Joseph Berryer

diplomate belge
Joseph Berryer
Fonctions
Ambassadeur de Belgique en Espagne
à partir du
Ambassadeur de Belgique près le Saint-Siège
-
Ambassadeur de Belgique au Luxembourg (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
KnockeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Surnom
JoeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Famille
Père

Joseph (dit Joe) Berryer, né à Liège le et mort le à Knocke, est un diplomate belge, fils du ministre Paul Berryer et de Marie Dallemagne. Il fut intimement lié aux évènements les plus marquants de son temps, ayant servi comme diplomate à l'ambassade de Belgique à Madrid durant toute la guerre d'Espagne, puis à l'ambassade de Belgique à Berlin lorsqu'éclata la Seconde Guerre mondiale, et enfin fut brièvement chef de cabinet du Roi Léopold III lorsqu'éclata la Question Royale.

Jeunesse modifier

En 1914, il fut employé comme officier au Congo belge, puis étudia les sciences politiques. Il rejoint le service extérieur et fut accrédité à Vienne, Rome et au Quirinal. En 1922, Joseph Berryer fut secrétaire à l'ambassade de Belgique à Tokyo, où il épousa la fille de l'ambassadeur belge Albert de Bassompierre.

La guerre civile espagnole modifier

À partir de , il fut nommé conseiller à Madrid. Le , au début de la guerre civile espagnole, l'ambassadeur de Belgique, Robert Everts, partit de Madrid à Saint-Jean-de-Luz, laissant Berryer dans la capitale, comme chargé d'affaires. Berryer devra alors faire face aux tumultes qui secouaient la capitale, tout en faisant pression sur le gouvernement belge pour qu'il reconnaisse officiellement les nationalistes[1]. Il cache dans l'ambassade plusieurs personnalités Espagnoles menacées de mort par les communistes, tel que l'Archevêque de Madrid et le banquier Luis Urquijo, et aide d'autres à s'exfiltrer vers Valence à travers les lignes de combat.

Le , Jacques de Borchgrave, un attaché de l'ambassade, est retrouvé mort abattu dans un fossé par les républicains. Le gouvernement belge réclama au gouvernement espagnol des dommages ainsi que des éclaircissements sur les circonstances de sa mort.

Le , Joseph Berryer fut envoyé à l'ambassade de Belgique à Berlin. De 1945 à 1953, il fut ambassadeur au Luxembourg, puis de 1953 à 1957 au Saint-Siège, et enfin du à 1964, à Madrid. Durant cette époque, l'ambassade sera au centre d'évênements tels que les fiancailles du Roi Baudouin et Fabiola de Mora y Aragón, ainsi que l'asile de Moïse Tshombe en Espagne.

Deuxième Guerre Mondiale modifier

Négociations entre le gouvernement en exil et le roi Léopold III modifier

Après la capitulation de la Belgique, le gouvernement belge (Gouvernement Pierlot III) romp ses contacts avec les autorités allemandes et s'exile, d'abord à Paris, puis à Vichy, puis finalement à Londres. Joseph Berryer fut chargé par ce gouvernement en exil de négocier avec le Roi[2], resté à Bruxelles et en contact continu avec les Allemands, afin de rapprocher leurs positions. Après une rencontre à Berne[3] avec les représentants du roi, il se rendit au château de Laeken le dans le but de convaincre le Roi Léopold III de renouer le contact avec le gouvernement pour négocier ensuite conjointement avec l'Allemagne. Le roi rejette cette demande, et le Berryer retrouver le gouvernement à Vichy, pour lui expliquer que le roi ne le reconnait plus, et que le gouvernement est très peu populaire en Belgique.

Affaire dite du "Train Fantôme" modifier

Durant le reste de la guerre, Joseph Berryer résida à Bruxelles, où, fort de son expérience à l'ambassade de Belgique à Berlin, il s'attela à plaider la cause de prisonniers ou condamnés belges auprès de l'occupant[4],[5]. Une des affaires les plus retentissantes fut celle dite du "Train fantôme"[6],[7]. En , alors que les alliés approchaient de Bruxelles, les Allemands ordonnèrent le transfert de 1500 prisonniers de la prison de Saint-Gilles vers les camps de concentration. Ce transfert devait se faire à l'aide d'un convoi au départ de la gare du Midi. À la suite d'une suite rocambolesque de sabotages et de ralentissements délibérés de la part de mécaniciens et cheminots résistants, le convoi passa 2 jours à transiter entre différentes gares de la région Bruxelloise sans jamais progresser. Ce temps gagné permit à des négociateurs, dont Joseph Berryer et l'avocat Frédéric Eickhoff, de négocier auprès de Richard Jungclaus, chef des SS en Belgique[8],[9], ce qui permit finalement de libérer les centaines de prisonniers, qui étaient jusqu'alors restés entassés dans les wagons à bestiaux du convoi.

Post-Guerre: Ambassade au Luxembourg et formation de l'Europe modifier

Le , Joe Berryer devint chef de cabinet du Roi Léopold III.

Références modifier

  1. LA BELGIQUE ET LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE : UN ETAT DES QUESTIONS. José GOTOVITCH. Colloquium "Europa y la Guerra Civil Española", Universidad de Barcelona, 29 septembre-ler octubre 1982.
  2. Hubert Pierlot 1930-1950. Thierry Grosbois. Editions Racine, Bruxelles, 2007
  3. Christian Laporte, « La question royale vue par Hubert Pierlot Série (4/5) Reynaud s'en prend au « roi félon » Spaak »  , sur lesoir.be, (consulté le ).
  4. La vie quotidienne des Belges sous l'occupation: 1940-1945. Jacques de Launay, Jacques Offergeld, P. Legrain, 1982 - Belgium
  5. Les villes libérées: Bruxelles. Jacques Offergeld. Scaillet, 1984 - Belgium
  6. Christian Laporte, « L'ODYSSEE DU "TRAIN FANTOME" QUI NE DEPASSA PAS MALINES. »  , sur lesoir.be, (consulté le ).
  7. L'odyssée du "train fantôme" qui ne dépassa pas Malines. Christian Laporte, Le Soir p. 20, 2 septembre 1994
  8. Zone interdite : Nord - Pas-de-Calais, mai 1940-mai 1945. Jean-Marie Fossier. Sociales, 1977
  9. Trains: revue ferroviaire belge, Volume 6, Issue 1 - Volume 8, Issue 16

Photos de Joseph Berryer sur le site du CEGESOMA: http://pallas.cegesoma.be/pls/opac/plsp.getplsdoc?rn=71679&lan=F&htdoc=general/opac_dsc.htm

Liens externes modifier