Jimmie Durham

artiste américain
Jimmie Durham
Jimmie Durham
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Jimmie Bob Durham, né le à Houston (Texas) et mort le à Berlin (Allemagne), est un sculpteur, essayiste et poète américain.

Il a été actif aux États-Unis dans les mouvements de droits civiques des Afro-Américains et des Amérindiens dans les années 1960 et 1970, siégeant au conseil central de l'American Indian Movement (AIM). Quand il vit à New York, il travaille l'art et son travail est largement exposé.

Il a longtemps prétendu être Cherokee, mais cette affirmation a été démentie par les représentants tribaux : « Durham n'est ni inscrit ni éligible à la citoyenneté dans l'une des trois tribus Cherokee historiques et reconnues par le gouvernement fédéral : la Eastern Band of Cherokee Indians, la United Keetoowah Band of Indiens Cherokee de l'Oklahoma et de la nation Cherokee »[1]. Il n'avait « aucun lien connu avec une communauté cherokee »[2]. Aux États-Unis, Jimmie Durham a été présenté comme un usurpateur qui se faisait passer pour un artiste cherokee[3].

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Jimmie Durham naît le 10 juillet 1940[4] à Houston, dans le comté de Harris, au Texas[5], bien qu'il prétende être né dans le comté de Nevada, en Arkansas[6], ou Washington, comté de Hempstead, en Arkansas[7]. Ses parents sont Jerry Loren Durham et Ethel Pauline Simmons Durham, tous deux nés en Arkansas et enterrés au Texas.

Dans les années 1960, Durham est actif dans le théâtre, la performance et la littérature liés au mouvement des droits civiques dans les années 1960[8]. En 1965, il s'installe à Austin, où il travaille à l'Université du Texas à Austin et commence à exposer son travail. Sa première exposition personnelle à Austin date de 1965[7]. En 1969, Durham s'installe à Genève, en Suisse, où il étudie à l'École des Beaux-Arts[7],[8].

Activisme modifier

En 1973, Durham retourne aux États-Unis et s'implique dans l'American Indian Movement (AIM)[8]. De 1973 à 1980, il a travaillé comme organisateur politique avec l'AIM, devenant membre du Conseil central du mouvement et se présentant comme amérindien. Habituellement, il prétendait être Cherokee[2] et écrivait au nom de l'organisation[9].

Carrière artistique modifier

 
Sculpture de Jimmie Durham à la Fundação de Serralves, 2007, à Porto, au Portugal.

Après avoir déménagé à New York, Durham concentre son attention sur l'art visuel. Il crée des sculptures qui remettent en question les représentations conventionnelles des Indiens d'Amérique du Nord. Il expose et publie fréquemment des essais. De 1981 à 1983, il dirige la Foundation for the Community of Artists à New York[7]. En 1983, West End Press publie Columbus Day, un livre de ses poèmes.

En 1987, Durham déménage à Cuernavaca, au Mexique[8]. Pendant son séjour au Mexique, Durham expose largement, notamment à la Whitney Biennial, à la documenta IX, Institute of Contemporary Arts, Londres ; Exit Art, le Musée d'Art moderne d'Anvers et au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Il publie également un certain nombre d'essais dans des périodiques, notamment Art Forum, Art Journal (CAA) et Third Text.

Jimmie Durham meurt le 17 novembre 2021 à Berlin à l'âge de 81 ans[10].

Récompenses et distinctions modifier

Jimmie Durham a reçu le Günther-Peill-Preis (2003)[11], le prix de la Fondation pour les arts contemporains Robert Rauschenberg (2017)[12] et le Lion d'or de la 58e Biennale de Venise pour l'ensemble de sa carrière (2019)[13].

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jimmie Durham » (voir la liste des auteurs).
  1. Cara Cowan Watts, Ph.D., « Dear Unsuspecting Public, Jimmie Durham Is a Trickster - Jimmie Durham's indigenous identity has always been a fabrication and remains one », Indian Country Media Network,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Durham is neither enrolled nor eligible for citizenship in any of the three federally-recognized and historical Cherokee Tribes: the Eastern Band of Cherokee Indians, the United Keetoowah Band of Cherokee Indians of Oklahoma, and the Cherokee Nation. »

    .
  2. a et b Steve Russell, Editorial: "Rachel Dolezal Outs Andrea Smith Again; Will Anybody Listen This Time?", Indian Country Today Media Network, 1 July 2015, accessed 10 January 2016.
  3. Brian Boucher, « Cherokee Artists and Curators Denounce Artist Jimmie Durham as a Fraud, Saying He “Is Not a Cherokee” », sur artnetnews, Artnet (consulté le ).
  4. Mackenzie Stevens, "Selected Chronology," Jimmie Durham: At the Center of the World, Munich, Prestel, (ISBN 978-3-7913-5568-9), p. 288.
  5. Ariella Budick, « Jimmie Durham at the Whitney: Cherokee artist or white imposter? », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le ) .
  6. Lucy R. Lippard, « Jimmie Durham—Postmodern Savage », Art in America,‎ (lire en ligne, consulté le ) .
  7. a b c et d Johansen 110.
  8. a b c et d Sandra Schulman, « Artist Jimmie Durham drops boulders to stop time », News from Indian Country,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « "The Process of Coming Back into the World": An American Indian Movement (A.I.M.) Activist Advocates Cultural and Political Unification », History Matters, American Social History Project / Center for Media and Learning (Graduate Center, CUNY) (consulté le ).
  10. (en-US) Jori Finkel, « Jimmie Durham, Sculptor Who Explored Indigenous Themes, Dies at 81 », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Peill Stiftung - Jimmie Durham », www.peill-stiftung.de (consulté le ).
  12. « Jimmie Durham : Foundation for Contemporary Arts », www.foundationforcontemporaryarts.org (consulté le ).
  13. (en) « Biennale Arte 2019 | Jimmie Durham Golden Lion for Lifetime Achievement », La Biennale di Venezia, (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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