Léonard Thiry

graveur et peintre néerlandais
Léonard Thiry
Biographie
Naissance
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DeventerVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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Anvers ou Anvers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité

Léonard Thiry[a], né à Deventer entre 1490 et 1510 et mort à Anvers entre 1540 et 1560, est un graveur et peintre principalement actif à Fontainebleau entre environ 1535 et 1550.

Biographie modifier

Léonard Thiry naît à Deventer[b], dans les Pays-Bas des Habsbourg, entre 1490 et 1510[4].

Actif à Rome en 1530, puis à Anvers en 1533, où il est notamment enregistré comme maître de la guilde de Saint-Luc[1],[5], il est surtout actif à Fontainebleau à partir d'environ 1535-1536[4],[6].

Mentionné en 1536 à Fontainebleau pour sa participation à la décoration de la galerie François Ier, il est considéré comme un membre de la première École de Fontainebleau et ses gages indiquent qu'il s'agirait d'un artiste de premier plan[5],[3]. Giorgio Vasari l'évoque dans Le Vite en ces termes : « Leonardo Fiamingo, peintre de grand talent qui exécutait tout à fait bien en couleurs les dessins du Rosso[7] » : il semble ainsi apprécié pour ses qualités de coloriste et est considéré comme l'élève et l'assistant de Rosso Fiorentino, puis de Francesco Primaticcio à la Porte Dorée, après la mort de Rosso[5],[3]. Cependant, Béguin minimise le rôle et le statut de Thiry auprès de Rosso[3].

Pendant longtemps, la plupart des spécialistes lui ont attribué les estampes signées « L.D. » (censées signifier « Léonard [de] Deventer »), qui sont désormais reconnues comme étant de Léon Davent[5],[3].

Léonard Thiry meurt à Anvers entre 1540 et 1560[4], où il pourrait avoir contribué à la diffusion du style de l'École de Fontainebleau[3].

Œuvre modifier

 
Masque de femme (dessin, n. d., Beaux-Arts de Paris). Le roi François 1er a fait plusieurs commandes à Rosso Fiorentino, y compris la conception de divertissements de la cour. Certains dessins de Léonard Thiry témoignent des inventions de Rosso pour les bals et les mascarades organisés[8].

Aucune estampe ou tableau n'a formellement été identifié comme étant de sa main[6] ; il peindrait cependant principalement des sujets mythologiques et religieux, ainsi que des vues d'architecture[5], dans un style très proche de Rosso[3].

Ses dessins ont été reproduits sous forme de gravures par Léon Davent, René Boyvin et d'autres, bien qu'il ne semble pas avoir travaillé lui-même sur des plaques. On lui attribue quelques dessins : L'éducation d'Achille (Paris, Beaux-Arts de Paris), Allégorie de la vieillesse (Paris, Bibliothèque nationale de France, cab. est.), Jésus portant sa croix (Londres, The Trustees of British Museum) et ceux d'après lesquels Jacques Ier Androuet du Cerceau grave Fragments d'architecture antique (1550), René Boyvin le Livre de la conqueste de la Toison d'or (1563) et Léon Davent L'enlèvement de Proserpine[6],[5]. Certains de ces dessins portent des inscriptions anciennes avec son nom, ce qui permet de caractériser sa manière[3].

Il aurait aussi dessiné les vitraux de Saint-Laurent et des Cordeliers et fourni plusieurs gravures d'interprétation d'après Rosso[3].

Conservation modifier

Plusieurs institutions conservent ses œuvres dans leurs collections :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ou Lenaert Terey[1], Leonard Davent, Leonard Diry of Thiry[2].
  2. Selon Sylvie Béguin, Léonard Thiry serait né à Bavay, faisant de lui un artiste flamand[3].

