frontière entre la France et la Suisse, à l'est.

Description modifier

Le lac s'étend dans un large val tectonique orienté du sud-ouest au nord-est, entre la montagne du Laveron et celle du fort Saint-Antoine, aujourd'hui appelé vallée des lacs Saint-Point et Remoray.

Alimenté par le Doubs, le plan d’eau long de 7,2 kilomètres et large de 800 m est, par ses dimensions, le quatrième lac naturel d'origine glaciaire de France après ceux du Bourget, d'Annecy, et d'Aiguebelette, exception faite de la partie française du lac Léman. Il est le plus vaste des lacs naturels du Jura français. Il n'est séparé du lac de Remoray que par une zone humide, milieu naturel particulièrement riche en biodiversité.

Dans ce paysage de moyenne montagne, la présence du plan d'eau est un important atout économique et écologique pour les communes riveraines : Saint-Point-Lac, Les Grangettes, Labergement-Sainte-Marie, Montperreux et Malbuisson, la plus importante avec 855 habitants permanents.

Hors saison touristique, les communes riveraines du lac de Saint-Point, du lac de Remoray et du bassin amont du Doubs n'ont qu'une faible densité de population, celle-ci n'étant que légèrement supérieure à 5 000 habitants répartis en une vingtaine de bourges et hameaux d’inégale importance, pour une superficie supérieure à 200 km2. Les principales activités économiques du secteur du lac sont liées à l’hôtellerie et à l'activité touristique, à l’exploitation de la forêt et à l’élevage des bovins[3].

 
Vue 360° sur le lac de Saint-Point.
vue à 360°

Communes et hameaux riverains modifier

Le territoire lacustre est partagé entre cinq communes :

Hydrographie modifier

 
La source du Doubs.
 
la Source bleue.
  • Le Doubs
Le Doubs, rivière franco-suisse qui prend sa source à Mouthe à 945,5 mêtres d'altitude, dans le département français à qui il a donné son nom, traverse ensuite le lac de Saint-Point après avoir parcouru vingt-deux kilomètres depuis sa source.
Son débit est très irrégulier avec un régime pluvial à pluvio-nival.
  • La Source bleue
Alimenté par une résurgence karstique, cette source karstique et le petit ruisseau de quelques centaines de mètres qui en sort se jette dans le lac, et son cours présente une cascade. Elle a reçu son nom en raison de la couleur tirant au bleu-vert / turquoise de ses eaux.
Son embouchure est située sur la rive orientale du lac à la limite des communes de Malbuisson et de Montperreux et son débit est très fluctuant. Le site est classé[4].

Climat modifier

Un climat rude modifier

Le climat du Haut-Doubs connaît une forte influence continentale, avec une composante montagnarde liée à l'altitude. Il se caractérise par une forte amplitude thermique annuelle d'où l'enneigement et de fortes gelées l'hiver et de grosses chaleurs en été, ponctuées par de fortes averses orageuses.

Tableaux des températures modifier

Températures minimales et maximales enregistrées en 2010 à Malbuisson, commune riveraine du lac
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
Température minimale moyenne (°C) −3 0 1,7 5,3 8,6 12,9 15,8 13,4 10,2 6,2 4,1 −1,7
Température maximale moyenne (°C) 2 6,1 10,6 17,3 16,7 23,1 27,2 22,9 19,5 15,3 9 3,6
Source : L'Internaute[5].


Températures minimales et maximales enregistrées en 2015 à Malbuisson, commune riveraine du lac
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
Température minimale moyenne (°C) 0,7 −1,1 2,8 5,5 9,2 13,6 16,7 15,4 10,2 6,7 5,1 2,9
Température maximale moyenne (°C) 5,9 6,2 12,6 17,3 20 24,9 29,4 27 20,1 14,9 12,7 12,1
Source : L'Internaute[6].


Environnement modifier

Qualité des eaux modifier

Les peuplements aquatiques du lac ont fait l’objet de trois types d’investigations durant les années 2000, un premier rapport mettant en évidence la difficulté du bassin à minéraliser la matière organique. Ce phénomène est dû à « un déficit chronique en oxygène qui s’accentue avec le temps, l’anoxie profonde faisant redouter un relargage du phosphore à partir des sédiments en fin de période de stratification hivernale. »[7].

En 2015, les élus de la Communauté de communes du Mont d'Or et des deux Lacs décident d'affecter 3,7 millions d’euros à de nouveaux travaux d’assainissement des communes, afin de réduire les rejets dans le lac. Ces travaux d'assainissement sont répartis sur trois ans[8].

Durant l'été 2018, la région du lac de Saint-Point et du Haut-Doubs subit une sécheresse importante, obligeant Joël Mathurin, préfet du Doubs, à demander le 19 octobre la baisse des vannes de sortie du lac Saint-Point, afin de donner la priorité à l’alimentation en eau potable de la population du secteur[9].

Faune et flore modifier

Inscrite à l'Inventaire national du patrimoine naturel, la ZNIEFF du lac de Saint-Point et des zones humides environnantes abrite de nombreuses espèces animales et végétales patrimoniales ainsi que des milieux humides remarquables[10].

La faune terrestre comprend diverses espèces d'oiseaux ainsi que des amphibiens.

Le lac présente un peuplement assez divers d'espèces de poissons et de crustacés, notamment le gardon, la perche, le corégone, le brochet, ainsi que de la truite, de la vandoise et du vairon, ces trois dernières espèces étant considérées en forte régression[11].

Label modifier

Le lac fait partie du site Ramsar « Tourbières et lacs de la montagne Jurassienne » depuis février 2021[12].

Accès modifier

Par la route modifier

Le secteur du lac, situé à quelques kilomètres à l'ouest de la route nationale 57 (RN57) qui relie Besançon à la frontière franco-suisse, est sillonné par de nombreuses routes départementales dont :

Par le rail modifier

Le lac n'est plus accessible directement par le chemin de fer depuis 1950. Les gares ferroviaires les plus proches sont l'arrêt ferroviaire de Labergement-Sainte-Marie et la gare de Pontarlier, qui offrent des liaisons TER. La gare de Frasne est un peu plus éloignée mais offre des liaisons TGV Lyria ; elle est accessible depuis Malbuisson par autocar[13]. Ces gares offrent des liaisons avec la Suisse (par Vallorbe), le cas échéant par des trains CFF.

Géologie modifier

 
Vue panoramique de Malbuisson depuis la rive gauche du lac de Saint-Point.

Les lacs de Saint-Point et de Remoray, qui, à l'origine ne formaient qu'un seul ensemble lacustre, sont situés au fond d'une large vallée synclinale dans un axe nord-est sud-ouest, formé à la suite du plissement de la chaîne jurassienne. Cette vallée est également issue d'une dépression surcreusée par les glaciers quaternaires qui l'ont occupée, laquelle est enserrée entre le synclinal de Malbuisson et le synclinal de Malpas. La séparation des deux plans d'eau est issue de l'édification d'un delta sédimentaire formé au débouché du Doubs qui en se comblant a séparé les deux lacs[14].

Les phases successives du retrait glaciaire et de la création des deux lacs sont les suivantes :

  1. vers - 20 000, la glaciation de Würm couvre la région du lac d'un épais manteau de glace, un réchauffement progressif va s'engager ;
  2. au fur et à mesure du réchauffement, le glacier se retire ;
  3. vers - 17 000, la vallée est libre de glace et un apport de sédiments commence à édifier un delta, sous la forme d'un cône alluvial au débouché des gorges du Fourpéret ;
  4. puis, les glaciers finissent par disparaître, leurs eaux de fonte laissent de nouveaux dépôts, le delta formé par le Doubs s'épaissit et sépare les deux lacs.

Histoire modifier

Préhistoire et Antiquité modifier

Peuplé par les Séquanes, peuple gaulois de l'est de la Gaule, le territoire du Doubs fut sous domination romaine jusqu'au Ve siècle. Le territoire des Séquanes fit d'abord partie de la province de Gaule lyonnaise, puis, à partir du règne de Domitien, de celle de Germanie Supérieure.

Moyen Âge modifier

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, à la fin du Ve siècle, ce qui correspond au territoire du Haut-Doubs est occupé par les Burgondes, envahisseurs venus du nord de l'Europe.

Le prieuré de Saint-Point modifier

Durant le XIe siècle, un ermitage est créé, puis ou au tout début du XIIe siècle, un prieuré lui succède à proximité immédiate du lac de Damvauthier, et prend le nom de Prieuré de Saint-Point en hommage à l'ermite Saint-Ponce (en latin Pontii eremitæ) qui avait vécu là (voir la légende de Damvauthier). Les moines de ce prieuré, issus de la communauté religieuse de la communauté religieuse de Romainmôtier défrichent les abords du lac, notamment les « forêts et des lieux stériles ». Les moines eurent à lutter contre les prétentions de Humbert III de Salins, seigneur local, mais l'évêque Anséric de Besançon intervint en leur faveur. Dès lors la communauté de Saint-Point connut une assez grande renommée, mais son effectif ne dépassa jamais les dix moines[15].

Le baroichage de Pontarlier modifier

Dès le XIIIe siècle il existe à Pontarlier une bourgeoisie, celle-ci va s'organiser pour nommer quatre échevins et les villages des environs, quatre jurés, qui deviennent les huit magistrats désignés sous le nom de « baroichage », du vieil allemand bar signifiant « libre » ou « indépendant ». Ils sont chargés de gérer les affaires communes et une charte de 1246 distingue les « chevaliers et barons de Pontarlier ». En plus des bourgeois résidant en ville, il y a ceux du baroichage qui leur sont associés. Dix neuf villages composent ce baroichage dont tous ceux qui entourent le lac de Saint-Point.
Durant le haut Moyen Âge, les habitants de la région du lac subirent les conséquences de la lutte des hauts Barons du comté de Bourgogne contre le roi de France. Jusqu'à la fin du XVe siècle, toutes les localités ne formèrent qu'une seule paroisse, celle de Saint-Point[16].

Renaissance et époque moderne modifier

Au cours des XVIe siècle et XVIIe siècle de nouvelles paroisses sont créées. Montperreux et Chaudron ont leurs églises en 1508, Malbuisson devient une paroisse indépendante en 1618 et les Grangettes en 1636. Le nom du « lac de Damvauthier » disparait au profit de celui de « lac de Saint-Point » après le XVIe siècle[17]

Époque contemporaine modifier

Selon une ordonnance publiée en 1836, l'État français est devenu l'unique propriétaire du lac[18].

La Compagnie du tramway de Pontarlier à Mouthe inaugure, en 1900, le « Tacot », qui dessert les communes de la rive sud : Oye-et-Pallet, Montperreux (gare à Chaon), Chaudron, Malbuisson, Granges-Sainte-Marie, Labergement-Sainte-Marie. La ligne ferme en 1950, mais il en subsiste de multiples vestiges.

Activités modifier

Activités culturelles modifier

Activités sportives modifier

En été, le climat qui règne sur le lac de Saint-Point est propice à la baignade, la voile, la pêche et aux balades le long du sentier de randonnée qui fait le tour de l'étendue lacustre. En hiver, lorsqu'il gèle totalement, le lac devient une vaste patinoire naturelle.

Le lac est particulièrement bien adapté au kitesurf et au windsurf, qui se pratiquent presque toute l'année. Une association basée à Chaon (un hameau de la commune voisine de Montperreux), assure la promotion de cette activité tout en bénéficiant de l'appui des collectivités locales qui y voient une manière originale de promouvoir l'activité touristique de la région. Les conditions de vent peuvent être excellentes par orientation SW-SSW. Il existe également une école de planche à voile et un club de canoë-kayak aux Grangettes, ainsi qu'à Malbuisson [19].

En 1994, le village de Malbuisson accueille l'arrivée de la 20e étape du Tour de France, dont le départ était situé à Morzine. Celle-ci est remportée par Djamolidine Abdoujaparov devant Ján Svorada et Silvio Martinello.

Navigation modifier

Réglementation modifier

Seule, la navigation des bateaux à voile et ceux équipés d'un moteur uniquement électrique est autorisée, ainsi que la pratique des engins nautiques de loisir (canoë, kayak, aviron). La navigation à moteur est cependant soumise à réglementation : la vitesse maximum autorisée est de 10 km/h[20].

Transport lacustre modifier

Durant l'été 2016, un bateau solaire équipé d'un moteur électrique alimenté par des batteries rechargées par des panneaux photovoltaïques et présentant une capacité maximum de vingt-quatre places a été mis à l'eau à Malbuisson. Ce bateau, unique en son genre sur le lac[21], effectue des navettes inter-rives pour les randonneurs, et des croisières commentées[22]. Un autre navire, de capacité plus grande, est prévu pour 2018[23]

Le lac dans la culture populaire modifier

La légende du lac de Damvauthier modifier

 
Selon la légende un gigantesque orage aurait englouti la cité de Damvauthier, épargnant l'ermite Point, une femme et son enfant
Miniature italienne du XIVe siècle.

La légende du lac de Damvauthier (ou Dampvauthier) évoque le sort d'un village qui aurait existé autrefois à l'emplacement du lac, non loin de Saint-Point.

Un soir, l'avant-veille de la fête de la Saint Vauthier, patron du village, une pauvre femme habillée en haillon, portant un petit enfant sur son bras, vint frapper à toutes les portes des maisons du village, mais les habitants lui refusèrent leur hospitalité, prétextant qu'ils étaient trop occupés à préparer la fête patronale. La pauvre femme et son enfant traversèrent ainsi tout le village sans recevoir aucune aide ou moyen de subsistance. Traversant ensuite la grande forêt près du village, elle y rencontra l'ermite dénommé Point qui lui offrit le gîte et le couvert dans sa modeste demeure. Épuisés, la femme et l'enfant passèrent la nuit dans l'abri de l'ermite. Le lendemain matin, Point se leva et trouva le gîte vide et sur sa table un riche repas. Étonné, l'ermite regarda en direction du village de Damvauthier et découvrit un grand lac à son emplacement. Durant toute la nuit un violent orage s'était abattu sur la cité, déversant des trombes d'eau. L'ermite entendit alors, dans le lointain, la voix du petit enfant de la pauvre femme qu'il avait hébergée :

«  Parce que tu as eu pitié de ma mère et de moi, Point, Dieu a entendu ta prière ; le châtiment de ceux qui ne nous ont pas reconnus cessera le jour où l’un de cette ville aura pu faire accepter un morceau de pain à un pauvre étranger.  »

Plus tard, l'ermite Point mourut, devint un saint homme vénéré par la population qui donna son nom au lac au bord duquel il avait vécu[24].

D'autres versions de cette légende ajoutent que la nuit qui suit la journée de la fête de la Toussaint, on a pu entendre autrefois le son des cloches de l'église engloutie, « pour rappeler aux hommes le châtiment du ciel, le glas sonné par les cloches de la cité maudite... »[25]

Cette légende rejoint le mythe de la cité punie et engloutie, que l'on retrouve dans l'histoire fabuleuse de la cité d'Ys ou du village d'Herbauge en Bretagne, et dans la légende du village d'Ars près du lac de Paladru, dans le Dauphiné.

La légende de la Source bleue modifier

 
La source bleue à Malbuisson.

Cette résurgence située à quelques centaines de mètres de la rive du lac est à l'origine d'une légende en raison de la couleur de ses eaux, naturellement bleu-vert.

Selon la légende, la teinte bleue de la source viendrait des larmes qui coulèrent des yeux bleus de Berthe de Joux, qui pleura la mort de son amant tué par son mari Amaury III de Joux. Au retour de la croisade, celui-ci découvrit son épouse dans les bras du très beau chevalier de Montfaucon. Pris de rage, Amaury le tua et fit pendre sa dépouille à un gibet du château de Joux. Il fit ensuite enfermer Berthe de Joux dans un minuscule cachot du château, faisant face au gibet. Les larmes de la noble dame pleurant sans cesse l'infortune de son amant furent ainsi à l'origine de la source[26].

Le lac dans les arts modifier

Dans la peinture modifier

 
Pierre Bichet dans son atelier.

Pierre Bichet est un peintre né à Pontarlier, en 1922. Celui-ci réalise de nombreux paysages, notamment des tableaux représentant le Fort de Joux, le Mont d'Or et le lac de Saint-Point, sites très proches les uns des autres. Les dernières années du peintre sont également marquées par la réalisation de nombreux tableaux de petits formats, souvent des planches de bois, représentant encore des paysages jurassiens mais aussi les Alpes. Une exposition de certaines de ses œuvres, dont notamment un tableau représentant le lac en hiver, a été organisée dans l'écomusée des Maisons comtoises de Nancray dans le Doubs[27].

Dans la littérature modifier

  • Janine Boissard, auteure de romans policiers, décrit les paysages du Jura et du lac de Saint-Point[28].

Au cinéma modifier

En 1962, Le Septième Juré, film français policier tourné en noir et blanc par le réalisateur Georges Lautner à Pontarlier et dans sa région. Les premières images du film présentent le lac de Saint-Point.

Galerie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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Liens externes modifier

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

Notes
Références
  1. a et b Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 5, Besançon, Cêtre, .
  2. a b et c Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 237b
  3. Le Lac de Saint-Point, Direction régionale de l'environnement.
  4. [PDF] Site classé : Source Bleue et sa cascade à Montperreux, DREAL, .
  5. Climat de Malbuisson en 2010 L'Internaute, d'après Météo-France.
  6. Climat de Malbuisson en 2015, L'Internaute, d'après Météo-France.
  7. [PDF] Diagnostice partage lac de Saint-Point, site du SAGE, novembre 2007.
  8. Site plein air, Près de 4 millions d'euros d'investissement pour la qualité des eaux de Saint-Point, PleinAir.net, .
  9. Sécheresse: Les vannes du lac de Saint-Point abaissées pour préserver l'eau potable, France Bleu, .
  10. [PDF] Le lac de Saint-Point, INPN.
  11. Le lac de Saint-Point, DRE.
  12. « Présentation du site Ramsar du massif du Jura - Parc naturel régional du Haut-Jura », sur www.parc-haut-jura.fr (consulté le )
  13. [PDF] Fiche horaire des cars Frasne-Jougne
  14. [PDF] Les lacs de Saint-Point et de Rémoray, Le jurassique.com.
  15. M. Richard, Histoire des diocèses de Besançon et de Saint-Claude, 1847, p. 276 et 27.
  16. Site Histoire de Malbuisson, Racines comtoises.
  17. J. C. Thomas, Esquisse historique, légendaire et descriptive de la ville de Pontarlier, du fort du Joux, et de leurs environs, 1857, p. 215.
  18. Google Books, Corps du droit français ou recueil complet des lois, décrets, ordonnances, 1834-1836
  19. Site du quotidien régional L'est républicain, article publié le 06 mai 2018 "En planche à voile ou en funboat ?", consulté le 19 janvier 2019
  20. Préfecture du Doubs, Réglementation sur la navigation.
  21. Thomas Rideau, Malbuisson : le premier bateau de tourisme de l’histoire du lac est arrivé, L'Est républicain, .
  22. Site ma commune-info, page sur le "P'tit saint-Point"
  23. Les bateaux du lac Saint-Point, Les Bateaux du lac Saint-Point.
  24. La légende de Damvauthier, www.lunetoile.com.
  25. M. Viennet, La légende du lac de Saint-Point, .
  26. La légende de la source bleue, www.lunetoile.com.
  27. Site de FranceBleu, article d eMarie-Ange Pinelli et Thierry Eme sur Pierre Bichet, consulté le 20 janvier 2019
  28. Baudouin Eschapasse, « Indémodable Janine Boissard », sur Le Point, (consulté le )