Jean-Baptiste Carpeaux

sculpteur et peintre français
Jean-Baptiste Carpeaux
Ernest Hiolle, Buste de Carpeaux, ornant la tombe du sculpteur, au cimetière Saint-Roch de Valenciennes[1].
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 48 ans)
CourbevoieVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jean-Baptiste CarpeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Amélie de Montfort (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Mouvement
Maître
Genre artistique
Distinction

Grand Prix de Rome en 1854

Première Médaille au Salon de 1863
Œuvres principales
Buste de Charles Garnier (d), Ugolin entouré de ses quatre enfants, La Négresse (d), Pourquoi naître esclave ?Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean-Baptiste Carpeaux né le à Valenciennes et mort le à Courbevoie est un sculpteur, peintre et dessinateur français.

Biographie modifier

 
Autoportrait, dit aussi Dernier autoportrait (1874), huile sur toile, Paris, musée d'Orsay.

Jean-Baptiste Carpeaux grandit dans une famille modeste d'ouvriers à Valenciennes. Il est né au no 53 rue Delsaux. Sa maison natale est remarquable pour sa façade[2]. Il aime dessiner et souhaite faire des études de sculpture contre la volonté de son père. À l'Académie de la ville, il suit les cours de sculpture de René Fache (1816-1891) et les cours d'architecture de Jean-Baptiste Bernard[3],[4] (1801-1856). Arrivé à Paris en 1838 avec sa famille[5], Carpeaux reçoit une première formation de dessin et de modelage à la Petite École.

En 1844, il entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de François Rude, figure du romantisme mais persona non grata aux Beaux-Arts. Il travaille depuis huit mois auprès de Rude lorsque celui-ci lui dit : « Mon petit, je t'aime bien, mais si tu veux le prix de Rome[6], il faut me quitter[7]. » Les sujets tirés de la mythologie et de l'histoire antiques ou des Saintes Écritures ne l'inspirent guère : après plusieurs tentatives infructueuses, il choisit de quitter l'enseignement de Rude pour celui du sculpteur Francisque Duret, professeur à l'École des beaux-arts, qui lui promet le succès en deux ans.

En , il remporte le prix de Rome avec son Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax. Son arrivée dans la capitale italienne est différée d'un an, l'artiste devant achever plusieurs commandes.

Il s'installe à la villa Médicis en et étudie les grands maîtres : Raphaël, Michel-Ange. Il voyage en Italie où il puise son goût pour le mouvement et la spontanéité. De son séjour italien, il sculpte trois envois, le Petit boudeur, le Pêcheur à la coquille et son Ugolin entouré de ses quatre enfants. Malgré cela il s’acquitte avec difficultés de ses obligatoires envois de Rome : il ne fait pas d’envoi de première année — une copie d’antique habituellement —, fait passer son Pêcheur à la coquille pour la figure de deuxième année, et prend des libertés avec le règlement en exposant comme dernier envoi Ugolin entouré de ses quatre enfants, groupe de cinq personnages tiré de Dante au lieu de l’histoire ancienne ou de la Bible[8].

En 1862, rentré à Paris, il est introduit à la cour impériale par son ami et mécène, Eugène d'Halwin de Piennes, bientôt chambellan de l'impératrice. Il est alors à la fois le portraitiste recherché mais jamais officiel de la cour et le sculpteur présent sur les grands chantiers du Second Empire. Il sculpte la même année le Buste de la princesse Mathilde qui lui permet d'obtenir plusieurs commandes de la part de Napoléon III. Il participe à la décoration extérieure du pavillon de Flore (Le Triomphe de Flore) et de l'opéra Garnier (La Danse).

Jean-Baptiste Carpeaux expose au premier Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1863[9].

En 1864, l'artiste donne des leçons de dessin et de modelage au prince Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879), fils unique de Napoléon III et de Eugénie de Montijo. Par la suite il obtient de réaliser le portrait de l'héritier de la dynastie et réalise deux œuvres, un groupe figurant le prince et son chien et un buste selon la commande de l'impératrice. Le groupe rompt avec les représentations des enfants princiers, en mettant l'accent sur l'accessibilité du jeune prince : « ma statue du prince impérial sera une belle empreinte des temps modernes pour l'avenir, j'y mets tout mon savoir, toute ma vie ; ce sera un échelon de ma gloire » déclare le sculpteur[10]. Le sculpteur en réalise très vite des réductions, dont les droits sont rachetés par la maison impériale en 1869. Objet de propagande, l'effigie connaît un succès considérable si bien que Jean-Baptiste Carpeaux réalise en 1868 une variante en bronze argenté, sans le chien, destinée à l'hôtel de ville de Paris, détruite dans l'incendie de 1871.

A l'occasion des fêtes organisées pour l'Exposition universelle il réalise une série de toiles, dont le Bal costumé au palais des Tuileries, conservé au Musée d'Orsay[11].

L'artiste se montre très tôt novateur en développant lui-même l'édition de ses œuvres pour le commerce. S'il a recours à des fondeurs indépendants pour les bronzes, à partir de 1868 il s'installe à Auteuil où il peut créer un atelier. Véritable entreprise familiale, l'atelier édite en plâtre, terre cuite estampée ou marbre des répliques qui sont pour beaucoup des variations ou des extractions à partir de sculptures ayant rendu l'artiste célèbre, telle La Danse. Par ailleurs, Jean-Baptiste Carpeaux crée des modèles nouveaux, plus onéreux, sur lesquels il exerce un contrôle artistique rigoureux. Après sa mort, l'exploitation de l'œuvre sculpté est poursuivie par ses héritiers[10].

Il collabore avec l'architecte Gabriel Davioud pour sa dernière œuvre, la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde de la place Camille-Jullian à Paris. Il réalise le groupe des quatre figures de L'Asie, L'Europe, L'Amérique et L'Afrique soutenant le globe terrestre. « Galilée m'a mis sur la voie en disant "La Terre tourne !" c'est ainsi que j'ai représenté les quatre points cardinaux tournant, suivant la rotation du globe » écrit Carpeaux peu avant de soumettre sa maquette définitive. La guerre franco-allemande de 1870 et la Commune interrompent le travail de l'artiste, qui ne livre le modèle qu'en 1872. La critique du Salon se déchaîne contre le groupe : « quatre femmes déshabillées, dégingandées, se démènent d'un air ahuri et furieux sous un grand globe qu'elles ne soutiennent pas. Ce débraillé de style est décidément intolérable dans les œuvres destinées au plein air. »[réf. nécessaire] Le bronze est fondu en 1874, sans tenir compte du souhait de Carpeaux de patiner les figures de manière à évoquer la couleur de peau des allégories[10]. Après sa mort, Emmanuel Frémiet achève la fontaine en ajoutant les huit chevaux bondissants, les tortues et les dauphins du bassin.

Les dernières années de sa vie sont sombres. La guerre et la défaite de 1870 tarissent les commandes. À la même époque, Carpeaux développe, à l'égard de sa femme, une jalousie maladive qui conduit à la séparation du couple en 1874. Sous l'influence de ses parents, et à court d'argent, il abandonne la direction de son atelier du 25, boulevard Exelmans à son frère, qu'il occupait depuis 1869[12]. Le , il meurt (des suites d'un cancer de la vessie), à Courbevoie, dans une propriété où l'avait accueilli le prince Georges Stirbey.

Ses obsèques ont lieu à l'église de Courbevoie le surlendemain () en présence de plus de 2 000 personnes et son corps est déposé dans un caveau provisoire au cimetière ancien de Courbevoie[13].

Après un bref séjour (du au ), son corps est transporté à Valenciennes le , et inhumé le lendemain () au cimetière Saint-Roch[14].

Dans son testament, il lègue nombre d'œuvres au musée des Beaux-Arts de Valenciennes.

Outre plusieurs autoportraits, ses traits ont été fixés par le portrait qu'en fit son ami peintre Joseph Soumy, conservé au musée Bonnat-Helleu à Bayonne.

Il vécut au hameau Boileau (16e arrondissement de Paris)[15].

Carrière artistique modifier

Contexte modifier

Dans le contexte de la sculpture française du XIXe siècle, les multiples commandes publiques, auxquelles s'ajoutent le poids de l'Académie et de l'École des beaux-arts, renforcent plus l'académisme dominant que l'expression personnelle des artistes. Or Jean-Baptiste Carpeaux, par son esthétique néo-baroque, est un des sculpteurs les plus marquants de cette époque.

Carpeaux sculpteur modifier

 
La Danse (1869), pierre, Paris, musée d'Orsay.

Eugène Fromentin cite Alexandre Falguière qui lui rapporte les propos que lui tint son ami alors qu’ils déambulaient dans Rome en 1859 : « […] Ce n’est pas en considérant l’Apollon du Belvédère que tu deviendras un grand sculpteur. La sculpture, c’est la vie ; la vie, c’est le mouvement, et c’est ici que tu apprendras à la rendre… C’est dans la rue que nous devons étudier notre art, non pas au Vatican [16]. » Lors de son séjour à Rome, il réalise le Pêcheur à la coquille (1857-1858) : ce garçon qui écoute, ravi, le murmure de la mer au fond d'un coquillage, est son premier grand succès. En 1861, il réalise son chef-d'œuvre, Ugolin entouré de ses quatre enfants, un père torturé par l'alternative de mourir ou de manger ses enfants. Il puise son sujet chez Dante, grand poète italien, où s'affirment son romantisme et son goût de l'expression.

À Paris, il s'assure la protection de Napoléon III, sculpte le portrait de la princesse impériale, et reçoit des commandes officielles. Chacune de ses œuvres, où éclatent ses conceptions naturalistes et son désir de restituer un mouvement inspiré du style baroque, fait l'objet de polémiques : le Nu du fronton du pavillon de Flore, au palais du Louvre à Paris, est jugé trop sensuel, son groupe de La Danse (1869), sur la façade sud de l'Opéra Garnier à Paris, provoque l'indignation par sa liberté et son réalisme. Atteint du cancer, il réussit à terminer le groupe des Quatre Parties du monde pour la fontaine de l'Observatoire à Paris en 1874.

Carpeaux est avant tout un modeleur, travaillant l'argile d'où il tire plusieurs esquisses de ses grandes œuvres. Certains modelages ont servi pour constituer des moules en plâtre. La traduction en pierre est réalisée essentiellement par des praticiens[17]. L'artiste va éditer également plusieurs versions de ses œuvres dans un but commercial, isolant ainsi certaines figures de plus vastes compositions[17].

Il eut Louis Eugène Joseph Cuvellier pour élève.

Carpeaux peintre modifier

Jean-Baptiste Carpeaux est aussi un peintre renommé. En 1859, dès son premier jour à Rome, il déclare : « J’aime cet art avec passion, il me révèle plus que ma chère sculpture […]  »[18]. Il confia aussi : « J’ai barbouillé bien des toiles […] j’aime cet art avec passion[19]. » Jean-Baptiste Carpeaux poursuit le modèle de l'artiste universel : être peintre, décorateur et sculpteur.

Les peintures de Carpeaux révèlent une grande diversité de styles et de sujets, elles s’affirment comme des œuvres à part entière, empreintes de spontanéité et d'une exécution rapide. La liberté extrême de sa touche donne à ses œuvres un aspect d’esquisse. Que ce soit avec la terre, l’huile, le crayon ou la plume, l’acte créatif anime Carpeaux et le laisse épuisé[8]. À la différence de ses sculptures, très peu de ses toiles sont sorties de son atelier.

Carpeaux a peint des paysages, des scènes de la vie quotidienne, des portraits et autoportraits, des scènes religieuses et des peintures d'histoire. À tout instant, il prenait des notes, aussi bien dans la rue qu'aux réunions de la Cour impériale. Ses peintures sont nées de ces croquis, avec une apparence voulue d'ébauche et de premier jet. Dans un esprit « moderne », ces derniers sont l'expression même de la vie et du mouvement[20].

Cet aspect de la carrière de l’artiste permet de confronter ses sculptures et ses peintures, puisque l’artiste tisse volontairement des rapports entre ces deux arts. Durant son séjour romain à la villa Médicis, il exécute ses premières copies, qu’il poursuivra toute sa vie.

Le corps humain est très présent dans sa sculpture et dans sa peinture, où il reprend ses sculptures les plus célèbres, comme Ugolin entouré de ses quatre enfants, Pêcheur à la coquille (1857-1858), Flore accroupie ou La Danse (1869). Carpeaux utilise la grisaille dans Ugolin et La Danse, cette technique lui permet d’obtenir des reliefs et des contrastes d’ombres et de lumières. Il s’agit d’œuvres qui semblent bien réelles tant leur matérialité (base, socle, contours, ombre) est marquée[21]. Dès lors, on ne parle plus d’un « Carpeaux d’après les maîtres » mais d’un « Carpeaux d’après Carpeaux ».

Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes, le musée du château de Compiègne, le Petit Palais et le musée d'Orsay à Paris conservent des toiles de Carpeaux.

Vie Personnelle modifier

En 1869, Carpeaux sculpte La Fiancée. Le modèle est Amélie Clotilde de Montfort (1847-1908), fille du vicomte Philogène de Montfort, conseiller général de la Marne et général gouverneur du palais du Luxembourg. Il tombe amoureux de son modèle et l'épouse la même année. Ils auront trois enfants, dont Charles Carpeaux (1870-1904) qui sera photographe, explorateur et qui accompagnera les archéologues en Indochine avec l'École française d'Extrême-Orient, et Louise Clément-Carpeaux (1872-1961), qui deviendra sculptrice et écrira plusieurs ouvrages sur l'œuvre et la vie de son père[23].

Œuvres dans les collections publiques modifier

 
Ugolin entouré de ses quatre enfants (1860), plâtre patiné, Paris, Petit Palais.
 
Les Quatre parties du monde (1874), bronze, Paris, place Ernest-Denis.
Algérie
États-Unis
France
  • Bordeaux, musée des Beaux-Arts :
    • La Rieuse, buste en marbre, 64 × 47 × 29 cm[36] ;
    • Mater dolorosa, terre cuite, 71,1 × 52,7 × 34,8 cm[37].
  • Cambrai, musée de Cambrai :
    • Jeune Fille à la coquille, 1864, statue en bronze, 98 × 50 × 54 cm[38] ;
    • Pêcheur à la coquille, 1858, statue en bronze, 88 × 48 × 52 cm[39].
  • Compiègne, palais de Compiègne :
    • Le Prince impérial et son chien Néro, groupe en bronze[40] ;
    • La Duchesse de Mouchy, 1867, buste en plâtre[41] ;
    • Buste de Napoléon III, 1873, plâtre[42].
  • Dijon, musée des Beaux-Arts :
    • Buste de Charles Tissot, 1863, bronze ;
    • Le Génie de la Danse, 1869, statue en bronze[43] ;
    • Portrait de vieille Transtévérine, vers 1856-1862, huile sur carton[44].
  • Dieppe, Musée de Dieppe :
    • Buste du docteur Achille Flaubert, 1874, bronze ;
    • Buste du docteur Achille Flaubert, 1874, terre crue ;
    • Pêcheuse de vignots, 1874, statuette, épreuve en terre cuite ;
    • Ugolin et ses enfants, groupe en bronze.
  • Douai, musée de la Chartreuse : Pourquoi naître esclave ?, 1868, buste en terre cuite, 60 × 47 × 34 cm[45].
  • Doullens, musée Lombart : Pourquoi naître esclave ?, vers 1868, buste.
  • Évreux, musée d'Évreux : La Charité, dessin à l'encre noire et à la plume sur papier vélin, 21,8 × 15,4 cm[46].
  • Gray, musée Baron-Martin : Buste du peintre-sculpteur Gérôme, artiste vésulien, plâtre, 60 × 25 × 23 cm.
  • Lille, palais des Beaux-Arts : Le Prince impérial et son chien Néro, 1865, groupe en plâtre patiné, 140 × 65 × 60 cm[47].
  • Lyon, musée des Beaux-Arts :
    • Fontaine de Watteau, esquisse, 76 × 58 × 62 cm, vers 1869-1872, plâtre patiné[48] ;
    • La Marquise de La Valette, 65 × 63 × 32 cm, 1861, buste en plâtre patiné[49] ;
    • Charles Garnier, 68 × 53 × 35 cm, vers 1868-1869, buste en plâtre patiné[50] ;
    • Ugolin entouré de trois de ses enfants, esquisse, 53 × 35 × 29 cm, vers 1857-1858, groupe en plâtre patiné[51] ;
    • La France impériale portant la lumière dans le monde, vers 1864, esquisse, 37 × 30 × 24 cm, statue en plâtre patiné[52] ;
    • L’Agriculture, vers 1864, esquisse, 27 × 39 × 21 cm, statue en plâtre patiné[53] ;
    • La Science, vers 1864, esquisse, 25 × 38 × 20 cm, statue en plâtre patiné[54] ;
    • Le Triomphe de Flore, vers 1866, esquisse, 24 × 34 × 0,7 cm, haut-relief en plâtre patiné[55] ;
    • La Palombella à l’antique, 1861, 45 × 28 × 27 cm, buste en plâtre[56].
  • Montpellier, musée Fabre : Amélie de Montfort en toilette de mariée, 1869, buste en plâtre patiné, 67 × 49 × 26 cm[57].
  • Nantes, musée d'Arts : Madame Joachim Lefèvre, buste marbre sur piédouche, 82 × 53,8 × 35,3[58].
  • Nice :
  • Nemours, château-musée : Buste du peintre Jean-Léon Gérôme, vers 1871, plâtre patiné, 60 × 24 cm, no  inv. 2016.0.385[59].
  • Paris :
    • Comédie-Française : Buste d'Alexandre Dumas fils, 1873, marbre[60].
    • École nationale supérieure des beaux-arts : Étude de visage d’après la figure de Minos, plume et encre brune sur papier vert, 17,1 × 11,6 cm[61]. Carpeaux reproduit une figure emblématique du Jugement dernier de Michel-Ange, qui lui avait sans doute fait une forte impression lors de son séjour en Italie entre 1856 et 1860. Dans l’inscription qu’il appose sur la feuille, il implore le peintre de la Renaissance, tout en le vénérant et le tutoyant, comme on le fait pour un dieu ou un père. Désemparé devant son génie, il lui fait part de ses inquiétudes et de ses doutes sur un mode poignant proche du cri[62].
    • musée d'Orsay :
      • Ugolin et ses enfants, 1860, groupe en bronze, 194 × 148 × 119 cm[63] ;
      • Ernest André, 1862, buste en marbre, 62 × 34,4 × 30,9 cm[64] ;
      • Buste d'Anna Foucart, 1860, bronze, 47,5 × 21,2 × 25 cm[65] ;
      • Buste d'Alexandre Dumas fils, 1873, plâtre, 46,5 × 34,4 × 22,5 cm[66] ;
      • Cécile Demarçay, 1872, buste en plâtre sur piédouche, 80,2 × 60,7 × 32,6 cm[67] ;
      • La Marquise de la Valette, 1861, buste en plâtre, 65 × 64 × 29 cm[68] ;
      • La Princesse Mathilde, 1862, buste sur piédouche en marbre, 95,3 × 70,4 × 43,7 cm[69] ;
      • Le Prince impérial et son chien Néro, 1865, groupe en marbre, 140,2 × 65,4 × 61,5[70] ;
      • Les Quatre Parties du monde soutenant la sphère céleste1868-1872, groupe en plâtre, commande de la Ville de Paris pour le jardin de l'Observatoire[71] ;
      • La Danse, 1865-1869, groupe en pierre, provenant de la façade du palais Garnier ;
      • La Danse, 1868, groupe plâtre, 232 × 148 × 115 cm[72]
      • Charles Garnier, 1868-1869, buste en bronze, 67,6 × 54,5 × 33,6 cm[73] ;
      • Eugénie Fiocre, 1869, buste en plâtre, 83 × 51 × 37 cm[74] ;
      • Jean-Léon Gérôme, 1871, buste en bronze, 60,2 × 25,4 × 23,7 cm[75] ;
      • Madame Delthil de Fontréal, 1873, buste en plâtre patiné[76] ;
      • La Pêcheuse de vignots, 1874, bronze, 73 × 21,6 × 24 cm[77] ;
      • Le Pêcheur à la coquille, 1857-1858, huile sur toile, 102 × 65 cm[78] ;
      • Bal costumé au palais des Tuileries (l'empereur Napoléon III et la comtesse de C.), 1867, huile sur toile, 56 × 46 cm[79] ;
      • L'Attentat de Berezowski contre le tsar Alexandre II le , 1867, huile sur toile, 131,1 × 195 cm[80].
    • opéra Garnier, façade sud : La Danse, 1865-1869[81].
    • palais du Louvre, façade du pavillon de Flore : Le Triomphe de Flore, 1865, haut-relief en pierre[82].
    • Petit Palais :
      • Pêcheur à la coquille ou Pêcheur napolitain, 1858, statue en plâtre[83] ;
      • Le Chinois, 1872, buste en plâtre patiné, étude préparant la figure féminine de l'Asie pour la fontaine des Quatre parties du monde ;
      • Daphnis et Chloé, 1873, groupe en plâtre patiné ;
      • Les Trois Grâces, 1874, groupe en terre cuite; 82 × 44 × 43 cm[84] ;
      • Naufrage dans le port de Dieppe, 1873, huile sur toile[85] ;
      • Amélie de Montfort, 1869, pierre noire sur papier[86] ;
      • Les Enfants de l'artiste, Charles et Louise, endormis, vers 1874, crayon et pierre noire sur papier.
  • Roubaix, musée La Piscine : Le Prince impérial, buste en bronze, 62 × 34 × 23 cm[87].
  • Valenciennes, musée des Beaux-Arts :
    • Le Prince impérial au chapeau, 1868, statuette en terre cuite, 27,5 × 9,1 × 8,3 cm[88] ;
    • Le Petit Boudeur, vers 1856, buste en marbre ;
    • Monument à Antoine Watteau, 1863-1864[89] ;
    • Charles Gounod, 1871, buste en terre cuite, 63,5 × 53,5 × 29 cm[90] ;
    • Le Triomphe de Flore, 1872, haut-relief en terre cuite ;
    • L'Amour blessé, 1873-1874, statue en marbre ;
    • Buste de Bruno Chérier, 1874, plâtre[91] ;
    • Saint Bernard prêchant la croisade, 1874, statuette en terre cuite, 46,5 × 17,8 × 14,1 cm[92] ;
    • La Ville de Valenciennes défendant la patrie, 1875, terre cuite, 50 × 42 × 30 cm[93] ;
    • Autoportrait dit « Carpeaux criant de douleur », 1874, huile sur toile, 40,7 × 32,5[94] ;
    • Coucher de soleil, 1872, huile sur toile, 24 × 32,5 cm[95] ;
    • La Relève des morts à Montretoux, 1871, huile sur toile, 85 × 120 cm[96] ;
    • diverses figures dessinées du groupe de La Danse et des croquis, des études préparatoires sur papier.
  • Vesoul, musée Georges-Garret : Buste de Jean-Léon Gérôme, 1872, bronze.

Hommages modifier

Notes et références modifier

  1. Catherine Guillot, Bruno Chérier (1817-1880). Peintre du Nord, ami de Carpeaux, Presses Universitaires du Septentrion, 2010, p.42.
  2. Mais l'intérieur est laissé à l'abandon.
  3. Catherine Dollé, « L'enseignement du dessin sous la Troisième République : introduction du dessin industriel à Valenciennes », Livraisions d'histoire de l'architecture, no 2,‎ , p. 117-130 (lire en ligne).
  4. En même temps que Gustave Crauk (1827-1905).
  5. Marine Kisiel, « L'homme et l'artiste, entre triomphes et tourments », Dossier de l'Art, no 220, juillet-, pp. 18-26.
  6. Le concours annuel pour le prix de Rome, enjeu majeur dans la perspective d'une carrière, est dès le départ l'un des objectifs du jeune artiste. Les vainqueurs partent à Rome, pour un séjour de quatre ans à l'Académie de France, afin de parfaire leur formation au contact des chefs-d'œuvre de l'Antiquité et de l'art italien et doivent envoyer régulièrement des travaux à Paris.
  7. Collectif, Catalogue des Ouvrages de Peinture, Sculpture, Dessin, Gravure, Architecture et Art décoratif exposés au Grand-Palais des Champs-Élysées, du 1er au , Paris, Compagnie françaises des papiers-monnaie, , 286 p. (lire en ligne), p. 238.
  8. a et b Claire Barbillon (dir.), Catherine Chevillot, Stéphane Paccoud et Ludmila Virassamynaïken (préf. Sylvie Ramond), Sculptures du XVIIe au XXe siècle : Musée des Beaux-Arts de Lyon, Paris, Somogy éditions d'art, , 592 p., 25 × 31 cm (ISBN 978-2-7572-1269-1, OCLC 1013587541, BNF 45388270, présentation en ligne), p. 247.
  9. Carolus Duran, Des amitiés modernes.
  10. a b et c « Carpeaux (1827-1875), un sculpteur pour l'Empire », sur www.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  11. Frédéric Gaussen, Paris des peintres, Société Nouvelle Adam Biro, , 191 p. (ISBN 2-87660-341-1), p. 51
  12. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Boulevard Exelmans », p. 490.
  13. Le Monde illustré des 16 et et . Jean-Baptiste Carpeaux — contrairement à ce que l'on peut lire assez souvent — n'a donc pas jamais été inhumé au cimetière parisien d'Auteuil.
  14. Martine Kaczmarek, La Voix du Nord, , p. 44.
  15. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Hameau Boileau », p. 205.
  16. Carpeaux peintre, 24 janvier-2 avril 2000, musée du Luxembourg, p. 17 ([PDF] sommaire du dossier de presse).
  17. a et b Wassili Joseph, « Technique et création chez Carpeaux », Dossier de l'Art, no 220, juillet-, pp. 29-33.
  18. « Carpeaux peintre, 24 janvier-2 avril 2000, musée du Luxembourg : Sommaire du dossier de presse » [PDF], p. 4.
  19. Patrick Ramade et Laure de Margerie, Carpeaux. Peintre, Paris, RMN, 1999, p. 76.
  20. Patrick Ramade et Laure de Margerie, Carpeaux. Peintre, op. cit., p. 87.
  21. Patrick Ramade et Laure de Margerie, Carpeaux. Peintre, op. cit., p. 82.
  22. Notice no 04450000094, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  23. Louise Clément-Carpeaux, La Vérité sur l'œuvre et la vie de J.-B. Carpeaux (1827-1875), avant-propos de Georges Lecomte, préface de Camille Mauclair, 2 vol., Paris, Imp. Dousset et Bigerelle, 1934-1935, 348 p. (en ligne sur Gallica).
  24. vitaminedz.com.
  25. Ugolin entouré de ses quatre enfants.
  26. Napoléon III.
  27. Ugolin entouré de ses quatre enfants.
  28. Pourquoi naître esclave ?
  29. Princesse Mathilde.
  30. Le Chinois.
  31. Bacchante.
  32. Le Pêcheur napolitain.
  33. Les Trois Grâces.
  34. Pêcheur napolitain à la coquille.
  35. Jeune fille à la coquille.
  36. « La Rieuse », notice no 000SC021001, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  37. « Mater dolorosa », notice no 06380000594, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  38. Jeune Fille à la coquille.
  39. Pêcheur à la coquille.
  40. Le Prince impérial et son chien Néro.
  41. La duchesse de Mouchy.
  42. Buste de Napoléon III.
  43. « Le Génie de la Danse », notice no 01370013932, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  44. Portrait de vieille Transtérine.
  45. Pourquoi naître esclave ?
  46. « La Charité », notice no 07030004749, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  47. Le Prince impérial et son chien Néro.
  48. La Fontaine de Watteau.
  49. La Marquise de Lavalette.
  50. Charles Garnier.
  51. Ugolin entouré de trois de ses enfants.
  52. La France impériale portant la lumière dans le monde.
  53. L'Agriculture.
  54. La Science.
  55. Le Triomphe de Flore.
  56. La Palombelle.
  57. Amélie de Montfort en toilette de mariée.
  58. Mme Joachim Lefèvre.
  59. « Buste du peintre Jean-Léon Gérome », www.photo.rmn.fr.
  60. « Buste d'Alexandre Dumas fils », notice sur parismuseescollections.paris.fr.
  61. « Étude de visage d’après la figure de Minos, Carpeaux », sur Cat' zArts
  62. Emmanuelle Brugerolles (dir.), Dessiner la lettre, écrire le dessin, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-813-1), p. 198-206.
  63. Ugolin et ses enfants.
  64. Ernest André.
  65. Anna Foucart.
  66. Alexandre Dumas fils.
  67. Cécile Demarçay.
  68. La Marquise de La Valette.
  69. La Princesse Mathilde
  70. Le Prince impérial et son chien Néro.
  71. Les Quatre parties du monde soutenant la sphère céleste.
  72. La Danse.
  73. Charles Garnier.
  74. Eugénie Fiocre.
  75. Jean-Léon Gérôme.
  76. Madame Delthil de Fontréal.
  77. La Pêcheuse de vignots.
  78. Le Pêcheur à la coquille.
  79. Bal costumé palais des tuileries.
  80. « L'Attentat de Berezoxski », notice no 000PE000276, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  81. « La Danse », notice no AP58Z00058, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  82. Le Triomphe de Flore.
  83. Notice du musée d'Orsay.
  84. Les Trois Grâces.
  85. Naufrage dans le port de Dieppe.
  86. Amélie de Montfort.
  87. Le prince impérial.
  88. Le Prince impérial au chapeau.
  89. (en) Allison Unruh, « Lists of plates », dans Allison Unruh, Aspiring to la Vie Galante : Reincarnations of Rococo in Second Empire France., ProQuest, , 461 p. (lire en ligne), page 12.
  90. « Charles Gounod », notice no 06380000407, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  91. Buste de Bruno Chérier.
  92. « Saint Bernard prêchant la croisade », notice no 06380000834, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  93. La Ville de Valenciennes défendant la patrie.
  94. « Carpeaux criant de douleur », notice no 06380000006, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  95. « Coucher de soleil », notice no 06380000097, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  96. « La Relève des morts de Montretoux », notice no 06380000096, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  97. Notice en rapport sur la base Joconde
  98. « Square Carpeaux - Equipements – Paris.fr », sur www.paris.fr (consulté le ).
  99. Esquisse préparatoire pour La Mort de Carpeaux (1892, Amiens, musée de Picardie).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Claire Barbillon (dir.), Catherine Chevillot, Stéphane Paccoud et Ludmila Virassamynaïken (préf. Sylvie Ramond), Sculptures du XVIIe au XXe siècle : Musée des Beaux-Arts de Lyon, Paris, Somogy éditions d'art, , 592 p., 25 × 31 cm (ISBN 978-2-7572-1269-1, OCLC 1013587541, BNF 45388270, présentation en ligne).
  • Paul Jamot, « Carpeaux. Peintre et graveur », Gazette des beaux-arts, .
  • Édouard Sarradin, Carpeaux, Paris, Éditions Rieder, collection « Maîtres de l'art moderne », 1927.
  • Claude Jeancolas, Carpeaux. Sculpteur et peintre, Lausanne, Edita, 1987.
  • Laure de Margerie, Carpeaux. La fièvre créatrice, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 68), RMN, 1989, 128 p. (ISBN 978-2070530922).
  • Victor Beyer, Annie Braunwald et Lise Duclaux, Sur les traces de Jean-Baptiste Carpeaux, Paris, Éditions des Musées nationaux, 1975. — Catalogue de l'exposition du Grand Palais à Paris, -.
  • Patrick Ramade et Laure de Margerie (dir.), Carpeaux. Peintre, Paris, RMN, 1999. — Catalogue de l'exposition au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, du au , et au musée du Luxembourg, à Paris, du au .
  • Michel Poletti, Jean-Baptiste Carpeaux, l'homme qui faisait danser les pierres, Éditions Gourcuff Gradenigo, 2012, 206 p. (ISBN 978-2353401420).
  • Michel Poletti et Alain Richarme, Jean-Baptiste Carpeaux, sculpteur (1827-1875). Catalogue raisonné de l'œuvre édité de Carpeaux, Paris, Univers du Bronze, Les Éditions de l'Amateur, 2003, 208 p. (ISBN 978-2859173760).
  • Collectif, Jean-Baptiste Carpeaux, 1827-1875, Gallimard, 2014, 360 p. (ISBN 9782070145935) — Catalogue de l'exposition « Carpeaux (1827-1875), un sculpteur pour l'Empire », à Paris au musée d'Orsay du au .
  • Bruno Montamat, « La vérité sur l'atelier Carpeaux à Auteuil, demeure de Jean-Baptiste Carpeaux et de sa famille », Cahiers d'Histoire de l'Art, 2017 (en ligne sur academia.edu).

Iconographie modifier

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