Jean Germain (homme politique)

personnalité politique française

Jean Germain
Illustration.
Jean Germain en 2007.
Fonctions
Sénateur français

(3 ans, 6 mois et 6 jours)
Élection 25 septembre 2011
Circonscription Indre-et-Loire
Groupe politique SOC
Successeur Stéphanie Riocreux
Maire de Tours

(18 ans, 9 mois et 14 jours)
Élection
Réélection mars 2001 et mars 2008
Prédécesseur Jean Royer
Successeur Serge Babary
Président de la communauté d'agglomération de Tours

(14 ans, 3 mois et 2 jours)
Prédécesseur Aucun
Successeur Philippe Briand
1er vice-président du conseil régional du Centre

(13 ans, 6 mois et 14 jours)
Prédécesseur Paul Masson
Successeur Isabelle Gaudron
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tours (Indre-et-Loire)
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Tours (Indre-et-Loire)
Nature du décès Suicide
Nationalité Française
Parti politique Parti socialiste
Diplômé de Université François-Rabelais
Profession Inspecteur général de l'Éducation nationale

Jean Germain (homme politique)
Liste des maires de Tours
Liste des sénateurs d'Indre-et-Loire

Jean Germain est un homme politique français, né le à Tours où il est mort le .

Membre du Parti socialiste, il est maire de Tours de 1995 à 2014 et sénateur d'Indre-et-Loire de 2011 à sa mort. Il se suicide au premier jour du procès de l'« affaire des mariages chinois », dans lequel il avait été mis en examen pour complicité de prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics.

Biographie modifier

Carrière professionnelle modifier

Après des études à Tours, Jean Germain obtient un doctorat d'État (1978)[1].

Il est maître de conférences en droit public. Il a notamment enseigné le droit constitutionnel et les finances publiques.

Vice-président d’abord, puis président de 1988 à 1993, de l’université François-Rabelais de Tours, Jean Germain a, en cette qualité, ouvert plusieurs chantiers : accompagnement de la démocratisation de l’accès à l'enseignement supérieur, professionnalisation d'un certain nombre de filières de formation, ouverture européenne des cursus par la multiplication des programmes Erasmus et Comenius.

Un important programme immobilier a permis d'accueillir des étudiants de plus en plus nombreux et d'ancrer l'université dans la ville à l'exemple de l'implantation de la composante « droit, économie et gestion » sur le quartier des 2 Lions, alors en construction, au sud de la ville.

Il coordonne la création d'une antenne de l'université de Tours à Blois et d'une filière de formation dédiée à « l'ingénierie des milieux aquatiques et des corridors fluviaux » à Chinon.

Il est inspecteur général de l'Éducation nationale (IGEN) de [2], date à laquelle il cesse ses fonctions de directeur de cabinet du secrétaire d'État André Laignel, jusque , date à laquelle il a fait valoir ses droits à la retraite. Cette demande de mise à la retraite coïncide avec un rapport de la Cour des comptes qui pointe du doigt « des traces matérielles minimes » prouvant son activité effective, soit « "dix courtes notes manuscrites" et un rapport en dix-huit années d’exercice pour lesquelles il a perçu une rémunération d’environ un million d’euros »[3],[4].

Dans le cadre de ses activités professionnelles et dans le prolongement des responsabilités universitaires qu’il a exercées, Jean Germain s’est vu confier par Pierre Moscovici, alors ministre des Affaires européennes, et Jack Lang, ministre de l’Éducation, une mission sur les voies et moyens permettant d’amplifier la mobilité des étudiants, des enseignants et des formateurs dans l’espace européen. Cette mission s'est traduite par un rapport sur « l’Europe des connaissances et du savoir » lequel a préfiguré l’adoption de la résolution du Conseil européen du portant plan d’action pour la mobilité, l’ensemble étant annexé au traité européen de Nice[5].

Parcours politique modifier

Au Parti socialiste modifier

De 1982 à 1985, il est directeur de cabinet d'André Laignel lorsque ce dernier est président du conseil général de l'Indre[6]. Par la suite, de 1988 à 1993, il occupe cette même fonction de directeur de cabinet alors que Laignel est secrétaire d’État, d'abord à la Formation professionnelle (de 1988 à 1991), puis à la Ville et à l'Aménagement du territoire (de 1991 à 1993)[7],[8].

Membre du Parti socialiste[9], Jean Germain est délégué national du PS auprès de François Hollande, chargé de l'Éducation et des Universités[10].

D'après la liste du , il est membre du comité d'orientation scientifique de l'association À gauche, en Europe, fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn.

Il a apporté son soutien à Ségolène Royal le [11], puis a soutenu François Hollande dans le cadre de la primaire présidentielle socialiste de 2011.

Sénateur modifier

Jean Germain est élu sénateur lors des élections sénatoriales de 2011[12],[13]. Au Sénat, au sein duquel il siège jusqu'à sa mort, il est notamment vice-président de la Commission des Finances depuis le renouvellement sénatorial de 2014[14], rapporteur spécial sur la mission budgétaire « Relations avec les collectivités territoriales »[15], après avoir été rapporteur spécial de la mission « Ville et Logement » pour le projet de loi de finances pour 2012 et président du groupe interparlementaire d'amitié France-Liban[16] depuis le renouvellement sénatorial de 2011.

Mandats locaux modifier

Il a été premier vice-président de la région Centre de 1998 à 2011. Il a exercé, à ce titre, l'intérim de la présidence de la région à deux reprises, après les démissions de Michel Sapin en 2000 et en 2007.

Jean Germain arrive à la mairie de Tours en 1995, succédant ainsi à Jean Royer. Il a lancé le vaste chantier du tramway de Tours qu'il a inauguré en 2013 et qui induit d'importants chantiers connexes comme les restructurations d'espaces tels que les places Pilorget, de la Tranchée et du Général-Leclerc.

