Kamel Jendoubi

militant des droits de l’homme et homme politique tunisien

Kamel Jendoubi
Illustration.
Kamel Jendoubi lors d'une conférence de presse de l'Isie.
Fonctions
Ministre tunisien chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile et des Droits de l'homme[N 1]

(1 an, 6 mois et 21 jours)
Président Béji Caïd Essebsi
Chef du gouvernement Habib Essid
Gouvernement Essid
Prédécesseur Poste créé
Successeur Mehdi Ben Gharbia
Biographie
Date de naissance (71 ans)
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Indépendant
Diplômé de Institut d'administration des entreprises
Université Paris-Panthéon-Assas

Kamel Jendoubi (arabe : كمال الجندوبي), né le à Tunis, est un militant des droits de l'homme et homme politique tunisien.

Biographie modifier

Études modifier

Kamel Jendoubi s'inscrit à l'université de Tunis à la fin des années 1960 afin d'y poursuivre des études en physique-chimie[1]. Un an plus tard, en 1971, il déménage à Paris, et ayant échoué à s'inscrire en école de médecine, poursuit des études de pharmacie[2]. Durant cette période, n'étant pas bénéficiaire d'une bourse d'études, il enchaîne les petits boulots et fait la connaissance de nombreux immigrés tunisiens, ce qui le conduit à délaisser ses études au profit du militantisme[1].

En 1979, Kamel Jendoubi, après un court retour en Tunisie, revient en France afin de reprendre des études, en mathématiques cette fois-ci, avant de se réorienter une nouvelle fois, et d'intégrer l'IAE de Paris, d'abord, et la Sorbonne ensuite[1].

Jendoubi est titulaire d'un diplôme de l'IAE de Paris et d'un diplôme d'études approfondies de l'université Paris-Panthéon-Assas[3].

Défense des droits de l'homme modifier

Il est membre et président de plusieurs associations de défense des droits de l'homme, notamment le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme depuis 2003[4].

Rôle post-révolutionnaire modifier

En 2011, il est élu par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique comme président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections chargée de l'organisation de l'élection d'une assemblée constituante[5].

En octobre 2012, Kamel Jendoubi est à nouveau chargé de l'organisation d'élections en 2013[6], à la suite d'un accord de la troïka sur le futur régime politique[7]. Toutefois, le scrutin est repoussé et Chafik Sarsar, enseignant universitaire en droit constitutionnel, est finalement élu président de la nouvelle Instance supérieure indépendante pour les élections[8].

Le , il est nommé au poste de ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile dans le gouvernement de Habib Essid[9]. Le , il prend aussi en charge les Droits de l'homme[10], il quitte ces fonctions ministérielles à la suite d'un vote de défiance visant le gouvernement Essid en [11]. En , il signe une tribune dans Le Monde dénonçant le manque de courage face à l'islamisme et les insuffisances de l'État tunisien comme étant un facteur dans la multiplication d'attentats terroristes commis par des Tunisiens[12].

Mission onusienne modifier

Le , il est désigné, par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme à la tête d'un groupe d'experts internationaux et régionaux pour enquêter sur les violations des droits de l'homme au Yémen[13]. Le mandat de ce groupe d'experts se termine en octobre 2021, après une intense campagne de pressions (financières, politiques, diplomatiques) menée par l'Arabie saoudite[14]. Le , il déclare que le groupe des enquêteurs de l'Organisation des Nations unies qu'il préside au Yémen a été espionné à l'aide du logiciel Pegasus[15],[16],[17].

Distinctions modifier

Publications modifier

  • Que vive la République ! Tunisie (1957-2017), Tunis, Alif, , 295 p. (ISBN 978-9938958133)[20].
  • Tunisie dix ans et dans dix ans, Tunis, Leaders, [21].
    Ouvrage collectif
  • La Tunisie vote : récit d'un acteur engagé, Tunis, Nirvana, [22],[23].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ministre tunisien chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile jusqu'au 12 janvier 2016.

Références modifier

  1. a b et c « Qui est Kamel Jendoubi, ministre délégué chargé des Relations avec la Société civile? », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  2. « Kamel Jendoubi, le garant des premières élections du printemps arabe », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Biographie de Kamel Jendoubi, ministre chargé des Relations avec les Instances constitutionnelles, la Société civile et les Organisations des droits de l'homme », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  4. « Qui est Kamel Jendoubi ministre des Relations avec les Instances constitutionnelles, la Société civile et les Droits de l'homme ? », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  5. Sadok Sayedi, « Membres du Conseil de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  6. « Tunisie : élections en été 2013 », Le Figaro,‎ (ISSN 1241-1248, lire en ligne, consulté le ).
  7. « Tunisie : accord de la coalition au pouvoir sur le futur régime politique », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Chafik Sarsar, officiellement, nouveau président de l'ISIE », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  9. « Tunisie : le Premier ministre désigné présente son gouvernement », Le Point,‎ (ISSN 0242-6005, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Tunisie : liste complète des ministres du nouveau gouvernement Essid », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le ).
  11. « Le Parlement ne renouvelle pas sa confiance au gouvernement de Habib Essid », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  12. « Djihadisme : « Il faut mettre un terme au gâchis tunisien » », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  13. « Kamel Jendoubi nommé président d'un groupe d'experts sur le Yémen », sur jawharafm.net, (consulté le ).
  14. Vadim Kamenka, « Moyen-Orient. Au Yémen, Riyad préfère la guerre au dialogue », L'Humanité,‎ (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « UN-backed investigator into possible Yemen war crimes targeted by spyware », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  16. « Pégasus : un expert de l'ONU sur le Yémen visé par le logiciel-espion », sur rfi.fr, (consulté le ).
  17. « Kamel Jendoubi : "Pourquoi j'ai été ciblé par le logiciel espion Pegasus" », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  18. « Des personnalités décorées par le président de la République par intérim », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  19. « Kamel Jendoubi, lauréat du Prix Hermès de la liberté d'expression », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  20. « 60 ans après, la République tunisienne remise en débat », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  21. « Un ouvrage collectif de témoignages et d'analyses : Tunisie dix ans et dans dix ans », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  22. « Kamel Jendoubi : La Tunisie vote, récit d'un acteur engagé », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  23. « Un récit palpitant de Kamel Jendoubi : comment la Tunisie a voté ? », sur leaders.com.tn, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Liens externes modifier