Léiodès

personnage de l'Odyssée

Dans la mythologie grecque, Léiodès ou Liodès (en grec ancien : Λειώδης / Leiôdês) est un devin et un des prétendants de Pénélope, tué par Ulysse dans l'Odyssée.

Étymologie modifier

Le nom Léiodès, en grec ancien Λειώδης / Leiôdês, est rapproché de λεῖος / leîos, signifiant « lisse »[1].

Mythe modifier

Léiodès est un des prétendants de Pénélope originaire d'Ithaque[α], et est le fils d'Œnops. Il est haruspice, prêtre et devin[1].

Dans le chant XXI de l'Odyssée, au moment du concours pour désigner le futur époux de Pénélope, Léiodès est le premier à se saisir de l'arc d'Ulysse et prophétise la mort des prétendants[β],[2].

Dans le chant suivant, alors que Télémaque et Ulysse massacre les prétendants, Léiodès se jette aux pieds de ce dernier pour le supplier de l'épargner, mais est malgré tout décapité[γ],[2]. Des trois hommes ayant servi les prétendants au sein du palais d'Ulysse — l'aède Phémios, le héraut Médon et lui-même — Léiodès est le seul qui ne reçoit pas la clémence du roi[3].

Représentations modifier

Les prétendants de Pénélope font l'objet de représentations exclusivement collectives et majoritairement anonymes, mais Léiodès peut parfois être reconnu : sur un bol béotien perdu des Musées d'État de Berlin, il est représenté, accompagné d'une inscription le nommant, en train de supplier Ulysse qui lui plante son épée dans le dos[4]. Sur un fragment d'une phiale à figures rouges de Pyrgi, une tête coupée laisse penser qu'il s'agit d'une représentation de Léiodès[5].

Postérité modifier

Au XVIe siècle, Hubert Thomas (de) propose plusieurs étymologies du nom de la ville de Liège : l'une d'elle, légendaire, est qu'Œnops, compagnon d'Ulysse (qui aurait précédemment fondé la ville d'Asciburgium (de) sur le Rhin), aurait à son tour fondé la ville de Liège et l'aurait nommé Leodium en référence à son fils, Léiodès[6].

Notes et références modifier

Références modifier

  1. a et b (de) Karl Scherling, « Leiodes », dans Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, vol. XII, 2, (lire sur Wikisource), p. 1870.
  2. a et b Marcel Detienne, Apollon le couteau à la main, Gallimard, (ISBN 9782070398874, lire en ligne), p. 47-48.
  3. Évelyne Scheid-Tissinier, Les origines de la cité grecque. Homère et son temps, Armand Colin, (ISBN 9782200619435, lire en ligne), p. 147.
  4. Odette Touchefeu-Meynier, « Mnesteres II », dans Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, Zurich et Munich, Artemis Verlag, (ISBN 3760887511, lire en ligne), p. 631-634.
  5. Nikolina Kéi, « Autour de la phiale mesomphalos : images et contextes », Revue de l'histoire des religions, no 4,‎ , p. 766 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Godefroid Kurth, « Les origines de la ville de Liége », Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liége, t. II,‎ , p. 19 (ISSN 0776-1295, résumé, lire en ligne).

Sources antiques modifier