Justine Lévy

écrivaine française
Justine Lévy
Justine Lévy au Salon du livre de Paris en 2011.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Justine-Juliette Lévy
Nationalité
Activité
Père
Mère
Isabelle Doutreluingne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Raphaël Enthoven (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata

Justine Lévy, nom de plume de Justine-Juliette Lévy, née le à Paris (16e arrondissement)[1], est une éditrice, une femme de lettres et écrivaine française.

Biographie modifier

Justine Lévy est la fille de l'écrivain Bernard-Henri Lévy et d'Isabelle Doutreluigne (1949-2004)[2], mannequin de profession, première épouse de son père[3]. Ses parents divorcent l'année de sa naissance. Après s'être rendue coupable de cambriolages pour financer son addiction à l'héroïne, Isabelle Doutreluigne est incarcérée et ne reprendra pas la garde de sa fille[4].

Justine poursuit des études de philosophie puis travaille pendant neuf ans comme lectrice chez Calmann-Lévy puis aux éditions Pauvert. Elle travaille aujourd'hui comme éditrice pour les éditions Stock.

Elle dit avoir été sévèrement affectée dans son enfance par les différends conjugaux chez ses parents, par ses rapports difficiles avec une mère fantasque — « à l'ouest », selon son expression —, mais rassurée par son père qui « arrange toujours tout »[5]. Elle se décrit « accro », intoxiquée aux médicaments psychotropes, aux amphétamines et drogues dures, et a été envoyée en cures de désintoxication par son père[6],[7].

En 1996[8], elle épouse Raphaël Enthoven, le fils de Jean-Paul Enthoven, éditeur et meilleur ami de son père. En 2000, son mari et le mannequin Carla Bruni, qui vit alors avec son beau-père Jean-Paul Enthoven, entament une liaison. Raphaël Enthoven divorce et s'installe avec cette dernière, plongeant Justine Lévy dans un état d'anéantissement profond dont elle se sort au bout de quelques années[9]. Elle relate cette expérience dans un livre autobiographique, Rien de grave, où elle se montre peu conciliante à l'égard de sa « rivale », Carla Bruni[10]. Ce best-seller[11],[12],[13] paru en 2004 lui vaut les éloges du monde de la littérature, et un succès public[14].

En 2010, elle est membre du jury du prix Françoise-Sagan.

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, elle appelle à voter Emmanuel Macron contre le Front national[15].

Justine Lévy a une fille, Suzanne, et un fils, Lucien, avec l’acteur et réalisateur Patrick Mille[5].

Écriture modifier

 
Justine Lévy dédicace son livre Rien de grave au Salon du livre de Paris en 2004.

Pour son premier roman Le Rendez-vous, Justine Lévy traitait de ses rapports difficiles avec sa mère : en l'attendant à un rendez-vous, la fille se remémore les souvenirs agréables et pénibles sur sa mère. Tout le roman est donc construit sous forme de flash-backs. Le Rendez-vous sort en 1995 et obtient un succès mitigé[16]. Il est néanmoins traduit en anglais et édité aux États-Unis en 1997, dans toute l'Europe et en Corée. Elle gagne pour ce livre le prix Contre-point de littérature française[17].

Son deuxième roman Rien de grave publié chez Stock en 2004 raconte la peine d'une jeune femme que son mari quitte pour une autre. Ce récit est en réalité une autofiction[18]. Le roman obtient un réel succès (110 000 exemplaires vendus en moins d’un mois) [11],[19],[20],[21]. Le livre est traduit en anglais, en allemand et en espagnol. Elle reçoit le prix littéraire Le Vaudeville et le Grand Prix Littéraire de l'Héroïne Marie France en 2004.

Le roman de Justine Lévy Rien de grave a été édité aux États-Unis en . Pour son lancement, Justine Lévy a été présentée à la société littéraire de la ville de New York et elle a été interviewée à la télévision américaine lors de l'émission le Charlie Rose show[22].

Son troisième roman, Mauvaise fille, est sorti en . Justine Lévy y revient, cette fois sous l'angle d'un récit chronologique, sur les relations avec sa mère, et plus particulièrement sur la maladie et la mort de sa mère — qui sont mises en parallèle avec la grossesse et la maternité de la fille[5]. Il est sélectionné pour le prix Goncourt[23]. Ce roman a été adapté au cinéma par Patrick Mille, le compagnon de Justine Lévy, en 2012. Dans ce film, Izïa Higelin tient le rôle de Justine Lévy, pour lequel elle obtient le César du meilleur espoir féminin en 2013, et, Carole Bouquet, celui de sa mère.

En janvier 2015, quelques jours après les attentats en France, elle publie son quatrième roman, La Gaieté[24].

En septembre 2021, elle délaisse le genre de l'auto-fiction pour publier Son Fils[25], qui met l'accent sur la mère d'Antonin Artaud. Le livre s'interroge sur les rapports entre maternité, amour et folie[26].

Œuvre modifier

Notes et références modifier

  1. Année 1972 de la biographie de Bernard-Henri Lévy, Bernard-henri-levy.com, Consulté le 9 novembre 2009.
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  3. Isabelle Doutreluigne, Bernard-henri-levy.com, .
  4. Benoît Dusquesne, « Complément d'enquête : "BHL, un homme d'influence" » [vidéo], sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  5. a b et c Marie-Claude Treglia, « La "gaieté" de Justine Lévy : "Le bonheur je n'y crois pas" », sur Marie Claire (consulté le ).
  6. Confession d'une enfant du siècle, Parutions.com, .
  7. Benjamin Locoge, « Justine Lévy, le mal de mère », Paris Match, .
  8. (en) « Marriage Of Justine Lévy And Raphaël Enthoven On September 21st, 1996 In Paris, France. », sur Getty Images (consulté le ).
  9. Biographie de Justine Lévy, Evene.fr.
  10. Quand Justine Lévy parle de sa rivale « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), NouvelObs, .
  11. a et b Justine Lévy, la fille de BHL, a fait d’un chagrin d’amour people, un roman quasi autobiographique, 20 minutes, .
  12. Interview de Christiane Charette sur Justine Lévy, auteure et lectrice, Radio-Canada, .
  13. A la rencontre des auteurs : La douleur de la mort du désir, Hachette-Livres, avril 2004.
  14. Les prix attribués à Justine Lévy, Prix-litteraires.net.
  15. Justine Lévy, « Voter blanc, ce n’est pas un geste de protestation, c’est juste du renoncement », lemonde.fr, .
  16. Petite biographie sur Justine Lévy, Club des rats de biblio-net.
  17. Prix littéraires, Le Monde, .
  18. Justine Lévy: Graphothérapie, Le Nouvel Observateur, .
  19. Josyane Savigneau au secours... d’un best-seller, Action-CRItique-MEDias (Acrimed), .
  20. Chronique du Sarkozysme : Nicolas Sarkozy aime Carla Bruni, La République des Lettres, .
  21. Sarkozy : sans première Dame, mais avec une dame de cœur, Midi Libre, .
  22. (en) « It’s A Chattefight As Novelist Levy Nips Carla Bruni », The New York Observer, .
  23. Liste des ouvrages sélectionnés, Academie-goncourt.fr.
  24. « Justine Lévy : La gaieté, malgré tout... », sur La Règle du Jeu, (consulté le ).
  25. Le JDD, « "Son fils" : le texte de Justine Lévy qui brûle les tripes sur l'intellectuel Antonin Artaud et sa mère », sur lejdd.fr (consulté le ).
  26. Luc Le Vaillant, « Justine Lévy, accoucheuse », sur Libération (consulté le ).
  27. a b et c « Justine Lévy, brillante », sur lepoint.fr, 17 septembre 2009, modifié le 25 septembre 2009 (consulté le ).

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