Jean Commère

peintre français
Jean Commère
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Lucien Commère
Nationalité
Activité
Formation
Maîtres
Mouvement
Influencé par
Distinction

Jean Commère, né à Paris le et mort à Saint-Mathurin-sur-Loire (Maine-et-Loire) le [1], est un peintre, aquarelliste, dessinateur, graveur et illustrateur français.

Biographie modifier

En 1936, Jean Commère est admis à l'école des beaux-arts d'Angers, puis il entre à l'École des beaux-arts de Paris deux ans plus tard, dans l'atelier du sculpteur Jean Boucher. À partir de 1936, il participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l'étranger.

Le , il est emprisonné pour avoir manifesté pour l'arrestation de Paul Langevin. Libéré en 1941, il rejoint sa famille en Anjou où il est en résidence surveillée.

 
Denée (Maine-et-Loire)

Il effectue un séjour en Bretagne durant les années 1947-1948 (il s'installe alors pendant quatre années à Denée (Maine-et-Loire)[2]), où il peint des scènes de port et des femmes bretonnes. En 1951 se déroule sa première exposition particulière à Paris à la galerie Monique de Groote. Il obtient, en partage avec Michel Rodde, le grand prix Othon-Friesz pour son tableau Inondations à Denée en 1952. Évoquant le misérabilisme de Bernard Buffet et les jeunes peintres qui lui sont contemporains, Bernard Dorival situe alors Jean Commère, « avec Gabriel Dauchot, Roger Lersy, Maurice Verdier et Raymond Guerrier, parmi les champions les plus remarqués de cet expressionnisme »[3]. Son confrère Michel Ciry restitue qu'il est peintre en plein air : « c'est sur le motif que cet admirable dessinateur réalise ses évocations frémissantes où l'air, l'eau et la terre se trouvent suggérés avec une très efficiente économie de moyens qui est l'apanage des maîtres »[4].

Jean Commère crée le rideau de scène, les décors et les costumes du Concerto aux Étoiles de Béla Bartók à l'Opéra de Paris en 1955. Il brosse les portraits d'Yves Montand et de Simone Signoret pour Les sorcières de Salem en 1956. En 1957, sa toile Le vel d'hiv est acquise par la ville de Paris.

Commère est nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 1958 et participe la même année à la Biennale de Venise. Il en sera promu officier du même ordre en 1979.

 
Îles Chausey

Il séjourne aux Îles Chausey où il peint des marines de 1959 à 1980[5]. En 1971, la galerie Philippe Reichenbach lui offre une première rétrospective à New York. Il gagne de nombreux prix (prix de la critique, prix du Salon des peintres témoins, prix de la Biennale de Deauville, prix Francis Smith…).

Il retourne dans sa région natale d'Anjou au début des années 1980. En 1983, il exécute une peinture murale d'une longueur de 9,50 m sur le thème du cirque pour le Centre des congrès d'Angers. En 1984, la ville d'Angers offre au pape Jean-Paul II une Descente de croix de Commère.

Marié en 1947 à Suzanne (dite "Suzette") Barbier, il achète en 1954 une maison en Brie au Plessis-Feu-Aussoux (Seine-et-Marne). Il y peint des paysages, des natures mortes, des scènes familiales, une série de Madones. Suzanne, maire du Plessis-Feu-Aussoux de 1965 à 1971, meurt au Plessis en . Jean Commère met fin à ses jours en octobre de la même année.

Œuvres modifier

Fresques murales modifier

  • Lycée Chevrollier, Angers, La visite du chantier.
  • Palais des congrès d'Angers, Le cirque.

