Jean-Noël Tronc

homme d'affaires français

Jean-Noël Tronc, né le à Paris, est un chef d’entreprise français. Il est le directeur général de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) de [1] à septembre 2021[2].

Jean-Noël Tronc
Jean-Noël Tronc en 2015.
Fonctions
Directeur Général du CNED
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Marianne Julliard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Le 23 mars 2022, il est nommé directeur général du Centre national d’enseignement à distance[3].

Biographie modifier

Fils d’un ingénieur en physique nucléaire et d’une enseignante, il est marié à Marianne Julliard, magistrate, et père de quatre enfants.

Diplômé de l’ESSEC et de l’Institut d'études politiques de Paris[4], il fonde et dirige durant ses études le club Opinions, club des jeunes rocardiens, présent dans les grandes universités et les grandes écoles, en parallèle des clubs Forum, dirigé par Manuel Valls, Alain Bauer et Stéphane Fouks, et vice-président du club Convaincre Paris, club proche de Michel Rocard.

Il commence sa carrière dans la société américaine Andersen Consulting en 1993, où il participe à plusieurs missions informatiques dans le secteur des télécommunications. Il travaille ainsi sur le projet de satellites Iridium, pour AT&T et pour France Télécom Réseaux et Services Internationaux. Il est également assistant parlementaire de Gérard Fuchs, député français, puis député européen et vice-président de l’union des partis socialistes et sociaux-démocrates européens, futur Parti Socialiste Européen. Il participe aux négociations de l’UPSCE sur le futur Traité de Maastricht et suit les questions d’union économique et monétaire, de défense et d’immigration.

Il devient chargé de mission au commissariat général au plan de 1995 à 1997 avec Jean-Baptiste de Foucauld puis Henri Guaino. Il est rapporteur du rapport au Premier ministre sur l’ouverture à la concurrence et la régulation des principaux services publics en réseaux (transport, énergie, télécommunications, poste) présidé par Renaud Denoix de Saint Marc, alors Vice-président du Conseil d’État[5].

Jean-Noël Tronc est rapporteur général du rapport sur les réseaux de la société de l’information[6] de 1996, sous la présidence de Thierry Miléo qui plaide pour une ouverture à la concurrence des secteurs des télécommunications et une politique active de soutien au développement d’internet en France. Il fait partie des pionniers français de l’internet, réunis à Autrans, avec l’ISOC, chapitre français de l’Internet Society, avec des personnalités comme Philippe Lemoine, Daniel Kaplan, Jean-Paul Baquiast, tout en participant aux premières missions sur l’internet comme la mission sur les services en ligne d'Antoine Beaussant ou la mission sur la régulation de l’internet d'Isabelle Falque Pierrotin[7].

Entre 1997 à 2002, il est nommé conseiller pour les technologies et la société de l'information du Premier Ministre Lionel Jospin[8] et met en œuvre la politique gouvernementale pour l’Internet, en particulier dans les domaines de l’éducation, de l’administration électronique, du soutien à l’innovation et au commerce électronique, de la régulation et de la lutte contre la cyber-criminalité. Il élabore pour le Premier ministre le discours d’Hourtin[9],[10] sur l’entrée de la France dans la "Société de l’Information" puis pilote le Programme d’action gouvernemental pour la société de l’information (PAGSI) ainsi que le lancement du portail servicepublic.fr[11]. Il est notamment à l’origine de la libéralisation de la cryptologie en France, de la création du Brevet informatique et internet pour les élèves en fin de primaire, de la création des espaces publics multimédias pour la formation du public, du développement du portail Légifrance, de la création de la mission pour les technologies de l’information et de la communication, agence interministérielle qui développe l’intranet gouvernemental et les choix techniques de l’informatique de l’État, de la circulaire sur les sites internet de l’État rendant obligatoire le respect des standards du World Wide Web Consortium pour l’accès des mal-voyants et non-voyants à l’internet.

S’appuyant sur un réseau de conseiller « PAGSI » dans chaque cabinet ministériel, il coordonne la politique qui conduira également aux actions de soutien à l’innovation (création des BSPCE, dispositif fiscal avantageux pour les startups), à l’essor du haut débit et notamment à l'ouverture de la boucle locale de France Télécom aux fournisseurs d’accès internet comme Free, au commerce électronique à partir des recommandations du rapport de Francis Lorentz[12], à l’équipement des écoles primaires en accès internet, au renforcement des moyens de lutte contre la cybercriminalité (création de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication et de la Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information) au sein du Secrétariat général de la Défense nationale, à l’adaptation du droit (loi sur la signature électronique de 1999) ou à la diffusion de l’internet culturel (création du portail Gallica par la Grande Bibliothèque)[13].

Avec son homologue américain, Ira Magaziner, et l’Australien Paul Twomey, il représente l’Europe dans les négociations sur la réforme du système mondial de gestion des noms de domaine sur internet qui conduit à la transformation de l’IANA (Internet Assigning Names Authority) en ICANN. Ses échanges avec John Postel, patron de l’IANA jusqu’à sa mort en 1998 faciliteront le dialogue avec les Américains. Avec Ira Magaziner, il élabore la déclaration franco-américaine sur la société de l’information et le commerce électronique signée lors du voyage officiel de Lionel Jospin aux États-Unis, accompagné de Hubert Védrine, Dominique Strauss-Kahn, et Claude Allègre. Avec le gouvernement finlandais, il élabore une déclaration commune sur la société de l’information[14].

En 1999, le Journal du Net en fait la personnalité Internet de l’année[15]. En 2000 il est « guest speaker » à l’Internet Society où Vinton Cerf, co-inventeur du protocole IP, protocole de base de l’internet, l’accueille. De 2002 à 2007, il rejoint le Groupe France Télécom où il est successivement directeur de la stratégie et de la marque, président du conseil d'administration d'Orange Réunion, directeur marketing mobile, directeur général d'Orange France, et conseiller spécial du Président Directeur Général de France Télécom[16].

De 2008 à 2010, il est PDG de Canal+ Overseas, filiale du groupe Canal Plus chargée des activités de télévision payante dans l’Outre-Mer et à l’international, ensemble de filiales gérant l’activité complète d’un groupe de télévision payante par abonnement. Il préside les filiales de Canal+ Caraïbes[17] (Antilles-Guyane), Canal + Réunion-Mayotte, Canal Maurice (avec le groupe Currumjee), Canal + Nouvelle-Calédonie[18].

Il conduit la transformation du groupe en Afrique[19] où le groupe change son modèle économique en lançant des offres prépayées, acquiert un nouveau satellite, ouvre de nouvelles filiales (Cameroun, Gabon, Madagascar) en plus des filiales du Sénégal et de Côte d’Ivoire et passe en trois ans de 103 000 à plus de 800 000 clients dans plus de vingt pays, appuyé sur des distributeurs locaux indépendants ou sur les filiales. Fin 2009, le projet de rachat du bouquet satellitaire panafricain anglophone et lusophone GTV échoue au dernier moment. Il est à l’origine du lancement de l’émission Plus d’Afrique en 2009. Après des négociations avec Al Jazeera et Abu Dhabi Media Company, un bouquet satellitaire sera ouvert en 2009 au Maroc, en Algérie et en Tunisie puis fermé face au piratage massif.

En , le Conseil d’administration de la Sacem le choisit pour succéder à Bernard Miyet au poste de Directeur Général [20]. Il prend ses fonctions le lors de l’Assemblée générale annuelle de la Sacem. Il met en œuvre une transformation en profondeur de la société, première société d’auteurs au monde avec plus 155 000 sociétaires de 160 nationalités différentes, société de collecte nationale en France, à Monaco, au Luxembourg et au Liban, qui a collecté plus de 1,2 milliard d’euros en 2015 et représente en France plus de 80 millions d’œuvres, issus de son répertoire ou de celui des sociétés d’auteurs du monde entier que la Sacem représente. Pour le nombre de ses sociétaires issus de ces zones géographiques, la Sacem est la plus importante société d’auteurs du Brésil, du Maghreb, et la deuxième d’Afrique sud-saharienne après la SAMRO d’Afrique du Sud. Sous sa direction, le dépôt en ligne des œuvres par internet est ouvert en 2014, le paiement en ligne des droits en 2015. La Sacem a signé des accords commerciaux avec les principales plateformes internet, comme l’accord YouTube[21] en 2013, avec Netflix[22] en 2014 ou avec Apple Music en 2015[23].

Il est président du GESAC (Groupement Européen des sociétés d'auteurs et de compositeurs)[24], membre du conseil d'administration de la CISAC[25] (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et de Compositeurs), et membre du conseil d'administration de la Coalition pour la diversité culturelle[26].

Il préside le Conseil d’Administration de Armonia, plateforme européenne de licences pour les services internet qui regroupe les sociétés d’auteurs de huit pays : Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Portugal, Suisse[27].

À la demande de Lionel Zinsou, il anime le cluster Industries Créatives et Culturelles de la Fondation AfricaFrance[28].

