José Alejandro Bernheim

journaliste
José Alejandro Bernheim
Biographie
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José Alejandro Bernheim (1822-1893) ou Alejandro Bernheim, est un journaliste français d'origine juive émigré en Argentine. Il fut typographe pour l'Ejército Grande (équivalent argentin de la Grande Armee) sous les ordres de Justo José de Urquiza[1], cofondateur de Bernheim y Boneo puis impressão del Progreso, à Buenos Aires, une imprimerie réputée en Amérique du Sud et le fondateur du journal dédié à la communauté française: le Courrier de la Plata[2].

Biographie modifier

Joseph Alexandre Bernheim est né à Mulhouse, en Alsace (France). Après le baccalauréat, il s'installe à Strasbourg et travaille pour le journal Courrier du Bas-Rhin[3].

Son engagement durant les troubles de 1848 lui fait choisir le chemin de l'exil. En 1850, il émigre en Amérique du Sud. Il débarque d'abord dans le port de Montevideo, en Uruguay, avant de s’installer à Buenos Aires, en Argentine. Il y fonde une imprimerie sur la Calle Defensa (quartier de San Nicolás[4]), son nom devient José Alejandro Bernheim. Sa clientèle est avant tout la communauté des étrangers émigrés en Argentine, notamment ceux établis à Buenos Aires, spécialement les Français, les Italiens et les Anglais[5].

Son imprimerie est la plus moderne de l’époque, et imprime les journaux sud-américains les plus importants : La República (qui a incorpore dans son circuit de distribution les « crieurs de journaux » du modèle français), El Plata, La Nación Argentina, El Censor, La Reforma Pacífica.

Bernheim adopte la nouvelle technologie de communication de son époque, le télégraphe, et s'allie avec un fournisseur majeur d’information aux journaux, l’agence de presse Havas, prédécesseur de l'Agence France-Presse.

À cette époque foisonnent également les initiatives tendant à créer des journaux français à Buenos Aires. Or quasiment toutes abandonnent leur activité peu de temps après leur lancement. Bernheim y voit une chance, c'est pourquoi, dans un premier temps, il se penche avec ses collaborateurs sur les causes de ces échecs. Cette étude approfondie leur permet de tirer les leçons qui garantiront le succès de leur nouveau projet : fonder un journal pour la communauté française: le Courrier de la Plata[2], journal politique et commercial, est lancé le , est un succès auprès de la communauté française, non seulement de Buenos Aires, mais également dans les pays voisins (Uruguay, Brésil...). En 1898, il fusionne avec Le Petit Journal[6] et perdura jusqu'en 1946[7].

C'est dans l'imprimerie de Bernheim qu'ont été réalisés les « pamphlets de guerre » de Domingo Faustino Sarmiento[8],[9].

Références modifier

  1. La colectividad judía en la Argentina, Boleslao Lewin
  2. a et b Ismael Bucich Escobar, Visiones de la gran aldea
  3. Juan Manuel de Rosas en la historia argentina, Enrique Arana
  4. Todo es historia, Issues 312–317
  5. José Luis Cosmelli Ibáñez, Desde 1852 a la actualidad
  6. Le Petit Journal fut fondé en 1890. Dans le conseil d’administration siégeaient Mermoz et Iñurriaga. Le rédacteur en chef, Louis Casabona, dont le pseudonyme était Vindex, et Émile Daireaux, alias Dr. Pangloss, ne purent pas continuer à travailler. C'est pourquoi cette fusion fut réalisée.
  7. Le courrier de la Plata a fait l'objet d'une etude présentée par Nathalie Richard (Le Mans université, labo TEMOS) : « Le Courrier de la Plata, la longue durée d’un quotidien francophone en Argentine (1865-1946) » aux Journées des "Périodiques français outre-mer (XIXe – XXIe siècle)", Le Mans, 2-3 juillet 2018
  8. En 1888 et dont une version complète a été rééditée en hommage à cet homme d'État argentin
  9. Alberto Klein (Comité Judío Americano), Cinco siglos de historia

Annexes modifier

Fichers modifier