Joseph Cassanyes

député à la Convention puis au Conseil des Cinq-Cents

Joseph Cassanyes
Illustration.
Buste de Joseph Cassanyes à Canet-en-Roussillon
Fonctions
Député des Pyrénées-Orientales à la Convention nationale

(3 ans)
Député des Pyrénées-Orientales au Conseil des Cinq-Cents

(2 ans)
Biographie
Nom de naissance Jacques, Joseph, François Cassanyes
Date de naissance
Lieu de naissance Canet-en-Roussillon (Roussillon)
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales)
Nationalité Drapeau de la France France
Père Jacques Cassanyes
Mère Madeleine Vernis
Profession Chirurgien

Jacques, Joseph, François Cassanyes, né le à Canet (Roussillon) et mort dans cette même ville le [1],[2], est un médecin et homme politique français.

Biographie modifier

Né le , Joseph Cassanyes est baptisé cinq jours plus tard dans l'église Saint-Jacques de Canet. Il est issu de par son père, le propriétaire et chirurgien Jacques Cassanyes, d'une vieille famille de Canet, tandis que sa mère Madeleine Vernis (ou Magdeleine Bernis[1]) est originaire d'Argelès[2]. Son grand-père maternel, Joseph Vernis, fut notamment batlle d'Argelès[3].

Bien que l'aîné de trois garçons, il semble d'abord destiné à devenir prêtre et, après avoir reçu son premier enseignement de la grammaire française et de la langue latine auprès du curé de Canet Pierre Alavall, il entre au séminaire de Perpignan et reçoit la tonsure en 1771, tout en étant pourvu d'un bénéfice à l'église Saint-Jacques de Canet. Mais il bifurque rapidement et après être passé au collège Saint-Laurent de Perpignan pour y étudier les belles-lettres, il s'inscrit à dix-huit ans à l'université de Perpignan où il étudie la philosophie un an durant. Abandonnant définitivement l'idée de la carrière ecclésiastique, il s'inscrit en médecine et obtient le grade de chirurgien. Il retourne alors à Canet où il assiste son père à la fois dans sa profession de chirurgien, mais aussi en tant qu'agriculteur ou commerçant, menant jusque-là une vie modeste[1],[2].

Bien que peu enthousiaste au début pour les idées et les événements qui mènent à la Révolution française, il fait partie le des rédacteurs du cahier de doléances de la paroisse de Canet et propose notamment l'assèchement des marais près de l'étang de Canet. Après le départ de l'administration d'ancien régime, il est nommé maire de Canet en 1790 puis membre administrateur du district de Perpignan[1],[2].

Élu député à la Convention nationale le avec 74 voix sur 151 votants, il vote pour l'abolition de la royauté, pour la République et enfin, le , pour la mort du Roi[4],[2].

 
Votes des députés des Pyrénées-Orientales concernant la mort de Louis XVI

Envoyé en juillet 1793 auprès de l'Armée des Pyrénées-Orientales, il participe activement aux batailles de La Perche () et de Peyrestortes () qui freinèrent l'avancée de l'ennemi[2]. Il intervient également en urgence afin de sauver le pont du Diable de Céret que le général Dagobert souhaitait faire sauter afin de couper la route à l'armée espagnole[4].

Rappelé à la Convention au mois de , il rentre à Paris et participe à la chute de Robespierre, se joignant à la troupe dirigée par Paul Barras le 9 thermidor de l'an II (). Peu après il est envoyé inspecter l'Armée des Alpes et voyage entre Grenoble et Nice, où il rencontre le jeune général Napoléon Bonaparte. En , il est envoyé à Chambéry pour faire rétablir l'ordre dans le département du Mont-Blanc. Il s'y trouve encore quand, un mois plus tard, la Convention est supprimée et remplacée par le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents. Cela ne l'empêche pas d'être le premier député élu du département des Pyrénées-Orientales au Conseil des Cinq-Cents. Il quitte alors Chambéry pour Paris au mois de novembre et siège alors discrètement dans sa nouvelle fonction jusqu'au . Son mandat achevé, Joseph Cassanyes rentre à Perpignan et revient dans l'Administration centrale des Pyrénées-Orientales, dont il est le président de à . Joseph Cassanyes devient ensuite un temps juge de paix à Perpignan, puis conseiller d'arrondissement, pour finir par revenir à Canet et s'occuper exclusivement de la gestion de ses terres (une trentaine d'hectares à Canet et une vingtaine à Elne et Claira)[2].

 
La pierre tombale de Joseph Cassanyes

Une dizaine d'années plus tard, en , Joseph Cassanyes accepte d'être à nouveau nommé maire de Canet. Il conserve cette fonction lors de la Première Restauration et doit prêter serment au roi le , mais démissionne cinq jours plus tard. Durant les Cent-Jours, il signe l'Acte additionnel aux constitutions de l'Empire du 22 avril 1815, aggravant sa réputation de révolutionnaire régicide. Après le retour de la monarchie, il fait partie des personnes surveillées et est agressé avec son épouse dans la rue à Canet le [2].

Les mesures de sécurité générale votées par la loi du ont pour conséquence son expulsion du département des Pyrénées-Orientales. Il s'installe alors dans l'Aude, d'abord à Castelnaudary, puis à Padern. Vient ensuite la loi du qui le force cette fois-ci à l'exil en tant que régicide. Il part seul en Suisse, d'abord à Saint-Gall et enfin à Vevey, où il écrit ses mémoires. Il tente de faire marcher ses relations, notamment par le biais de François-Antoine de Boissy d'Anglas, ancien député à la Convention nationale et au Conseil des Cinq-cents et franc-maçon comme lui, mais ses demandes de grâce auprès d'Élie Decazes, ministre de l'Intérieur de Louis XVIII, restent sans effet. En 1821, Cassanyes décide de se rapprocher de sa famille et rejoint la Catalogne en passant par l'Italie pour s'installer à L'Escala, petit port de pêche situé dans le golfe de Rosas, à quelques kilomètres de la frontière avec la France et les Pyrénées-Orientales[2].

Joseph Cassanyes demeure à L'Escala jusqu'en 1830, date à laquelle il peut enfin rentrer en France et retourner auprès des siens à Canet. Il y retrouve notamment son fils Joseph, fidèle aux idées de son père et devenu le chef de file des républicains de la commune. Celui-ci est élu maire en 1831, fonction qu'il conserve jusqu'en 1848, avant d'être déporté en Algérie à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III. Joseph Cassanyes, quant à lui, s'est retiré dans sa propriété et meurt à Canet le , à l'âge de 84 ans. Son épouse meurt cinq jours après[2],[3].

Mandats modifier

Maire

  • 1790-1792 : Maire de Canet
  • - : Maire de Canet

Député

Autre

  • - : Président de l'Administration centrale des Pyrénées-Orientales

Notes et références modifier

  1. a b c et d Jean Capeille, « Cassanyes (Jacques - Joseph - François) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,
  2. a b c d e f g h i et j Robert Saut, « Cassanyes (Jacques, Joseph, François) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
  3. a et b Robert Saut, Les Quatre saisons du conventionnel Cassanyes, Canet-en-Roussillon, Rivages des arts, , 296 p. (BNF 34838214)
  4. a et b Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, coll. « Les vieux papiers », , 141 p. (ISBN 978-2-36771-006-8, BNF 43886275)

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Joseph Cassanyes, Un catalan dans la Révolution française, Fédération des Œuvres laïques des Pyrénées-Orientales, , 144 p.
  • Jean Capeille, « Cassanyes (Jacques - Joseph - François) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,
  • Robert Saut, Canet en Roussillon : regards sur 3 000 ans d'histoire, Canet-en-Roussillon, Les amis du vieux Canet, , 314 p. (BNF 35469937), p. 121-128
  • Robert Saut, Les Quatre saisons du conventionnel Cassanyes, Canet-en-Roussillon, Rivages des arts, , 296 p. (BNF 34838214)
  • Robert Saut, « Cassanyes (Jacques, Joseph, François) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
  • « Joseph Cassanyes », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]

Articles connexes modifier

Liens externes modifier