Léon Soucaret

administrateur de sociétés et maire du Touquet-Paris-Plage

Léon Soucaret
Fonctions
Maire du Touquet-Paris-Plage

(8 ans, 7 mois et 5 jours)
Prédécesseur Fernand Recoussine
Successeur Jules Pouget
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Pointe-à-Pitre
Date de décès (à 66 ans)
Lieu de décès Le Touquet-Paris-Plage
Sépulture cimetière du Montparnasse
Nationalité Française
Père Joseph Casimir Soucaret
Mère Estelle Augusta Léontine Fortin
Fratrie 3
Conjoint Angèle Albertine Victorine de Banville
Profession Ingénieur-négociant à Paris
Distinctions Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur
Résidence 66, rue de Miromesnil, 75008 Paris et villa La Hutte au Touquet-Paris-Plage

Léon Soucaret
Maires du Touquet-Paris-Plage

Léon Soucaret, né le à Pointe-à-Pitre et mort le au Touquet-Paris-Plage, est un administrateur français de sociétés immobilières et foncières et maire du Touquet-Paris-Plage dans le département du Pas-de-Calais en France, de 1925 à 1933. Il est qualifié de maire de l'âge d'or de la station balnéaire.

Biographie modifier

Enfance et formation modifier

François Daniel Léon Soucaret naît le à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe[1], il est le fils de Joseph Casimir Soucaret, avoué près le tribunal de première instance de Pointe-à-Pitre, et d’Estelle Augusta Léontine, née Fortin[2] (1839-1926), originaire de La Rochelle. Elle mourra veuve le dans le 16e arrondissement de Paris[3].

Après des études au collège Rollin à Paris, il en sort bachelier ès-sciences[4].

Vie de famille modifier

Léon Soucaret épouse, en premières noces, le dans le 16e arrondissement de Paris, Augustine Anne Lévy, née le à Paris. Ce mariage est dissous par jugement du tribunal civil de la Seine, le [5].

Il épouse, en secondes noces, le dans le 8e arrondissement de Paris, Angèle Albertine Victorine de Banville, née le à Saint-Fromond dans le département de la Manche. Ils demeurent au 66, rue de Miromesnil dans le 8e arrondissement de Paris[6]. Ils habitent également villa La Hutte, avenue de l’Atlantique au Touquet-Paris-Plage[7].

Il a une sœur, Marie Marthe, née en 1869 à Pointe-à-Pitre, qui est reine de beauté à Spa le [8] et un frère, Pierre Casimir Maxime, né vers 1861 à Pointe-à-Pitre et mort le à Cannes[9].

Parcours professionnel modifier

En 1887, Léon Soucaret est administrateur délégué de société immobilière et foncière et habite au 66, rue Miromesnil dans le 8e arrondissement de Paris[2].

Il est ingénieur-négociant à Paris[4], président du conseil d’administration de la société du théâtre du Palais-Royal à Paris, c'est Gustave Quinson, directeur du casino de la forêt de Paris-Plage, qui en est le directeur pendant quinze années[10].

Il est gérant de la Banque de France[11].

Son histoire au Touquet-Paris-Plage modifier

Avant ses mandatures modifier

Léon Soucaret est arrivé à Paris-Plage en 1903 comme membre du comité de la société française d'entreprises et de crédit.

Il dirige en 1903, les travaux de forage du puits de Rombly pour l’adduction d’eau à Paris-Plage (Société Soubitez et Cie).

Il crée, en 1904, le casino des phares et l'inaugure en août, casino construit en un mois sur une superficie de 600 m2, à l'emplacement actuel du Westminster hôtel[12].

Le , il inaugure l'hôtel Atlantic avec pour directeurs Fernand Recoussine et Corneille Diette, au banquet on aperçoit, John Whitley, Allen Stoneham, Édouard Lévêque, Georges Vibert, Henry Martinet, le docteur Timmermans[g 1].

Toujours en 1904, il est nommé par le ministre de l'Agriculture, commissaire de la jeune société des courses du Touquet.

Fervent de tir aux pigeons, il ne cesse de donner son appui à cette société qui amène chaque année, dans la station, les plus hautes personnalités françaises et étrangères.

