Jehan Soudan de Pierrefitte

écrivain français (1863-1938)
Jehan Soudan de Pierrefitte
Alias
Touchebelle, Saint-Jehan[1]
Gi-Hess, Fontenoy[2]
Naissance
Décès (à 85 ans)
Beausoleil (Alpes-Maritimes)
Activité principale
Journaliste, écrivain
Auteur
Langue d’écriture français

Œuvres principales

Histoires de l'autre monde[3], Herlève de Normandie[4]

Jehan Soudan de Pierrefitte (1853-1938) est un journaliste et écrivain français, cofondateur en 1896 avec Alexandre Thibaut de la Rochethulon de l'association Le Souvenir normand.

Biographie modifier

Jehan (Jean) Soudan de Pierrefitte, né le [5],[Note 1], est le fils de Charles Louis[Note 2], docteur en médecine, et d'Anne Delphine Moutet. Ancien saint-cyrien démissionnaire[réf. nécessaire], il devient journaliste.

Collaborateur du journal Gil Blas, c'est en tant que correspondant du Voltaire qu'il embarque avec Sarah Bernhardt pour couvrir sa première tournée américaine de 1880-1881[11] et assurer également les relations avec ses homologues locaux. Il en profite pour découvrir le Far-West nouvellement exploré, en compagnie d'un confrère italien Giovanni Vigna dal Ferro, auteur de Un viaggio nel Far west americano[12].

De retour en France, il devient le secrétaire de la comédienne Marie Colombier qui accompagnait Sarah Bernhardt dans sa tournée et publie le récit de son voyage Histoires de l'autre monde[3] puis traduit les mémoires de Phineas Taylor Barnum. Au cours de l'hiver 1882-1883 il lance un journal parlé avec projections de vues de l'Égypte qu'il commente en public. Secrétaire de rédaction[13] en 1888 de la Revue de Paris et Saint-Petersbourg dont le sous-directeur est son ami Armand Silvestre qu'il a connu au Gil Blas et qui a préfacé en 1881 son premier ouvrage, il y publie quelques articles[14], puis il devient la même année rédacteur en chef de la revue La vie Franco-Russe[15].

Après le décès en 1888 de son père[10] à Pennedepie, Soudan de Pierrefitte y épouse l'année suivante, le , Louise Leudet[6], une parente d'Angélique des Mesliers, propriétaire du manoir des Mesliers qui devient alors sa résidence normande ; leur fille y naît le [16],[17]. Tout en restant collaborateur du journal Gil Blas, il devient le propriétaire rédacteur de deux journaux de la côte normande, le premier en 1893 Le petit normand destiné à un public local, puis en 1894 Trouville-gazette[18] visant la clientèle plus aisée en villégiature[19].

En 1895, Soudan de Pierrefitte organise le premier salon d'art normand[20] au casino de Trouville-sur-Mer dans la salle de l'union. Il se lie d'amitié avec Thibaut de la Rochethulon[Note 3], marquis de Corneville, descendant de Guillaume le conquérant, et malgré une famille originaire de Pierrefitte-sur-Sauldre en Loir-et-Cher, il fonde avec lui en 1896 une association catholique Le Souvenir normand[21],[22],[Note 4], avec pour objectif de rassembler tous les peuples européens qui ont pour origine des Normands. Il fonde même une filiale L'Islam normand[26],[27]. Envoyé en Éthiopie comme correspondant du Voltaire, il écrit à son retour en 1897 un article Notre-Dame d'Israël[28] dans La Revue des revues, un recueil des articles paraissant dans les revues françaises et étrangères. Il est commissaire de l'Exposition normande canadienne de marine, de traditions et d'arts populaires, du 1er août au 31 (sic) septembre 1898[29],[30].

À partir des années 1900, il devient le collaborateur régulier[31] de la Revue illustrée dans laquelle il écrit des portraits de personnalités contemporaines, comme celui de Henri Poincaré[32],[33]. Soudan de Pierrefitte est invité en 1902 au couronnement d'Edouard VII et avec son ami de la Rochethulon, ils y poussent le "Diex aïe" (nrm), le cri de ralliement des Normands à la bataille d'Hastings[34],[Note 5]. Le il devient le rédacteur en chef du journal Les Gars normands de Paris, de la Duché & de partout[35] créé le . Il fait la connaissance à Honfleur d'Alphonse Allais qui lui écrit des nouvelles pour son journal Trouville-gazette et ils écrivent ensemble Dans la peau d'un autre ?[36] qui parait en 1907 deux ans après la disparition de son co-auteur. En hommage à l'humoriste disparu, il fonde en 1934 l'Association des Amis d'Alphonse Allais (A.A.A.A) (ou Académie Alphonse-Allais[37].

Soudan de Pierrefitte meurt à Beausoleil (Alpes-Maritimes) à la fin de [38].

Publications modifier

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'acte de mariage[6], célébré au domicile de l'épouse et daté du , de Jean Soudan de Pierrefitte avec Louise Leudet ne mentionne pour les époux aucun lieu de naissance et ne précise que les âges, respectivement trente-six ans et trente-cinq ans.
  2. L'entrefilet[7] publié après son décès par le journal Gil Blas où écrit son fils précise : « Ancien saint-simonien, puis fourriériste, le docteur Soudan est l'un des derniers d'un groupe d'esprits d'élite parmi lesquels George Sand, Lamennais, Michelet, Auguste Comte, etc., avec lesquels il vécut en intimité. Exilé au coup d'état de 1851, il ne s'occupait plus, depuis son retour en France, que de hautes questions de science philosophiques sur lesquelles il laisse des manuscrits que son fils tiendra à honneur de publier ». Charles Louis Soudan a épousé Anne Delphine Moutet le dans l'ancien 5e arrondissement de Paris[8]. En 1857, de retour d'exil (!?), il exerce à Moulins à la naissance de sa fille Jeanne[9] et son acte de décès[10] en 1888 à Pennedepie le domicilie au Havre.
  3. Stanislas-Laurent-Marie-Alexandre de la Rochethulon (1862-1945) est né le au château de Beaudiment, à Beaumont (Vienne).
  4. L'association catholique Le Souvenir normand, créée en 1896 de la volonté de Jean Soudan de Pierrefitte et du marquis de la Rochethulon[23] de construire un rapprochement européen après la guerre des Duchés en 1864, a pour objectif de rassembler tous les peuples européens qui ont pour origine des Normands[24]. Elle refait naître dans les articles de son hebdomadaire le viking comme un des mythes fondateurs de la Normandie. Ce mythe sera fortement activé en 1911 lors des fêtes du millénaire normand qui commémorent la création de la Normandie en 911, l'exaltation du passé viking étant la manifestation du régionalisme de la « petite patrie » normande[25].
  5. "Diex aïe" (nrm), cri de bataille des ducs de Normandie et des Normands à la bataille d'Hastings, a été utilisé par l'Infanterie légère royale de Guernesey (en) pendant la Première Guerre mondiale. C'est également la devise de l'escadron N° 812 de l'aéronautique navale (en) pendant la Seconde Guerre mondiale

Références modifier

  1. « Pseudonyme parisien : Saint-Jehan », sur Gallica
  2. « Pseudonyme parisien : Fontenoy », sur Gallica
  3. a et b Histoires de l'autre monde
  4. « Le « Souvenir normand » à Hastings », sur Gallica,
  5. Histoires de l'autre monde : Mœurs américaines (p. 6) sur Google Livres.
  6. a et b « Archives départementales du Calvados - mariage 1889 ».
  7. « Journal Gil Blas () », sur Gallica, .
  8. « État civil reconstitué de Paris, mariages (vue 38/51) », sur Archives de Paris.
  9. « Moulins, Naissance 1857-1861, (vue 15/666) », sur Archives départementales de l'Allier.
  10. a et b « Archives départementales du Calvados - décès 1888 ».
  11. Marie Colombier, « La Parisienne sulfureuse : Sarah Bernhardt à New York », sur Espaces & Signes, .
  12. Un viaggio nel Far West americano sur Google Livres
  13. « La Revue de Paris et Saint Petersbourg », sur Gallica, .
  14. La Revue de Paris/1887-1893
  15. « La vie franco-russe », sur Le Figaro, lire en ligne sur Gallica.
  16. « Archives départementales du Calvados - naissance 1891 ».
  17. « Photo de Jehan Soudan de Pierrefitte avec sa fille ».
  18. « Trouville-gazette », 1893-1914.
  19. « Journal Gil Blas () », sur Gallica, .
  20. « Journal Gil Blas () », sur Gallica, .
  21. « Le Souvenir normand », sur Le Souvenir normand.
  22. Laurent Quevilly, « La naissance du Souvenir normand ».
  23. « Portraits des fondateurs du Souvenir normand », sur Gallica, .
  24. (de) Karl-Heinrich Bieritz, Andreas Marti, Jörg Neijenhuis, Wolfgang Ratzmann, Alexander Volker, Jahrbuch fur Liturgik und Hymnologie, Vandenhoeck & Ruprecht, , p. 48-49
  25. Jean-Pierre Chaline, « Les Fêtes du Millénaire Normand, Rouen 1911 », Études normandes, no 3,‎ , p. 46-68
  26. « La Jeune Turquie : l'Islam français », lire en ligne sur Gallica.
  27. « De la fête de « l’Islam Normand » au « Sacré nom d’Cenon » ».
  28. « Notre-Dame d'Israël », sur Gallica, .
  29. « Le "Vieux Honfleur", rapport à la Société par M. Jehan Soudan de Pierrefitte », sur catalogue BnF, .
  30. Le "Vieux Honfleur"
  31. « Revue illustrée ».
  32. « Portrait de Poincarré », .
  33. Christian Gérini, « L’élection de Poincaré à l’Académie française relatée par la Revue illustrée », .
  34. René Lepelley, « Dex aïe : « l'enseigne au duc de Normandie » ».
  35. « Les gars normands de Paris », sur Gallica.
  36. Dans la peau d'un autre ?
  37. Jean-Pierre Colignon, « Association des Amis d’Alphonse Allais (AAAA) », (consulté le ).
  38. « Paris-Midi », sur Gallica.