Tour du Moulin de Marcigny

tour à Marcigny (Saône-et-Loire)

La Tour du Moulin est un vestige du prieuré des Dames bénédictines (le prieuré date du XIe siècle), situé à Marcigny, dans le département français de Saône-et-Loire. La tour du Moulin est, depuis 1913, un musée municipal consacré à la géologie, paléontologie, l'archéologie de la préhistoire au moyen-âge, aux arts décoratifs, beaux arts, apothicairerie (dont l'usage des plantes et des animaux aussi en gastronomie et en cosmétique) et architecture. Le musée possède un jardin cerclant une cour arrière, jardin de type médiéval. Ce site touristique ouvert d'avril à octobre accueille les visiteurs pour des visites guidées, ateliers et évènementiels.

Tour du Moulin
Image illustrative de l’article Tour du Moulin de Marcigny
Type Musée, moulin à eau et vestige de fortification
Début construction XVe siècle
Protection Logo monument historique Classé MH (1909)
Coordonnées 46° 16′ 29″ nord, 4° 02′ 35″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Duché de Bourgogne
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Commune Marcigny
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
(Voir situation sur carte : Saône-et-Loire)
Tour du Moulin
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tour du Moulin

Ce bâtiment a été classé Monument Historique en 1909[1].

Présentation générale modifier

Vestiges de l'enceinte défensive de Marcigny, la Tour du Moulin aurait été construite à la fin du XVe siècle. D'abord tour de défense et moulin fortifié pour le prieuré, la Tour est devenue grenier, logement puis a été aménagée en musée (1913).

En 1477, la Bourgogne devient française. La Tour du Moulin (1480-1520) est construite en pierres appareillées de calcaire jaune à entroques. Elle apparaît comme un acte d’allégeance à la Couronne, présentant les caractéristiques de l’Art Militaire Français initié par Louis XI : bossages (plus de deux cents), témoignant de la richesse de ses commanditaires, et canonnières à double ébrasement.

La tour mesure 25m de haut. La charpente, d’une hauteur de 14 mètres, témoigne d’une parfaite maîtrise de la part des compagnons. L'épaisseur de la muraille est de 2,80 m à la base et de 1,20 m au sommet. Elle est ornée de boules rondes. H. Robillard avance deux hypothèses : soit elles symboliseraient des mères nourricières soit elles représentent des boulets de pierre que commençait à utiliser l'artillerie à feu[2].

La charpente est essentiellement faite de bois de châtaignier. Elle date du XVe siècle. Sa hauteur est de 12 mètres.

Musée de minéralogie (géologie - paléontologie), d'archéologie (de la préhistoire au moyen-âge), de Beaux Arts & arts décoratifs, apothicairerie, architecture modifier

Au début du XXe siècle, deux érudits locaux, Jean-Baptiste Derost[3] et François Ginet-Donati[4], se prennent de passion pour l’histoire de leur région. Ils décident, en accord avec la Municipalité, d’investir la Tour du Moulin d’une mission : conserver et transmettre la mémoire locale.

En 1913, une première salle est aménagée pour accueillir le musée. Progressivement des donateurs privés enrichissent les collections (notamment maître Charles Damiron, officier de la Légion d'honneur, ancien bâtonnier du barreau de Lyon, écrivain d'art et grand collectionneur de faïences).

Le musée municipal, de 300 m² sur quatre niveaux, est labellisé « Musée de France » depuis 2002. Cinq espaces d'exposition y ont été aménagés pour découvrir les collections minéralogiques - paléontologiques, d'archéologie, d'arts et d'artisanats, de beaux arts, sur les plantes et animaux en usage dans le milieu de la pharmacopée : gastronomie et cosmétique. Le fil conducteur étant la matière, qu'elle soit brute ou travaillée par l'humain. Une salle est dédiée aux expositions temporaires qui changent chaque année. Le clou du spectacle se termine tout en haut de la tour avec la célèbre charpente.

De nombreux vestiges du prieuré des Dames bénédictines, construit au XIe siècle par Geoffroy et Hugues de Semur, sont exposés au musée et témoignent du prestigieux passé de Marcigny.

Selection de collections modifier

Céramiques & Apothicairerie modifier

  • La collection de céramiques a largement contribué à la renommée du musée, sa richesse initiale est due aux dons de Charles Damiron[5] et des amis, ainsi qu'au dépôt de collections de l'hôpital de Marcigny.
  • Plat la légende de Curtius (1554) offert au musée par l'industriel lyonnais Paul Gillet
  • Deux plats de Bernard Palissy offert par Charles Damiron
  • Plat de Nevers l'arbre d'amour (XVIIIe siècle)
  • Majoliques italiennes, faïences (Moustiers, Rouen, Nevers...)
  • La pharmacie de l'hospice civil composée de 113 pots en faïences de Nevers, 4 vases à thériaque, quarante coffrets de chêne, quatre mortiers en bronze.

