Édouard Campenon

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Édouard Campenon
Fonctions
Ministre de la Guerre
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Sénateur inamovible
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Ministre de la Guerre
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Ministre de la Guerre
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière Saint-Pierre de Tonnerre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean Baptiste Marie Édouard Campenon
Nationalité
Formation
Activités
Parentèle
Edme Campenon (neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflits
Distinctions
Archives conservées par

Édouard Campenon, né le à Tonnerre (Yonne) et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un général de division et ministre de la Guerre français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

Biographie modifier

Famille modifier

Il est le fils de François Marie Edme Campenon, propriétaire, et de Catherine Suzanne Euphrasie Cottin, famille de la petite bourgeoisie.

Formation modifier

Il étudie à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr d'où il sort le avec le grade de sous-lieutenant[2].

Carrrière militaire modifier

Il est l'auteur de plusieurs faits d'armes en Crimée, en Algérie, en Chine et lors de la guerre de 1870.

Connu pour ses opinions républicaines, qu'il professe dans ses garnisons de Paris en 1848 puis Rodez en 1850, il est assigné à résidence par la République conservatrice, avant d'être réintégré après le coup d'État du 2 décembre 1851 et d'être envoyé en mission dans la régence de Tunis afin de participer à la réorganisation des troupes de l'armée beylicale tunisienne en tant qu'instructeur militaire à l'Ecole militaire beylicale. Plus tard, Sous la Troisième République, Campenon se servira de cet épisode pour se forger une image d'officier anti-bonapartiste[3]. Ces années passées à Tunis lui permettent de s’initier aux moeurs et à la langue arabes[3].

En 1854, durant la guerre de Crimée, le maréchal de Saint-Arnaud le réclame pour faire partie de son État-major général, avec pour mission de participer à l’organisation des Bachi-Bouzouk. En février 1855, il est rattaché à l’État-major du général de Salles qui commande le 1er corps d'armée. Il est cité à l’ordre de l’armée d’Orient et fait chevalier de la Légion d’honneur en avril 1855 pour ses faits d’armes[3].

Après la Crimée, il part en Algérie en juin 1856 et collabore avec le gouverneur général[3].

Il participe ensuite à la campagne d’Italie en 1859, à l’État-major du 2e corps d’armée, et après la bataille de Magenta, il est promu chef d’escadron puis passe sous-chef d’état-major du corps d’armée commandé par le général Mac-Mahon[3].

En 1860, il participe à l'expédition de Chine dans l’État-major du général de Montauban[3]. Il est cité une première fois pour s'être particulièrement distingué lors de la prise des forts du Peï-Ho le 21 août 1860 puis une seconde fois pour sa conduite lors de la bataille de Palikao le 21 septembre[4]. Il est promu lieutenant-colonel et, en février 1861, il est fait officier de la Légion d’honneur[3].

De retour en France en septembre 1861, il devient chef d’état-major de la 3e division d’infanterie du 11e corps d’armée[3].

En février 1862, nommé chef de la mission militaire envoyé par le gouvernement français auprès du bey du Tunisie, il conseille ce dernier sur l’organisation de son armée, tout en assurant une présence française face aux agents anglais[3].

En janvier 1865, il rentre en France et est nommé chef d’état-major de la 10e division militaire puis affecté à l’État-major de la division de cavalerie du 11e corps d’armée en août 1867[3].

Le 16 juillet 1870, il est nommé colonel et devient chef d’état-major à la division de cavalerie du 4e corps d'armée de l’armée du Rhin, commandée par le général Legrand. Lors la bataille de Gravelotte, il est blessé au bras par un coup de sabre[4] puis rejoint Metz où il est fait prisonnier le 29 octobre après la capitulation de la ville[3].

Libéré le 20 mars 1871, il reste en disponibilité jusqu’en août 1871 où il est nommé nommé chef d’état-major de la 3e division militaire[3].

Promu commandeur de la Légion d’honneur en novembre 1872, il est nommé sous-chef d’état-major général du 1er corps d’armée en novembre 1873 puis chef d’état-major de ce corps en mars 1875[3]. Il est promu général de brigade en novembre et est affecté à la première section de l’État-major général[3].

