Jane Evrard

première femme chef d’orchestre en France
Jane Evrard
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jeanne Stéphanie ChevallierVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Jane EvrardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Gaston Poulet (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Instrument

Jeanne Chevallier, épouse Jeanne Poulet, ayant pris à partir de 1930 le pseudonyme de Jane Evrard, née le à Neuilly-Plaisance, morte le à Paris, est une musicienne française. En 1930, elle devient la première femme chef d'orchestre professionnelle en France[1].

Biographie modifier

Elle commence à jouer du violon à l’âge de sept ans. Elle est reçue au Conservatoire national de Paris, dans la classe de violon dirigée par M. Augustin Lefort.

En 1912, elle épouse le violoniste Gaston Poulet, avec qui elle a deux enfants. Il fonde le quatuor Poulet (qui a eu l'honneur de jouer chez Marcel Proust). Le couple fréquente ensuite le chef d’orchestre Georges Rabani, qui mène les Concerts Rouge et dirige les orchestres du casino de Deauville ou encore du théâtre de l’Odéon. En 1913, ils sont chargés par Pierre Monteux de s'occuper du Sacre du Printemps de Nijinski. Pendant les années 1920, alors que Gaston Poulet fonde les Concerts Poulet, son épouse est professeur de violon. Ils finissent pas se séparer.

En 1930, Jeanne fonde elle-même son orchestre, l’Orchestre féminin de Paris[2], composé de vingt-cinq musiciennes. Elle se fait alors appeler « Jane Evrard », le nom de l'établissement dont son père était directeur[3], car son mari lui interdit d'utiliser son nom[4] et devient la première Française à devenir chef d’orchestre[5]. Dans le quotidien Excelsior, Émile Vuillermoz écrit « Tout d'abord l’initiative prise par Jane Evrard, excellente violoniste, musicienne accomplie et travailleuse infatigable, est intelligente et raisonnée. [...] De plus, Jane Evrard pose franchement le problème de la main d’œuvre féminine dans la musique d’ensemble. [...] Voilà un geste honnête et courageux. [...] Enfin, à cette époque de chômage, une entreprise comme celle-ci, qui s'efforce de créer une activité féconde pour des exécutantes de qualité qui voient se fermer devant elles les portes dont les hommes possèdent les clés, mérite les plus sympathiques encouragements »[6].

Paul Le Flem écrit quant à lui dans Comœdia : « Ayant à sa disposition un orchestre uniquement féminin, Mme Jane Evrard en a tiré un parti des plus heureux et des plus artistiques dans un programme entièrement classique. Elle dirige sans baguette, avec précision et grâce, soucieuse de nuances fines et d'élégance dans le style »[7].

Ses concerts s'exportent lors de tournées en France, au Portugal, en Espagne et aux Pays-Bas[8]. Elle articule systématiquement de la musique ancienne (baroque) et moderne (post-romantique, moderne ou contemporaine).

À la fin de sa vie, après avoir été expulsée de son appartement, elle vit dans une maison de retraite de la Fondation Rossini[9] au 29, rue Mirabeau dans le 16e arrondissement de Paris où elle meurt le [10].

Hommage modifier

Sources modifier

Notes et références modifier

  1. Jane Evrard, la première femme chef d’orchestre en France sur France Musique
  2. « Les femmes dans l’orchestre », sur France Musique (consulté le )
  3. Anne-Charlotte Rémond (émission Musicopolis), « Jane Evrard, une femme à la baguette », sur France Musique, (consulté le )
  4. En référence au lieu-dit Ville-Évrard, proche de son lieu de naissance.
  5. Il était des femmes... cheffes d'orchestre ! sur France Inter
  6. 23e année, n° 8036, 12 décembre 1932, page 5
  7. 24e année, n° 6531, 6 décembre 1930, page 3
  8. article de Manuel Poulet
  9. « ina.fr/audio/PHY03005701 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  10. Archives de Paris 16e, acte de décès no 1691, année 1984 (vue 13/31)
  11. « Les rues de Paris | place Jane-Evrard | 16ème arrondissement », sur www.parisrues.com (consulté le )

Articles connexes modifier

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