Jean d'Arbois est un peintre et enlumineur français du XIVe siècle. Il est actif entre 1365 et 1399. Il est le premier peintre de Philippe II de Bourgogne.

Biographie modifier

En 1373, Philippe le Hardi envoie son écuyer Jean Blondel, en Lombardie pour embaucher et ramener à Paris Jean d'Arbois, qui travaille à la cour de Galéas II Visconti[1]. Le duc doit avoir connu le peintre, probablement par l'évêque de Tournai, Philippe d'Arbois, qui connaissait sans doute son compatriote. Il est également possible que Philippe ait entendu parler de Jean d'Arbois par Isabelle de Valois, sa sœur cadette, qui était mariée à Jean Galéas Visconti, le fils de Galéas II Visconti, à la cour duquel Jean d'Arbois était descendu[2].

Pasquino Capelli, secrétaire et chancelier de Galéas, était en 1368 en mission diplomatique à Paris, mais avait aussi la tâche d'acquérir des manuscrits pour la bibliothèque que Galéas voulait créer à Pavie pour sa femme Blanche de Savoie et sa belle-fille Isabelle de France, fille de Jean II de France. Il a probablement présenté Jean d'Arbois à la cour de Galéas[3]. Isabelle meurt en donnant naissance à son quatrième enfant le et c'est peut-être la raison pour laquelle Philippe fait revenir en France Jean d'Arbois. Celui-ci aurait commencé en 1372 un livre d'heures qui, plus tard, sera complété par Giovanni di Benedetto da Como, et qui, aujourd'hui, est conservé à la Bibliothèque d'État de Bavière de Munich sous la côte 23215[3].

On peut suivre Jean d'Arbois par les comptes du duc[4],[5] : Jean reçoit différents paiements le et dans une lettre du duc du de cette année-là, il lui est demandé de rester à Paris[6]. Il séjourne à Paris entre et , puis il suit Philippe lors d'un voyage en Flandre. Dans les comptes d'une épicerie brugeoise, on trouve que le duc achète, le , des couleurs pour Jehan d'Arbois. Après le , il disparaît des comptes du duc et, en , son successeur, Jean de Beaumetz est nommé[7].

Après 1375, Jean d'Arbois retourne à la cour de Jean Galéas Visconti à Pavie en Lombardie[3], où il participe à la décoration du château. En 1375, son fils, que l'on connaît sous le nom de Stefano da Verona naît[8]. Il aurait aussi joué un rôle actif à la basilique San Pietro in Ciel d'Oro à Pavie. Il meurt à Pavie en 1399.

On ne peut lui attribuer d'œuvres avec certitude. Aucune confirmation ne peut être trouvée pour les œuvres qui lui sont attribuées par Tolfo.

Notes et références modifier

  1. Albert Châtelet, Les commandes artistiques parisiennes des deux premiers ducs de Bourgogne de la maison de Valois’’, in: Paris, Capitale des Ducs de Bourgogne, dir. Werner Paravicini en Bertrand Schnerb, 2007, Jan Thorbecke Verlag, p.169
  2. Châtelet, p.170.
  3. a b et c Maria Grazia Tolfo, Dizionario degli artisti viscontei, sur Storia di Milano d’Arbois consulté le 9 mars 2012.
  4. Pierre Zorio, chercheur en généalogie, Arboisiennes et Arboisiens remarquables, [1].
  5. Art Encyclopedia Grove Art, Oxford University Press
  6. ordonné par Mgr à demorer à Paris pour illée ouvrer et faire de son mestier certaines chouses que mond. seigneur li a enchargées...
  7. Bernard Prost: inventaire des ducs de Bourgogne... - Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de la France - Franche-Comté - Auteur l'abbé Paul Brune - Éditions provinciales - 01000 Bourg en Bresse 1992. Reproductie van een werk verschenen in 1912.
  8. Larousse, Dictionnaire de la peinture 2003, p.1213, dans l'article sur Stefano da Verona