En 1906, il est nommé directeur de la société française d'entreprises et de crédit, qui devient la société générale immobilière du Touquet-Paris-Plage. Il est nommé à la vice-présidence d'une société nouvelle « l'union des commerçants de Paris-Plage ».

Il est élu membre titulaire de la Société académique du Touquet-Paris-Plage le et vice-président de 1928 à 1930[11].

En 1907, enhardi par le succès et ayant foi dans l'avenir de la station, il se décide, au prix de lourds sacrifices, à transférer le petit casino des phares de l'avenue du Verger, dans le château du Touquet, qu'il modifie pendant l'hiver 1906-1907. L'inauguration de ce nouveau casino en , est le commencement du triomphe de la station. En quelques années, le casino subit différentes transformations, mais Léon Soucaret sachant prévoir et voyant grand, fait l'hiver 1912-1913 table rase de cet établissement déjà étroit et construit un nouveau casino, qui est inauguré en 1913.

En 1908, il fait partie du comité de haut patronage qui fonde le syndicat d'initiative de la ville[12].

Le , débuts de l'aviation, après les essais en vol plané de Louis Blériot, Gabriel Voisin (le ) et Henri Farman (juin 1907), René Caudron est le premier pilote à survoler la ville de Paris-Plage ce , les frères Caudron reçoivent la médaille d'or des mains de Léon Soucaret[e 1],[e 2].

Il est nommé membre de la Commission administrative du Bureau d'assistance du Touquet-Paris-Plage, par arrêté du ministre de l'Intérieur du  ; membre du conseil d'administration de la caisse des écoles du Touquet-Paris-Plage, le puis vice-président le  ; vice-président-directeur du comité de publicité et vice-président du conseil d'administration du Syndicat d'initiative du Touquet-Paris-Plage, le [13].

On doit, à Léon Soucaret, la création du petit tramway du Touquet-Paris-Plage qui relie la plage et la forêt, et de son extension jusqu'au golf[14].

Pendant la Première Guerre mondiale, il met immédiatement et gracieusement à la disposition de la duchesse de Westminster, le casino et ses dépendances, pour y installer le premier hôpital anglais sur le sol français[12]. Durant cette période, il est mobilisé comme lieutenant attaché à la mission militaire française, près de l'armée anglaise[15].

Il est administrateur de la société générale immobilière, de la société du gaz et d’électricité de Paris-Plage, administrateur de la société des automobiles sur rails du Touquet-Paris-Plage, administrateur de la société de l’hôtel du golf. Il est membre de la chambre syndicale du syndicat des propriétaires de Paris-Plage, à partir du [11].

Pendant ses deux mandatures modifier

Léon Soucaret est élu maire du Touquet-Paris-Plage du au .

Il réalise, en plus des constructions évoquées ci-après, de grands travaux d'urbanisme, 40 km de routes sont restaurés, un réseau d'égouts, une clinique et des agrandissements d'école[12].

Le , inauguration de l'hippodrome de la Canche en présence de Paul Bénazet, Haut-Commissaire à la guerre, en présence de 5 000 personnes[e 3],[e 4].

En 1928, inauguration de la première bibliothèque communale dans les locaux de la mairie[i 1].

Lors de la campagne électorale de 1929, M. Champion, figurant sur la liste de Léon Soucaret, est victime d'une agression avec un stylet le dans le jardin de sa villa Les Bouleaux, heureusement le gros livre, qu'il tient, le protège, il est néanmoins blessé au bras et l'individu s'enfuit en criant « Vive Pouget »[16].

Le [e 4], inauguration du Royal Picardy. Cet hôtel est le symbole des « années folles », surnommé par les Britanniques « the most beautiful hôtel in the world » : 9 étages, 40 m de haut, 500 chambres (toutes différentes, toutes avec salle de bains), 50 appartements de 5 à 10 pièces dont certains avec piscine, 120 salons, piscine de 25 mètres à eau traitée et chauffée, salle de culture physique, hammam, golf miniature, terrain de squash, téléphone dans toutes les chambres et salons, garage pour 100 voitures, parc de 6 hectares, 300 employés[a 1].

Le [e 5], inauguration de la piscine marine d'eau de mer filtrée, stérilisée et réchauffée (André Bérard, architecte)[e 6]. C'est « la plus belle piscine d'Europe » (bassin de 200 yards (66,66 m) x 25 m, 500 cabines (dont certaines avec baignoire), gradins de 1 800 places, promenoir de 1 300 places, solarium, salle de repos, service médical de thalassothérapie avec massages, pédicures, deux restaurants, un bar, un tea-room…). Le plongeoir de Bérard est constitué de 4 tremplins de 1, 3, 5 et 10 mètres. La profondeur atteint 5 mètres en dessous des plongeoirs. Le bassin contient 2 744 m3 d'eau de mer prise au large, filtrée, stérilisée et réchauffée[a 2].

Toujours en 1931, ouverture du troisième terrain de Golf, tracé dans les dunes, commandé au talentueux Harry Colt, et du nouveau club-house, signé par l'architecte Léon Hoyez[i 2].

Célébrations du 50e anniversaire de la commune, appelée « Arcachon du Nord[17] », « Paradis des Sports », « Jardin de la Manche », « Perle de la Côte d'Opale »[e 7]. Discours, à cette occasion, de Léon Soucaret, le maire, le  :

« Monsieur le Chef de Cabinet, Monsieur le Sous-Préfet, mon cher Maître, Mesdames et Messieurs,

À l'occasion du cinquantenaire de notre ville, j'aurais été heureux d'évoquer l'œuvre de nos prédécesseurs et des diverses municipalités en rappelant les transformations successives et prodigieuses qui, en quelques années, ont permis au Touquet-Paris-Plage de devenir une station climatique de renommée mondiale ; mais je n'ose m'étendre sur ce sujet désirant laisser à notre conférencier Édouard Lévêque et, dans quelques instants, à notre ami Adrien Perret-Maisonneuve, le mérite de vous exposer l'œuvre accomplie en trente ans, œuvre qu'à déjà si brillamment indiqué hier soir, à la magnifique séance publique de la Société académique, le distingué secrétaire perpétuel, Maurice Garet.

Notre ville qui, en quelques années, a surgi des sables, doit savoir se faire pardonner, en même temps que son extrême jeunesse, sa renommée si rapidement acquise ; et attendre que le temps ait revêtu de sa patine tout cet ensemble récent de constructions, témoignage des efforts réalisés.

Elle atteindra ainsi le rang de nos plus grandes cités françaises.

Car nous avons le droit de mettre aussi en évidence les multiples applications d'une hygiène moderne qui la classent parmi les plus remarquées.

Laissons aux générations qui viennent le soin de parachever l'œuvre commencée.

Espérons que nos descendants, lorsqu'il leur sera donné de célébrer le centenaire de notre cité, pourront eux aussi s'enorgueillir d'embellissements qui auront heureusement compléter ce que vous admirez aujourd'hui[18]. »

En 1932, inauguration du marché couvert[e 5] et un centre équestre à l'angle des actuelles avenues du Général de Gaulle et Louis Quételart[i 3].

En 1933, inauguration des tribunes en ciment du club de tennis[i 4].

Toujours en 1933, il s'investit, en tant que membre, dans le club du Touquet, nouvellement créé, avec comme président Jacques Breguet, dont le programme comporte l'agencement et l'organisation d'un terrain d'aviation, soit au Touquet, soit à proximité. Ce club se propose de développer le tourisme aérien sous toutes ses formes[19]. L'aéroport du Touquet-Paris-Plage est inauguré le .

Mort modifier

Léon Soucaret meurt le au Touquet-Paris-Plage[11],[20],[21]. Les obsèques sont célébrées le au Touquet-Paris-Plage[12]. Il est inhumé, le au cimetière du Montparnasse dans le 14e arrondissement de Paris, sa sépulture se trouve dans la 13e division, ligne 13-N et no 6-0[22].

Hommage modifier

 

Pour rendre hommage à Léon Soucaret, la municipalité a donné son nom à une avenue : l'avenue Léon Soucaret.

Distinctions modifier

Léon Soucaret fait partie de la mission attaché aux armées britanniques pendant la première Guerre mondiale et est décoré de la médaille de l'Empire britannique[12]. Il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur au titre du ministère des travaux publics le [23],[2].

