Léon Debouverie

personnalité politique française

Léon Debouverie
Illustration.
Fonctions
Maire d'Amiens

(1 an, 1 mois et 21 jours)
Prédécesseur Lucien Lecointe
Député français

(7 mois et 4 jours)
Élection 21 octobre 1945
Circonscription Somme
Législature Ire Constituante
Groupe politique MRP
Biographie
Nom de naissance Léon Paul Debouverie
Date de naissance
Lieu de naissance Lannoy
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès Amiens
Nationalité Drapeau de la France France
Parti politique courant : démocrate chrétien
Diplômé de Institut Technique Roubaisien
Profession Commerçant en hydrocarbures

Léon Paul Debouverie né à Lannoy (Nord) le , décédé à Amiens (Somme) le est un homme politique français.

Biographie modifier

Une promotion sociale à la force du poignet modifier

D’origine flamande, Léon Debouverie est issu d’une famille ouvrière de l’industrie textile. Il était orphelin de père, sa mère éleva seule ses deux enfants. Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, il suivit des cours du soir à l’Institut technique de Roubaix et obtint un diplôme de comptabilité et de commerce. Il devint comptable dans une filature de sa ville natale. Il fut influencé par le catholicisme social et le Sillon de Marc Sangnier.

Pendant la Grande Guerre, il combattit à Verdun avant de faire partie en novembre 1916, en qualité de lieutenant, de la mission militaire française en Roumanie. De retour en France en 1918, il fut blessé le . Pour sa bravoure au combat, il fut décoré de la croix de l'ordre de la Couronne de Roumanie, de la Croix de guerre 1914-1918 et fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

Un chef d’entreprise modifier

Rendu à ses foyers, Léon Debouverie devint directeur commercial de la Grande Brasserie coopérative de Lille. Devenu veuf en 1927, resté seul avec six enfants, il s’installa à Amiens et fonda une entreprise d’importation et de commercialisation d’hydrocarbures et de transport routier de marchandises.

Marqué par le catholicisme social, il fut membre de la Jeune République puis du Parti démocrate populaire.

Un homme politique modifier

En 1940, il resta à Amiens après le bombardement de la ville le , malgré l’ordre d’évacuation. Dans une cité occupée par l’armée allemande, avec un centre ville anéanti par les bombardements, Léon Debouverie, avec l’aide de quelques concitoyens, mit toute son énergie à remettre en ordre de marche les services publics, organisant le ravitaillement des habitants et l’inhumation des morts. De ce fait, le , il fut nommé maire d’Amiens par les autorités d’occupation.

Mais ses relations avec l’occupant étaient si mauvaises qu’il dut démissionner. Il s’était opposé à la réquisition par l’armée allemande de 250 quintaux de blé et à la réquisition des camions de son entreprise pour leur transport. Il fut condamné en juillet 1941 par un tribunal militaire allemand à deux mois de prison. Son domicile fut perquisitionné à deux reprises le et le et des tracts anti-allemands et favorables aux anglais y furent découverts. Un nouveau procès le condamna à neuf mois d’emprisonnement (ce qui faisait onze au total), peine qu’il purgea à la prison de Sarrebruck. À son retour en France en juillet 1942, il fut assigné à résidence à Soissons jusqu’à la Libération.

En 1945, il se présenta sous l’étiquette MRP (Mouvement républicain populaire) aux élections cantonales où il fut battu. Il conduisit la liste MRP à l’élection de la première Assemblée constituante le et fut élu avec un autre colistier.

La vie parlementaire le déçut et il ne sollicita pas sa réélection le . Il quitta le MRP car il était hostile à l’alliance avec le Parti communiste français (PCF).

En 1947, il fut élu conseiller municipal sur la liste du MRP et, c’est au cours d’une séance du conseil municipal, pendant une de ses interventions, qu’il mourut brutalement, le .

Hommage posthume modifier

  • À Amiens, l’ancienne place de l’hôtel de ville se nomme désormais, place Léon-Debouverie.

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre Vasselle, La Tragédie d’Amiens (mai- ), Amiens, Librairie Léveillard, 1952.
  • Jacques Béal, Hommes et Combats en Picardie, Amiens, Martelle Éditions, 1998 (ISBN 2 - 87 890 - 035 - 9)
  • Gérald Maisse, Occupation et Résistance dans la Somme, Abbeville, F. Paillart éditeur, 2005 (ISBN 9 782 853 - 140 195)
  • Jean-Michel Schill, Dictionnaire du personnel politique du département de la Somme (1800-1945), Amiens, Archives départementales de la Somme, , 102 p..
  • Michel Debouverie, Ce grand-père que je n'ai jamais connu, 324 p, Librairie Martelle, 2018 (ISBN 978-2-9558394-3-0)

Liens internes modifier

Liens externes modifier

  • Léon Debouverie [1]