Jenny Sacerdote

grande couturière française
Jenny Sacerdote
Jenny Sacerdote, portrait par Henri Gervex (1921)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
NiceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jeanne Adèle BernardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jenny Sacerdote, Madame JennyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Eugène Moreau (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Maison Paquin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire de
Personnes liées
Site web
Distinction
signature de Jenny Sacerdote
Signature

Jenny Sacerdote, née Jeanne Adèle Bernard le à Périgueux et morte le à Nice[1],[2], est une grande couturière, une modiste et une styliste française, formée chez Paquin, fondatrice à Paris en 1909[3] de la maison de haute couture Jenny, réputée internationalement pour l'élégance de ses créations dans les années 1910, 1920 et 1930[4]. Elle fut pendant l'entre-deux-guerres une des couturières les plus célèbres et sa réussite et son talent lui valurent de recevoir la Légion d'honneur en 1926[3]. Une de ses couleurs fétiches était la couleur taupe [5]qu'elle porte sur son portrait peint par Gervex.

Biographie modifier

Jeanne Adèle Bernard est née à Périgueux en 1868, de père inconnu. Sa mère est tailleuse et sa grand-mère couturière. Comme une revanche sur la vie, Jeanne veut devenir professeur de littérature française. Elle intègre l'Ecole normale de Sèvres[réf. nécessaire], mais à l’âge de 39 ans, décide, finalement, de suivre la voie maternelle et de se lancer, elle aussi, dans la mode.

Habitant à Paris, elle est mariée à Eugène Moreau, remisier à la Bourse, de 1889 à 1894, puis à Achille Sacerdote, négociant, de 1909 à 1940.

En 1909, elle fonde la société Jenny et compagnie en s’associant avec Marie Le Corre, technicienne experte et s'installe rue de Castiglione. Femme de terrain, attentive aux contraintes modernes, frondeuse et libérée, Jenny Sacerdote est appréciée pour la simplicité et la jeunesse de sa ligne. Son credo : un vêtement n’est pas fait pour être admiré sous cloche. Ses couleurs fétiches sont le rose et le taupe sous toutes leurs variations, et sa matière préférée est la soie.

Son succès est tel que lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Jenny Sacerdote vient de déménager dans deux immeubles entiers : 68 et 70 avenue des Champs-Elysées, qu'elle a fait décorer par Robert Mallet-Stevens. Elle est l'initiatrice du premier défilé en musique de haute couture[6]. Engagée, elle trouve mille et une astuces pour maintenir ouverts ses vingt-deux ateliers de couture. Par exemple, son manteau « le Généralissime » restera un best-seller.

La paix revenue, les Américains reviennent à Paris, et Jenny Sacerdote connaît un succès sans précédent. Les années folles sont propices à la création. Elle embauche de jeunes modélistes et invente la robe manteau (une robe cousue dans le manteau), développe les robes de danse à perles, sort le robe tunique en même temps que Patou, détourne l’usage du foulard pour le porter à la taille, brode les monuments de Paris, transforme les manches en ailes. Elle est l’une des premières à travailler l’angora ou la paille avec des fils d’or… Elle crée des lignes pour des femmes pilotes, hôtesses de l’air, tennis women, des lignes de maillot de bain ainsi que des lignes enfants.

Elle habille de nombreuses personnalités, telles que Réjane, la sœur et mère de Fred Astaire, Lili Damita, Jeanne Aubert, Elvire Popesco, Olga Tschekova ou encore la comtesse Greffulhe, en passant par Yvonne Dartex, Gabrielle Dorziat, la reine d’Égypte et l'impératrice du Japon.

En 1923, Jenny Sacerdote retourne dans le Périgord pour y acheter le château de Château l’Evêque. Elle entreprend de le remettre en état, aménage le jardin et y cultive elle-même les roses. On dira d’elle, qu’elle a la plus belle roseraie de France. Son château est également la scène de nombreuses réceptions et défilés.

En 1926, elle est la deuxième femme en France à recevoir la Légion d'honneur pour ses services rendus à la couture, après Jeanne Paquin et avant Jeanne Lanvin. Et ses créations continueront à marquer leur époque jusqu’à la fermeture de sa marque lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate.

Jenny Sacerdote donna la priorité au confort, à la jeunesse des lignes et à la simplicité. Sa maison ferme en 1940, mais elle connait une forme de renaissance en 2018 avec la création de la maison de couture La Suite Jenny Sacerdote [7].

Mémoire modifier

Parmi les événements organisés par la ville de Périgueux dans le cadre du mois des droits des femmes en , une visio-conférence est consacrée à des Périgourdines engagées telles que Jenny Sacerdote[8].

Iconographie modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Georgina O'Hara, The Encyclopaedia of fashion, Harry N. Abrams, Inc., Publishers, New York, 1986, (ISBN 0-8109-0882-4)
  • (en) Louise Ott, Jenny Sacerdote, A Forgotten French Designer, 1908-1940, thèse, 2004

Notes et références modifier

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. Femmes célèbres du Périgord
  3. a et b « Brève biographe de Jenny Sacerdote », sur jennysacerdote.com.
  4. The Encyclopaedia of fashion page 142
  5. Jenny Sacerdote, celle qui révolutionna la mode avant Chanel, France Info culture, article du 12 août 2016
  6. Jean-Paul Caracalla, « Champs-Elysées, une histoire »
  7. La suite Jenny Sacerdote: renaissance d'une célèbre griffe des années 20
  8. Marie Lemaître, « Malgré le Covid, Périgueux célèbre les femmes », Dordogne libre, no 22935,‎ , p. 4.

Liens externes modifier

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