Contributions bibliophiliques modifier

Expositions modifier

 
Château de Val, Lanobre
 
Château du Plessis-Macé
 
Prieuré Saint-Cosme de Tours, La Riche

Expositions personnelles modifier

  • Librairie des Éditions de l'Ouest, Angers, 1942.
  • Galerie la Station bleue, Angers, 1947, 1949, 1950.
  • Galerie Monoïcos, Monaco, 1949.
  • Galerie Pascaud, Paris, 1951.
  • Galerie Monique de Groote, Paris, 1951, 1953, 1955, 1956, novembre 1957 (Cent cinquante dessins et aquarelles)[6],[7].
  • Galerie Lamoureux, Angers, 1952.
  • Galerie Athena, Genève, 1957.
  • Galerie David et Garnier, Paris, mai-juin 1961.
  • Lefevre Gallery, 1961, 1970.
  • Galerie Philippe Reichenbach, Paris, 1962, 1963, 1964, 1965, 1967.
  • Galerie Philippe Reichenbach, New York, 1971.
  • Galerie Maurice Garnier, Paris, 1972, 1974, 1976.
  • L'œuvre graphique de Jean Commère, Commanderie des Templiers, Coulommiers, 1973.
  • Galerie Alain Daune, Paris, 1980, 1981, 1982.
  • Château de Val, Lanobre, été 1981.
  • Jean Commère et la Loire, Galerie Guigné, Paris, 1985.
  • Musée du Luxembourg, Paris, 1987.
  • Hommage à Jean Commère, Moulin de Vauboyen, Bièvres, novembre 1987.
  • Jean Commère, quarante ans de peinture, hôtel de ville d'Angers, 1981, août-septembre 1988.
  • Centre Paul-Gauguin, Pont-Aven, 1989.
  • Galerie de Crécy, Crécy-la-Chapelle, 1989, 2005, 2007, 2008, mai-juillet 2010.
  • Jean Commère - soixante-quatre œuvres sur papier, Galerie Guigné, Paris, avril-mai 1990[8].
  • Hommage à Jean Commère, chapelle des Dames blanches, La Rochelle, 1995.
  • Château du Plessis-Macé, 1996.
  • Prieuré Saint-Cosme de Tours, La Riche, 1997.
  • Rétrospective Jean Commère, Musée Bossuet, Meaux, 2005.
  • Jean Commère - Scènes de vie, Grand théâtre d'Angers, juillet-septembre 2016[9].

Expositions collectives modifier

Réception critique modifier

  • « Son style nerveux l'apparente au "Baroque" des meilleures époques. Il est pour nous, parmi les jeunes, le "maître des jaunes". » - René Barotte[19]
  • « Pour lui, la douceur angevine n'est pas un mythe. Le sentiment qu'il en a explique ses recherches picturales. Commère est, en effet, un chercheur. On a dit de lui qu'il était le peintre du jaune parce qu'il fut le premier à peindre des tableaux entièrement de cette couleur. Mais il exécute souvent des toiles polychromes ou même réduit sa palette au bleu et au noir. Sa principale préoccupation consiste à trouver un style qui concilie le fond et les formes, la couleur et le dessin. » - Yvon Taillandier[6]
  • « L'œuvre de Commère est profondément engagée, dans le haut sens du mot, et dans le seul qui doive concerner l'artiste. Sa force et son ardeur sont de l'homme qui la crée, à chaque instant de sa création, à chaque matérialisation, devenue perceptible, d'une émotion, d'un rêve, d'une émotion, d'un rêve, d'une vibration profonde dont tout l'être a d'abord frémi. » - Maurice Genevoix[20]
  • « Son art, presque plus proche du dessin que de la peinture, s'articule autour de teintes jaunes acidulées qu'il emploie sans modération. » - Patrick-F. Barrer[11]
  • « ...L'un des peintres majeurs de notre génération... Il était un maître que l'éblouissante aisance qu'il manifestait en toutes réalisations n'empêchait pas d'être profond quand le sujet traité l'exigeait. Et puis, à ses étincelantes qualités de peintre, il convient d'ajouter les non moins exceptionnels mérites du dessinateur qu'il fut, ce qui lui permit d'être également un graveur comme en compte fort peu chaque génération. En somme, un artiste vraiment complet. » - Michel Ciry[21]
  • « Sa palette s'est éclaircie dans les jaunes et dans les verts avec les années, sa touche s'est allégée, sa composition laisse une grande place aux fonds blancs. Un style aisé qui donne une rare séduction à ses portraits, à ses sous-bois et à ses paysages d'eau. » - Gérald Schurr[22]
  • « Après des œuvres de jeunesse, réalisées dans une pâte épaisse de tons purs, aux sujets cernés, débute la "période jaune". Paysages ou personnages apparaissent éclairés d'or, pâle ou chaud, transcendés par les enchantements de la lumière. Des toiles presque monochromes qui témoignent des exceptionnelles qualités d'un dessinateur qui compte au nombre des plus talentueux de sa génération. Son trait, nerveux, sensible, aigu, renvoie indéniablement à Francis Gruber, artiste qu'il admire tout particulièrement. Convaincu de la supériorité de la figuration, Commère ne sera jamais tenté par les sirènes de l'abstraction, même s'il prend conscience, les dernières années de sa vie, de la marginalisation de ses convictions dans un Paris ouvert à d'autres visions. » - Êric Mercier[15]

Prix et distinctions modifier

  • Prix Othon-Friesz, 1952[11].
  • Chevalier des arts et des lettres, 1958.
  • Prix "À une peinture", Salon des peintres témoins de leur temps, 1963.
  • Prix de la Biennale de Trouville, 1972.
  • Prix Francis-Smith, 1974.
  • Officier de l'Ordre des arts et lettres, 1978.
  • Grand prix international du Gemmail d'art sacré, 1978.