Pour approfondir modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Ouvrages modifier

  • Edith et Yves de Geeter, Images du Touquet-Paris-Plage,
  1. p. 128.
  2. p. 105.
  1. p. 152, écrits d'Alice Monthuy.
  2. p. 118, écrits de Donald Grégoire.
  3. p. 126, écrits de Alice Monthuy.
  4. p. 106, écrits de Philippe Lyardet.
  • Édouard Lévêque, Histoire de Paris-Plage et du Touquet souvenirs et impressions, Le Touquet-Paris-Plage, Charles Delambre à Paris-Plage et à Montreuil sur Mer, (lire en ligne)
  1. p. 509.

Journaux modifier

  • Journal municipal Le Touquet Magazine puis Le Touquet Paris-Plage Info
  1. mai 1996, p. 4.
  2. décembre 1999, p. 6.
  3. juillet 2000, pp. 8-9.
  4. a et b décembre 1999, p. 7.
  5. a et b décembre 1999, p. 8.
  6. août 1997, p. 16.
  7. juillet 1996, p. 9.

Références modifier

  1. « acte de naissance no 308 », sur archivesguadeloupe.fr (consulté le ), p. 81/109.
  2. a b et c « Fiche militaire matricule 2112 », sur archives.paris.fr, (consulté le ).
  3. « acte de décès no 1502 », sur archives.paris.fr (consulté le ), p. 11/31.
  4. a et b Société académique du Touquet-Paris-Plage, Mémoires de la Société Académique du Touquet-Paris-Plage Pas-de-Calais 1910, Le Touquet-Paris-Plage, Imprimerie Delambre-Deroussent Montreuil et Paris-Plage,
  5. « acte de mariage no 533 », sur archives.paris.fr, (consulté le ), p. 14/22.
  6. « acte de mariage no 593 », sur archives.paris.fr, (consulté le ), p. 22 et 23/31.
  7. « Annuaire des châteaux et des départements », annuel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Marianne », hebdomadaire,‎ , p. 18 (lire en ligne, consulté le ).
  9. « acte de décès no 191 », sur basesdocumentaires-cg06.fr (consulté le ), p. 202/315.
  10. « Le Ménestrel journal de musique », hebdomadaire, no 40,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a b c et d Société académique du Touquet-Paris-Plage, Mémoires de la Société Académique du Touquet-Paris-Plage Pas-de-Calais 1933-1934, Le Touquet-Paris-Plage, Imprimerie L.Delambre-Deroussent Montreuil et Paris-Plage,
  12. a b c d e et f « L'Avenir du Touquet-Paris-Plage », mensuel, no 1,‎ janvier 1934, 22e année.
  13. Société académique de Paris-Plage, mémoires de la Société académique de Paris-Plage 1913 : huitième année, L. Delambre-Deroussent Paris-Plage et Montreuil, 48 p., p. 43.
  14. « L'Avenir du Touquet-Paris-Plage », mensuel, no 1,‎ .
  15. Société académique de Paris-Plage, mémoires de la Société académique de Paris-Plage 1933-1934 : vingt-huitième et vingt-neuvième année, L. Delambre-Deroussent Le Touquet-Paris-Plage, , 62 p., p. 8.
  16. « Excelsior », Quotidien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. En 1908, le journal local avait pour titre Paris-Plage, Arcachon du Nord, et en dessous le journal de la station balnéaire Paris-Plage-Le Touquet, comme on peut le voir sur le fac-similé de ce journal en page 8 de l'ouvrage Le Touquet Paris-Plage de Philippe Holl, éditions Alan Sutton mars 2004 (ISBN 2-84910-021-8).
  18. Société académique du Touquet-Paris-Plage, Mémoires de la Société Académique du Touquet-Paris-Plage Pas-de-Calais 1932, Le Touquet-Paris-Plage, Imprimerie L.Delambre-Deroussent Montreuil et Paris-Plage,
  19. « Les Ailes », hebdomadaire, no 647,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Notre Temps », quotidien du soir, no 90,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Acte de décès no 41 dans l'état civil du Touquet-Paris-Plage
  22. « Liste des sépultures du cimetière du Montparnasse », sur archives.paris.fr, (consulté le ), p. 5/29.
  23. « Liste des chevaliers de la Légion d'honneur », Journal officiel de la République française. Lois et décrets,‎ , p. 2413 (lire en ligne, consulté le ).