Jacques Brunel

joueur français de rugby à XV, entraîneur et sélectionneur
Jacques Brunel
Description de cette image, également commentée ci-après
Jacques Brunel le .
Fiche d'identité
Naissance (70 ans)
Courrensan (France)
Poste Arrière
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a
1967-1980
1980-1981
1981-1983
1983-1988
FC Auch
FC Grenoble
US Carcassonne
FC Auch
? (?)
 ? (?)
 ? (?)


Carrière d'entraîneur
PériodeÉquipe 
1988-1995
1995-1999
1999-2001
2001-2007
2007-2011
2011-2016
2016-2017
2017
2018-2019
FC Auch
US Colomiers
Section paloise
France (adjoint)
USA Perpignan
Italie
Bordeaux Bègles (adjoint)
Bordeaux Bègles
France

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
Dernière mise à jour le 27 décembre 2017.

Jacques Brunel, né le à Courrensan (Gers), est un joueur et entraîneur français de rugby à XV. Il est sélectionneur du XV de France de à .

Biographie modifier

Jacques Brunel est le fils de viticulteurs[1]. Il est formé au FC Auch, où il joue de 1967 à 1980 avec Jacques Gratton. Il passe par le FC Grenoble (saison 1980-1981) et l'US Carcassonne (de 1981 à 1983), avant de revenir au FC Auch de 1983 à 1988[2]. Il évolue au poste d'arrière[3]. Au terme de sa carrière de joueur, il devient entraîneur du club de 1988 à 1995.

Il travaille en parallèle comme cadre pour un groupement d’assurance et pour la Mutualité sociale agricole. Il quitte ce poste en 1998 pour se consacrer à sa carrière d'entraîneur[4].

Il poursuit sa carrière d'entraîneur avec l'US Colomiers de 1995 à 1999[5], où il succède à Jean-Claude Skrela qui a pris en main l'équipe de France, puis à la Section paloise (1999-2001). Avec ces deux clubs, il gagnera le challenge européen, en 1998 avec Colomiers et en 2000 avec Pau.

Associé à Philippe Ducousso, entraîneur adjoint chargé des arrières, à l'US Colomiers, Jacques Brunel se spécialise lui dans le jeu des avants. Il devient ainsi un des rares spécialistes des avants ayant évolué à un poste de la ligne des trois-quarts en tant que joueur[4].

 
De 2001 à 2007, Jacques Brunel est l'adjoint du sélectionneur Bernard Laporte, ici en 2015.

Déjà utilisé en tant que consultant par le sélectionneur de l'équipe de France Bernard Laporte[6], il est nommé entraîneur adjoint chargé des avants en 2001, l'encadrement étant également composé du manager Jo Maso, de Bernard Viviès qui a la charge des arrières, de l'Anglais David Ellis qui s'occupe de la défense et de l'arbitre Joël Dumé[7]. Il gagne quatre Tournoi des Six Nations, mais l'équipe ne parviendra jamais à franchir le cap des demi-finales en Coupe du Monde.

Il quitte la sélection au lendemain de l'élimination de la France en demi-finale de la Coupe du monde 2007. Après le départ de Philippe Boher de l'USAP[8], il rejoint ce club pour en devenir le manager général[9]. L'encadrement est constitué de Jacques Brunel, assisté de Bernard Goutta, joueur de l'USAP qui met un terme à sa carrière, et de Franck Azéma déjà présent au club en tant qu'entraîneur des arrières. Malgré le départ du président Marcel Dagrénat qui l'avait recruté, il annonce sa volonté de poursuivre[10].

Sa première saison se solde par une quatrième place de la saison régulière du championnat, l'USAP s'inclinant 21 à 7 face à l'ASM Clermont en demi-finale. En coupe d'Europe, le club catalan s'incline en quart de finale face aux London Irish. La saison suivante, l'USAP ne se qualifie pas pour les quarts de finale de la coupe d'Europe en terminant troisième de sa poule. Brunel connaît son heure de gloire lorsqu'il mène l'USAP à la première place de la phase régulière du championnat et à son premier titre de champion de France de rugby depuis 1955 face à Clermont le sur le score de 22 à 13[11]. La semaine suivant cette finale, Brunel est victime d'une alerte cardiaque[12].

Honoré des Oscar d'Or du meilleur encadrement lors des Oscars du Midi olympique puis désigné meilleur staff du Top 14 lors la Nuit du rugby, le groupe composé de Brunel, Goutta et Azéma prolonge son contrat de deux ans, le liant ainsi jusqu'à au club catalan[13].

De nouveau troisième de sa poule en coupe d'Europe, l'USAP termine une nouvelle fois à la première place de la phase régulière du championnat, obtenant sa place pour la finale en s'imposant face au Stade toulousain. Comme l'année précédente, l'USAP retrouve Clermont en finale[14]. Clermont, après dix défaites en finale, dont les trois dernières, prend sa revanche et s'impose sur le score de 19 à 6[15].

Lors de cette saison, l'USAP choisit pour la première fois de se délocaliser au stade olympique de Montjuïc, à Barcelone, lors du quart de finale de coupe d'Europe face au Rugby club toulonnais[16], où le club catalan s'impose 29 à 25. Il s'incline ensuite en demi-finale 23 à 7 face aux Anglais de Northampton Saints. En France, le club termine à la neuvième place.

 
Rencontre Italie-Galles du tournoi 2013.

En , il annonce son départ du club catalan[17] avant d'officialiser, en mai, son engagement en tant qu'entraîneur de l'équipe nationale d'Italie, poste où il succède au Sud-Africain Nick Mallett[18]. Pour son premier tournoi disputé à la tête de la sélection italienne, lors de l'édition 2012, celle-ci termine à la cinquième place, remportant une victoire lors de la dernière journée face à l'Écosse. Lors de l'édition suivante, l'Italie fait mieux en terminant quatrième et remportant deux matchs dans un même tournoi, face à la France et l'Irlande. En 2014, l'Italie termine à la dernière place avec cinq défaites en autant de rencontres.

En , il annonce qu'il ne prolongera avec la sélection italienne au-delà du terme de son contrat en , justifiant sa décision par la phrase : « cinq ans à la tête d'une équipe nationale est un temps suffisant »[19],[20]. Pour l'édition 2015 du tournoi, l'Italie va s'imposer en Écosse et termine cinquième. L'Italie, lors de la coupe du monde, retrouve deux équipes du tournoi, la France et l'Irlande, qui s'imposent toutes les deux. La sélection italienne s'impose face au Canada et la Roumanie pour terminer troisième de cette poule D. Lors de sa dernière campagne à la tête de l'Italie, celle-ci concède cinq défaites et termine à la dernière place du tournoi 2016[21]. Durant son passage, l'Italie dispute 50 rencontres, 11 victoires et 39 défaites[22].

Il rejoint à partir de la saison 2016-2017 l'Union Bordeaux Bègles comme entraîneur des avants[23]. À partir du , à la suite de la mise en retrait de Raphaël Ibañez, il devient le manager de l'équipe par intérim[24] puis est confirmé à la tête de l'équipe pour la saison saison 2017-2018[25].

Le , il est nommé sélectionneur de l'équipe de France à la place de Guy Novès par le président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte[26]. Laporte souhaite que Brunel s’appuie sur un panel de 5 à 6 entraîneurs adjoints issus du Top 14 et qui interviendraient à la pige[27]. Mais à la suite du refus de plusieurs techniciens du Top 14[28], ils choisissent de revenir à un fonctionnement plus traditionnel en espérant mettre en place ce système plus tard[29]. Jean-Baptiste Élissalde est nommé entraîneur des lignes arrières tandis que, pour les avants, les charges sont partagées entre Julien Bonnaire (touche) et Sébastien Bruno (mêlée), entraîneur des avants du Lyon olympique universitaire, libéré par son club durant le Tournoi des Six Nations 2018[29].

Les résultats restant décevants, dès le mois de , le journal spécialisé Midi olympique révèle la possibilité de l'intégration de Fabien Galthié dans le staff de l'équipe de France[30]. Le président de la fédération, Bernard Laporte, annonce fin avril que le sélectionneur sera remplacé à l'issue de la compétition par Fabien Galthié[31],[32]. Le , Jacques Brunel annonce que ce dernier rejoint son staff pour « s’occuper de l’animation collective »[33]. Le , la FFR annonce que Laurent Labit, manager du Racing 92 et futur adjoint de Galthié, rejoint également l'encadrement[34].

Pour préparer la Coupe du monde 2019 au Japon, il publie le une première liste de 31 joueurs, complétée de 7 réservistes. Son vice-capitaine, Mathieu Bastareaud, en est exclu[35]. Le , après une période de préparation ponctuée de 3 test-matchs, il donne sa liste définitive[36]. Si Geoffrey Doumayrou, blessé, a laissé sa place à Virimi Vakatawa, deux autres joueurs sont finalement écartés : Dany Priso, pilier gauche, et Félix Lambey, deuxième ligne, au profit de deux réservistes, Cyril Baille et Charles Ollivon. Après trois victoires et l'annulation du match décisif face à l'Angleterre en phase de poule, son équipe est éliminée en quart-de-finale face au Pays de Galles (défaite d'un point, 20 à 19).

Il quitte alors son poste avec un bilan de 10 victoires en 23 matchs et deux quatrième place dans le Tournoi des Six Nations[37].

Bilan en tant qu'entraîneur modifier

Avec des clubs modifier

Saison Club Division Poste Classement Coupe d'Europe Challenge européen
1988-1989   FC Auch Groupe B Entraîneur 4e de la poule F - -
1989-1990   FC Auch Groupe A Entraîneur Éliminé en 1/8e de finale - -
1990-1991   FC Auch Groupe A Entraîneur Éliminé en 1/8e de finale - -
1991-1992   FC Auch Groupe A Entraîneur Éliminé en 1/16e de finale - -
1992-1993   FC Auch Groupe A Entraîneur 5e de la poule 1 - -
1993-1994   FC Auch Groupe A Entraîneur 4e de la poule 2 du Top 16 - -
1994-1995   FC Auch Groupe A Entraîneur 5e de la poule 1 - -
1995-1996   US Colomiers Groupe A1 Entraîneur Éliminé en 1/8e de finale - -
1996-1997   US Colomiers Groupe A1 Entraîneur Éliminé en quart-de-finale - -
1997-1998   US Colomiers Groupe A1 Entraîneur Éliminé en demi-finale - Vainqueur
1998-1999   US Colomiers Élite 1 Entraîneur Éliminé en quart-de-finale Défaite en finale -
1999-2000   Section paloise Élite 1 Entraîneur Éliminé en demi-finale - Vainqueur
2000-2001   Section paloise Élite 1 Entraîneur 8e du Groupe 1 Éliminé en quart-de-finale -
2007-2008   USA Perpignan Top 14 Manager Éliminé en demi-finale Éliminé en quart-de-finale -
2008-2009   USA Perpignan Top 14 Manager Champion de France Éliminé en poule -
2009-2010   USA Perpignan Top 14 Manager Défaite en finale Éliminé en poule -
2010-2011   USA Perpignan Top 14 Manager 9e Éliminé en demi-finale -
2016-2017   Union Bordeaux Bègles Top 14 Avants 11e Éliminé en poule -
2017-2018[Note 1]   Union Bordeaux Bègles Top 14 Manager 8e (à son départ) - 2e de poule (à son départ)

Avec des sélections modifier

Année Sélection Tournoi Poste Classement IRB à la fin de l'année Tournoi Coupe du monde
2001   France Six Nations Avants - 5e
2002   France Six Nations Avants - Grand Chelem
2003   France Six Nations Avants 4e 3e Éliminé en demi-finale, 4e
2004   France Six Nations Avants 5e Grand Chelem
2005   France Six Nations Avants 3e 2e
2006   France Six Nations Avants 2e Vainqueur
2007   France Six Nations Avants 6e Vainqueur Éliminé en demi-finale, 4e
2012   Italie Six Nations Sélectionneur 10e 5e
2013   Italie Six Nations Sélectionneur 13e 4e
2014   Italie Six Nations Sélectionneur 14e 6e
2015   Italie Six Nations Sélectionneur 12e 5e 3e de la poule D
2016   Italie Six Nations Sélectionneur 14e (à son départ) 6e
2018   France Six Nations Sélectionneur 9e 4e
2019   France Six Nations Sélectionneur 7e 4e Éliminé en quart-de-finale

En tant que sélectionneur du XV de France modifier

Année   Angleterre   Écosse   Irlande   Italie   Pays de Galles Classement
2018 22-16 32-26 13-15 34-17 14-13 4e
2019 44-8 27-10 26-14 14-25 19-24 4e
% de victoires 50%

(1/2)

50%

(1/2)

0%

(0/2)

100%

(2/2)

0%

(0/2)

40%

(4/10)

Année Tournée 1er match 2e match 3e match Bilan
2018 Juin   Nouvelle-Zélande 0%

(0/3)

52-11 26-13 49-14
Novembre   Afrique du Sud   Argentine   Fidji 33%

(1/3)

26-29 28-13 14-21

Palmarès modifier

Entraîneur modifier

Distinctions personnelles modifier

Notes et références modifier

  1. Jusqu'au 31 décembre 2017.
  1. David Reyrat, « Jacques Brunel, opération survie », Le Figaro Magazine, semaine du 16 février 2018, pages 20-21.
  2. L'Équipe, 4 février 2013, p. 4.
  3. Philippe Lauga, « Jacques Brunel, l'arrière mué en avant », sur ladepeche.fr, .
  4. a et b Adrien Pécout, « Jacques Brunel, du rugby terroir à l’ère professionnelle », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  5. C.A., « Jacques Brunel part à Pau mais personne ne l'oublie à Colomiers », sur www.ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  6. « Laporte ratisse large », sur ladepeche.fr, .
  7. Bertrand Bourgeault, « Un staff de pros autour de Laporte », sur leparisien.fr, .
  8. « USAP: Brunel pour remplacer Boher? », sur ladepeche.fr, .
  9. « L'Usap mise sur Brunel et Goutta », sur sports.fr, .
  10. « Usap : Brunel reste », sur rugbyrama.fr (consulté le ).
  11. « Perpignan sacré champion de France de Rugby », sur lexpress.fr, .
  12. « USAP : l'entraîneur Jacques Brunel hospitalisé pour une alerte cardiaque », sur 14 juin 2009.
  13. « Brunel prolonge à l'Usap », sur europe1.fr, .
  14. « Les meilleurs ennemis », sur rugbyrama.fr, .
  15. « Clermont brise la malédiction et remporte le Bouclier de Brennus », sur lemonde.fr, .
  16. « Que va chercher Perpignan en Espagne ? », sur leparisien.fr, .
  17. « Brunel annonce son départ », sur lequipe.fr, .
  18. "Italie : C'est officiel pour Brunel", rugbyrama.com, 3 mai 2011.
  19. Clément Suman, « Jacques Brunel ne prolonge pas, Mathew Tait à l'Aviron Bayonnais », sur lerugbynistere.fr, .
  20. Sylvain Labbe, « Italie: Brunel jusqu'en 2016, et basta ! », sur sports.fr, .
  21. « 6 NATIONS - Triste fin de règne pour Jacques Brunel à la tête de l'Italie », sur rugbyrama.fr, .
  22. (en) « Italy : between 4 Feb 2012 and 19 Mar 2016 », sur espn.co.uk (consulté le ).
  23. « Top 14 : Jacques Brunel entraîneur des avants de l'Union Bordeaux-Bègles », sur lequipe.fr,
  24. « Bordeaux-Bègles: sans Ibanez, le staff se réorganise », sur rmcsport.bfmtv.com, RMC Sport, (consulté le )
  25. « Union Bordeaux-Bègles : Brunel sera le manager la saison prochaine », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  26. « XV de France: Brunel nouveau patron, du flou pour le staff », sur rmcsport.bfmtv.com, RMC Sport, (consulté le )
  27. « XV de France : Laporte nomme Brunel épaulé d’un pool d’adjoints », sur sport24.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  28. « XV de France : le pool d’adjoints va-t-il faire pschitt ? », sur sport24.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  29. a et b Pierre-Laurent Gou, « Laporte : "Ce staff me plaît" », sur www.rugbyrama.fr, Rugbyrama, (consulté le )
  30. Thibault Perrin, « XV de France - Fabien Galthié va-t-il débarquer au sein du staff des Bleus ? », sur Le Rugbynistère, (consulté le )
  31. « XV de France - Bernard Laporte et Fabien Galthié tiennent leur staff pour les Bleus », sur Rugbyrama, (consulté le )
  32. « XV de France - Laporte le confirme, Galthié "sera le sélectionneur" », sur Rugbyrama, (consulté le )
  33. « XV de France - Fabien Galthié pour le Mondial 2019, c'est officiel », sur Rugbyrama, (consulté le )
  34. « XV de France : Laurent Labit rejoint le XV de France », sur www.ffr.fr, Fédération française de rugby, (consulté le ).
  35. Arnaud Requenna, « Absence de Bastareaud à la Coupe du monde : le silence risqué de Brunel - Rugby - Bleus », sur www.lequipe.fr, (consulté le ).
  36. Tanguy Hamon, « Coupe du monde de rugby : les 31 Bleus retenus par Jacques Brunel », sur www.cnews.fr, (consulté le ).
  37. Nicolas Jacquemard, « Jacques Brunel, quel bilan à la tête du XV de France ? », sur www.cnews.fr, (consulté le ).
  38. « Jacques Brunel reçoit un trophée... du manager de l'année », sur www.lequipe.fr, L'Équipe, (consulté le ).

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