Sculptures et peintures  modifier

  • Peintures et sculptures religieuses : Saint-Georges terrassant le dragon, christ en croix, Saint Loup, Saint Roch, Saint Etienne...
  • Autres œuvres peintures, sculptures, médaillons relatifs à des personnalités brionnaises : Irène Popard (chorégraphe) Joseph Berchoux poète gastronome), Marquis de Vichy-Montceaux...
  • En 2017 deux œuvres remis en dépôt au musée par l'hôpital de Marcigny sont à nouveau exposées après restauration. Il s'agit pour l'une d'un tableau du XVIIe siècle représentant peut-être Georges Goutaudier (mort en 1568), bienfaiteur de l'hôpital et l'autre Marie-Madeleine repentante, tableau du XVIIIe siècle.

Archéologie et géologie modifier

Dans les salles Quentin Ormezzano[6] et Paul Henry sont présentés les collections portant sur la géologie et paléontologie dont le 3/4 proviennent de Bourgogne - des Alpes - territoire français, des collections préhistoriques locales dont des occupations néandertaliennes dès 200 000 ans avant notre ère et d'Homo sapiens du paléolithique supérieur jusqu'au néolithique, suivit de collections portant sur la protohistoire (âge du bronze et âge du fer) avec des objets provenant de divers dépôts en Bourgogne; ainsi qu'une collection sur l'époque gallo-romaine soit de Bourgogne soit témoignant du travail des cabinés de curiosité, notamment l'idée de mettre en valeur l'ex statio et ville gallo-romaine Marciniacum, et pour finir une collection sur l'époque médiévale. Ces vestiges sont présentés dans une démarche d'une part de recontextualisation et de valorisation des époques historiques témoignant que Marcigny a toujours été occupée. Des maquettes et des jeux didactiques permettent aux visiteurs de mieux intégrer les informations de façon pédagogique et ludique.

Fréquentation attention de 2020 à 2022 chiffre en baisse à cause de la covid-19, dès 2023 chiffre de fréquentation en hausse. modifier

Chiffres de fréquentation 2001-2017[7]
Année Entrées gratuites Entrées payantes Total
2001 432 1 641 2 073
2002 456 1 728 2 184
2003 585 1 152 1 737
2004 258 1 088 1 346
2005 120 1 294 1 414
2006 255 1 403 1 658
2007 167 1 014 1 181
2008 652 647 1 299
2009 546 1 118 1 664
2010 606 1 600 2 206
2011 122 2 460 2 582
2012 491 1 630 2 121
2013 327 1 096 1 423
2014 520 1 433 1 953
2015 603 1 096 1 699
2016 731 1 170 1 901
2017 612 1 290 1 902

Notes et références modifier

  1. « Tour du moulin », notice no PA00113343, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. H. Robillard, Si Marcigny nous était conté, Charlieu, Micolon-Sagis, , 200 p., p. 65
  3. Relieur-imprimeur né en 1867 à Marcigny, ville à laquelle il consacra plusieurs livrets et plaquettes.
  4. François Ginet-Donati (1865-1938), érudit et archéologue, né à Marcigny, exerça longtemps les fonctions d'adjoint au maire de cette ville. Il fut l'un des fondateurs de la Société d'études du Brionnais.
  5. Charles Damiron est président, en 1949, de l'association  les Amis des Arts de Marcigny et la région , fondée en 1936 (premiers présidents : docteur Boyer, docteur Ducroux). En 2017 l'association est toujours active et à la charge de l'animation du musée.
  6. Jacky Darne, « Quentin-Jean-Baptiste Ormezzano, le premier donateur au Musée de la Tour du Moulin de Marcigny », Mémoire Brionnaise,‎ , p. 1-7
  7. « Fréquentation des Musées de France », Suite à la Covid-19 le chiffre de fréquentation en 2021 et 2022 sont bas comme pour tous les sites. Dès 2023, le chiffre est en hausse., sur data.culture.gouv.fr

Bibliographie modifier

  • Henri Robillard, Marcigny et son musée : musée de la Tour du Moulin, Musée de la Tour du Moulin, 1991, 78 pages.
  • Adrien Allier, Les mystères de la tour du moulin, Le monde des moulins, Fédération des Moulins de France, N°35, .
  • Jean-Henri Etienney, Le trésor de Marcigny, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 163 (), pp. 14-15 (article consacré au plat dit « de la Reine Catherine », daté de 1554, conservé au musée).
  • Henri Robillard, Marcigny, la Tour du Moulin et son musée, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 66 (été 1986), pp. 16-18.
  • J. Charmont, Marcigny et le Moyen Âge, article paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 3 de , pp. 3-6.

Articles connexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes modifier