Kleptocratie

système politique dans lequel le ou les dirigeants d'un pays ou plusieurs pratiquent à une très grande échelle la corruption

Une kleptocratie est un terme désignant un système politique au sein duquel une ou plusieurs personnes, à la tête d'un pays, pratiquent à une très grande échelle la corruption, souvent avec des proches et membres de leur famille. Généralement, ces personnes pratiquent le blanchiment d'argent, de manière à dissimuler l'origine et le montant de leur richesse, via des comptes bancaires situés dans des paradis fiscaux et/ou des sociétés et sociétés écrans basées dans des paradis fiscaux (sociétés « offshores »). Le mot a souvent une connotation péjorative.

Étymologie et origine modifier

Formé à partir des racines grecques kleptos (vol) et kratos (pouvoir) ; le terme « kleptocratie » signifie donc le « gouvernement des voleurs ».[réf. souhaitée]

C'est un terme utilisé par l'écrivain Patrick Meney pour désigner le gouvernement russe au cours de la fin de la période communiste (période des privatisations) et de l'ère Eltsine. On constate toutefois une dérive de l'utilisation du terme, utilisé également pour désigner la corruption généralisée, réelle ou supposée, des gouvernements.[réf. souhaitée]

La racine grecque justifie l'orthographe avec un K, mais on observe également l'orthographe avec un C : cleptocratie[1].

Dans son essai De l'inégalité parmi les sociétés, le scientifique Jared Diamond donne un sens différent à la kleptocratie. Il présente ce système politique comme une confiscation du pouvoir par une élite au détriment du peuple. La kleptocratie ne menant pas nécessairement à la corruption, même si elle peut y conduire.[réf. souhaitée]

Utilisation du terme modifier

Ce terme est fréquemment utilisé à propos des revenus tirés de l'exploitation de matières premières, en particulier le pétrole, le gaz naturel ou les diamants en Afrique ou dans les pays de l'ex-URSS.[réf. souhaitée]

Il a aussi et par exemple été employé pour décrire la nature de :

Lutte contre la kleptocratie modifier

Des mesures internationales, régionales et parfois nationales visent à lutter contrer les transferts massifs et blanchiments de capitaux, mais elles se sont heurtées au secret bancaire puis au secret des affaires et au « manque de rigueur des banques dans le contrôle des virements » ainsi qu'à la complexité et à l'opacité croissantes de certains systèmes et outils financiers permettant à des prestataires de services et aux entreprises de créer des successions de sociétés-écran non-traçables[7], des sociétés fictives à l'aide d'avocats d'affaires, de comptables et d'experts de la finance et autres « gestionnaires de fortune ».

Des études peu coûteuses, peuvent évaluer le degré de facilité à réaliser dans un pays des transactions suspectes ou à constituer des sociétés-écran[7]. Ces études conduites sur la base d'audit et d’expériences de terrain peuvent aider à mesurer l'inefficacité des règles prescrivant la prise en compte du risque de corruption des clients et à les corriger. Elles pourraient être adoptées par les agences de développement et leurs partenaires des pays dits développés[7].

Notes et références modifier

  1. « Cleptocratie », sur Le Robert. Dico en ligne (consulté le ).
  2. « Vers un printemps démocratique arabe ? », Gilles Paris, Le Monde.fr, 15 janvier 2011.
  3. « Vente de biens de Ben Ali », BBC.com, 22 décembre 2012.
  4. Éric Desrosiers, « Perspectives - Kleptocrates », sur Le Devoir.com, .
  5. « Hollande couronné à l’Unesco : la Françafrique célèbre la paix en répandant la guerre », sur Survie.org, .
  6. a et b (en-US) « Web of corruption around Isabel dos Santos still being untangled two years after Luanda Leaks - ICIJ », (consulté le ).
  7. a b et c (en) Jason Sharman, « La kleptocratie en ligne de mire: Comment résoudre les dysfonctionnements ? », U4 Issue, vol. 2012:12,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier