Jules Ausset
Naissance
Décès
Nationalité
Française
Activités
Autres activités
Formation
Maître
Mouvement

Jules Ausset est un artiste peintre français né à Montivilliers (Seine-Inférieure) le [1], mort à Paris (16e arrondissement) le [2].

Biographie modifier

 
Charles Lhuillier

Jules Ausset naît « dans un milieu plutôt aisé »[3], rue Impériale (aujourd'hui rue Léon-Gambetta) à Montivilliers, de l'union de Jean Ausset, receveur de l'Enregistrement et des Domaines, et de Florine Gosselin, sans profession[1].

Élève de Charles Lhuillier à l'École des beaux-arts du Havre où il a pour condisciples Georges Binet, Albert Roussat, Othon Friesz, Raoul Dufy, Gaston Prunier et Henri de Saint-Delis[4], il contribuera à éclairer la rigoureuse méthode pédagogique de cet admirateur de Camille Corot (ouverture de l'atelier dès six heures du matin, dessin au crayon d'après l'antique, étude des œuvres du musée…) en évoquant largement ses propres souvenirs[5] : « de ma carrière d'élève, il me reste deux dates, 1894 et 1895, sur les deux derniers dessins de nus qui me firent obtenir le prix hors concours du Gouvernement. C'était un chauffeur de transatlantique qui posait, l'école était municipale et dépendait de la commission des beaux-arts du conseil municipal, encore très bourgeois à cette époque, et qui devait défendre la morale publique contre les rêveries dangereuses qu'aurait pu présenter l'emploi du nu féminin »[6].

Il est, dans la jeunesse d'Henri et René de Saint-Delis, proche de ceux-ci, fréquentant, à l'instar de Raoul Dufy, Othon Friesz, Gaston Prunier, Christian Adam et Jean Hervieux, l'atelier où les deux frères travaillent encore ensemble, en l'Hôtel Suisse du Havre, d'où il peut « profiter de la vue magnifique qui s'y offre sur le Bassin du Roi - le berceau du Havre - et sur l'avant-port »[7].

Jules Ausset qui, parallèlement à la peinture, est adepte de la spéculation boursière (il présente ainsi, en 1898 au concours de la Société havraise d'études diverses, un essai manuscrit intitulé La spéculation à terme, son rôle et son influence sur le commerce en général qui lui vaut une récompense de 160 francs[8]), épouse Marthe Bravais au Havre le [1]. Vivant alors au 19, rue Casimir-Périer au Havre, il est membre et trésorier du Cercle de l'art moderne, une société d'amis des arts qui, parrainée par Guillaume Apollinaire, Claude Debussy et Frantz Jourdain et regroupant des artistes (on y trouve notamment avec lui Othon Friesz, Raoul Dufy et Georges Braque) et des collectionneurs, est active au Havre de 1906 à 1910[9],[3].

 
124, avenue Victor-Hugo, Paris (détail)

Le catalogue du Salon des Tuileries de 1928 donne Jules Ausset domicilié au 54, boulevard Albert-Ier au Havre[10]. C'est plus tard que, grâce à des placements boursiers fructueux, il se fait construire un hôtel particulier boulevard Foch au Havre, puis qu'il s'installe successivement avenue Dode-de-la-Brunerie[3] et au 124, avenue Victor-Hugo dans le 16e arrondissement de Paris[2].

Il meurt le en l'hôtel particulier du 15, rue Boissière à Paris[2].

Expositions modifier

Expositions personnelles modifier

  • Galerie Forlin, Le Havre, [11].
  • Jules Ausset - Aquarelles, Galerie Georges Petit, Paris, 1926.

Expositions collectives modifier

Réception critique modifier

« Il y a là des paysages, des natures mortes, un portrait, des aquarelles et des toiles qui montrent sous un jour simple et séduisant le talent de l'artiste, sa souplesse en même temps qu'une évolution heureuse. Non point que le peintre ait complètement rompu avec les anciens principes et s'en soit séparé, en brandissant la palette violente et les pinceaux de la révolte. Il est même à remarquer que l'ensemble de son œuvre actuelle est beaucoup moins révolutionnaire que celle qu'il présenta naguère, à l'heure où s'affranchissaient brusquement les écoles en fièvre d'impressionnisme intensif et délirant. Mais il est à noter que, tout en conservant le culte du dessin et de la ligne précise, en restant fidèle à certains principes traditionnels, il accuse une recherche active des effets neufs ; et loin d'éviter la difficulté, il s'y attaque avec une belle franchise qui rend son effort digne d'attention et de sympathie… Soulignons surtout l'intérêt de l'ensemble et, chez la plupart des études, une vibrante luminosté. »

— - A.H., Le Petit Havre, 28 mai 1919[11].

Collections publiques modifier

Collections privées modifier

Références modifier

  1. a b et c Archives départementales de Seine-Maritime Acte de naissance no 231 dressé le , vue 68 / 190
  2. a b et c Archives de Paris Acte de décès no 508, vue 22 / 31
  3. a b et c Feoli Fine Art, Jules Ausset
  4. Bernard Esdras-Gosse, « La production artistique normande depuis la Libération », Études normandes - La Normandie intellectuelle, no 54, 1955, pp. 436-440
  5. Youngna Kim, The early works of Georges Braque, Raoul Dufy and Othon Friesz : the Le Havre group of fauvist painters, Ohio State University, 1980.
  6. Bernard Esdras-Gosse, « De Raoul Dufy à Jean Dubuffet ou la descendance du "père" Lhuillier », Études normandes, no 59, 1955, pp. 17-40. Sur le témoignage de Jules Ausset, voir pp. 23-24
  7. Bernard Esdras-Gosse, « Henri de Saint-Delis, grand peintre méconnu parce qu'il ne se souciait pas d'être connu », Études normandes, no 149, 1962, pp. 1-8
  8. Philippe Barrey, Notice sur la Société havraise d'études diverses suivie du catalogue méthodique de ses publications, Imprimerie H. Migaux, Le Havre, 1903, p. 36.
  9. Institut national d'histoire de l'art, Le Cercle de l'art moderne
  10. Salon des Tuileries, Catalogue, Palais de bois, Paris, 1928, p. 6
  11. a et b A. H., « Beaux-arts - Très abondante et très variée, la série des études peintes par Jules Ausset aux vitrines de M. Forlin », Le Petit Havre, no 13.805, , p. 2
  12. Gérard Bonnin, Salons et expositions, Le Havre (1833-1926), tomes I et II, éditions Échelle de Jacob, 2013
  13. A.H., « Beaux Arts - C'est un véritable salon que la "Cloche" vient d'ouvrir dans son hall de la rue de la Comédie », Le Petit Havre, no 13.996, , p. 2
  14. a et b Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol. 1, p. 555.
  15. Gil Galbrun-Chouteau (préface de Roland du Luart), Les Alpes mancelles - Art et tourisme par monts et par vaux, Archives départementales de la Sarthe . Conseil général de la Sarthe, 2007, p. 35
  16. Robert Évreux, Georges Mirianon - L'attrait de la diversité, Édition des amateurs rouennais d'arts, 1996, p. 67.
  17. Musée d'art moderne André Malraux, Charles Lhuillier et l'école municipale des beaux-arts du Havre, présentation de l'exposition, 2021
  18. Musée d'art moderne André-Malraux, Le Havre, "Autoportrait" par Jules Ausset dans les collections
  19. Musée d'art moderne André Malraux, "Portrait d'Albert Copieux" par Jules Ausset dans les collections
  20. Musée d'art moderne André Malraux, "Portrait d'Henri de Saint-Delis" par Jules Ausset dans les collections
  21. Éric Beaussant et Pierre-Yves Lefèvre, Catalogue de l'atelier et de la collection Conrad Kickert, Hôtel Drouot, Paris, .

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Bernard Esdras-Gosse, « La production artistique normande depuis la Libération », Études normandes - La Normandie intellectuelle, no 54, 1955.
  • Bernard Esdras Gosse, « De Raoul Dufy à Jean Dubuffet ou la descendance du "père" Lhuillier », Études normandes, no 59, 1955.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Pierre Sanchez (préfaces de Josiane Sartre et Chantal Beauvalot), Dictionnaire du Salon des Tuileries (1923-1962) - Répertoire des exposants et liste des œuvres présentées, L'Échelle de Jacob, Dijon, 2007.
  • Géraldine Lefèbvre, Le Cercle de l'art moderne au Havre (1906-1910), Les Cahiers du Muma, Somogy éditions d'art / Musée d'art moderne André-Malraux, 2011.
  • Gérard Bonnin, Salons et expositions, Le Havre (1833-1926), tomes I et II, L'Échelle de Jacob, Dijon, 2013.
  • Gérard Bonnin, Henri et René de Saint-Delis, l'impérieux désir de peindre, éditions de Laval d'Aurelle, 2020 (ISBN 9782957558704) : une étude y est consacrée à Jules Ausset.

Liens externes modifier