Jean-Baptiste Colbert de Seignelay

personnalité politique française

Jean-Baptiste Antoine Colbert, marquis de Seignelay et de Châteauneuf-sur-Cher, baron de Lignières, est un homme politique français né le à Paris et mort le . Secrétaire d’État de la Marine entre 1683 et 1690, il est le fils du marquant ministre Jean-Baptiste Colbert.

Jean-Baptiste Antoine Colbert
Marquis de Seignelay
Portrait du marquis de Seignelay
par Marc Nattier d'après Claude Lefèbvre.
Fonction
Secrétariat d'État de la Marine
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Famille
Père
Mère
Marie Charron
Fratrie
Jeanne-Marie Colbert (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marie-Marguerite d’Alègre
Catherine-Thérèse de Goyon de Matignon-Thorigny
Enfant
Marie Jean Baptiste Colbert, Marquis de Seignelay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statut
Autres informations
Propriétaire de
Distinction
Officier de l'ordre du Saint-Esprit
Chevalier de l'ordre de Saint-Michel, grand trésorier et commandeur des ordres en survivance de son père en 1675.
Blason
signature de Jean-Baptiste Antoine Colbert Marquis de Seignelay
Signature

Biographie modifier

Seignelay était le fils aîné de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) qui en fait son successeur. Il fait ses études chez les Jésuites sous la direction du Père Bouhours en 1664. Colbert obtient pour lui de Louis XIV la survivance de ses charges () et entreprend de le préparer lui-même à les exercer. Il lui fait faire un voyage à Rochefort en pour apprendre le métier de marin avec Colbert du Terron, l'envoie en Provence en 1671 pour s'informer sur les galères et les questions commerciales avec le Levant, en Italie, en Hollande et en Angleterre, où il retourne en .

Le , il est admis auprès du roi pour assister son père dans les affaires de la marine, suivre les affaires courantes et signer les dépêches. Nommé Grand Trésorier de l'ordre du Saint-Esprit en 1675, il est chargé, l'année suivante, d'organiser à Marseille les approvisionnements de la flotte et de l'armée envoyées en Sicile. Il accompagne le roi en Lorraine et devant Ypres en 1678 et va signer à Munich, le , le contrat de mariage du Dauphin avec Marie-Anne de Bavière.

Le , à la mort de son père, Seignelay lui succède comme secrétaire d’État de la Marine de Louis XIV. Il occupe cette fonction jusqu'à sa mort prématurée en 1690, à l'âge de trente-neuf ans, d'une crise cardiaque.

Il rédige l’Ordonnance royale de Louis XIV ou Édit royal de touchant la police des îles de l'Amérique française et poursuit l'œuvre de son père en mettant la marine française en état de rivaliser avec les flottes anglaise et hollandaise et en préparant les grandes campagnes navales. Entre 1660 et 1690, sous la direction des Colbert, père et fils, la marine royale est passée de dix-huit vaisseaux et dix galères à 125 vaisseaux et les arsenaux d'État sont complètement restructurés.

En , avec Duquesne, il participe au bombardement de Gênes. Il est nommé ministre d'État en 1689.

Le 3 juillet 1689, il reçoit l'ordre de se rendre à Brest où les flottes - Méditerranée et Brest -devaient faire leur jonction avant l'affrontement avec la flotte Anglo-Hollandaise. Il est alors chargé de remettre une lettre du roi au maréchal d'Estrées le déchargeant de son commandement navale. Tourville n'arrivera en rade de Brest que le 30 juillet[1].

Il participe également en personne, quoique moribond, à la bataille victorieuse du cap Béveziers (Beachy Head) à l'est de l'île de Wight, remportée par Tourville sur les Anglo-Hollandais le .

Rival de Louvois, comme son père, il bénéficie de l'appui de Madame de Maintenon, maîtresse puis femme de Louis XIV.

Mort à 39 ans le , il est identifié comme le premier cas de mort subite, parmi les personnes célèbres, survenus à la cour de Louis XIV, suivies de celles de Louvois (1641-1691) et de Philippe d'Orléans (1640-1701)[2]. Le marquis de Seignelay est autopsié par le Dr Pierre Dionis en présence du Guy-Crescent Fagon, premier médecin du roi. Mentionnée comme mort subite, le médecin décrit l'évolution de la maladie du patient sur une année[2]. Avec les évolutions médicales, une analyse rétrospective est réalisée sur la base des documents existants par le Pr Roger Rullière, en 1984, en diagnostiquant que la mort du marquis de Seignelay est due aux suites d'une affection cardiaque et que son jeune âge ne permet pas d'évaluer la pathologie coronaire. En effet, à cette époque, le cardiologue Raymond Vieussens fait ses recherches sur les maladies cardiaques[2].

Mariage et descendance modifier

 
« La Marquise de Seignelay et deux de ses fils » par Pierre Mignard (1691)
Londres, National Gallery
Catherine-Thérèse de Matignon, Marie-Jean-Baptiste (?) et Théodore Alexandre (?)

Seignelay épouse en premières noces la marquise Marie-Marguerite d'Alègre, dame de Blainville, fille de Claude-Yves de Tourzel, marquis d'Allègre, et de Marguerite-Gilberte de Roquefeuil, le . Elle meurt en 1678. Leur fille Jeanne-Marguerite Colbert (novembre 1676-avril 1680), marquise d'Alègre et dame de Blainville, meurt dans sa petite enfance ; son père le marquis de Seignelay hérite d'elle pour Blainville (et transmet cette terre à son fils aîné ci-dessous, issu de son 2° lit, d'où succession chez les Montmorency), mais la famille d'Alègre récupère le marquisat d'Allègre.

Il se remarie le avec Catherine-Thérèse de Goüyon de Matignon-Thorigny (1662-1699 ; issue du duc Léonor d'Orléans-Longueville, comte de Tancarville et seigneur de Gournay). De cette union naissent cinq fils :

En 1683, Seignelay hérite du domaine de Sceaux.

Hommages modifier

  • La marine française a donné le nom Le Seignelay à un cuirassé dans les années 1880.
  • En 1675, Nicolas Boileau lui dédie sa neuvième Épître « Rien n'est beau que le vrai ».

Notes et références modifier

  1. Madame de La Fayette, Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689, Paris, Editions GALIC, , 176 p., pages 114-119
  2. a b et c Pr Roger Rullière, « Les morts subites à la Cour de Louis XIV de 1690 à 1709, d'après Pierre Dionis », Histoire des sciences médicales, Asnières-sur-Seine, vol. XVIII, no 1,‎ , p. 20/96 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  3. de La Roque, col. 63

Annexes modifier

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Sources et bibliographie modifier

Articles connexes modifier

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