Joseph-François Davignon

François Joseph Davignon
Description de cette image, également commentée ci-après
François J. Davignon vers 1861-1865, alors chirurgien dans l'armée de l'Union (96e régiment d'infanterie de New York)
Naissance
à Saint-Mathias (Bas-Canada)
Décès (à 59 ans)
à Au Sable Forks (New York)
Pays de résidence Bas-Canada
États-Unis
Profession
Signature de François Joseph Davignon

François Joseph Davignon[1] (né vers le [2],[3],[4] à Saint-Mathias[5], mort le [6] à Au Sable Forks) est un médecin du Bas-Canada et des États-Unis. Il a aussi été un Patriote républicain du Bas-Canada et un chirurgien dans l'armée de l'Union lors de la Guerre civile aux États-Unis[5],[7],[8].

Biographie modifier

Au Bas-Canada modifier

François Joseph Davignon[9] est le fils de Joseph Davignon, dit Beauregard, cultivateur[3],[10], et de Victoire Vandandaigue Gadbois[5]. Il est l'aîné d'une famille de onze enfants[7] et le frère de Pierre Davignon et d'André Davignon, eux aussi médecins et Patriotes[5]. Sa sœur Hedwidge sera la seconde supérieure des Sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie; son nom de religieuse était Sr Véronique du Crucifix[11].

Sa demande de licence médicale au Bas-Canada est datée du [3]. Il pratique la médecine à Saint-Jean[3].

Dès 1833, il devient un organisateur du mouvement patriote dans les comtés de Chambly et de Rouville[3].

Événements de 1837 et de 1838 modifier

 
Proclamation du gouverneur de la colonie à l'encontre de Patriotes, dont Davignon

En 1837, après les résolutions Russell, il organise des assemblées, prononce des discours et met sur pied l'Union patriotique de son comté[3].

Les autorités coloniales britanniques envoient à Saint-Jean un détachement de cavalerie qui, dans la nuit du 16 au [12], s'empare de Davignon et du notaire Demaray, considérés comme des leaders patriotes[3]. Le matin du vendredi , sur le chemin de Chambly, près de Longueuil, un groupe de patriotes armés commandés par Joseph Vincent[5] et Bonaventure Viger stoppe et met en fuite le détachement de cavalerie et libère les prisonniers[3]. À Longueuil, le forgeron Olivier Fournier les libère de leurs fers[13],[14].

Davignon trouve refuge aux États-Unis, à Au Sable Forks[3], agglomération du comté de Clinton, dans le nord de l'État de New York. Le , le gouverneur britannique Gosford lance des mandats avec récompense pour la capture de plusieurs Patriotes, dont Davignon[12].

Aux États-Unis modifier

Au début de 1839, il s'installe définitivement à Au Sable Forks[3]. Il y pratique sa profession de médecin et de chirurgien[4].

En 1840[15], à Au Sable Forks [3], il épouse Elizabeth Ann Fitzgerald[3],[16] (née en 1819[17]), d'origine irlandaise[7], fille du gouverneur de la prison de l'État de New York[3]. Le couple aura six enfants[7],[18].

Le , Davignon est nommé capitaine et chirurgien régimentaire dans la milice de l'État de New York, 32e régiment, 14e brigade, 4e division[19]. Le , il est promu au rang de major[19].

Médecin nordiste modifier

 
La tristement célèbre prison sudiste Libby, à Richmond, où Davignon fut emprisonné

Lors de la guerre civile aux États-Unis, il s'enrôle dans l'armée de l'Union le et il exerce comme chirurgien dans le 96e régiment d'infanterie volontaire de New York[19],[20],[21]. Il est fait prisonnier par les troupes sudistes en deux occasions. La seconde fois, il demeure emprisonné à la prison Libby[4] à Richmond (Virginie) pendant quatre mois[3]. Il est démobilisé le [19].

Il est inhumé au cimetière Fairview des agglomérations Au Sable Forks et Black Brook, État de New York[19].

Sa correspondance avec son fils Eugene, écrite pendant les années de la guerre civile aux États-Unis, est conservée aux Archives publiques de l'Ontario.

Honneurs modifier

Le parc Joseph-François-Davignon à Saint-Jean-sur-Richelieu est nommé en son honneur[22].

Notes et références modifier

  1. Orthographié Francis J. D'Avignon aux États-Unis
  2. Le 5 août 1807 est la date de naissance selon l'inscription sur sa pierre tombale (photo sur le site Find A Grave) et selon le Plattsburgh Sentinel Annual for the Year 1893. C'est aussi la date du baptême selon Rheault et Aubin (2006, p. 234).
  3. a b c d e f g h i j k l m et n Marcel J. Rheault et Georges Aubin, Médecins et patriotes 1837-1838, Septentrion, 2006, 350 pages (ISBN 978-2-89448-481-4), aux pages 234 et 235
  4. a b et c (en) « Dr Francis J. D'Avignon ANOTHER OF THE DISTINGUISHED PATRIOTS OF 1837. IMPRISONED- CONDEMNED TO DEATH- MARVELOUS ESCAPE- REFUGEE TO THE UNITED STATES - U.S. SURGEON IN THE WAR OF THE REBELLION - PRISONER AT LIBBY PRISON. », dans Plattsburgh Sentinel Annual for the Year 1893, W. Lansing & Son, Plattsburgh, New York, 1893, reproduit dans « Dr Francis J. D'Avignon », sur le site Find A Grave (consulté le 13 février 2013)
  5. a b c d et e Alain Messier, Dictionnaire encyclopédique et historique des Patriotes 1837-1838, Guérin, 2002, 497 pages (ISBN 978-2-7601-6345-4), à la page 133
  6. Le 23 avril 1867 est la date de décès selon l'inscription sur sa pierre tombale (photo sur le site Find A Grave) et selon le Plattsburgh Sentinel Annual for the Year 1893. Lamarre (L'Actualité, 2009) parle du 20 avril 1867, sans citer de source.
  7. a b c et d Jean Lamarre, « Un Patriote errant », sur le site de L'Actualité, 8 mai 2009 (consulté le 12 février 2013)
  8. Jean Lamarre, D'Avignon, médecin, Patriote et nordiste. La correspondance d'un Canadien français enrôlé dans la guerre de Sécession américaine, vlb éditeur, 2009, 192 pages (ISBN 978-2-89649-052-3), résumé sur le site de vlb éditeur (consulté le 12 février 2013)
  9. Messier (2002) donne les prénoms Louis-Joseph-François. Davignon semble avoir utilisé les prénoms François Joseph : sa signature en 1836 est « F. J. Davignon » et il a été connu aux États-Unis comme « Francis J. D'Avignon ». Le gouverneur Gosford le nomme « Joseph François Davignon » dans la proclamation qu'il émet contre lui le 29 novembre 1837.
  10. Selon Lamarre (L'Actualité, 2009), le père, dont il ne mentionne pas le nom dans cet article, aurait été médecin.
  11. Prétot, Jules Henri, Mère Marie-Rose, fondatrice de la congrégation des SS. Noms de Jésus et de Marie au Canada, 1895 (e-livre sur archives.org). «Trois de ses sœurs entrèrent en religion, un de ses frères fut notaire, puis cultivateur, et les trois autres étaient médecins.» - p. 535.
  12. a et b Maude Landry et Gilles Laporte, « Démaray, Pierre-Paul (1798-1854) », 19 mai 2001, sur le site Les Patriotes de 1837@1838 (consulté le 13 février 2013)
  13. Déposition d'Olivier Fournier le 20 novembre 1837, sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, cote E17,S37,D56
  14. Elinor Kyte Senior, Les habits rouges et les Patriotes, VLB éditeur, 1997, 310 p., à la page 84, cité dans Landry et Laporte (2001)
  15. Jean Lamarre, Les Canadiens français et la Guerre de Sécession, vlb éditeur, 2006, 186 pages (ISBN 978-2-89005-936-8), à la page 6
  16. Rheault et Aubin (2006, p. 234) rapportent les prénoms comme étant Elizabeth Ann. Cela est confirmé par les prénoms Elizabeth Ann gravés sur la pierre tombale, dans le cimetière Fairview (photo sur le site Find A Grave). Lamarre (2006, p. 6) donne les prénoms Elizabeth Amy, ce qui semble être une erreur.
  17. Elizabeth Ann D'Avignon, sur le site Find A Grave (consulté le 13 février 2013)
  18. Dont Joseph F. (1843 - 1844), John Eugene (1845 - 1917), Sidney Thompson, (1847 - 1930), Francis Joseph (1850 - 1921) et James Samuel (1858 - 1943), d'après les données des recensements des États-Unis de 1850 et de 1860 et des recoupements faits par le site Find A Grave.
  19. a b c d et e (en) Rick Lawrence, « Dr Francis J. D'Avignon », sur le site Find A Grave, 12 octobre 2012 (consulté le 13 février 2013)
  20. (en) « Francis J. D'Avignon 96th New York Infantry Civil War Period », New York State Military Museum and Veterans Research Center, New York State Division of Military and Naval Affairs (consulté le 12 février 2013)
  21. Lamarre (2006, p. 6) parle du 96e régiment. Messier (2002, p. 133) ainsi que Rheault et Aubin (2006, p. 135) parlent du 99e régiment, ce qui semble être une erreur. Nous optons pour la documentation du Musée militaire et Centre de recherche des vétérans de l'État de New York, qui parle du 96e régiment.
  22. Parcs, jardins et espaces verts, Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu (consulté le 12 février 2013)

Liens externes modifier