Joseph-Berthold Urvater

diamantaire et collectionneur belge
Bertie Urvater
Bertie Urvater en 1960.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Le baron Joseph-Berthold Urvater, dit Bertie Urvater, né à Anvers le et mort à Bruxelles le , est un diamantaire, collectionneur, philanthrope et mécène belge.

Gigi et Bertie Urvater en 1958

Biographie modifier

Joseph-Berthold Urvater, licencié en sciences économiques à l’ULB (Université libre de Bruxelles), se spécialise en économie africaine avant de rejoindre l’entreprise familiale diamantaire à Anvers. Pendant la guerre, il émigre à Cuba puis, en qualité de volontaire, rejoint l’armée belge à Londres. En 1949, il fondera avec son ami le sénateur André De Graw la Chambre de Commerce belgo-cubaine.

En 1948, il épouse Gaëtane Consiglio (Paris 1920 - Bruxelles 2010), une Française d’origine italienne. Ensemble, ils fréquentent le monde des arts et développent leur collection dans plusieurs directions. D’abord les « grands classiques » du XXe siècle, comme Vassili Kandinsky, Paul Klee ou Fernand Léger, puis des peintres surréalistes (Giorgio de Chirico, Max Ernst, Wifredo Lam, René Magritte, Victor Brauner, Juan Miro, Roberto Matta, Paul Delvaux...) des membres du groupe Cobra (Karel Appel, Pierre Alechinsky, Asger Jorn...) des abstraits (Jean-Paul Riopelle, Georges Mathieu, Serge Poliakoff, Pierre Soulages, Sam Francis, Vieira da Silva...) et aussi des sculpteurs (Alberto Giacometti, Jean Arp, Étienne Hajdu, César, Agustin Cardenas...), toujours avec une exigence et une passion qui leur permettent de réunir les œuvres les plus significatives de ces artistes[1],[2],[3].

Ils prêtent leur collection à plusieurs grands musées européens : Kröller-Muller à Otterlo (Pays-Bas) en 1957[4], Tate Gallery[5],[6] et Arts Council (Grande-Bretagne) en 1958[7], musées de Belgrade et Zagreb (ex Yougoslavie)[8] en 1959. Ils sont actifs dans la diffusion de la culture tant en Belgique qu’à l’étranger et offrent des œuvres à la Belgique (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique), à Israël (Musée d'Israël à Jérusalem et Ville de Tel-Aviv), à l'Italie (Villa Giulia), à la Grande-Bretagne (Tate Gallery), à la France (Musée national d'Art Moderne et Musée d'Art moderne de la Ville de Paris).

En 1958, pour abriter leur collection, ils chargent l’architecte André Jacqmain[9] de construire une maison-musée à Rhode-Saint-Genèse[10],[11],[12],[13], dans la périphérie de Bruxelles. Cette maison-musée est toujours considérée comme majeure dans l'œuvre d'André Jacqmain et dans l'architecture du XXe siècle[réf. nécessaire]. Après que les Urvater eurent quitté la Belgique pour s’installer à Paris puis à Majorque, la maison est achetée par la République du Congo qui y installe une ambassade. En 2014, André Jacqmain redessine les espaces de la « Maison Urvater » pour ses nouveaux propriétaires, eux-mêmes collectionneurs.

Aujourd’hui dispersée, la collection Urvater se trouve dans les plus grands musées du monde : Metropolitan Museum of Art (New York), Hirshorn Museum (Washington, DC), Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid), Tate Gallery (Londres), Musée d’art moderne de Paris, Musée d’Israël (Jérusalem), Musée Boijmans Van Beuningen (Rotterdam), Stedelijk Museum (Amsterdam), Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen (Düsseldorf), Ludwig Museum im Deutschlerenhaus (Coblence), Sprengel Museum (Hanovre), Städtische Galerie im Lenbachhaus (Munich), Kunsthaus (Zürich)...

Les archives de la collection Urvater ont été données aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique[14].

Distinctions modifier

  • En 1959, Commandeur de l’ordre du Mérite de la République italienne.
  • En 1969, Commandeur de l’ordre de Léopold.
  • En 1971, le roi Baudoin lui confère le titre de baron en sa qualité de philanthrope et mécène[15]

Notes et références modifier

  1. Guy Duplat, « Le mythe Urvater », La Libre,‎ (lire en ligne)
  2. (nl) Frank Heirman, « Het fonkelende llevan van Bertie Urvater », Citta (Gazet van Antwerpen),‎
  3. Jean-Marie Wynants, « Le Monde merveilleux des Urvater », Le Soir,‎ , (2 pages) (lire en ligne)
  4. « Au musée Kröller-Muller d'Otterlo, la collection Urvater offre un spectacle de magie picturale », Journal des Beaux-Arts,‎
  5. (en) « Surrealism and its offshoots, Pictures from Urvater collection », The Times,‎
  6. Suzanne Lombard, « Présentation de la collection Urvater à Londres », Le Soir,‎
  7. (en) « Urvater collection », Arts Council, catalogue,‎
  8. (sr) « Zbirka Urvater », catalogue,‎
  9. André Jacqmain, Entretiens sur l'Architecture, Bruxelles, Eiffel, , 260 p.
  10. Luce Octin, « Une maison pour des tableaux », L'Œil, magazine d'art,‎
  11. (it) « Una casa per una collezione », Domus, revue d'architecture,‎
  12. (nl) « Woonhuis voor een collectioneur te Brussel-Rhode-Saint-Genese », Bouwkundig Weekblad, revue d'architecture,‎
  13. (de) « Wohnhaus und privatmuseum J.-B. Urvater, Brüssel-Rhode-Saint-Genese », DB, revue d'architecture,‎
  14. Archives de l'Art contemporain en Belgique, Bruxelles
  15. « Urvater », État présent de la noblesse belge,‎ , p.367

Bibliographie modifier

  • H. Brouwer, Urvater, Het verhaal van een kunstverzameling, Vernissage Magazine, mai-, 2 p.
  • (fr + nl) Pierre Alechinsky, André Jacqmain, Philippe Roberts-Jones, Salah Stétié et Danièle de Temmerman, Urvater : histoire d'une collection, Oostkamp, Stichting Kunstboek, , 215 p. (ISBN 978-90-5856-451-1)
  • Frank Heirman, Het fonkelende llevan van Bertie Urvater, Citta (Gazet van Antwerpen), .
  • Jean-Marie Wynants, Le Monde merveilleux des Urvater, Le Soir, , 2 p.
  • Guy Duplat, Le Mythe Urvater, La Libre, .
  • Thomas Peeters, De Urvaters en hun Liefde voor kunst, diamanten en elkaar, De Tijd, , 1 p.
  • Muriel de Crayencour, Les Epoux Urvater, entre art et amour, L’Écho, , 2 p.
  • Anonyme, Urvater, État présent de la noblesse belge, 2013, p. 367. André Jacqmain, Entretiens sur l'Architecture, Bruxelles, Eiffel, 1988, 260 p.
  • S.T., Wohnhaus und privatmuseum J.-B. Urvater, Brüssel-Rhode-Saint-Genèse, DB, revue d'architecture, .
  • Anonyme, Woonhuis voor een collectioneur te Brussel-Rhode-Saint-Genese, Bouwkundig Weekblad, revue d'architecture, .
  • André Jacqmain, Una casa per una collezione, Domus, revue d'architecture, .
  • Luce Hoctin, Une maison pour des tableaux, L'Œil, , 10 p.
  • Jean-Robert Delahaut, Un couple de collectionneurs, Bertie et Gigi Urvater, Terre d'Europe, , 8 p.
  • Darde Popović, Emile Langui, Zbirka Urvater, Komisija za Kulture Veze Inostranstvom, catalogue, 1959.
  • J.L., The Urvater collection, The Studio, , 4 p. Suzanne Lombard, Présentation de la collection Urvater à Londres, Le Soir, .
  • Anonyme, Surrealism and its offshoots, Pictures from Urvater collection, The Times, .
  • Anonyme, Surrealist Champions, The Tatler, , 1 p.
  • Gabriel White, Emile Langui, Paintings from de Urvater collection, The Arts Council, catalogue de l'exposition présentée au Musée de Leicester et à la Tate Gallery, Londres, 1958, 20 p.
  • Emile Langui, Collection Urvater, Ministère de l'Instruction publique belge, in Les Grandes Collections belges, éd. de la Connaissance, catalogue, 1957.
  • Anonyme, Au musée Kröller-Muller d'Otterlo, la collection Urvater offre un spectacle de magie picturale, Journal des Beaux-Arts, .

Liens externes modifier