Il est président du Conseil d’Administration du French-American Cultural Fund[29], qui regroupe, avec la Sacem, la MPAA et les deux guildes américaines des réalisateurs (Directors Guild of America) et scénaristes (Writers Guild) et œuvre pour la promotion du cinéma français aux États-Unis, à travers le festival de films français de Los Angeles City of Lights, City of Angels[30], soutient le prix D’Ornano-Valenti au Festival du cinéma américain de Deauville[31] et permet la restauration de films avec The Film Foundation, créé par Martin Scorsese, et la Cinémathèque française.

En 2013, il est un des principaux artisans du rapprochement des industries culturelles et créatives en France autour du panorama France Créative[32],[33] qui décrit le poids économique de la culture et de la création en France[34],[35].

Il est membre du conseil d'administration du Centre National de la musique créé le 1er janvier 2020[36].

Autres activités modifier

Cofondateur de nonfiction[37], le portail des livres et des idées, lancé en 2007 sur le modèle de la New York Review of Books, à l’initiative du journaliste et chercheur Frédéric Martel, et qui compte plus de 800 contributeurs réguliers, experts, universitaires, journalistes[38]. Jean-Noël Tronc est membre de la Commission pour la Libération de la Croissance Française, créée par le Président de la République Nicolas Sarkozy, sous la présidence de Jacques Attali, en 2007-2008[39].

Jean-Noël Tronc a présidé la commission des aides sélectives du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) à la promotion des œuvres cinématographiques à l’étranger[40].

Notes et références modifier

  1. sacem.fr
  2. Olivier Milot, « Jean-Noël Tronc évincé de la direction de la Sacem : les raisons d’un départ », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Décret du 23 mars 2022 portant nomination du directeur général du Centre national d'enseignement à distance - M. TRONC (Jean-Noël) », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  4. Les Échos du 21 novembre 2011 Jean-Noël Tronc à la tête de la Sacem
  5. Le Service Public, Rapport au premier ministre
  6. adminet.com
  7. « INET '98: Conference Overview », sur isoc.org (consulté le ).
  8. Archives Nationales concernant la période 1997 à 2002
  9. journaldunet.com
  10. « Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, sur la mise en œuvre et les orientations de développement du Programme d'action gouvernementale pour la société de l'information (PAGSI) depuis son lancement en 1997 et la préparation du passage électronique à l'an 2000, Hourtin le 26 août 1999. - vie-publique.fr », sur discours.vie-publique.fr (consulté le ).
  11. Les Échos Jean-Noël Tronc 28 septembre 2006, par Solveig Godeluck
  12. « Commerce électronique : le rapport Lorentz demande à l'État de montrer l'exemple », sur lesechos.fr (consulté le ).
  13. Olivier Ezratty, « Le nouveau plan numérique du gouvernement : éducation », sur Opinions Libres - Le blog d'Olivier Ezratty (consulté le ).
  14. « Déclaration conjointe franco-finlandaise sur la société de l'information, Helsinki le 10 septembre 1998 - vie-publique.fr », sur discours.vie-publique.fr (consulté le ).
  15. journaldunet.com
  16. challenges.fr
  17. « Entretien et portrait Canal Plus Overseas », Satellimag,‎ , p. 4 (lire en ligne [PDF])
  18. strategies.fr
  19. jeuneafrique.com
  20. sacem.fr
  21. « Le nouvel accord YouTube-Sacem inclut des futurs services de streaming payant » (consulté le ).
  22. « La SACEM signe un accord avec Netflix », sur numerama.com (consulté le ).
  23. « Détail d'un article - SACEM », sur societe.sacem.fr (consulté le ).
  24. (en-US) « Who we are - GESAC », sur authorsocieties.eu (consulté le ).
  25. cisac.org
  26. cdc-ccd.org
  27. « Armonia, premier portail européen de licences pour les services de musique en ligne », sur irma.asso.fr (consulté le ).
  28. « Africa France » [L’Interview] Jean-Noël TRONC, Directeur Général de la SACEM »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur africafrance.org (consulté le ).
  29. « FACF », sur colcoa.org (consulté le ).
  30. « Succès du 17ème festival de films français à Los Angeles, COLCOA « Mediamerica », sur mediamerica.org (consulté le ).
  31. « Prix Michel d'Ornano Valenti 2015 - La Sacem », sur societe.sacem.fr (consulté le ).
  32. lefigaro.fr
  33. humanite.fr
  34. lesechos.fr
  35. leparisien.fr
  36. « Les instances », sur CNM (consulté le ).
  37. nonfiction.fr
  38. nonfiction.fr
  39. legifrance.gouv.fr
  40. « CNC - Communiqués de presse - Eric Garandeau nomme Jean - Noël Tronc, Président de la commission des aides sélectives du CNC à la promotion des œuvres cinématographiques à l’étranger », sur cnc.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier