La Martiniquaise

entreprise française

La Martiniquaise
logo de La Martiniquaise

Création 1934
Fondateurs Jean Cayard
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Charenton-le-Pont
Drapeau de la France France
Direction Jean-Pierre Cayard
Actionnaires COFEPP
Activité Production de boissons alcooliques distillées
Produits Scotch whisky Label 5
Vodka Poliakov
Porto Cruz
Rhum Saint James
Sociétés sœurs Bardinet
Site web http://www.la-martiniquaise.fr

La Martiniquaise est une entreprise française spécialisée dans la fabrication et la distribution de vins et spiritueux détenue par la Compagnie financière européenne de prises de participation (COFEPP). C'est le second groupe français dans le secteur des spiritueux (whisky, vodka, rhum...), derrière Pernod Ricard. Il est leader mondial dans la vente de vins de porto.

Historique modifier

La Martiniquaise est créée en 1934 par Jean Cayard[1],[2]. Elle importe du rhum des Antilles[2],[3].

Jean Cayard invente en 1956, la marque de vins de Porto : Porto Cruz[4], puis, en 1970[5] la marque de scotch whisky : Label 5[2],[6]. L'entreprise se développe fortement dans les années 1960 en même temps que la grande distribution[7],[2].

Dans les années 1980, le fils du fondateur, Jean-Pierre Cayard, prend les commandes du groupe[8].

En 1993, La Martiniquaise achète 66 % de la société Bardinet, leader en rhums et cocktails avec les marques Negrita, Dillon et Old Nick[9],[10]. Mais à la manière de Pernod Ricard, le marketing et la direction commerciale de Bardinet et La Martiniquaise restent séparées[11]. Six ans après, une tentative de fusionner Bardinet avec Marie Brizard échoue[12].

En 2003, le groupe achète l'activité calvados de Pernod Ricard[13]. La même année, le rhum Saint-James est acquis à Rémy Cointreau[14].

En 2006, la branche spiritueux du groupe Didot-Bottin, soit la Compagnie de Fougerolles (Grandes distilleries Peureux et distilleries Jean Gauthier), est rachetée[15]. Peureux est le premier producteur mondial d'eaux-de-vie de fruits.

En 2009, La Martiniquaise acquiert la branche spiritueux de Boisset avec les marques Duval, Casanis, L'Héritier-Guyot, St Raphaël, Valauria et Aveze, ainsi que de leur filiale en Belgique, Bruggeman, leader belge du genièvre[16],[17],[5]. Cette même année, la société Bardinet et La Martiniquaise s'unissent pour former une nouvelle entreprise sur le marché des Cafés Hôtels Restaurants (CHR) : la Bardinet La Martiniquaise Distribution (BLMD)[18]. Désormais cette union possède également des marques telles que Poliakov ou Label 5[18].

En 2010, le groupe tente de racheter Marie Brizard avant de renoncer[19],[20]. À la fin de la même année, l'entreprise fusionne deux de ses filiales pour créer Slaur Sardet dédiée principalement aux marques de distributeur (MDD)[21],[22],[11].

En 2011, l'entreprise achète Quartier français Spiritueux (dont Victor-Fauconnier[23]) à Tereos[24],[25]. Ce qui lui permet de devenir leader des apéritifs sans alcool (Blancart, Palermo, Mister Cocktail et d'Artigny[26],[27]) et d'acquérir des rhums avec, par exemple, la distillerie Rivière du Mat à La Réunion et de renforcer son réseau de filiales européennes avec la société italienne Dilmoor[8]. Fin 2011, l'autorité de la concurrence oblige le groupe à revendre les marques de rhum La Mauny, Trois Rivières et Charrette[28],[29],[30]. Les deux premières sont revendues au groupe Chevrillon en 2012[30] et la troisième au groupe Chatel en 2013[31].

En 2014, le groupe renforce sa position aux Pays-Bas avec l'acquisition des marques de genièvre Olifant et Goblet et du leader du Brandy Dujardin à la société Wenneker[32]. La même année, il rachète un caviste sur internet : Wineandco[33].

En 2015, Gran Cruz fait l'acquisition de la Quinta de Ventozelo, une quinta (pt) de 400 hectares dont les origines remontent au XVIe siècle[34].

En , La Martiniquaise annonce l'acquisition de la marque de whisky Cutty Sark implantée à Edrington (Glasgow)[35]. La même année, elle achète la marque de vins effervescents et vermouths italienne Perlino[36],[37].

À partir de l'année 2015, le groupe commence sa montée au capital de Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS). En 2019, l'autorité de la concurrence autorise le contrôle de MBWS mais l'oblige à vendre la marque de vins porto Pitters et celle de téquila Tiscaz[38]. En 2021, l'entreprise détient, après plusieurs soutiens financiers de sa part (avances de trésorerie et augmentations de capital)[39],[40],[41], plus de 70% du capital de MBWS[42],[40],[43],[44],[45],[46],[47].

Activité modifier

Le groupe vend principalement des spiritueux, mais également des vins et des boissons non alcoolisées, dans la grande distribution sous ses propres marques ou sous marques de distributeur (MDD)[48]. Il est de même présent sur le marché des Cafés Hôtels Restaurants (CHR)[48].

En 2010, La Martiniquaise est le principal fabricant de spiritueux de MDD en France[20]. La même année le groupe exporte 25 % de son chiffre d'affaires et détient 16 % de parts de marché des spiritueux en valeur en France[20].

C'est le second groupe français dans le secteur des spiritueux, derrière Pernod Ricard[49]. Il est aussi le numéro un mondial dans la vente de vins de Porto[50] et madère et leader en France en calvados et armagnac[51].

En 2019, le groupe détient 45 % des parts de marché en volume des scotchs blends dans la grande distribution en France, ainsi que 58 % sur la vodka[38].

Filiales modifier


Liste des marques exploitées par le groupe modifier

La Martiniquaise détient les marques suivantes :

  • Whisky :
    • Label 5
    • Glen Turner
    • Old Virginia
    • Sam Barton
  • Gin :
    • Gibson's

À travers la COFEPP[53], le groupe possède par ailleurs une participation dans Marie Brizard Wine & Spirits.

Chiffres clés modifier

1974 1992 1994 1998 2005 2007 2008 2010 2014 2018
Chiffre d'affaires (en millions d'euros) 20[54] 191[9] 300[11] 350[3] 500[55] 700[56] 810[17] 930[20] 950[8] 1 100[57]
Nombre d'employés 202[54] 149[58] 800[3] 1 400[20]

Notes et références modifier

  1. (en) Charles Maclean, Whisky, Dorling Kindersley Ltd, , p. 140.
  2. a b c et d Jean Botella, « La Martiniquaise, un balaise au rayon alcool », sur Capital.fr, Capital, (consulté le ), p. 44-45
  3. a b et c Didier Ters, « « Un investissement satisfaisant » », Sud Ouest,‎  :

    « [...] Ils vendaient du rhum parce que c'était un produit qu'on pouvait vendre avant de l'avoir payé...[...] »

  4. Philippe Baumert, « Le « remarquable » marché français du vin de Porto », Norois, no 254,‎ , p. 44-48 (ISSN 0029-182X et 1760-8546, DOI 10.4000/norois.9608, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Ivan Letessier, « La Martiniquaise se renforce dans les alcools low-cost », sur Le Figaro, (consulté le )
  6. Bernard Broustet, « La Martiniquaise veut grandir », Sud Ouest,‎ , p. 5
  7. « Notre histoire », sur La Martiniquaise (consulté le )
  8. a b et c « Jean-Pierre Cayard, PDG du groupe La Martiniquaise Bardinet », sur www.rayon-boissons.com (consulté le )
  9. a et b « La Martiniquaise prend la majorité de Bardinet », sur Les Echos,
  10. « Fortunes professionnelles : de 250 millions à 100 millions », Le Nouvel Économiste,‎ , p. 107
  11. a b et c « Quand La Martiniquaise entre dans la cour des grands », Rayon Boissons,‎ , p. 59
  12. « La famille devient minoritaire dans le capital de Marie Brizard », sur Les Echos, (consulté le )
  13. « La Martiniquaise devient le leader du calvados », sur Les Echos, (consulté le )
  14. « La Martiniquaise acquiert les rhums Saint-James », sur Les Echos, (consulté le )
  15. « Didot-Bottin arrête l'alcool », sur Capital Finance, (consulté le )
  16. [1]
  17. a et b « La Martiniquaise attaque Pernod Ricard sur le marché des anisés », sur Les Echos, (consulté le )
  18. a et b « Spiritueux : Bardinet et La Martiniquaise font force commune en CHR », sur www.rayon-boissons.com
  19. « Marie Brizard a des prétendants », Sud Ouest,‎
  20. a b c d et e Sylvie Leboulenger, « La Martiniquaise, de plus en plus influente », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  21. « La Martiniquaise regroupe ses forces en créant Slaur Sardet », sur www.rayon-boissons.com (consulté le )
  22. « Slaur Sardet cherche ses marques », Rayon Boissons,‎
  23. « L'entreprise Victor-Fauconnier devrait quitter le giron Tereos pour le groupe La Martiniquaise », La Voix du Nord,‎
  24. [2]
  25. « La vente de Quartier français à la Martiniquaise validée sous conditions », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « La Martiniquaise absorbe Quartier Français », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  27. Jean-Louis Laboissière, « Spiritueux : Duel pour un leadership », Rayon Boissons,‎ , p. 65
  28. « La Martiniquaise va revendre les marques de rhum acquises à Tereos », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  29. « La Martiniquaise en passe de céder les rhums La Mauny et Trois Rivières à Chevrillon », sur www.rayon-boissons.com (consulté le )
  30. a et b « Les rhums de BBS passent entre les mains de Chevrillon », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  31. « La Martiniquaise a cédé le rhum Charrette au groupe Chatel », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  32. [3]
  33. « Le propriétaire de La Martiniquaise rachète Wineandco », sur Les Echos, (consulté le )
  34. [4]
  35. Sylvie Leboulenger, « La Martiniquaise s'est offert le whisky Cutty Sark », sur LSA,
  36. Sylvie Leboulenger, « Avec Perlino, La Martiniquaise arrive au rayon vins », sur lsa-conso.fr, (consulté le )
  37. Léa Lesurf, « La Martiniquaise à fond sur les bulles », Rayon Boissons,‎
  38. a et b Jean-Louis Laboissière, « La Martiniquaise maître chez Marie Brizard », Rayon Boissons,‎ , p. 40
  39. Cécile Le Coz, « Une nouvelle opération de sauvetage s'impose chez Marie Brizard, Conseil du jour - Investir-Les Echos Bourse », sur m.investir.lesechos.fr, (consulté le )
  40. a et b « Marie Brizard : Charité de Noël », sur Les Echos, (consulté le )
  41. Hervé Rousseau, « Marie Brizard lance une augmentation de capital d'environ 105 millions d'euros », sur Le Figaro, (consulté le ), p. 24
  42. « Délits d'initiés : l'AMF réclame 36 millions d'euros de sanctions contre des actionnaires de Marie Brizard », sur Les Echos, (consulté le )
  43. « Cofepp (La Martiniquaise et Bardinet) rachète presque tout Marie Brizard », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  44. « La Martiniquaise s’invite au tour de table du groupe de spiritueux Belvédère », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  45. Bruno de Roulhac, « MBWS doit maintenant prouver sa capacité à se redresser », L'Agefi,‎ 1ᵉʳ février 2019 (lire en ligne  )
  46. « Marie Brizard: des actionnaires sanctionnés à hauteur de 18 millions d'euros pour délit d'initiés », sur LEFIGARO, (consulté le )
  47. (en) « Décision de la Commission des sanctions du 28 avril 2021 à l'égard des sociétés Diana Holding, DF Holding, Compagnie Financière Européenne de Prises de Participation, de Mme Rita Zniber et de M. Serge Heringer », sur AMF (consulté le )
  48. a et b Décision no 19-DCC-36 du 28 février 2019 par l'Autorité de la concurrence, p. 5 (pdf)
  49. « La Martiniquaise rachète Quartier Français Spiritueux », sur www.rayon-boissons.com, (consulté le )
  50. Sylvie Leboulenger, « [Saga] Cruz, le numéro un mondial du porto, est français », sur lsa-conso.fr, (consulté le )
  51. Chiffres clés du groupe, sur la-martiniquaise.com
  52. « Produit Caraïbos », sur lsa-conso.fr, (consulté le )
  53. Maison mère des sociétés de spiritueux La Martiniquaise et Bardinet.
  54. a et b Étude sur l'évolution de la concentration dans l'industrie des spiritueux en France, Commission des communautés européennes, juin 1976 (via Le Nouvel Économiste) (pdf) p.119
  55. « Classement des plus grandes fortunes professionnelles de France », Challenges,‎ , p. 78
  56. « Boisset se sépare de son pôle spiritueux », Les Échos,‎ , p. 24
  57. « Jean-Pierre Cayard et Edith Cayard ainsi que leur famille - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges, (consulté le )
  58. « Baxdinet change de mains », Sud Ouest,‎ , p. 5

Lien externe modifier