Jean Nicolas Méaulle

homme politique français
Jean Nicolas Méaulle
Fonction
Membre du Conseil des Cinq-Cents
Titre de noblesse
Chevalier
Biographie
Naissance
Décès
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GandVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Jean-Nicolas Méaulle, né le à Saint-Aubin-du-Cormier, mort le en exil à Gand, était un homme politique français.

Biographie modifier

Issu d'une famille originaire de Normandie, il est le fils de Jean Méaulle (mort le )[1], riche agriculteur qui a acquis vers 1777 une partie de l'ancien château de Saint-Aubin, ancienne propriété des ducs de la Trémoille, et de Perrine Sirel. Après des études au collège Saint-Thomas de Rennes, il se fait recevoir avocat et s'établit à Châteaubriant, où, grâce à son éloquence, son goût du travail et son humeur égale et enjouée, il acquiert de la clientèle et devient très populaire.

En septembre 1791, Méaulle est élu député suppléant du département de la Loire-Inférieure, le premier sur trois, à l'Assemblée nationale législative, où il n'est pas appelé à siéger[2].

En septembre 1792, alors président du tribunal de Châteaubriant, il est élu député de la Loire-Inférieure, le premier sur huit, à la Convention nationale[3].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort sans appel au peuple ni sursis. Il vote contre la mise en accusation de Marat[4]. Élu premier suppléant sur douze de la Commission des Douze[5], il vote contre son rétablissement[6].

Fin mai, Méaulle est secrétaire de la Convention aux côtés de Jean-François Ducos et de Durand de Maillane, sous la présidence de Mallarmé[7]. En juin, il est nommé membre du Comité de Sûreté générale[8].

Le 20 juin, un décret le nomme représentant en mission auprès de l'armée du Nord en remplacement de Duquesnoy malade. Toutefois, sa destination est changée par un nouveau décret, le 24 juin, qui l'envoie avec Esnue-Lavallée, Fouché et Philippeaux dans les départements du Centre et de l'Ouest pour lever des volontaires contre les insurgés vendéens; il parcourt la Seine-et-Marne, l'Yonne, la Saône-et-Loire, le Puy-de-Dôme et la Creuse. Puis, le 1er août, il est envoyé par décret avec Ruelle et, sur le papier, Garnier de Saintes à l'armée des côtes de Brest, qu'il suit dans sa poursuite des Vendéens après la victoire républicaine de Granville (voir la Virée de Galerne). Encore à Rennes le 16 brumaire an II (), il est de retour à Paris le 1er frimaire (21 novembre)[9].

Chargé d'une mission à Cherbourg le 18 frimaire (8 décembre), il est remplacé par Bouret. Le 9 nivôse (29 décembre), un arrêté du comité de salut public l'envoie avec Fouché et Laporte, en remplacement de Collot d'Herbois, dans le Rhône et la Loire pour organiser le gouvernement révolutionnaire[9]. Toutefois, sur sa demande, le comité de salut public l'envoie le 3 floréal () dans l'Ain. Le 11 floréal (30 avril), il annonce l'arrivée de Dupuy, son remplaçant, à Commune-Affranchie et son prochain départ pour l'Ain[9]. Dans ce département, il fait libérer plus de 200 personnes, tout en demandant qu'on juge rapidement par des commissions populaires.

Puis, le 13 thermidor (31 juillet), le comité de salut public le nomme dans la Drôme, l'Ardèche et la Lozère. Rappelé après le 9 thermidor par décret du 26 thermidor (13 août) et par lettre du comité de salut public du 8 fructidor (25 août), il est de retour à Paris le 16 fructidor (2 septembre)[9]. La Convention l'élit une seconde fois au comité de sûreté générale, mais il s'oppose à la réaction thermidorienne. En butte aux attaques et accusations des modérés, il se défend avec succès.

Réélu le 22 vendémiaire an IV par le département de Loire-Inférieure, par 128 voix sur 232 votants, au Conseil des Cinq-Cents, il sort de cette assemblée en l'an V (), et le Directoire l'envoie dans la Meuse comme commissaire du gouvernement. L'année suivante, ce même département l'élit juge au tribunal de cassation, où il est plusieurs fois choisi par ses collègues pour présider la chambre dont il fait partie. Le 17 messidor an VIII, il est nommé commissaire près le tribunal criminel de Gand. Sous l'Empire, il est procureur impérial à la Cour de Bruxelles. Le 25 prairial an XII, il obtient la Légion d'honneur. En 1813, il est nommé procureur général près la Haute-Cour instituée dans le département des Bouches-de-l'Elbe.

En 1814, il quitte Hambourg avec le corps d'armée du prince d'Eckmühl et, sous les habits de chef de bataillon, part retrouver sa femme à Gand, où il demeure jusqu'aux Cent-Jours. Rentré alors en France, il est nommé conseiller à la cour de Rennes mais refuse ces fonctions. Proscrit par la loi du 12 janvier 1816 sur les régicides, il retourne à Gand, où était demeurée sa femme. Son fils, Hyacinthe-Charles, alors avocat à Rennes, demande le 20 février un passeport pour l'y rejoindre. Revenu à Rennes, il demande en vain le retour de son père le .

Fait chevalier de l'Empire le , il portait sur ses armoiries une main rouge.

Notes et références modifier

  1. Paul Paris-Jallobert, Anciens registres paroissiaux de Bretagne: baptêmes, mariages, sépultures (antérieurs à 1793), Plihon et Hervé, 1899, tome I, p. 31.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 36.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 47.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 61.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 21 mai 1793, p. 138.
  6. Op. cit., séance du 28 mai 1793, p. 536.
  7. Op. cit., séance du 30 mai 1793, p. 634.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 66, séance du 16 juin, p. 583.
  9. a b c et d Michel Briard, Missionnaires de la République, Paris, CHTS, 2002, p. 551-552.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier