Jean-Joseph Farre

général français

 Jean-Joseph Farre
Jean-Joseph Farre
Jean-Joseph Farre entre 1895 et 1896.

Nom de naissance Jean Joseph Frédéric Albert Farre
Naissance
Valence, France
Décès (à 70 ans)
8e arrondissement de Paris
Origine Drapeau de la France France
Grade Général de division
Conflits Guerre franco-prussienne de 1870
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Autres fonctions Ministre de la Guerre (1879-1881)
Sénateur inamovible (1880-1887)

Jean-Joseph Farre, né le à Valence et mort le [1] à Paris, est un général de division et homme politique français, grand-croix de la Légion d'honneur.

Il est ministre de la Guerre de décembre 1879 à novembre 1881.

Biographie modifier

Famille modifier

Il est le fils de Jean Jacques Farre, garde général des eaux et forêts puis inspecteur des eaux et forêts à Reims, et de Reine Françoise Albert, une famille de la petite bourgeoisie.

Formation modifier

Jean Joseph Farre est reçu à l’École polytechnique en 1835, puis choisit l’École d’application de Metz[2],[3] (1837-1839).

Algérie (1853-1859) modifier

Promu capitaine en 1843, il sert en Algérie[4]de 1853 à 1859. Promu chef de bataillon, il participe à l’expédition de Kabylie en 1856, sous les ordres du maréchal Randon ; il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Italie (1859-1868) modifier

Il sert en Italie de mars 1859 à mars 1864 puis de décembre 1867 à septembre 1868. Il participe à la Campagne d'Italie (1859) puis est pendant cinq ans commandant du génie des forces d'occupation des États pontificaux[3] et y gagne le grade de colonel en août 1868.

Guerre de 1870 modifier

Versé dans l'armée de Bazaine au début de la guerre franco-allemande de 1870, il peut s'échapper lors de la capitulation de Metz et offre ses services au gouvernement de la Défense nationale, qui l'envoie dans le Nord avec la charge de gouverneur militaire de Lille[3]. Il forme comme il le peut un nouvel embryon d'armée, et s'affaire tant et si bien que lorsque le général Bourbaki prend, quelques jours après, le commandement de ce que l'on appelait l'« armée du Nord », il trouve prêts quatorze bataillons et six batteries.

Le , Farre est promu général de brigade ; avec la mutation de Bourbaki à l’armée de l'Est le , Farre se voit confier l'intérim du commandement en chef de l'armée, forte de 25 000 hommes. Malgré les effectifs bien supérieurs de l’armée de Manteuffel (45 000 hommes, d'ailleurs aguerris) qui remonte vers Amiens, le général Farre n'hésite pas à lui barrer la route. La bataille de Villers-Bretonneux qui s'ensuit, le , est une défaite qui entraîne le repli de l'armée française vers le nord et la chute rapide d'Amiens qui est occupée par les Prussiens.

Quand, le , le général Faidherbe prend possession de son commandement, le général Farre est, en récompense de ses services, maintenu en activité « sans limite d'âge » par décret.

Fin de la carrière militaire modifier

En avril 1872, il est nommé commandant supérieur du génie en Algérie où il répare les dégâts occasionnés par la révolte des Kabyles. Promu, en 1875, général de division et nommé membre du comité des fortifications, il est chargé de l'inspection des côtes.

Atteint par la limite d'âge en 1881, le général Farre est maintenu en activité, comme ayant commandé en chef devant l'ennemi.

Ministre de la Guerre (1879-1881) modifier

Le souvenir de sa collaboration avec le général Faidherbe a valu au général Farre les sympathies de la gauche du Parlement. À plusieurs reprises, son nom est prononcé à propos de remaniements ministériels : finalement, à la formation du premier cabinet Freycinet (), il est nommé ministre de la guerre[5]. Il modifie le haut personnel du ministère par dissolution du corps de l'État-major[6], adhère nettement à la suppression des aumôniers militaires () ; décide () que les grades d'officiers territoriaux seraient dévolus aux officiers retraités; dépose (juin) un projet rendant indépendant le service de santé militaire, et, quand Charles de Freycinet se retire, le général conserve le portefeuille de la Guerre dans le cabinet reconstitué () sous la présidence de Jules Ferry.

Lors de la conquête de la Tunisie par la France, son administration provoque des critiques assez vives. Il a inauguré, pour faire face aux besoins de cette expédition, un système de renforts que l'on baptise du nom de « petits paquets »[7]. De la droite à l'extrême-gauche, on l’accuse de compromettre la mobilisation de l'armée. En , il dépose, au Sénat, un projet sur l’avancement dans l’armée. Le Sénat demande certaines garanties et refuse au ministre le droit de nommer les généraux : la commission de classement est maintenue. En juillet, il combat vivement la proposition Laisant sur le service de 3 ans, et la fait renvoyer à la commission[note 1]. Certaines mesures prises par le général Farre : par exemple, la suppression des tambours, soulèvent dans les cercles militaires, et plus encore parmi la population civile, des protestations. Le général Farre quitte le ministère le .

Le , il a été nommé sénateur inamovible[5],[note 2]. Jusqu'à sa mort, il vote avec la gauche du Sénat : la loi du sur le droit de réunion, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, pour la réforme judiciaire, pour le divorce (motion Naquet, finalement repoussée par le Parlement), pour les crédits des expéditions du Tonkin et de Madagascar, etc., et prend part aux discussions intéressant l'armée.

Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 10 juillet 1886.

Décorations modifier

  •   Grand-croix de la Légion d'honneur (10 juillet 1886)[8]
    • Grand officier le , à l'occasion de la distribution des drapeaux
    • Commandeur le .
    • Officier le
    • Chevalier le .

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. par 262 voix contre 172
  2. par 138 voix contre 128 à l'amiral Dupré

Références modifier

  1. Obsèques du général Farre, inhumation au Père-Lachaise « Le Moniteur de la gendarmerie » 3 avril 1887
  2. « Jean Joseph Frédéric Albert FARRE (1816-1887) », sur www.annales.org (consulté le )
  3. a b et c « Anciens sénateurs IIIe République : FARRE Jean-Joseph », sur www.senat.fr (consulté le )
  4. Jérôme Auvinet, « Charles-Ange Laisant : difficultés et potentialités d’une affectation en Algérie », Bulletin de la Sabix, no 64,‎ , p. 93–107 (ISSN 2114-2130, DOI 10.4000/sabix.2572, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Mayeur, Jean-Marie, Corbin, Alain et Schweitz, Arlette, Les immortels du Sénat : 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Publications de la Sorbonne, (ISBN 2-85944-273-1 et 978-2-85944-273-6, OCLC 408224891, lire en ligne)
  6. Georges Clémenceau, L'iniquité, éditions Stock, , p. 414
  7. « Encyclopédie de la troisième république », sur loubet-allaire.ludovic.chez-alice.fr (consulté le )
  8. « Cote LH/934/36 », base Léonore, ministère français de la Culture

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier