Procter & Gamble

multinationale américaine spécialisée dans les biens de consommation courante
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Procter & Gamble
logo de Procter & Gamble
illustration de Procter & Gamble
Siège social de l'entreprise à Cincinnati

Création 1837
Dates clés 2005 : Procter & Gamble rachète Gillette pour 57 milliards de dollars [1]

2018 : Procter & Gamble rachète les activités santé grand public de l'allemand Merck pour $3,4 [2]

Fondateurs William Procter

James Gamble

Forme juridique Company
Action NYSE : PG
Slogan Touching Lives, Improving Life.
Siège social Cincinnati (Ohio)
Drapeau des États-Unis États-Unis
Direction Jon Moeller (PDG)
Activité Hygiène, Bien de consommation courante.
Produits voir la liste

Beauté (24 %) : Pantene, Head & Shoulders,
Soin du linge et de la maison (32 %) : Ariel, Dash, Tide, Mr Propre, Febreze, Bonux, Ace, etc.
Soin du bébé et de la famille (19 %) : Always, Tampax, Pampers, etc.
Santé et bien-être (15 %) : Oral-B, Crest, Fixodent, etc.
Rasage (10 %) : Gillette, Venus.

Filiales Pampers
Effectif 92 000 environ en 2018
Site web www.pg.com

Capitalisation $345 milliards de dollars (2022)
Chiffre d'affaires $80,1 milliards de dollars (2022)
Bilan comptable 127,1 G$ ()[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net $14,74 milliards de dollars (2022)

Procter & Gamble est une multinationale américaine spécialisée dans les produits de nettoyage, d'hygiène et pharmaceutiques. Elle est cotée à la bourse de New-York.

Le groupe contrôle des marques de rasoirs (Gillette, Braun), de couches (Pampers), de nettoyants (Mr. Propre, Ariel, Swiffer, Tide), de produits d'hygiène féminine (Always), de dentifrice (Crest, Oral-B), de shampoings (Pantene, Head & Shoulders), de désodorisants (Febreze) et de médicaments (Vicks).

Son siège est situé à Cincinnati en Ohio.

Histoire modifier

Création modifier

 
William Procter
 
James Gamble

William Procter (1801-1884), un fabricant de bougies originaire d'Enniskillen en Irlande, et James Gamble (1803-1891), fabricant de savon, natif des Midlands de l'Ouest en Angleterre émigrent aux États-Unis, le premier dès 1819 et le second en 1832. Ils deviennent beaux-frères en 1835 en épousant chacun les sœurs Olivia et Elizabeth Norris, filles d'Alexander Norris, un fabricant de bougies de Cincinnati. À l'instigation de leur beau-père, ils décident de réunir leurs ressources pour former leur propre entreprise[4].

L'entreprise Procter & Gamble fut fondée en 1837, en déposant une garantie de 3.596,47 dollars le , puis les deux associés signent leur accord final de partenariat le , dans lequel ils détiennent l'entreprise à parts égales, James s'occupant de la production et William prenant en charge les ventes et l'administration[4],[5]. Dès sa création, la firme s'impose comme le principal fabricant de bougies et de savons à Cincinnati[4].

L'entreprise a prospéré durant le XIXe siècle. En 1859, les ventes atteignaient un million de dollars. À cette époque, environ 80 employés travaillaient pour Procter & Gamble. Au début des années 1860, lorsqu'éclate la guerre civile, l'entreprise est la seule qui soit capable de maintenir une production à grande échelle, ce qui lui vaut d'être retenue par le gouvernement américain pour fournir à l'armée de l'Union des savons et des bougies. De cette façon, la firme gagna en notoriété grâce à la distribution de ses produits au travers du pays. Une fois la guerre terminée et les hommes retournés chez eux, ils continuèrent à acheter des produits de la même marque[4].

Dans les années 1880, Procter & Gamble a lancé la commercialisation d'un nouveau savon, peu cher et de bonne qualité, qu'elle appela savon « Ivoire » (Ivory). Dans les décennies suivantes, Procter & Gamble a continué de grandir et d’évoluer. L'entreprise a commencé à être connue pour son travail sur l’environnement dans les dernières années du XIXe siècle. William Cooper Procter, petit-fils de William Procter, a établi un programme de partage des bénéfices pour les employés de l’entreprise en 1887. Il espérait ainsi, en donnant aux employés une mise dans l’entreprise, qu’ils seraient moins enclins à déclencher des grèves.

Plus tard, l'entreprise s’est intéressée plus particulièrement aux savons, en produisant plus de trente types différents dans les années 1890. L’électricité devenant de plus en plus utilisée, le besoin de bougies était moindre par rapport aux débuts de Procter & Gamble. Finalement, l'entreprise a arrêté la fabrication de bougies en 1920.

Début du XXe siècle modifier

Au début du XXe siècle, Procter & Gamble a continué à grandir. L'entreprise a commencé à construire des fabriques à d’autres endroits aux États-Unis, parce que la demande dépassait les capacités de l’usine de Cincinnati. P&G a commencé à diversifier ses produits également et, en 1911, a commencé à produire « Crisco », une graisse faite d’huile végétale plutôt que de graisse animale. Au début des années 1900, Procter & Gamble commença à être connu pour ses recherches de laboratoires, où des scientifiques travaillaient à créer de nouveaux produits. Elle fut également l’une des premières entreprises à travailler sur les études de marché, enquêtant sur les besoins des consommateurs et l’attrait des produits. Comme la radio devenait de plus en plus populaire dans les années 1920, 1930, Procter & Gamble a sponsorisé un certain nombre de programmes radios. Ces shows se sont vu appeler « soap operas » (~émission savon). P&G a produit et sponsorisé les premiers soap operas à la radio dans les années 1930 et les premiers soap operas à la télévision dans les années 1950.

À travers le XXe siècle, Procter & Gamble a continué à prospérer. L'entreprise s’est implantée dans d’autres pays, à la fois en termes d’usine de fabrication que de vente de produits. Elle est devenue une entreprise internationale. De plus, un certain nombre de nouveaux produits et de noms de marque furent introduits plus tard.

L'entreprise a introduit le détergent « Tide » en 1946 et le shampoing « Prell » en 1950. En 1955, Procter & Gamble a commencé à vendre les premiers dentifrices « Crest » contenant du fluor. En 1957, l'entreprise a racheté Charmin Paper Mills et a commencé à produire du papier hygiénique et d’autres produits à base de papier. Une fois de plus, en se concentrant sur les produits nettoyants, Procter & Gamble a commencé à fabriquer l’adoucissant « Downy » en 1960. L’un des produits les plus révolutionnaires de l'entreprise fut « Pampers », d'abord testé en 1961, des couches jetables pour bébé pour remplacer les langes traditionnelles lavables.

De 1950 à nos jours modifier

Après la seconde moitié du XXe siècle, Procter & Gamble a acquis un certain nombre d’autres entreprises qui lui ont permis de diversifier ses lignes de produits et d’accroître son profit de manière significative. Ces acquisitions incluent le café Folgers, les produits pharmaceutiques Norwich Eaton, Noxell, Shulton’s Old Spice, Max Factor, les entreprises Iams, et beaucoup d’autres.

Au début des années 1980, Procter & Gamble, comme d'autres entreprises, fut confrontée à une rumeur affirmant qu’une partie de son capital appartenait à la secte Moon. Le point de départ de cette rumeur semble être l'homélie de pasteurs fondamentalistes. Ces rumeurs ont pris plus d'ampleur quand certains ont cru voir le nombre du diable (666) dans l’emblème de l'entreprise que cette dernière a d'ailleurs fini par changer[6].

En 1985, l'entreprise rachète Richardson-Vicks, qui possède les marques Vicks, Pétrole Hahn, Rogé Cavaillès et une usine à Blois[7]. Cette dernière est progressivement spécialisée dans les shampooings, avec la production de produits Pantene et Head & Shoulders.

En 1996, Procter & Gamble a fait les gros titres quand l’administration américaine des produits alimentaires et des médicaments (la Food and Drug Administration) a approuvé un nouveau développement de produit par l'entreprise : Olestra. Olestra est également connu sous son nom de marque Olean, qui est un substitut de graisse pour cuisiner les frites et autres fritures. L’histoire de Procter & Gamble continue de croître, mais son siège social reste toujours à Cincinnati.

En 2001, Procter & Gamble rachète les parfums Jean Patou et signe un accord de License avec Chemise Lacoste[8].

En 2003, P&G absorbe le groupe de cosmétique allemand Wella.

En 2004, la marque Sunny Delight, alors détenue par Procter & Gamble[9], est rachetée par le fonds d’investissement JW Childs Associates, qui constitue un groupe Sunny Delight Beverages Co autour de Sunny Delight et des marques de boissons américaines déjà détenues Very fine et Fruit2O[10].