Musées modifier

  États-Unis modifier

  France modifier

  Italie modifier

  Royaume-Uni modifier

  Suisse modifier

Autres collections publiques modifier

Collections privées modifier

Références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Louis Thareaut, Denée ou la mémoire des lieux, Éditions du Petit pavé, 2014.
  3. Bernard Dorival, Les peintres du XXe siècle du cubisme à l'abstraction, 1914-1957, Éditions Pierre Tisné, 1957, page 137.
  4. Michel Ciry, Puisque tout est grâce - Journal 1980-1982, Plon, 1983, page 288.
  5. Jacques Jacob et Sophie Chousoy, Chausey, regards de peintres, Éditions de l'Artcothèque, 1999.
  6. a et b Yvon Taillandier, « Un jeune montre ses dernières recherches : Commère », Connaissance des arts, n°68, octobre 1957, p. 104.
  7. Journal de l'amateur d'art, n°199, 10 novembre 1957, page 6.
  8. « Les expositions : Jean Commère », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°15, 13 avril 1990, page 83.
  9. Ouest-France, Le peintre Jean Commère célébré, 9 juillet 2016
  10. Jean Cassou, Pierre Courthion, Bernard Dorival, Georges Duby, Serge Fauchereau, René Huyghe, Jean Leymarie, Jean Monneret, André Parinaud, Pierre Roumeguière, Michel Seuphor, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
  11. a b et c Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992, page 155.
  12. Pierre Gamarra, « Exposition - Les peintres contre la nuit », France Nouvelle, 3 mai 1961.
  13. a et b Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., Paris, 1992.
  14. J.-C. Antonini et J. Fumet, Artistes et présidents - Journal de l'exposition, éditions de la ville d'Angers, 1998.
  15. a et b Éric Mercier, Années 50 - La Jeune Peinture, tome I : L'alternative figurative, ArtAcatos, 2010, « Jean Commère » pages 426-433.
  16. Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup, Halle du verre de Claret, dossier de presse de l'exposition, 2012
  17. Art Actu, Les insoumis de l'art moderne, présentation de l'exposition, 2016
  18. Musée Baron-Martin, La Jeune Peinture, présentation de l'exposition, 2017
  19. René Barotte, « Jean Commère », dans Les peintres témoins de leur temps, tome 6, Éditions Achille Weber/Hachette, 1957, page 69.
  20. Maurice Genevoix, « Jean Commère », dans Les peintres témoins de leur temps, tome 10, Éditions Achille Weber/Hachette, 1961, page 100.
  21. Michel Ciry, Brisons nos fers - Journal, 1987-1988, Buchet/Chastel, 1992, page 343.
  22. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, page 194.
  23. a b c et d Éric Mercier, Années 50 - La Jeune Peinture, tome II : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos, 2010, « Jean Commère » pages 120-123.
  24. Birmingham Museums Trust, Jean Commère dans les collections
  25. Archives départementales de Seine-et-Marne, Jean Commère dans les collections

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Bernard Dorival, Les peintres du XXe siècle du cubisme à l'abstraction, 1914-1957, Éditions Pierre Tisné, 1957.
  • René Barotte, Jean Commère, dans Les peintres témoins de leur temps, tome 6, Achille Weber/Hachette, 1957.
  • Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1950, Oldbourne Press, Londres, 1960.
  • Maurice Genevoix, de l'Académie française, Jean Commère, dans Les peintres témoins de leur temps, tome 10, Achille Weber/Hachette, 1961.
  • André Dunoyer de Segonzac, Jean Commère, Éditions Galerie David et Garnier, 1961.
  • Jean Perrin, Jean Commère, peintre de la lumière, Éditions Arts et Lettres, 1964.
  • René Huyghe, de l'Académie française, et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Le Robert, Dictionnaire universel de la peinture, S.N.L.-Dictionnaires Robert, 1975.
  • Jean Perrin, « Jean Commère, le peintre de la Seine-et-Marne », Revue d'art et d'histoire de la Brie et du pays de Meaux, n°26, 1975.
  • Sanjiro Minamikawa, Ces maîtres dans leur atelier, Asahi Sonorama, Japon, 1980.
  • Ouvrage collectif, Jean Commère - Quarante ans de peinture, Éditions de la ville d'Angers, 1988.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Emmanuelle Tenailleau (préface de Michel Ciry), Jean Commère, 1920-1986, Éditions La Daguenière/Couleurs et Formes, 1998.
  • Jacques Jacob et Sophie Choussy, Chausey, regards de peintres, Éditions de l'Artcothèque, 1999.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Grûnd, 1999, tome 3.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
  • Éric Basset, Années 50 - La Jeune Peinture, tome I : L'alternative figurative ; tome II : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos, 2010.
  • René Chabannes, Quarante ans d'expositions au château de Val, Artogue, 2014 (lire en ligne).
  • Sarah Wilson, Pierre Basset, Julien Roumette et Florence Condamine, Les insoumis de l'art moderne - Paris, les années 50, Musée Mendjisky - Écoles de Paris, 2016 (lire en ligne).

Liens externes modifier