Johanna Eekman

résistante belge néerlandais, militante pacifiste et communiste
Johanna Eekman
Maison de la famille Eekman à Schaerbeek
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Johanna Joustra
Autres noms
Jo Eekman, Moeke Eekman
Nationalité
Néerlandaise
Domicile
Activités
Autres informations
Idéologie
Lieu de détention
Ravensbrück
Plaque commémorative en hommage à Alex et Jo Eekman

Johanna Eekman, née aux Pays Bas en et morte à Schaerbeek en , est une infirmière néerlandaise, résistante, pacifiste et communiste[1],[2]. Elle est une survivante du camp de Ravensbrück.

Biographie modifier

Johanna Joustra, dite Jo ou Moeke, est née aux Pays-Bas en 1897 dans une fratrie de six enfants. Son père est Hendrik Joustra, un médecin progressiste et sa mère Hilligje Jantje de Groen[3],[1]. Elle fait des études d'infirmière et d'aide-pharmacienne.

Elle épouse en 1920, à Bloemendaal, Alexandre Eekman (1887-1992), un commerçant en textile néerlandais, engagé, comme elle dans le mouvement pour la paix. Ils ont six enfants[1],[4].

Ils vivent en Belgique, d'abord à Rixensart puis à Schaerbeek, avenue Plasky[5]. Durant les années 1930, ils participent aux mouvements pacifiste et antifasciste et accueillent déjà des réfugiés allemands chez eux. Par la suite, ils recueilleront également huit enfants, lors de la Guerre civile espagnole[1]. Johanna Eekman adhère au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme (CFM), une organisation féminine pacifiste proche du mouvement communiste. En 1935, elle participe à un voyage en URSS[1].

Dès le début de l'occupation en 1940, elle participe à de nombreuses manifestations de protestation des femmes contre le manque de ravitaillement.

Alexandre Eekman est arrêté une première fois en , comme « étranger ». Leur fils Tom, bien que lui aussi de nationalité néerlandaise, rejoint l'armée belge et est tué lors d'une attaque aérienne allemande[1].

Toute la famille participe aux activités de résistance.

Alexandre Eekman, leur fils Walter et leur fille Annette (1921-2003), sont arrêtés le . Alexandre Eekman est déporté à Mauthausen où il meurt à une date toujours inconnue. Walter Eekman est envoyé à Breendonck et Annette à Ravensbrück[6].

D'après Esther Arocena Torrecilla, une des enfants espagnols qu'ils hébergent, les Eekman ont été dénoncés. Leurs plus jeunes enfants, Wim et Roeland, ont été également emprisonnés puis relâchés[6].

Johanna Eekman est arrêtée à son tour en avec son fils Johan et déportée à Ravensbrück dans le dernier convoi qui quitte la Belgique[7]. Johan Eekman est envoyé à Breedonck comme son frère Walter puis en Allemagne[6]. A Ravensbrück, Jo Eekman retrouve sa fille Annette qui y est détenue depuis trois ans. Dans le camp, elle est attachée à l'infirmerie et multiplie les initiatives pour améliorer la nourriture et les soins aux nombreuses femmes du camp.

Après la guerre, elle est active, avec sa fille Annette Eeekman, au sein de l'Amicale des anciennes déportées de Ravensbrük[1]. Annette Pauporté-Eekman est la secrétaire de la section belge de 1995 à 1997[8]. Elle participera plus tard à la fondation du musée de Ravensbrück où elle mettra sur pied la salle belge du musée.

Après la Libération, Johanna Eekman est présidente de l'Union des femmes, proche du Parti communiste, qui devient le Rassemblement des femmes pour la paix en 1949, membre de la Fédération démocratique Internationale des Femmes[9].

En 1953 en pleine guerre froide, elle est l’objet d’un arrêté d’expulsion car communiste et de nationalité néerlandaise[9].

Elle meurt à Schaerbeek en 1960[1].

Bibliographie modifier

  • Eliane Gubin, Dictionnaire des femmes belges : XIXè et XXè siècles, Bruxelles, Racine Lannoo, 2006, 629 p., pp.235-236 (ISBN 978-2873864347)
  • Emilia Labajos, Fernando Vitoria, Los niños. Histoire d’enfants de la Guerre Civile espagnole exilés en Belgique, Bruxelles, Editions Vie Ouvrière, 1994.
  • Edith Buch, Jeanne Divoire,Madeleine Thonnart, Claire Van den Boom, Jo Eekman, 1897-1960, Bruxelles, Rassemblement des Femmes pour la Paix, 1962, 79 p.
  • Loretta Walz(ed.), Erinnern an Ravensbrück, Berlin, Trafo-Verl. Weist, 1999, (ISBN 3896261517) Avec le témoignage d'Annette Pauporté-Eekman

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g et h Eliane Gubin, Dictionnaire des femmes belges: XIXe et XXe siècle, Bruxelles, Historica (lire en ligne), p. 235
  2. Moeke: Jo Eekman : 1897-1960 : hulde aan de nagedachtenis van een buitengewone vrouw, Bruxelles : Rassemblement des Femmes pour la Paix, 1962, 110 p. (lire en ligne)
  3. (nl) « Johanna Joustra », sur www.myheritage.nl (consulté le )
  4. (nl) « BS Huwelijk met Alexandre Joseph Eekman », sur Geneanet (consulté le )
  5. Urban Brussels, « Avenue Eugène Plasky 179 Rue du Saphir 30 », sur irismonument.be, (consulté le )
  6. a b et c (nl) Wim de Neuter, « Toen vluchtelingenkinderen nog niet in gesloten asielcentra terechtkwamen… | UITPERS », (consulté le )
  7. « Internationale Ravensbrück Komitee », sur www.irk-cir.org (consulté le )
  8. « LE TEMPS DU SOUVENIR A RAVENSBRUCK », sur Le Soir Plus (consulté le )
  9. a et b Georges Raad on 19 mai 2014 at 1 h 49 min said, « D’où venons-nous | Femmes pour la paix » (consulté le )

Liens externes modifier