En , P&G annonce et réalise son intention de fusionner avec Gillette avec une offre de 57 milliards de dollars.

En , P&G annonce vouloir fusionner son unique marque agroalimentaire restante, Pringles, avec le groupe californien Diamond Foods (en), mais à la suite d'un vaste scandale de falsification des comptes de ce dernier, l'affaire ne se fait pas et Diamond Foods se retire[11]. En , c'est le groupe américain Kellogg's, qui rachète la marque de chips pour la somme de 2,695 milliards de dollars[11].

En , P&G vend ses activités dans la nourriture pour animaux incluant les marques Iams, Eukanuba et Natura à Mars pour 2,9 milliards de dollars[12].

En , P&G annonce son intention de se séparer de sa marque de piles Duracell par une scission[13]. En , Berkshire Hathaway acquiert Duracell à Procter & Gamble pour 4,7 milliards de dollars[14]. En , P&G vend à Unilever ses marques de savon Camay et Zest, avec des actifs industriels comprenant 170 employés, pour un montant inconnu[15].

En , Coty acquiert l'activité de parfumerie, de cosmétique et de la coloration de cheveux de Procter & Gamble pour 12,5 milliards de dollars. Coty par cette opération devient la première entreprise en taille en parfumerie et troisième en cosmétique après L'Oréal et Estee Lauder. L'opération se déroule en deux étapes : Procter & Gamble's scinde dans un premier temps les activités touchées par cette acquisition, puis Coty acquiert en action et en liquidité cette nouvelle entité. Finalement, les actionnaires de Procter & Gamble seront actionnaires du nouvel ensemble formé à 52 % quand ceux de Coty le seront à 48 % et Procter & Gamble espère gagner 5 à 7 milliards de dollars en liquidité de cette opération[16],[17].
Interparfums acquiert la marque Rochas.

En , Procter & Gamble annonce l'acquisition des activités de compléments alimentaires de Merck KGaA pour 4,2 milliards de dollars[18]. En , Unilever annonce l'acquisition des marques Fluocaril et Parongencyl à Procter & Gamble, pour un montant non dévoilé[19].

Identité visuelle (logo) modifier

Actionnaires modifier

Liste des principaux actionnaires au [20].

The Vanguard Group 8,42 %
State Street Global Advisors (en) Funds Management 4,29 %
BlackRock Fund Advisors 2,17 %
Wellington Management 1,97 %
Geode Capital Management 1,71 %
Northern Trust Investments (Investment Management) 1,25 %
Norges Bank Investment Management 1,09 %
Pentwater Capital Management 0,79 %
Fidelity Management & Research 0,77 %
State Farm Investment Management 0,74 %

Marques modifier

Procter & Gamble possède 23 marques[réf. nécessaire] générant un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard de dollars par an[réf. nécessaire].

Parmi les autres marques du groupe, citons Oil of Olaz (aussi appelée Oil of Olay, suivant les pays), Bold, Daz, Flash.

Les marques Gillette, Duracell, Braun et Oral-B ont été acquises lors de la fusion avec Gillette Company.

Fluocaril et Parogencyl ont été acquises en 2005 et Ambipur en 2010 auprès de Sara Lee Corporation[21].

Données financières modifier

En 2016, Procter & Gamble a réalisé un chiffre d'affaires de 65,3 milliards de dollars pour 10,5 milliards de bénéfices

Procter & Gamble dans le monde modifier

Suisse modifier

Procter & Gamble a commencé ses opérations en Suisse en 1953. En 1999 P&G établit à Genève son centre de la planification stratégique pour l’Europe, le Proche et Moyen-Orient ainsi que l’Afrique. Quelque 2 100 collaborateurs de plus de 78 nationalités différentes y développent et coordonnent l’ensemble des activités pour toutes les marques commercialisées dans les différents espaces économiques. Le président de Procter & Gamble pour l'Europe de l'Ouest est Loïc Tassel.

France modifier

P&G s'installe en France en 1954, pour produire de la lessive Tide. Quatre ans plus tard sont lancés Camay et Bonux. Les produits Sunny Delight et Pringles sont introduits sur le marché français fin 1999[22].

P&G France emploie environ 2000 salariés répartis entre son siège situé à Asnières-sur-Seine (92) et 2 usines situées à Amiens et Blois.

Controverse modifier

En 1980, les tampons hygiéniques Rely ont provoqué aux États-Unis, le décès de 63 femmes par choc toxique dû à la prolifération de staphylocoque doré, entrenue par le matériau super-absorbant du tampon, du polyester imbibé de Carboxyméthylcellulose. Après des années de procès, les tampons Rely ont été retirés du marché et Procter & Gamble condamné à 75 millions de dollars d'amende[23].

En , Procter & Gamble introduit sur le marché américain Tide Pod (capsule Tide en gel colorée), une dosette de lessive qui rencontre le succès[24]. Les États-Unis enregistrent six morts dues à l'ingestion de Tide Pods entre 2012 et 2017[25]. Depuis 2012, leTide Pod Challenge diffusé sur les réseaux sociaux de vidéos consiste à croquer dans des capsules de lessive colorée. Phénomène inquiétant, mais restreint, les autorités sanitaires alertent sur sa dangerosité après avoir observé qu'il prenait de l’ampleur chez les adolescents aux États-Unis, devenant un mème Internet à la fin de l'année 2017[26],[27].

En , Amnesty International publie un rapport dénonçant le travail des enfants et le travail forcé dans les plantations indonésiennes de palmiers à huile fournissant des entreprises comme Nestlé, Unilever, Kellogg's, Colgate-Palmolive et Procter & Gamble[28],[29].

Références modifier

  1. https://www.ledevoir.com/economie/73706/procter-and-gamble-rachete-gillette
  2. « Procter & Gamble rachète les activités santé grand public de l’allemand Merck », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. rapport annuel 
  4. a b c et d « William Procter et James Gamble, deux destins américains - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  5. « fr.pg.com, société, historique monde », sur www.pg.com (consulté le )
  6. Rumeurs, Jean-Noël Kapferer éditions du Seuil
  7. Stéphane Frachet, « Procter et Gamble souffle le chaud et le froid à Blois », sur lesechos.fr, (consulté le )
  8. « Le groupe américain Procter & Gamble rachète les parfums Jean Patou », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Kellogg's achète les chips Pringles à Procter & Gamble, Le Figaro.
  10. « Marques de Sunny Delight Beverages Co »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  11. a et b « C'est finalement Kellog qui rachète Pringles », sur l'usine nouvelle,
  12. P&G sells Iams, Eukanuba, Natura for $2.9B, Reuters, 9 avril 2014
  13. P&G to exit Duracell battery business, Reuters, 24 octobre 2014
  14. Buffett's Berkshire Hathaway to buy P&G's Duracell, Reuters, 13 novembre 2014
  15. P&G to sell soap brands Camay and Zest to Unilever, Reuters, 22 décembre 2014
  16. Procter & Gamble - Coty : l’obsession fiscale pollue la stratégie, Jean-Baptiste Jacquin, 10 juillet 2015
  17. Coty buying P&G beauty business for $12.5 billion, Astrid Wendlandt et Siddharth Cavale, Reuters, 9 juillet 2015
  18. Martinne Geller et Richa Naidu, « P&G's vitamin boost could signal more to come », sur Reuters,
  19. Mirabelle Belloir, « Unilever rachète Fluocaril et Parogencyl à Procter & Gamble », sur LSA,
  20. « PROCTER & GAMBLE COMPANY : Actionnaires Dirigeants et Profil Société », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  21. Sara Lee, la transformation d'un géant
  22. Michel De Grandi, « Procter et Gamble arrive par la petite porte sur le marché français de l'alimentaire », sur lesechos.fr, (consulté le )
  23. « Rely and Toxic Shock Syndrome: A Technological Health Crisis », Yale Journal of Biology & Medicine
  24. (en) Marian Eabrasu, Moral Disagreements in Business: An Exploratory Introduction, Springer, , p. 101.
  25. (en) Kimberly Janeway, « Liquid Laundry Detergent Pods Pose Lethal Risk for Adults With Dementia », sur consumerreports.org, .
  26. Valentin Davodeau, « Alerte au défi de la dosette de lessive chez les ados », sur ouest-france.fr, .
  27. (en) Mark Molloy, « Warning over alarming 'Tide Pod Challenge' detergent eating YouTube trend », sur telegraph.co.uk, .
  28. « Huile de palme : travail des enfants et travail forcé », sur amnesty.fr,
  29. « Colgate, Nestlé... achètent de l'huile de palme produite par des enfants », sur tempsreel.nouvelobs.com,

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Cécile Prudhomme, Amende exceptionnelle pour le cartel de la lessive, (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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