Kinu (croiseur)

croiseur léger de la classe Nagara, Marine Impériale japonaise (1922->1944)

Kinu (鬼怒)
illustration de Kinu (croiseur)
Le Kinu en 1931.

Type Croiseur léger
Classe Nagara
Histoire
A servi dans  Marine impériale japonaise
Commanditaire Drapeau du Japon Japon
Constructeur Kawasaki Shipbuilding Corporation
Chantier naval Kobe
Commandé 1920
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 438 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 162,99 m
Maître-bau 14,76 m
Tirant d'eau 4,9 m
Déplacement 5 088 tonnes
À pleine charge 5 832 tonnes
Propulsion 4 turbines à engrenages Gihon
12 chaudières Kampon
Puissance 90 000 ch
Vitesse 36 nœuds (67 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture: 60 mm
pont: 30 mm
Armement 5 canons Type 3e Année 14 cm/50
2 canons antiaérien Type 89 127 mm
10 canons de 25 mm Type 96
10 mitrailleuses de 13,2 mm
8 tubes lance-torpilles de 610 mm
48 mines
Électronique Radar Type 21
Rayon d'action 9 000 milles marins (17 000 km) à 10 nœuds (19 km/h)
Aéronefs 1 hydravion
Pavillon Empire du Japon
Localisation
Coordonnées 11° 44′ 25″ nord, 123° 12′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Philippines
(Voir situation sur carte : Philippines)
Kinu (鬼怒)
Kinu (鬼怒)

Le Kinu (鬼怒?) était un croiseur léger de classe Nagara en service dans la Marine impériale japonaise. Le navire est baptisé sous le nom de la rivière Kinu, située dans la préfecture de Tochigi, au Japon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe à de nombreuses opérations en Malaisie, dans les Indes néerlandaises et en Nouvelle-Guinée avant d'être coulé par l'aviation américaine dans les Philippines en 1944.

Historique modifier

Début de carrière modifier

Le Kinu est achevé le aux chantiers Kawasaki Shipbuilding Corporation de Kobe. Il est brièvement commandé par le capitaine Koshirō Oikawa de à . Un an après sa mise en service, il retourne en cale sèche pour remplacer ses quatre turbines à engrenages défaillantes. Les travaux de réparation débutent en . De 1934 à 1935, il sert en tant que navire-école. Il est sous le commandement du capitaine Shigeyoshi Miwa (en) de à . Lorsque la seconde guerre sino-japonaise commence à s'intensifier, il soutient les débarquements des troupes japonaises en Chine centrale et du sud, tout en patrouillant au large des côtes de 1937 à 1938.

Le , il devient navire amiral de la SubRon 4 du contre-amiral Setsuzo Yoshitomi, basé à Iwakuni. Depuis Hainan, il couvre le débarquement des forces japonaises lors de l'invasion de Malaisie au moment de l'attaque sur Pearl Harbor.

Invasion de la Malaisie et des Indes orientales néerlandaises modifier

Le , le Kinu quitte la baie de Cam Ranh avec les Chōkai, MogamiMikuma, Hatsuyuki et Shirayuki pour couvrir l'invasion de Kuantan, en Malaisie. Du 17 au , ils couvrent les débarquements à BruneiMiri, Seria, Lutong (en) et Kuching. Les 2 500 hommes du « détachement Kawaguchi » et de la « force navale spéciale de débarquement » Yokosuka n°2 capturent rapidement l'aérodrome et les champs de pétrole de Miri. L'opération achevée, le Kinu retourne à sa base dans la baie de Cam Ranh en Indochine.

De janvier à , le Kinu continue à fournir une couverture pour les débarquements en Malaisie, Sarawak et Java. Le , son convoi est attaqué en mer de Java, à 90 milles (144,84096 km) à l'ouest de Surabaya, par dix Vickers Vildebeest et 15 avions australiens et néo-zélandais. Le Kinu est légèrement endommagé et les trois membres d'équipage sont tués par des éclats d'obus. Le lendemain, au nord de Surabaya, il est attaqué sans succès par quatre torpilles tirées du sous-marin USS S-38 (en).

Campagne de Nouvelle-Guinée modifier

Du au , le Kinu est attribué à la force expéditionnaire « N » du contre-amiral Ruitaro Fujita pour l'invasion de la Nouvelle-Guinée, comprenant le transport d'hydravions Chitose, les destroyers Yukikaze et Tokitsukaze, les torpilleurs |Tomozuru, Hatsukari, des navires de transport et de débarquement. En mai, il retourne à l'arsenal naval de Kure pour une refonte. Après ses maintenances, le navire patrouille en mer de Java de juin à septembre.

Le , le Kinu transporte la 2e division d'infanterie à Batavia, dans les îles Salomon avec le croiseur léger Isuzu. Il débarque des troupes aux îles Shortland et Bougainville le puis patrouille en mer de Timor et au large des Indes orientales néerlandaises jusqu'en .

Le , le Kinu porte assistance à son sister-ship Natori, endommagé par un bombardier B-24 Liberator de l'USAAF. Le Kinu l'escorte jusqu'à Singapour puis repart patrouiller au large de Makassar en juin.

Le , alors ancré à Makassar, le Kinu et les croiseurs Kuma, Ōi et Kitakami sont attaqués par dix-sept B-24 Liberator de du 319e Escadron/90e Bomb Group du Fifth Air Force. Le Kinu, légèrement endommagé, rentre au Japon pour des réaménagements et des modifications, arrivant à l'arsenal naval de Kure le .

Les canons 140 mm no 5 et no 7 sont retirés, ainsi que sa catapulte et son derrick. Un affût double de canons 12,7 cm/40 Type 89 et un montage triple de canons 25 mm Type 96 sont ajoutés, portant le total à 10 canons de 25 mm. Un radar de recherche aérien type 21 est installé et des rails de lancement de charges de profondeur sont ajoutés à sa poupe. Les modifications s'achèvent le . Le navire prend la mer pour Singapour avec des troupes et des approvisionnements. Il stationne ensuite à Singapour, MalaccaPenang ou Batavia jusqu'en .

Le , il transporte des troupes de Singapour pour Port Blair (Andaman). Lors de retour pour Singapour, le Kinu remorque le Kitakami, endommagé par un sous-marin lors de la traversée. En avril, il patrouille dans l'ouest des Indes néerlandaises tout en escortant des convois entre Saipan via Palaos et Célèbes.

Le , les États-Unis lancent l'opération Horlicks avec pour objectif de reprendre Biak. Les Kinu, AobaShikinami, Uranami et Shigure quittent Tarakan avec 2 300 hommes pour renforcer Biak. Après avoir été repéré par B-24, l'opération est annulée et les troupes sont débarquées à Sorong.

Le , alors à l'ancrage au large de Waigeo, en Nouvelle-Guinée, les Kinu et Aoba sont attaqués sans succès par des B-24 du 380e groupe du Fifth Air Force. Après une semaine, il retourne patrouiller dans l'ouest des Indes orientales hollandaises jusqu'à la fin du mois d'août.

Opérations aux Philippines modifier

Le , au cours de l'opération Sho-I-Go visant à renforcer la défense des Philippines, les KinuAoba et Uranami forment la 1re force d'incursion du vice-amiral Takeo Kurita. Le , l'Aoba percute le Kinu lors d'un accident d'entraînement à Lingga. Les deux navires sont légèrement endommagés.

Le , les deux navires rejoignent la force régionale de la zone Sud-Est, transportant 2 500 soldats du 41e régiment de Cagayan à Ormoc. Le convoi est repéré par le sous-marin USS Bream (en) le . Le sous-marin tire six torpilles sur l'Aoba, dont l'une touche la salle des machines no 2. Le contre-amiral Sakonjo est transféré sur le Kinu, qui remorque l'Aoba à la base navale de Cavite (en) près de Manille. Le jour suivant, les Kinu et Uranami sont attaqués à la sortie de la base par des avions du Task Group 38.3 des porte-avions USS Essex et Lexington. Les deux navires ne sont que légèrement endommagés mais 47 membres d'équipage du Kinu et 25 membres d'équipage du Uranami sont tués dans l'attaque.

Le , le Kinu arrive à Cagayan. Le lendemain, les deux navires sont attaqués par 75 à 80 avions en mer de Visayan par la Task Group 77.4. Ils sont également attaqués par des TBM Avenger du USS Natoma Bay et 12 Avengers et FM-2 Wildcat du USS Marcus Island. Le Kinu essuie des bombes d'un Avenger de l'USS Manila Bay qui tire également plusieurs roquettes sur l'Uranami, qui coule vers midi. À 11 h 30, il subit deux autres vagues de bombardiers. Une troisième bombe touche l'arrière de la salle des machines, provoquant un incendie qui devient incontrôlable. Les transporteurs japonais sauvent 813 hommes, dont le capitaine Kawasaki. À 17 h 30, le Kinu coule par l'arrière à 44 milles (70,811136 km) au sud-ouest de Masbate (Philippines). L'épave repose à 45 mètres de profondeur à la position 11° 45′ N, 123° 11′ E.

Le Kinu est rayé des listes le .

Le , des plongeurs de l'USS Chanticleer (en) explorent l'épave du Kinu, en grande partie intact. Les plongeurs récupèrent des documents classifiés et quatre machines de codage.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • David Brown, Warship Losses of World War Two, Naval Institute Press, , 256 p. (ISBN 1-55750-914-X)
  • David Boyd, The Japanese Submarine Force and World War II, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-015-0)
  • Andrieu D'Albas, Death of a Navy : Japanese Naval Action in World War II, Devin-Adair Pub, , 362 p. (ISBN 0-8159-5302-X)
  • Paul S. Dull, A Battle History of the Imperial Japanese Navy, 1941-1945, Naval Institute Press, , 402 p. (ISBN 0-87021-097-1)
  • Robert Gardner, Conway's All the World's Fighting Ships, 1906–1921., Conway Marine Press, , 439 p. (ISBN 0-85177-245-5)
  • Stephen Howarth, The Fighting Ships of the Rising Sun : The Drama of the Imperial Japanese Navy, 1895-1945, Atheneum, , 398 p. (ISBN 0-689-11402-8)
  • Hansgeorg Jentsura, Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869-1945, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 284 p. (ISBN 0-87021-893-X)
  • Eric Lacroix et Linton Wells, Japanese Cruisers of the Pacific War, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-311-3)
  • Mark Stille, Imperial Japanese Navy Light Cruisers 1941-45, Osprey, , 48 p. (ISBN 978-1-84908-562-5 et 1-84908-562-5)
  • M.J. Whitley, Cruisers of World War Two : An International Encyclopedia, Naval Institute Press, , 288 p. (ISBN 1-55750-141-6)
  • (en) Robert Cressman, The Official Chronology of the U.S. Navy in World War II, Annapolis (Md.), Naval Institute Press, , 367 p. (ISBN 1-55750-149-1)

Liens externes modifier