Joseph Pelet de la Lozère

homme politique français

Joseph Pelet de Lozère
Illustration.
Portrait de Joseph Pelet de Lozère.
Fonctions
Ministre des Finances

(7 mois et 28 jours)
Monarque Louis-Philippe Ier
Président du Conseil Adolphe Thiers
Gouvernement Thiers 2
Prédécesseur Hippolyte Passy
Successeur Georges Humann
Ministre de l'Instruction publique

(6 mois et 15 jours)
Monarque Louis-Philippe Ier
Président du Conseil Adolphe Thiers
Gouvernement Thiers 1
Prédécesseur François Guizot
Successeur François Guizot
Préfet de Loir-et-Cher

(4 ans, 4 mois et 3 jours)
Prédécesseur Hippolyte Terray de Rozières
Successeur Athanase Conen de Saint-Luc
Pair de France

(10 ans, 4 mois et 21 jours)
Pairie à vie
Député français

(9 ans, 10 mois et 16 jours)
Élection 17 novembre 1827
Réélection 5 juillet 1830
5 juillet 1831
24 juin 1834
Circonscription 2e collège électoral du Loir-et-Cher
Groupe politique Centre Gauche
Prédécesseur Louis-François-René de Courtarvel
Successeur Antoine Durand-Gauthier
Conseiller général du Gard

(19 ans)
Circonscription Canton de Saint-Jean-du-Gard
Prédécesseur Louis Isaac Soubeiran
Successeur Frédéric Guillaume Menno de Girard de Coehorn
Maître des requêtes
Conseiller d'État
Biographie
Titre complet Comte de Pelet
Nom de naissance Privat Joseph Claramont Pelet
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Jean-du-Gard
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Villers-Cotterêts
Nationalité Drapeau de la France française
Parti politique Gauche
Père Jean Pelet
Mère Marie-Antoinette Rodier
Conjoint Sophie Otto de Mosloy
Profession avocat
Distinctions Ordre national de la Légion d'honneur Grand officier de l'Ordre national de la Légion d'honneur

Signature de Joseph Pelet de Lozère

Privat Joseph Claramont Pelet, comte Pelet de la Lozère, est un homme politique français né à Saint-Jean-du-Gard (Gard) le et mort à Villers-Cotterêts (Aisne) le .

Biographie modifier

Issu d'une famille protestante, fils aîné de Jean Pelet de la Lozère (1759-1842), homme politique sous le Premier Empire, et de Marie-Antoinette Rodier, il fait ses études à Paris, Lyon et Genève et entre comme surnuméraire au ministère de l'Intérieur. Il est nommé auditeur au Conseil d'État en 1806 et, peu après, administrateur général des forêts de la Couronne. Il est promu maître des requêtes en 1811 et nommé administrateur du domaine extraordinaire (1814). Il épouse (1812) Sophie Otto de Mosloy, fille de Louis-Guillaume Otto (1754-1817), comte de Mosloy, ancien ambassadeur à Vienne (Autriche).

Nommé préfet de Loir-et-Cher le sous la Restauration, il est destitué comme libéral, et aussi, dit-on, comme protestant, par le comte de Corbière en 1823. Il est promu conseiller d'État.

 
Pelet de la Lozère, auditeur, par Frédéric Christophe d'Houdetot (1778–1859).

Élu député du 1er arrondissement de Loir-et-Cher (Blois) le [1] et le même jour dans le 2e arrondissement (Vendôme)[2], il opte pour Blois et prend place au centre-gauche de la Chambre. Il vote notamment contre le cabinet Polignac.

Réélu à Blois le [3], il se rallie à la monarchie de Juillet et soutient le gouvernement de ses votes, tout en opinant quelquefois avec le Tiers Parti. Lors des élections générales du , il est réélu député de Blois[4] et élu également dans la 2e circonscription de la Lozère (Florac)[5] et opte pour Blois, où il est réélu le [6].

En février 1835, le maréchal Soult, sollicité par Louis-Philippe pour former un nouveau ministère, pressent Pelet de la Lozère, ainsi que Jean-Louis Calmon et Charles Dupin, mais cette combinaison n'aboutit pas. Néanmoins, l'année suivante, Pelet de la Lozère devient ministre de l’Instruction publique dans le premier ministère Thiers du 22 février au 6 septembre 1836. Il attache son nom à la « loi Pelet » du (il s’agit en fait d’une ordonnance royale), qui incite les communes à avoir au moins une école primaire de filles.

En raison de cette nomination, il doit se représenter devant ses électeurs et est réélu le [7]. Après avoir quitté le ministère, il entre dans l'opposition active au gouvernement Molé. Sans doute pour le désarmer, celui-ci le fait nommer pair de France dans la fournée du , composée d'hommes du Tiers Parti, de députés juste-milieu et de légitimistes ralliés. Mais, à la Chambre des pairs, Pelet de la Lozère conserve son indépendance de jugement et de vote.

En 1840, il est ministre des Finances dans le second ministère Thiers, orienté au centre gauche, du 1er mars au 28 octobre.

Il prend part, au début de 1848, au débat sur l'adresse en réponse au discours du Trône. Après la Révolution de 1848, il se retire de la vie publique et meurt à Villers-Cotterêts en 1871. C'est son neveu, Pierre Eugène Roussel, qui est son légataire universel ; il lègue toutefois à son cousin Fernand Salanson le château du Solier.

De 1830 à 1848, il fait partie des membres de l'église du Réveil dite Chapelle Taitbout, également fréquentée par d'autres figures de l'aristocratie et de la bourgeoisie protestantes parisiennes[8].

De 1848 à 1867, il accepte les fonctions de conseiller général du canton de Saint-Jean-du-Gard.

Décorations modifier

Œuvres modifier

Pelet de la Lozère a rédigé un très intéressant ouvrage à partir de notes prises durant les séances du Conseil d'État présidées par Napoléon Ier auxquelles il a assisté sous le titre Opinions de Napoléon sur divers sujets de politique et d'administration recueillies par un membre de son Conseil d'État (1833).

On lui doit aussi un Précis de l'histoire des États-Unis d'Amérique depuis leur colonisation (1845) et un recueil de Pensées morales et politiques (1873).

Domicile modifier

  • Paris, rue des Champs-Élysées, n° 4 (1841)

Références modifier

Liens externes modifier

Sources modifier

Notes et références modifier

  1. 195 voix sur 348 votants et 410 inscrits contre 148 au comte de Rancogne
  2. 96 voix sur 174 votants et 232 inscrits contre 69 à M. de Laporte, président du collège électoral
  3. 246 voix sur 394 votants et 432 inscrits contre 147 au comte de Rancogne
  4. 341 voix sur 579 votants et 736 inscrits contre 230 à M. Péan
  5. 76 voix sur 137 votants et 152 inscrits contre 56 à M. André, député sortant
  6. 366 voix sur 595 votants et 718 inscrits contre 155 à M. Leroy, de l'opposition démocratique, et 114 à M. Hennequin, légitimiste
  7. 432 voix sur 436 votants
  8. Gustave Lagny, Le réveil de 1830 à Paris et les origines des diaconesses de Reuilly: une page d'histoire protestante, Éditions Olivetan, 1964, réédité 2007, (ISBN 9782915245929), 207 pages, p.33 et suivantes