Joseph Wolff (missionnaire)

Joseph Wolf
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Lady Georgiana Mary Walpole (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Henry Drummond Wolff (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Joseph Wolff (Weilersbach (Bavière)1795Isle Brewers (Somerset)2 mai 1862 (66-67 ans)),  était un juif converti au christianisme et un missionnaire d'origine allemande et naturalisé britannique. Il a beaucoup voyagé, et était connu comme « le missionnaire pour le monde »[1]. Il a publié plusieurs récits de ses expéditions, en particulier Missionary Journal and Memoir of the Rev. Jeseph Wolf: Missionary to the Jews (2 vol., Londres, 1860).

Enfance et jeunesse modifier

Le père de Joseph, David Wolff (né en 1760), est en 1790 le rabbin de Weilersbach, puis de Kissingen, de Halle sur Saale et d'Uehlfeld.  Entre 1804 et 1807, il est le rabbin de Jebenhausen (Wurtemberg). Il envoie son fils au lycée luthérien de Stuttgart[2]. Joseph se convertit au christianisme par la lecture des livres de Johann Michael von Sailer, évêque de Ratisbonne, et est baptisé en 1812 par l'abbé bénédictin d'Emaüs, près de Prague. Dans ses écrits, il décrit ainsi comment lui est très tôt venue la conviction que Jésus était le Messie (en parlant de lui à la troisième personne) :

Alors qu'il n'avait que sept ans, il se glorifia devant un voisin chrétien âgé du triomphe futur d'Israël lors de l'avènement du Messie. Le vieil homme lui répondit gentiment: « Mon cher garçon, je vais te dire qui est le vrai Messie : c'est Jésus de Nazareth, que tes ancêtres ont crucifié, de même qu'ils ont tué les prophètes de l'ancien temps. Rentre chez toi, lis le cinquante-troisième chapitre d'Ésaïe, et tu sauras que Jésus-Christ est le fils de Dieu. » La conviction de ces propos le frappa. Il rentra chez lui et lut les écritures, et il fut frappé par la perfection avec laquelle Jésus de Nazareth les accomplissait. Les propos du chrétien étaient-elles exactes ? Le garçon demanda à son père une explication de la prophétie, mais le silence qui lui répondit fut si sévère qu'il n'osa plus jamais aborder ce sujet. Mais cela ne fit qu'accroître son désir d'en apprendre davantage sur la religion chrétienne[réf. nécessaire]

Wolff devient un orientaliste passionné, et poursuit ses études à l'université Eberhard Karl de Tübingen et à Rome, où il est expulsé de la Congrégation de la Propagande en 1818 pour avoir attaqué la doctrine de l'infaillibilité et critiqué ses tuteurs. Après un court séjour dans le monastère des Rédemptoristes à Val-Sainte, près de Fribourg, en Suisse, il se rend à Londres, où il entre dans l'Église anglicane, et reprend ses études orientalistes et théologiques à l'université de Cambridge.

Ses voyages modifier

 
Joseph Wolff prêchant en Palestine

En 1821, Joseph Wolff débute ses missions en Orient en se rendant en Égypte, dans la péninsule du Sinaï, à Jérusalem, à Alep, en Mésopotamie, en Perse, en Géorgie et en Crimée. Il retourne en Angleterre en 1826.

En 1828, Wolff part à la recherche des tribus perdues d'Israël. Il voyage à travers l'Anatolie, l'Arménie, le Turkestan et l'Afghanistan, à Shimla et à Calcutta, rencontrant de nombreux obstacles, et prêchant néanmoins avec enthousiasme. Il poursuit ses voyages à Madras, Pondichéry, Tirunelveli, Goa et Bombay, puis retourne en Angleterre par l'Égypte et Malte.

En 1836, il rencontre Samuel Gobat en Éthiopie, et l'emmène à Djeddah. Il voyage ensuite au Yémen et à Bombay, puis aux États-Unis, où il est ordonné diacre le , à Newark, dans le New Jersey. Le Trinity College de Dublin lui décerne un doctorat honoris causa en droit. Il est ordonné prêtre en 1838 par Richard Mant, évêque de Down. La même année, il est affecté à la paroisse de Linthwaite dans le Yorkshire.

Au cours de son séjour à Boukhara , il apprend qu'un petit groupe isolé croit en la seconde venue du Christ sur la Terre. Les Arabes du Yémen, dit-il, « sont en possession d'un livre intitulé "Seera", qui annonce la venue du Christ et Son règne dans la gloire, et ils s'attendent à de grands événements pour l'année 1840 »[3]. « Au Yémen, j'ai passé six jours avec les Réchabites. Ils ne boivent pas de vin, ne plantent pas de vignes, ne sèment pas, ils vivent sous la tente, et se souviennent des paroles de Jonadab, fils de Récab. Avec eux vivaient les enfants d'Israël, de la tribu de Dan (…) qui attendent, avec les enfants de Récab, la très prochaine l'arrivée du Messie dans les nuées du ciel »[3],[4].

En 1843, Wolff se rend à Boukhara (foyer des juifs de Boukhara), pour y chercher des nouvelles de deux officiers britanniques, le colonel Charles Stoddart et le capitaine Arthur Conolly, qui avaient été capturés par Nasrallah Khan, l'émir de Boukhara. Il apprend que les deux captifs avaient été exécutés, et lui-même ne doit la vie sauve, comme il le raconte plus tard, qu'à l'hilarité dont fut saisi l'émir en le voyant apparaitre en grande tenue sacerdotale. Le récit de sa mission connait sept éditions entre 1845 et 1852. Son voyage fut retracé en 1938 par Fitzroy Maclean, alors jeune diplomate voyageant incognito. Fitzroy évoque Wolff dans ses mémoires, « Dangereusement à l'Est », ainsi que, près de cinquante ans plus tard, dans une préface à une biographie du missionnaire.

Vie privée modifier

En 1826, Joseph Wolff est présenté à lady Georgiana Mary Walpole, une descendante de Robert Walpole (premier ministre du Royaume-Uni entre 1721 et 1742) par Edward Irving. Tous deux se marient le . En 1830, ils ont un fils, qui est nommé Henry Drummond, en l'honneur d'Henry Drummond (1786–1860), le fondateur de l'Église catholique apostolique. Henry Drummond Wolff devient un diplomate remarqué et un député conservateur.

En 1845, Joseph Wolff est nommé à la paroisse d'Isle Brewers, dans le Somerset. Après la mort de sa première épouse le , il épouse en Louisa Decima, fille de James King, le recteur de l'église londonienne de St Peter le Poer. Il commence à préparer de nouvelles missions, mais il meurt à Isle Brewers le .

Ouvrages modifier

Réimpressions :

Notes modifier

  1. Ellen White, La tragédie des siècles, p. 222
  2. "Verzeichnis der Rabbiner dans jüdischen Gemeinden im Bereich Baden-Württembergs" (trl.: Liste des rabbins dans les congrégations juives dans la région de Bade-Wurtemberg), sur: Alemannia Judaica: Arbeitsgemeinschaft für die Erforschung der Geschichte der Judenim süddeutschen und angrenzenden Raum, consulté le 31 octobre 2011.
  3. a et b Journal of the Rev.
  4. Ellen White, La tragédie des siècles, p. 361

Références modifier

Articles connexes modifier

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