En octobre 1879, il est promu général de division par les Républicains et en mai 1880, il reçoit le commandement de la 5e division d’infanterie à Paris. Il devient ensuite inspecteur général des armées[3].

Ministre de la Guerre modifier

Ami de Gambetta, il est plusieurs fois ministre de la guerre en 1881, puis 1883 et 1885. En avril, mai et , il se prononce nettement, à la Chambre des députés pour un service militaire d'une durée de trois ans, sans exception[5].

Sénateur inamovible à partir du , il est admis dans le cadre de réserve le 4 mai 1884.

Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le puis décoré de la médaille militaire le .

Dernières années modifier

Il meurt le à Neuilly-sur-Seine.

Ses obsèques civiles lui valent quelques lignes, publiées une semaine après son décès dans le journal La Croix, n°2398 du :

« Lorsque le général Campenon fut nommé ministre de la guerre, il était un des plus jeunes divisionnaires inconnu des quatre-vingt-dix-neuf centièmes de l'armée, à laquelle aucun grand talent, aucun fait éclatant ne l'avait signalé. Le très grand étonnement ne cessa que lorsqu'on apprit sa liaison avec Gambetta (...). Pour nous, ce qui nous reste du général Campenon, c'est que, ministre et sénateur, il fut un adversaire acharné de l'aumônerie militaire. C. B.[6]. Ajoutons que ce triste et grossier soldat a eu pour dernier exploit de se commander des obsèques civiles. Il a été servi. »[7].

Il est inhumé dans le cimetière Saint-Pierre de Tonnerre.

Publications modifier

Pour certains, c'est en 1850, alors qu'il est officier de l'armée française en poste à Lyon, qu'il traduit secrètement, sous le nom de Baron R..., « Le Jardin parfumé[8] », ouvrage également connu sous le nom de « La Prairie parfumée ». Il attendra 1876 pour publier sa traduction[9].

Mais pour d'autres, c'est devant Sébastopol qu'il commence cette traduction qu'il ne terminera jamais[10].

Décorations modifier

Références modifier

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. « Cote LH//415/32 », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o Boudon Jacques-Olivier, « Campenon Jean-Baptiste Marie Édouard 1819-1891 » in Les Immortels du Sénat, 1875-1918, : Les cent seize inamovibles de la République, Paris, Éditions de la Sorbonne, , pp.245-247
  4. a et b Dossier de la Légion d'honneur, base Léonore
  5. Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889) - https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/campenon_jean_baptiste1442r3.html
  6. Les initiales C.B. sont celles de l'« écrivain militaire » (un lecteur de La Croix) qui a adressé une note au journal, à la suite du décès du général Campenon. Celle-ci y a été publiée. Il s'agit d'une rubrique du type « Courrier des lecteurs ».La dernière phrase semble avoir été rédigée par la rédaction du journal, car figurant après les initiales de l'auteur du texte.
  7. Journal La Croix (Groupe Bayard), n°2398 du , p.3 numérisé sur Gallica, lire: [1] et aussi [2].
  8. D'après Nicolas Ballet, « Le traducteur secret du « Kama-Sutra » arabe était un officier en poste à Lyon », Le Progrès,‎ (lire en ligne)
  9. D'après Claude Leborgne, « Le Sabre et la Plume », Le Casoar, no 205,‎ (lire en ligne).
  10. De l’érotologie arabe aux curiosa : Le Jardin parfumé du Cheikh an-Nafzâwî, par Sylvette Larzul - https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01524880/document

Bibliographie modifier

Sources modernes modifier

  • Jacques-Olivier Boudon, « Campenon Jean-Baptiste Marie Édouard 1819-1891 », dans Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 37), , 512 p. (ISBN 2-85944-273-1, lire en ligne), p. 245-247.
  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), « Campenon, Jean Baptiste Marie Edouard », dans Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9).

Sources contemporaines modifier

  • Gustave Vapereau, « Campenon, Jean Baptiste Marie Edouard » dans Le Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1880. (p. 10) (OCLC 36982383).

Voir aussi modifier

Liens externes modifier