Jean Germain a exercé de nombreuses fonctions locales : président de conseil de surveillance de Tours évènements[17], président du conseil de surveillance du CHRU de Tours[18], président du conseil d'administration de l'office public d'HLM Tours Habitat[19], président du SPL Tours Val de Loire Tourisme[20], président de SEMPAT Val de Loire[21], président de la société d'équipement de la Touraine (SET)[22], président de l'agence d'urbanisme de l'agglomération de Tours (ATU)[23], président du syndicat intercommunal des transports en commun de l'agglomération tourangelle (SITCAT)[24], président de l'Établissement public Loire.

En 2013, il cumule deux mandats et plus de dix fonctions à son actif, ce qui fait de lui, d'après un article de presse, le second édile français cumulant le plus de mandats et fonctions[25].

Après trois mandats et 19 années comme maire, la liste conduite par Jean Germain est devancée (41,7 %), en , par celle de Serge Babary (49,7 %), dans le cadre d'une triangulaire avec le FN Gilles Godefroy (8,57 %). Il décide après sa défaite de démissionner du conseil municipal.

Affaire des mariages chinois et suicide modifier

À partir de 2011, il est accusé dans l'« affaire des mariages chinois », où quatre autres personnes, dont une ancienne maîtresse supposée, Lise Han, sont mises en examen, notamment pour escroquerie et détournement de fonds de la mairie, faits dont il dément avoir été informé[26],[27],[28],[29]. Le , il est mis en examen pour complicité de prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics[30].

Alors que son procès doit débuter le , il se suicide le matin même dans son garage en face de son domicile tourangeau, quartier Febvotte[31],[32]. Dans une des lettres d'adieu laissées par l'ancien maire et lues par son avocat Dominique Tricaud, Jean Germain dit ne pas avoir supporté l'injustice et le déshonneur dont il se sentait accablé[33].

En , le tribunal correctionnel de Tours condamne Lise Han à 30 mois de prison, dont douze fermes[34]. En appel, en , elle est condamnée à quatre ans de prison, dont un avec sursis, et se voit emprisonnée[35].

Décorations modifier

Jean Germain est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur le au titre de « premier vice-président du conseil régional du Centre, maire de Tours (Indre-et-Loire), ancien président d'université ; 29 ans de services civils, militaires et de fonctions électives »[36].

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Jean Germain, « Les Renseignements fournis par l'administration aux administrés », sur sudoc.abes.fr, (consulté le )
  2. [1]
  3. "Les recasés de la République" : ces politiciens devenus "inspecteurs généraux" et qui se cachent dans des placards dorés, atlantico.fr, 26 avril 2015
  4. Ces fonctionnaires qui végètent dans les placards dorés de la République, challenges.fr, 25 avril 2013
  5. « Comptes rendus de la Délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne : Réunion du mardi 19 septembre 2000 à 15 heures », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  6. « Décès de Jean Germain : André Laignel pleure un proche - 07/04/2015 - La Nouvelle République Indre », sur www.lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  7. Arrêté du 23 mai 1991 portant nomination au cabinet du secrétaire d'Etat (lire en ligne)
  8. Arrêté du 26 janvier 1993 portant nomination au cabinet du secrétaire d'Etat (lire en ligne)
  9. Fédération d'Indre-et-Loire
  10. Liste des délégués nationaux sur le site du Parti socialiste
  11. Nouvel Observateur, le 17 août 2006
  12. « Élections sénatoriales : les biographies des élus », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. Élections sénatoriales de 2011 en Indre-et-Loire
  14. « Bureau de la commission des finances »
  15. « Loi de finances pour 2015 : rapporteurs spéciaux »
  16. « Membres du groupe France-Liban »
  17. www.societe.com
  18. Présentation du CHRU de Tours, http://www.chu-tours.fr
  19. NOTRE ORGANISATION, http://www.tours-habitat.fr
  20. TOURS VAL DE LOIRE TOURISME, lesepl.fr
  21. Trouver une Entreprise publique locale (Sem, Spl, Spla), lesepl.fr
  22. SOCIETE D EQUIPEMENT DE LA TOURAINE, http://www.societe.com
  23. UN OUTIL AU SERVICE DES COLLECTIVITÉS ET DE L’ÉTAT POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE DES TERRITOIRES, http://www.atu37.org
  24. Transports urbains / Direction des Transports urbains, http://www.agglo-tours.fr
  25. « Palmarès du cumul des mandats : Jean Germain second, Alain Claeys dans le top 20 », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
  26. « Affaire des "mariages chinois" : début du procès à Tours », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le )
  27. Violette Lazard, « Des mariages chinois un peu trop arrangés », sur liberation.fr,
  28. Frédéric Potet, « La marieuse chinoise de Tours était trop belle », sur lemonde.fr,
  29. Benjamin Peyrel, « Tours: l'affaire des "mariages chinois" préoccupe de plus en plus le maire », sur lexpress.fr,
  30. Caroline Devos, « Double mise en examen pour le maire de Tours », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
  31. « “Mariages chinois” : l'ex-maire de Tours disparaît au premier jour du procès », lemonde.fr, 7 avril 2015
  32. « Procès des "Mariages chinois" de Tours : Jean Germain s'est suicidé », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le )
  33. « La lettre d'adieu du sénateur PS Jean Germain » (consulté le )
  34. « Mariages chinois : Lise Han condamnée à 30 mois de prison », sur Europe 1 (consulté le )
  35. « Lise Han, l’ancienne maîtresse de Jean Germain, arrêtée près de Nice et écrouée », sur magcentre.fr, 20 septembre 2018.
  36. Décret du 19 avril 2000 portant promotion et nomination.