Références modifier

  1. a et b Rombouts et Lerius 1961, p. 119.
  2. (nl) A. J. van der Aa, « Davent (Leonard) », dans Biographisch Woordenboek der Nederlanden, vol. 4, (lire en ligne), p. 70.
  3. a b c d e f g h et i Béguin, Universalis.
  4. a b et c (en) « Notice de Léonard Thiry », sur rkd.nl (consulté le ).
  5. a b c d e et f Bodson 1996.
  6. a b et c Zerner 2017.
  7. Giorgio Vasari, Le Vite, cité dans Bodson 1996.
  8. « Notice du dessin Female Mask », sur wga.hu (consulté le ).
  9. « Œuvres de Léonard Thiry conservées au Philadelphia Museum of Art », sur philamuseum.org (consulté le ).
  10. « Œuvres de Léonard Thiry conservées danes la collection d'estampes de la New York Public Library », sur wallachprintsandphotos.nypl.org (consulté le ).
  11. « Œuvres de Léonard Thiry conservées au musée du Louvre (cliquer sur "Fiches d'œuvres") », sur arts-graphiques.louvre.fr (consulté le ).
  12. Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 9 788836 651320), n°1.
  13. « Œuvres de Léonard Thiry conservées au musée d'Art d'Auckland », sur aucklandartgallery.com (consulté le ).
  14. Voir les images dans Wikimedia Commons, avec par exemple une estampe sur le site de l'université.
  15. « Œuvres de Léonard Thiry conservées au British Museum », sur britishmuseum.org (consulté le ).
  16. « Œuvres de Léonard Thiry conservées au Nationalmuseum », sur emp-web-84.zetcom.ch (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Sylvie Béguin, « Thiry Léonard (1500 env.-1550) », dans Encyclopædia Universalis (lire en ligne).
  • Emmanuel Bénézit, « École flamande », dans le Bénézit, 1999.
  • Bernadette Bodson, « THIRY, Léonard », dans Le Dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains (2 vol.), Bruxelles, La Renaissance du Livre, département de De Boeck-Wesmael, (lire en ligne).
  • N. Dacos, « Léonard Thiry de Belges, peintre excellent. I. De Bruxelles à Fontainebleau en passant par Rome », Gazette des beaux-arts, vol. 138,‎ , p. 199-212.
  • N. Dacos, « Léonard Thiry de Belges, peintre excellent. I. II. De Fontainebleau à Bruxelles », Gazette des beaux-arts, vol. 138,‎ , p. 21-36.
  • N. Dacos, « Pour Léonard Thiry, pour les romanistes: une question de méthode », dans Italia Belgica. La Fondation Nationale Princesse Marie-José et les relations artistiques entre la Belgique et l'Italie, Turnhout, .
  • Laure Fagnart (dir.) et Isabelle Lecocq (dir.), Arts et artistes du Nord à la cour de Francois Ier, Paris, Picard, (ISBN 978-2-7084-1032-9), p. 4, 8, 9, 56, 82, 85-97, 236.
  • Hélène Gasnault, Léonard Thiry (ca. 1500 - ca. 1550) dans l’ombre de Rosso (thèse de doctorat), école des Chartes, (lire en ligne).
  • Jean-Jacques Levêque, L'École de Fontainebleau, Neuchâtel, Ides & Calendes, (ISBN 2-8258-0012-0), p. 279.
  • (fr + nl) Ph. Rombouts et Th. van Lerius, « Lenaert Terey », dans De Liggeren en andere historische archieven der Antwerpsche Sint Lucasgilde = Les Liggeren et autres archives historiques de la Gilde Anversoise de Saint Luc, vol. 1, Amsterdam, Israël, (OCLC 921074251), p. 119.
  • Thieme-Becker, vol. 33 (1939), p. 41-42.
  • Henri Zerner, L'Art de la Renaissance en France : l'invention du classicisme, Paris, Flammarion, (ISBN 2-08-010059-9), passim.
  • (en) Henri Zerner, « Thiry, Léonard », dans Grove Art Online, Oxford University Press, (lire en ligne).
  • (en) « Dutch School », dans A checklist of painters c1200-1976 represented in the Witt Library, Courtauld Institute of Art, London, Londres, Mansell, (ISBN 0-7201-0718-0).

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