Jean-Baptiste Ventura

général italien
Rubino Ventura
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Grade militaire

Jean-Baptiste Ventura, ou Rubino Ventura (ou Rubino ben Torah), né en mai 1794 à Finale Emilia et mort le 3 avril 1858 à Toulouse, est un militaire et mercenaire italien. Au Pendjab, il participe à la réorganisation de l'armée de Ranjît Singh, dont il devient l'un des généraux, et effectue des fouilles archéologiques dans le Peshawar, mettant au jour des trésors monétaires.

Biographie modifier

Identités modifier

Quatrième fils de Gamaliele (ou Gabriele) et de Vittoria Massarani, Reuben ou Roven (Rubino en est la forme italianisée), naît le 23 ou le 25 mai 1794 dans le quartier juif de Finale Emilia en Italie[1],[2],[3]. Le patronyme Ventura (italianisé de ben Torah) est celui qu'il utilise comme signature[1]. Son dossier de Légion d'honneur est au nom de Ventura de Mandy, et donne Lardenne (Haute-Garonne) pour lieu de son décès, le 3 avril 1858[4]. Après 1840 et une victoire dans la province de Mandi, il est parfois appelé de comte de Mandy[5]. Il change son prénom pour Jean-Baptiste vers 1820[2], peut-être pour accréditer une fausse identité catholique et française, à laquelle il attribue un passé glorieux[1].

Périodes militaires modifier

En 1811, le royaume d'Italie est sous tutelle napoléonienne, et Ventura décide de s'enrôler dans l'armée du royaume où, remarqué pour sa valeur, il obtient rapidement le grade d'officier. Avec la chute de Napoléon, la garde impériale est dissoute en 1814, et Ventura rentre dans son pays. Pendant deux ans, il se consacre à des études, notamment d'histoire et de langue[3].

Avec le traité de Fontainebleau (1814), l'Italie[N 1] n'est plus sous tutelle française. Ventura se fait remarquer pour ses sympathies pour Napoléon, et est surveillé par la police. En janvier 1817, il obtient un passeport pour quitter le pays[1]. Il embarque à Livourne ou Trieste, et se rend à Constantinople[6],[3].

 
Rubino Ventura et Ranjît Singh à Lahore en 1825 (plaque commémorative à Finale Emilia)

En 1801, Ranjît Singh succède à son père comme maharaja du Pendjab. Soucieux que son armée soit formée selon des méthodes d'exercice et de manœuvre européennes, il engage Ventura et Jean-François Allard en 1822. En 1823, les deux hommes s'illustrent dans la bataille de Nowshera (en)[1]. Ventura prend le commandement du Fauj-i-Khas (en), une brigade royale qui en 1826 comporte plus de 10 000 hommes, et plusieurs régiments d'infanterie et de cavalerie[7]. Il obtient rapidement le grade de colonel[6], puis en 1836 de général[1].

En 1836, le gouvernement français reconnaît les mérites de cet ancien officier de l'Empire, et Ventura est fait Chevalier de la Légion d'honneur[7],[1]. Il sera ensuite promu Commandeur en 1838, puis Grand officier en 1842[4].

Fouilles archéologiques modifier

À partir de 1830, Ventura effectue des fouilles archéologiques, et met notamment au jour plusieurs pièces et médailles[1]. Plusieurs de ses trouvailles seront acquises par le British Museum[2], dont certaines sont extraites de la coupole de Mankiala, un stūpa monumental à 30 km de Rawalpindi. De retour en France en 1834, Allard offre au roi Louis-Philippe « la splendide collection de monnaies dite de Ventura » contenant « 328 pièces d'or, d'argent et de bronze, dont 26 gréco-bactriennes et indo-grecques »[8].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'Italie n'est un État qu'à partir de 1861. Voir Chronologie de l'unification de l'Italie.

Références modifier

  1. a b c d e f g et h (it) Elena Bacchin, « Ventura, Robino », dans Encyclopédie Treccani, vol. 98, (lire en ligne).
  2. a b et c (en) « Ventura, Jean-Baptiste », sur britishmuseum.org (consulté le ).
  3. a b et c (it) Tommasso Locatelli, Il Vaglio Antologia della Letteratura Periodica, vol. 1, Alvisopoli, (lire en ligne), p. 273-274.
  4. a et b « VENTURA DE MANDY », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. (en) S.N. Sen, « A Note on General Ventura's Jagir », dans Proceedings of the Indian History Congress, vol. 5, Indian History Congress, , p. 511-516.
  6. a et b (en) Isidore Singer et Umberto Cassuto, « Ventura, Robino », sur Jewish Encyclopedia (consulté le )
  7. a et b « Des officiers ‘français’ de l’Empire dans le Royaume sikh du Penjab 1822-1849 », sur cidif (Centre d'information et de documentation de l'Inde francophone), (consulté le ).
  8. Jean-Marie Lafont, « Les Indo-Grecs. Recherches archéologiques françaises dans le royaume sikh du Penjab 1822-1843. », dans Topoi. Orient-Occident, vol. 4/1, , p. 20-23.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (it) Maria Pia Balboni, Il Generale Rubino Ventura : La straordinaria vita di un ebreo del Finale al servizio del maharaja Ranjit Singh, Casa Editrice Baraldini Editore.
  • Jean-Marie Lafont, La présence française dans le royaume sikh du Penjab, Paris, École française d'Extrême-Orient, , 553 p. (ISBN 2-85539-768-5, BNF 35715379).
  • Jean-Marie Lafont, « Les Indo-Grecs. Recherches archéologiques françaises dans le royaume sikh du Penjab 1822-1843. », dans Topoi. Orient-Occident, vol. 4/1, , p. 9-68.

Liens externes modifier