Jean Jacques Ehrlen

orfèvre strasbourgeois
Jean Jacques Ehrlen
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Jean Jacques Ehrlen (ou Johann Jacob Ehrlen) est un orfèvre actif à Strasbourg au XVIIIe siècle[1], considéré comme l'un des meilleurs de sa génération[2].

Biographie modifier

Jean Jacques Ehrlen est né en 1700 à Heiligenstein (auj. Bas-Rhin), où exerçait son père, pasteur luthérien, avant d'être nommé à l'église Sainte-Aurélie de Strasbourg de 1709 à 1730[3], puis de devenir chanoine de Saint-Thomas[1].

Il effectue son apprentissage chez Johann Reinhold Buttner (1672-1733[4]) entre 1714 et 1718, puis, après dix ans de compagnonnage, il est reçu maître à Strasbourg en 1728[2].

Jean Jacques Ehrlen meurt en 1777[2].

L'un de ses apprentis est Jean Jacques Hitschler, entre 1735 et 1739[5].

Son fils, également prénommé Jean Jacques (1731-1773), théologien de formation, devient aumônier du régiment Royal-Suédois, puis prédicateur à la Cour de Deux-Ponts Birkenfeld à Ribeauvillé. En 1758[6], sa fille, Marie Salomé, épouse l'orfèvre strasbourgeois Jean Christian Zahrt, dont elle poursuit l'atelier après la mort de celui-ci en 1781[1].

Œuvre modifier

Uniques dans la production strasbourgeoise, deux tasses trembleuses en argent doré ont été conçues entre 1736 et 1750. Très remarquées, elles ont été présentées lors de plusieurs expositions, à New York (Metropolitan Museum of Art) en 1938, à Strasbourg en 1948, à Paris en 1964. Elles sont conservées dans une collection privée[2].
  • Le musée historique de Strasbourg détient une théière en argent du 2e quart du XVIIIe siècle (les premières théières en argent apparaissent en France après 1715), la plus ancienne connue à ce jour à Strasbourg. Ses formes témoignent d'une influence parisienne. Elle est en argent uni à l'extérieur et en argent doré à l'intérieur. L'anse est en bois fruitier. La pièce porte le poinçon du maître et le 13 à la fleur de lys[10].
  • Le musée du Louvre possède une chocolatière (1749-1751)[11] et une cafetière (1749-1750)[12], toutes deux en vermeil et gravées aux armes du landgrave de Hesse-Darmstadt et de son épouse, née Leiningen Dagsburg, mariés en 1748.

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f Victor Beyer, « Ehrlen, Jean Jacques », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 9, p. 768, 1986, [lire en ligne]
  2. a b c et d Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)
  3. Église Sainte-Aurélie : Historique [1]
  4. Jean Daniel Ludmann, « Büttner », Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 5, 1984, p. 436, [lire en ligne]
  5. « Jean Jacques Hitschler, orfèvre puis courtier, et (1745) Dorothée Marthe Piton puis (1747) Marie Salomé Pfeffinger – luthériens », Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVe et le XXe siècle [2]
  6. Artisans strasbourgeois du métal au XVIIIe siècle : Strasbourg, Palais Rohan, 10 juin.-1er octobre 1978, Strasbourg, Musée des Arts décoratifs, 1978, p. 31
  7. « Aiguière, bassin », base Joconde [3]
  8. « Gobelet », base Joconde [4]
  9. Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742), p. 71-74
  10. Les Collections du musée historique de la ville de Strasbourg : de la ville libre à la ville révolutionnaire, Strasbourg, musées de la ville de Strasbourg, 2008, p. 206 (ISBN 2-35125-053-2)
  11. « Chocolatière », musée du Louvre [5]
  12. « Cafetière », musée du Louvre [6]
  13. « Jean Jacques Ehrlen », The Toledo Museum of Art [7]

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Artisans strasbourgeois du métal au XVIIIe siècle, Strasbourg, 1978, nos 61-63 (catalogue d'exposition)
  • (de) Marie-Joseph Bopp, Die evangelischen Geistlichen und Theologen in Elsass und Lothringen von der Reformation bis zur Gegenwart, Degener, 1959, p. 131, nos 1131 et 1134
  • Geneviève Haug, « L'orfèvrerie en Alsace des origines au XIXe siècle », Revue d'Alsace, no 110,‎ , p. 123
  • Hans Haug, Le siècle d’or de l’orfèvrerie strasbourgeoise, Paris, 1964, nos 33-45, pl. 33, 34
  • Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742, lire en ligne)
  • Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)

Articles connexes modifier