Jules Tinel

neurologue français (1879–1952)
Jules Tinel
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Jules Tinel, né le à Rouen et mort le à Paris, est un neurologue français. On lui doit la description du signe de Tinel.

Biographie modifier

Jules Tinel naît dans une famille comptant déjà cinq générations de professionnels de la médecine. Il étudie à Rouen avant de se fixer à Paris. Il est externe des hôpitaux en 1901 et interne en 1906. Il est notamment l'élève de Charles-Émile Troisier (1844-1919), Jules Dejerine (1849-1917), Louis Landouzy (1845-1817) et Arnold Netter (1855-1936). C'est Dejerine qui l'oriente vers la neurologie. Il obtient son diplôme en 1910, avec une thèse sur l'atteinte des nerfs dans le tabes basée sur les travaux réalisés avec Dejerine, Landouzy, et Laennec. Il est nommé chef de clinique en 1911 et chef de laboratoire à l'Hôpital de la Salpêtrière en 1913.

En 1914 il est mobilisé et nommé chef du centre neurologique du Mans. À l'automne 1915, soit quelques mois après l'Allemand Paul Hoffmann, il publie à son tour un article décrivant le signe de la régénération distale d'un nerf ayant subi une lésion sur son trajet, baptisé depuis signe de Tinel[1],[2]. En 1916, il publie un ouvrage fondateur sur la distribution des nerfs cutanés du corps entier qui établit une véritable cartographie (« esthésiographie ») des zones d'hypoesthésie induites par les lésions des nerfs[3]. En 1917, ce livre est traduit en anglais[4]. Après sa démobilisation en 1919, il se consacre à la médecine psychosomatique. En 1922, il participe à la première description d'un phéochromocytome. Il est médecin à l'hôpital La Rochefoucauld de 1922 à 1936, puis à l'Hôpital Beaujon (Clichy) jusqu'en 1940, et à Paris à l'Hôpital Boucicaut jusqu'à sa retraite en 1945[5]. Une maladie de cœur survient en 1939, mais ne l'empêche pas de retourner au travail au bout de quelques mois.

Au cours de la seconde Guerre mondiale Tinel est actif dans la Résistance française. Il cache des aviateurs alliés que son fils Jacques aide ensuite à faire passer clandestinement de France en Espagne. Quand Jacques est arrêté Tinel part à sa recherche à Bayonne et est lui-même arrêté à son tour et emprisonné à Bordeaux. Sa femme et son deuxième fils sont également arrêtés et emprisonnés à Fresnes. Tinel est libéré après plusieurs mois, mais Jacques est déporté au camp de concentration de Dora où il meurt.

Après sa retraite en 1945 Tinel continue à travailler à Boucicaut. En 1947, il souffre d'un épisode d'aphasie dont il récupère après quelques semaines, et reprend son travail. Il meurt le d'une insuffisance cardiaque[6] en son domicile, au no 254, boulevard Saint-Germain dans le 7e arrondissement de Paris[7], et, est inhumé au cimetière de Rouen[8].

Notes et références modifier

  1. Tinel, J. (1915) Le signe du fourmillement dans les lésions des nerfs périphériques. Presse médicale, 47, 388-389
  2. Tinel, J. (1978) The "tingling sign" in peripheral nerve lesions (Translated by EB Kaplan). In: M. Spinner M (Ed.), Injuries to the Ma jor Branches of Peripheral Nerves of the Forearm. (2nd ed.) (p. 8-13). Philadelphia: WD Saunders Co
  3. Tinel, J. Les blessures des nerfs. Paris: Masson, 1916
  4. (en) Tinel, J. Nerve wounds. London: Baillère, Tindall and Cox, 1917
  5. (en) Krzysztof Pietrzak, Andrzej Grzybowski et Jacek Kaczmarczyk, « Jules Tinel (1879-1952) », J Neurol, vol. 263,‎ , p. 1471-1472 (lire en ligne)
  6. (en) Barry G. Firkin et Judith A. Whitworth, Dictionary of medical eponyms, New York, Parthenon Pub. Group, , 443 p. (ISBN 978-1-850-70477-5, OCLC 923718792).
  7. Archives de Paris 7e, acte de décès no 293, année 1952 (vue 1/31)
  8. Registre des pompes funèbres payantes, année 1952 en date du 23 septembre (page 2/20)

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