Lénore (Bürger)

poème de Gottfried August Bürger

Lénore
Édition de 1817 de Lénore, publiée par Dieterichsche Buchhandlung.
Informations générales
Titre
Lénore
Auteur
Date de création
Date de publication
Mouvement
Suivi par
The Small-Town Germans (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Lénore (allemand : Lenore) est une ballade de Gottfried August Bürger publiée en 1774 dans l'Almanach des Muses de Göttingen.

Place dans l'histoire littéraire allemande modifier

Les trente-deux strophes de Lénore ont été publiées dans le Göttinger Musenalmanach (de) à l'automne de 1773, selon Lore de Chambure[1], ou en 1774 selon Mary Garland [2]. Avec Lénore, c'est un nouveau genre qui accède à la scène littéraire allemande, celui de la ballade[1].

Les ballades de Gottfried August Bürger que Chassard et Weil rangent parmi les « précurseurs du Sturm und Drang », surtout la ballade Lénore, sont un modèle du genre popularisé par Bürger[3]. D'après Sylvie Le Moël, Lenore est devenue « le prototype de la ballade allemande du Sturm und Drang »[4].

Contenu et construction de la ballade modifier

L'histoire se passe en Prusse à la fin de la guerre de Sept Ans[4]. Dans la première partie, Lenore attend en vain le retour de son fiancé après la guerre ; elle est désespérée. La seconde partie oppose la jeune fille à sa mère ; le dialogue est sans issue. La troisième partie, la plus longue, est celle de la chevauchée nocturne : Lenore croit avoir retrouvé son fiancé alors qu'elle suit un fantôme[4].

Traductions modifier

Nerval a fait connaître ce poème en France à travers deux traductions. La première est en prose et paraît en 1829 dans le Mercure de France au XIXe siècle ; elle est reprise en 1830 dans son volume de Poésies allemandes[5]. La seconde est en vers et paraît dans la revue La Psyché[6] en 1830[7].

La ballade est traduite pour la première fois en anglais par William Taylor (en), qui affirmera plus tard « qu'aucun autre poème allemand n'a été autant traduit en anglais »[trad 1],[8].

Influence modifier

La ballade a inspiré des musiciens, d'autres poètes ou écrivains, ainsi que des peintres.

Franz Liszt l'a mise en musique sous forme d'un récitatif accompagné au piano en 1858-60[9]. Henri Duparc en a fait un poème symphonique composé en 1875 et dédié à César Franck[10] : Lénore[11].

Le poème a été marquant pour la littérature sur les vampires, bien que le personnage revenant des morts dans l’œuvre ne soit pas considéré comme un vampire[12][pas clair]. L'un des vers emblématiques du texte, « die Todten reiten schnell » (« Les morts voyagent vite »), se retrouve dans le roman Dracula de Bram Stoker, mais aussi dans La Vampire de Paul Féval[13].

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. (en) « no German poem has been so repeatedly translated into English as Ellenore »

Références modifier

  1. a et b Lore de Chambure, « Gottfried August Bürger (1747-1794) », Encyclopédie Universalis, site consulté le 1er octobre 2020 [lire en ligne].
  2. (en) Henry Garland et Mary Garland, The Oxford Companion to German Literature, États-Unis, Oxford University Press, , 951 p. (ISBN 9780198158967, présentation en ligne), p. 126.
  3. J. Chassard / G. Weil, « Gottfried August Bürger », dans Histoire de la littérature de langue allemande, Paris, Hachette, 1981, p. 78 (ISBN 2 01-005613-2).
  4. a b et c Sylvie Le Moël, « Lenore », dans Dictionnaire du monde germanique , Dir: É. Décultot, M. Espagne et J. Le Rider, Paris, Bayard, 2007, p. 619-620.
  5. « Lénore », dans Poésies Allemandes. Klopstock, Goethe, Schiller, Burger, 1830, p. 223-232, sur Gallica.
  6. « La Lénore de Bürger », dans la Psyché, sur Gallica.
  7. Gérard de Nerval, Poèmes d'Outre-Rhin, Grasset, « Les cahiers rouges », 1966, note p. 228-229.
  8. (en) August Montague Summers, The Vampire, His Kith and Kin, Forgotten Books, , 367 p. (ISBN 9781605065663, présentation en ligne, lire en ligne), p. 349.
  9. S346, voir Liste des compositions de Franz Liszt (S.1 - S.350).
  10. Joël-Marie Fauquet, César Franck, Paris, Fayard, 1999, p.505.
  11. « Lénore (Henri Duparc) », sur Bru Zane Media Base (consulté le ).
  12. (en) James B. Twitchell, The Living Dead: a Study of the Vampire in Romantic Literature, États-Unis, Duke University Press, , 232 p. (ISBN 9780822307891, présentation en ligne), p. 33.
  13. Paul Féval, "La Vampire", dans Les Drames de la Mort, Paris, Charlieu et Huillery [1865], p. 114. Lire en ligne sur Gallica [1]

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier