Jaurès (chanson)

chanson de Jacques Brel de 1977

Jaurès

Chanson de Jacques Brel
extrait de l'album Les Marquises
Sortie 1977
Durée 3:37
Format 33 tours 30cm
Auteur-compositeur Jacques Brel
Label Barclay

Pistes de Les Marquises

Jaurès est une chanson de l'auteur-compositeur-interprète Jacques Brel sortie en 1977 sur le 33 tours 30cm Barclay Les Marquises.

La chanson modifier

Jaurès prend la forme d'un hommage au socialiste Jean Jaurès. Brel a confié à Olivier Todd : « Jaurès, c’est un peu saint Jaurès pour moi »[P 1].

Genèse modifier

« - Pourquoi diable Jacques consacre-t-il une chanson à Jaurès ?
- Pourquoi pas [M 1]? »

— Olivier Todd, Jacques Brel : une vie

En 1977, Brel vient de recevoir un second disque d'or, pour sa chanson Le Moribond. Sur Hiva Oa, l'île de l'archipel des Marquises Sud en Polynésie française, Brel écrit en s'accompagnant à la guitare[M 1],[M 2]. Arrivé à Paris où il se fait plus que discret, il fait écouter, chez François Rauber, quelques enregistrements de travail à ce dernier, ainsi qu'à Gérard Jouannest et Charley Marouani[M 3].

Si, dans un premier temps, Gérard Jouannest juge les mélodies monotones, le travail d'orchestration de François Rauber permet une nette amélioration[M 3]. Brel, dont la voix a baissé, répète chez Juliette Gréco, accompagné de Jouannest au Steinway[M 2].

Pour Olivier Todd, il est possible que, dans une première version de Jaurès, sous les ratures de Brel, se retrouve le nom de François Mitterrand, ainsi qu'un autre vers en forme d’hommage : « J’étais pour Blum et pour Mendès »[M 4],[P 1].

La chanson est enregistrée le [P 1]. Selon Marcel Azzola, qui accompagne Brel à l'accordéon, le chanteur souhaitait un accompagnement au bandonéon : « je lui ai dit que je ne le sentais pas. Le bandonéon est un instrument d’origine allemande avec un son qui évoque l’Argentine. Je le voyais mal pour illustrer Jaurès sur son tréteau, haranguant la foule. Brel m’a fait confiance. J’ai pris mon accordéon, notre instrument bien de chez nous »[P 1].

Analyse modifier

Pour Stéphane Hirschi, qui rapproche Jaurès de la chanson J'arrive, le texte comme la composition de la chanson incarnent ce rapport particulier de Brel à la mort et à la vie, dans lequel il voit une tension interne, « l'invasion permanente de la vie par la mort », et plus précisément encore une tension « qui déchire cette fois le silence lui-même, qui à la fois y structure une forme ouverte, et y oppose un mur, un obstacle à tout élan, à tout lyrisme »[H 1].

Discographie modifier

1977 :

Accueil modifier

Marcel Azzola indique : « musicalement, cet accompagnement, c’est deux fois rien. Mais Jaurès m’a marqué ! Je la considère comme une de ses plus belles. Mon père était maçon sur chantiers. Comme dans la chanson, ses mains étaient usées à quinze ans »[P 1],[Note 1].

Reprises et adaptations modifier

Un site spécialisé recense en 2020 31 reprises ou adaptations de Jaurès[3].

Reprises modifier

Adaptations modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Marcel Azzola fait référence aux vers qui débutent la chanson : « Ils étaient usés à quinze ans / Ils finissaient en débutant / Les douze mois s'appelaient décembre / Quelle vie ont eue nos grands-parents [...] ».

Références bibliographiques modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Stéphane Hirschi, Jacques Brel : chant contre silence, Paris, Nizet, , 518 p. (ISBN 2707811998).  .
  1. Hirschi 1995, p. 300.
  1. a b c d et e Przybylski 2018, p. 692.
  1. a et b Todd 1984, p. 367.
  2. a et b Todd 1984, p. 369.
  3. a et b Todd 1984, p. 368.
  4. Todd 1984, p. 383.

Autres références modifier

  1. http://www.encyclopedisque.fr/disque/59566.html / consulté le 9 mai 2020.
  2. http://www.encyclopedisque.fr/disque/36721.html / consulté le 9 mai 2020.
  3. « Brelitude - Covers by song », sur www.brelitude.net (consulté le )
  4. http://www.prendreparti.com/2019/07/31/jacques-brel-immortalise-jaures/ consulté le 10 mai 2020.
  5. https://www.humanite.fr/node/326433 / consulté le 10 mai 2020.
  6. Violaine Morin, « Jean Jaurès en films et en chansons », Le Figaro, .
  7. Bertrand Dicale, « Erik Marchand, d'Ouest en Est et retour », Le Figaro, .
  8. Vincent Duclert, Jaurès 1859-1914 : La politique et la légende, Autrement, (lire en ligne), « Le pouvoir des imaginaires, note 36 ».

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier