Konrad Valentin von Kaim

Konrad Valentin von Kaim
Naissance 1731 ou 1737
Offenbourg ou Gengenbach, Allemagne
Décès
Udine, Italie
Origine Autrichien
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau des Habsbourg Monarchie des Habsbourg
Arme Infanterie
Grade Feldmarschall-Leutnant
Années de service 1750 – 1801
Conflits Guerre de Sept Ans
Révolution brabançonne
Guerres de la Révolution française
Faits d'armes Jemappes
Wissembourg
Neresheim
Amberg
Wurtzbourg
Magnano
Marengo
Pozzolo
Distinctions Ordre militaire de Marie-Thérèse

Konrad Valentin von Kaim est un officier général autrichien au service du royaume de France puis de la monarchie des Habsbourg, né selon les sources en 1731 à Offenbourg ou en 1737 à Gengenbach et mort le à Udine, en Italie. D'abord soldat au sein de l'armée française, il entre dans l'armée autrichienne en 1770 avec le grade de major et gravit peu à peu les échelons de la hiérarchie militaire. Commandant un régiment d'infanterie au début des guerres de la Révolution française, il se distingue à Jemappes et Wissembourg ce qui lui vaut les épaulettes de général en 1793.

Kaim continue à servir activement sur le Rhin au cours des années suivantes et est élevé au grade de Feldmarschall-Leutnant en 1797. Il participe ensuite à la seconde campagne d'Italie où il enregistre plusieurs succès, et joue un rôle important lors de la bataille de Marengo face à Napoléon Bonaparte en personne. Militaire compétent unanimement respecté au sein du haut commandement impérial, il est mortellement blessé lors de la bataille de Pozzolo en 1800 et succombe quelques mois plus tard.

Biographie modifier

Du simple soldat au colonel, 1737-1788 modifier

Konrad Valentin von Kaim naît en 1737 à Gengenbach en Allemagne, d'un père boulanger. Il est baptisé le [1]. Plusieurs sources le font naître en 1731 à Offenbourg[2],[3], mais cette affirmation est considérée comme erronée par l'historien Digby Smith qui s'appuie sur le registre des baptêmes de Gengenbach[1]. En 1750, le jeune Kaim s'engage dans l'armée royale française avec laquelle il participe à la guerre de Sept Ans. Promu major entretemps, il passe au service de la monarchie des Habsbourg en 1770 et est affecté avec son grade au régiment d'infanterie no 41 Comte Plunkett — devenu en 1778 le no 41 Bender.

Kaim est successivement nommé Oberstleutnant le et Oberst le  ; il prend à cette date le commandement du régiment. En 1789, les provinces belges se révoltent contre le pouvoir impérial. Détaché sur place jusqu'en 1790, le régiment de Kaim est chargé de protéger la forteresse de Luxembourg et a l'occasion de se mesurer à plusieurs reprises aux bandes d'insurgés[2].

Parcours pendant les guerres de la Révolution française modifier

 
Grenadiers autrichiens au combat dans les années 1790. En 1796, Kaim commande une brigade de grenadiers à l'armée du Haut-Rhin.

La guerre contre la France éclate en 1792 et Kaim participe activement aux premières opérations. Il remporte un premier succès le où, avec quatre compagnies du régiment Bender, il s'empare de la ville d'Orchies défendue par une garnison de 700 hommes. Le , il inflige une nouvelle défaite aux Français près de Château-l'Abbaye et profite de la confusion dans le camp adverse pour prendre la place de Saint-Amand le 8. Un mois plus tard, le , a lieu la bataille de Jemappes. Placé sur le flanc droit avec rang de brigadier, Kaim a sous ses ordres deux bataillons de son régiment et trois escadrons de hussards du régiment no 16 Graf von Blankenstein. Au cours des combats, le régiment Bender fortement engagé essuie de lourdes pertes : 14 officiers et 400 hommes. En récompense de ses services, Kaim reçoit la croix de chevalier de l'ordre militaire de Marie-Thérèse le [2].

En 1793, Kaim participe au siège de Mayence et à la première bataille de Wissembourg le . Nommé général-major en [2] ou le , il prend le commandement d'une brigade de réserve faisant partie de l'armée du prince de Saxe-Cobourg, qui fait alors campagne dans les Pays-Bas. Il est ensuite envoyé à l'armée du Haut-Rhin pour y être placé à la tête d'une brigade de grenadiers intégrée à la division du général Riesch[1]. Kaim fait avec distinction la campagne de 1796 et se signale notamment aux batailles de Neresheim, Amberg et Wurtzbourg[2]. Le , l'ancien soldat du roi de France est élevé au grade de Feldmarschall-Leutnant du Saint-Empire[1].

À la même époque, il est chargé de conduire sa division en Italie pour faire face à l'armée française de Napoléon Bonaparte. Deux ans plus tard, il sert à nouveau en Italie sous les ordres du général Kray. Le , il conduit les troupes impériales lors de l'indécise bataille de Vérone, qui l'oppose à un corps français dirigé par le général Moreau. Blessé durant l'engagement, Kaim participe cependant à la victoire de Magnano le suivant. Le général est ensuite chargé du siège de Pizzighettone qui capitule le , puis de celui de Turin qui se rend à son tour le en lui livrant 382 canons et 40 000 mousquets. Considéré alors comme l'un des meilleurs généraux autrichiens de l'armée d'Italie, il devient proche du général en chef Melas dont il est un conseiller écouté[2].

 
La bataille de Marengo, par Louis-François Lejeune. Kaim joue un rôle important lors de cet affrontement en se voyant confier, conjointement avec Zach, le commandement de l'armée autrichienne après le départ de Melas.

En 1800, Bonaparte intervient personnellement en Italie à la tête des forces françaises et se heurte à Melas le , lors de la bataille de Marengo. Affectée au centre, la division de Kaim déploie trois brigades sous les généraux Briey, Knesevich et Wolff de la Marselle, formant un total de 4 909 hommes en huit bataillons[4]. Kaim lance une première offensive sur Marengo mais cette dernière est repoussée par les Français à 11 h. Il renouvelle ses efforts à 12 h 30 en ciblant cette fois les ailes des troupes de Victor[5]. Marengo tombe aux mains des Impériaux aux alentours de 14 h, forçant Napoléon à ordonner une retraite générale[6]. Croyant la victoire acquise, Melas quitte le champ de bataille et laisse le commandement à Kaim et au général Zach, son chef d'état-major. L'arrivée du corps de Desaix et les charges décisives de la cavalerie décident finalement de la victoire française[7].

Pendant la campagne d'hiver de 1800 en Italie, Kaim dirige la plus grande division de l'armée impériale — 12 000 hommes —, commandement qui fait de lui l'un des principaux subordonnés du comte de Bellegarde. Il est mortellement blessé le au cours de la bataille de Pozzolo et meurt le à Udine[2].

Évaluation modifier

Officier aux qualités militaires reconnues, actif et courageux, Kaim jouit d'une estime unanime au sein du haut commandement impérial ; Ebert note que « chacun de ses collègues généraux lui vouait le plus grand respect ». Melas, en particulier, en fait l'un de ses conseillers les plus proches[2].

Notes et références modifier

  1. a b c et d (en) Digby Smith et Leopold Kudrna, « Biographical Dictionary of all Austrian Generals during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815 », sur napoleon-series.org (consulté le ).
  2. a b c d e f g et h (de) Jens-Florian Ebert, « Feldmarschall-Leutnant Freiherr von Kaim », sur Die Österreichischen Generäle 1792-1815 (consulté le ).
  3. (de) Antonio Schmidt-Brentano, « Kaiserliche und k.k. Generale (1618-1815) », sur Archives nationales d'Autriche, (consulté le ).
  4. Arnold 2005, p. 272 et 273.
  5. Hollins 2006, p. 607.
  6. Arnold 2005, p. 162.
  7. Hollins 2006, p. 607 et 608.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) James Arnold, Marengo & Hohenlinden : Napoleon's Rise to Power, Barnsley, Pen & Sword, , 301 p. (ISBN 1-84415-279-0).  
  • (en) David Hollins, « Battle of Marengo », dans The Encyclopedia of the French Revolutionary and Napoleonic War, ABC-CLIO, (ISBN 1-85109-646-9).