Jean Servier

historien français
Jean Servier
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
Saint-Christol
Nom de naissance
Jean Henri Servier
Nationalité
Activité
Père
Autres informations
A travaillé pour

Jean Henri Servier, né le à Constantine (Algérie) et mort le à Saint-Christol[1], est un ethnologue et historien français, particulièrement connu pour ses activités en Algérie et pendant la guerre d'Algérie.

Il a été professeur d'ethnologie et de sociologie à la faculté des lettres et sciences humaines de Montpellier[2].

Biographie modifier

La culture berbère modifier

Jean Servier est un des meilleurs connaisseurs de la civilisation berbère, qu'il a mise en valeur après l'avoir étudiée sur le terrain de 1949 à 1955[3].

La guerre d'Algérie modifier

Il est présent à Arris, chef-lieu de la commune mixte de l'Aurès, le , jour de la Toussaint rouge, alors que la ville est mise en état de défense contre l'insurrection qui a été lancée pendant la nuit ; apprenant l'attaque qu'a subie l'autocar Biskra-Arris dans les gorges de Tighanimine (à 18 km), il se porte au secours de Guy et Jacqueline Monnerot, laissés blessés au bord de la route[4].

Par la suite, il s'engage pour la défense de l'Algérie française.

Un chercheur éclectique modifier

Adoptant une méthode d'ethnologie comparée ouverte à l'histoire des idées, il s'est intéressé à de très nombreux sujets, incluant l'utopie ou l'ésotérisme, mais aussi l'Antiquité méditerranéenne et l'Algérie. Il travaillait à la fin de sa vie à l'étude des traditions orales d'Israël[2].

Il fut aussi un ésotériste et un franc-maçon, membre de la Grande Loge nationale française à la loge « Les forges d'Hiram », titre de l'un de ses ouvrages[5]. Critique de la dérive rationaliste et politique de la franc-maçonnerie française contemporaine, il a fait une tentative, en 1973, de re-fondation — avec l'ethnologue Gilbert Durand — d'une loge maçonnique traditionnelle, « Les trois mortiers » de Chambéry, qui avait été au XVIIIe siècle une institution typique de la Savoie, et dont avait fait partie Joseph de Maistre (1753-1821)[6].

Il a aussi été membre du Suprême Conseil martiniste, aux côtés de Robert Amadou et de Serge Hutin[7].

Publications modifier

Sur la guerre d'Algérie modifier

  • Dans l’Aurès sur les pas des rebelles, Paris, Éditions France Empire, 1955.
  • Adieu djebels, Paris, Éditions France Empire, 1958.
  • Demain en Algérie, Paris, Robert Laffont, 1959.

Sur l'ethnologie et la culture berbère modifier

  • Les Portes de l'année. Rites et symboles, l'Algérie dans la tradition méditerranéenne, édition abrégée, Paris, Robert Laffont, 1962 [édition complète : Tradition et civilisation berbères, Monaco, Éditions du Rocher, 1985].
  • Tradition et Civilisation berbères, Le Rocher, 1985.
  • L’Ethnologie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1986 ; 1994.
  • Méthode de l'ethnologie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1986 ; 1993.
  • Les Berbères, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », no 718, Paris, 1990 (4e édition : 2003), (ISBN 2-13-053170-9).

Autres sujets modifier

  • L’Homme et l’Invisible, Paris, Robert Laffont, 1964 ; Imago, Payot, 1980 ; Nouvelle édition en 2 tomes : L'homme et l'invisible (t. I) / Les Techniques de l'invisible (t. II), Monaco, Éditions du Rocher, 1994. (ISBN 2-268-01711-7 et 2268017125)
  • Histoire de l'utopie, Paris, Gallimard, « Idées », 1967 ; 1982 ; avec ajouts et compléments, Gallimard, Folio Essais, 1991.
  • Les Forges d’Hiram ou la Genèse de l’Occident, Paris, Bernard Grasset, 1976 ; Paris, Berg International, 1985.
  • Le Terrorisme, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1979.
  • L’Utopie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1979.
  • Les Trois Livres de la philosophie occulte, ou Magie d'Henri-Corneille Agrippa traduits, présentés et annotés par Jean Servier, d'après l'édition de 1529, Paris, Berg International, 1981-1982.
  • L’Idéologie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1982 ; 1987.
  • La Magie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1993.
Articles
  • « Le jeu du forgeron ou l'ombre de la création du monde », Eranos Jahrbuch, Ascona, 1982, vol. 51, 369-447.
  • « L'harmonie dans la cité », Eranos Jahrbuch, Ascona, 1984, vol. 53, 325-369.
  • « Le miroir du serpent », Eranos Jahrbuch, Ascona, 1986, vol. 55, 109-145.
Contributions à des ouvrages collectifs
  • « Histoire de la pensée symbolique », in Histoire des mœurs, Encyclopédie de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1991, t. II, 1095-1186.
  • « Histoire des idéologies », in Histoire des mœurs, Encyclopédie de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1991, t. II, 1419-1488.
  • Jean Servier (dir.), Dictionnaire critique de l'ésotérisme, Paris, Presses universitaires de France, 1998.

Bibliographie modifier

  • Fabien Sacriste, Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des ethnologues dans la guerre d'indépendance algérienne, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 2011

Notes et références modifier

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. a et b D'après le journal L'En dehors.
  3. « Un ethnologue de terrain face à la rébellion algérienne » par Maurice Faivre.
  4. Yves Courrière, Les Fils de la Toussaint, Robert Laffont, coll. « Bouquins », p. 312-317.
  5. (en) Hans Hakl et Hereward Tilton (avec la collaboration de) (trad. Christopher McIntosh), Eranos : an alternative intellectual history of the twentieth century, Montreal Ithaca, McGill-Queen's University Press, , 440 p. (ISBN 9780773540880), p. 255.
  6. Massimo Introvigne, «Gilbert Durand, l'esploratore dell'immaginario», in: Octagon - La ricerca della totalità, Gaggenau, Scientia nova, 2017, vol. 3, p. 176.
  7. Il est cité comme tel dans cet article.

Liens externes modifier